Contenu du sommaire : Urbanisme en Chine

Revue Perspectives chinoises Mir@bel
Numéro no 2017/1
Titre du numéro Urbanisme en Chine
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier

    • Éditorial - Urbanisme en Chine - Nicolas Douay p. 3-5 accès libre avec résumé en anglais
      L'objet de ce numéro est d'observer le rôle de l'aménagement de l'espace et de l'urbanisme dans les mutations contemporaines chinoises et d'identifier les transformations théoriques et pratiques en se concentrant sur les concepts, acteurs et projets de l'urbanisme. Il s'agit d'interroger l'évolution des styles de la planification et des concepts qui fondent l'action. (...) Dans le contexte chinois cela pose la question du dépassement du modèle traditionnel de planification et de l'avènement de nouveaux styles d'une planification qui pourrait devenir plus stratégique pour suivre le référentiel néo-libéral, plus collaborative pour mieux construire les consensus entre acteurs, plus durable pour répondre aux urgences environnementales (...). Il s'agit également d'observer les modalités concrètes de ces transformations volontaires de l'espace. (...) L'intérêt de ce dossier est de tenter de croiser ces dimensions afin d'apporter une compréhension plus fine de cet élément central des transformations contemporaines chinoises.
    • Techniques et concepts pour construire l'avenir - Lisa Melcher p. 7-15 avec résumé en anglais
      Quels ensembles de connaissances et quels paradigmes sous-tendent la planification et l'aménagement du territoire ? L'analyse du contenu de trois manuels d'aménagement territorial montre d'une part que les normes de planification, les modèles et les paradigmes de la modernisation technique sont bien intégrés, d'autre part que la prise en compte de la préservation de l'environnement et du patrimoine culturel est actuellement considérée comme une importante problématique. Ces introductions à la planification oscillent entre une présentation routinière des approches établies et l'exploration de solutions ou de techniques nouvelles face aux difficultés qu'engendre le développement urbain.
    • Le duoguiheyi, ou la planification chinoise face à l'épreuve de l'intégration des plans - Martin Tzou, Du Shu, Liu Lidan p. 17-25 accès libre avec résumé en anglais
      La planification urbaine chinoise fait l'objet d'une révolution institutionnelle récente visant à l'intégration des plans élaborés par plusieurs ministères. Avec pour objectif de donner plus de cohérence à l'action publique, ce processus d'intégration déjà complexe techniquement se heurte à une lutte de pouvoirs entre les administrations, rendant difficile la mise en application du duoguiheyi.
    • Singapour, modèle de développement urbain (durable ?) en Chine - Rémi Curien p. 27-37 accès libre avec résumé en anglais
      Pour relever le défi du développement urbain durable de son territoire, la Chine a choisi Singapour comme modèle et partenaire privilégié. A travers l'analyse de plus de 20 ans de coopération, cet article vise à étudier quels vision et modèle de développement urbain poursuit la Chine, comment le « modèle singapourien » y atterrit et est incorporé par les acteurs chinois, et de quelle façon cela transforme les modalités concrètes de planification, fabrication et organisation des villes dans le pays. Nous analysons deux opérations urbaines sino-singapouriennes, qui sont phares aujourd'hui en Chine : Suzhou Industrial Park et l'éco-cité de Tianjin. L'incorporation du modèle singapourien dans ces opérations montre que celui-ci propose une façon efficace de coupler développement économique et aménagement urbain, et permet de construire des villes ordonnées et de bonne qualité environnementale. Toutefois, ces avancées ont été rendues possibles par des capacités d'actions politiques et financières qui restent exceptionnelles pour le pays, et apparaissent difficilement diffusables dans les villes chinoises à ce jour. En outre, la conception urbaine sino-singapourienne, productiviste, focalisée sur l'offre, l'infrastructure et la technologie, présente d'importantes limites en termes de sobriété environnementale et d'intégration urbaine et sociale.
    • Apprentissage organisationnel et transfert des concepts liés aux écocités vers la Chine - Giulia C. Romano p. 39-46 accès libre avec résumé en anglais
      Cet article a pour objectif de mettre en lumière les apports des théories de l'apprentissage organisationnel dans l'étude des transferts des concepts liés aux écocités vers la Chine. En prenant l'exemple du transfert du concept de « renouvellement urbain prudent » vers la ville de Yangzhou, nous montrerons que la contribution de la coopération internationale à la réforme des pratiques de développement urbain local peut être fortement limitée par les structures institutionnelles et organisationnelles existantes. Le processus de réforme est ainsi marqué par une certaine instabilité et irrégularité, qui se traduit par une introduction sélective, progressive et incertaine de nouvelles approches du (re)développement de la ville.
    • Évolution institutionnelle du développement urbain durable en Chine - Daniele Brombal, Angela Moriggi p. 47-58 accès libre avec résumé en anglais
      Au cours de la dernière décennie, le concept de développement durable a pris une importance croissante au regard du développement urbain de la Chine. La Chine urbaine ou en cours d'urbanisation catalyse non seulement un grand nombre des questions de durabilité qui se posent au pays, mais constitue aussi le locus où les nouveaux arrangements institutionnels du développement durable sont testés et mis en oeuvre. Cet article explore les nouveaux paradigmes de la gestion territoriale intégrée dans les zones où les problèmes de pollution de l'eau se heurtent aux objectifs de rénovation urbaine. L'analyse se concentre sur le cas du bassin du lac Lihu, situé dans la ville de Wuxi (province du Jiangsu) considéré par de nombreux observateurs comme étant à la pointe des efforts de la Chine en matière de développement urbain durable. À Lihu l'intégration de la gestion environnementale à la planification urbaine a conduit à la création d'un nouveau champ organisationnel axé autour de la question du développement durable des zones urbaines et caractérisé par des aspects réglementaires, normatifs et cognitifs spécifiques. Cas emblématique de gestion territoriale intégrée, l'expérience du bassin du lac Lihu met en évidence le défi posé par un développement social inclusif dans les zones urbaines.
    • Le financement de la croissance urbaine en Chine - Thierry Theurillat p. 59-70 accès libre avec résumé en anglais
      Illustré par une étude de cas sur le développement urbain d'une ville moyenne en Chine, cet article développe un cadre conceptuel permettant d'appréhender le rôle du système financier dans le modèle de croissance urbaine basée sur le foncier en Chine. Trois domaines de littérature sont mobilisés afin de lier les divers mécanismes entre foncier, infrastructures urbaines, développement immobilier et circuits de financement de la production urbaine. L'étude de cas montre les multiples interactions entre le gouvernement local, les entreprises immobilières, étatiques et privées, ainsi que les banques locales pour produire des infrastructures urbaines répondant à des besoins « collectifs et publics » et des objets immobiliers à caractère « privé et individuel ». Elle met ainsi en évidence le rôle indispensable des capitaux pour permettre la production urbaine en Chine.
    • L'évolution des villes fantômes chinoises - Li Mingye p. 71-81 avec résumé en anglais
      Le phénomène des villes fantômes est apparu en Chine à la fin des années 2000. Il concerne non seulement des villes-champignons telles qu'Ordos, mais également des villes de troisième et quatrième rang « ordinaires » comme Changzhou. Nous fondant sur un cadre conceptuel envisageant la Chine comme une machine à croissance alimentée par le foncier et sous gouvernance entrepreneuriale, nous dressons un bilan actualisé du phénomène des villes fantômes en Chine à travers une étude empirique approfondie d'une ville de troisième rang, Changzhou. L'objectif de cet article est d'élargir nos connaissances quant à la question de comprendre comment l'accumulation excessive de biens immobiliers a fini par dominer le paysage de ce type de villes dans le contexte d'un ralentissement de l'économie chinoise. L'auteur démontre que la sur-construction est due au dysfonctionnement du modèle d'expansion urbaine classique sous la gouvernance entrepreneuriale. Dans le cas de Changzhou, le gouvernement local a poursuivi ses « ventes » massives de terrains résidentiels et commerciaux alors que la demande réelle de logement déclinait à cause de ralentissements de l'industrie manufacturière locale et de la croissance démographique. En réponse à la « Nouvelle normalité » promue par le gouvernement central, le gouvernement de Changzhou a réorienté ses politiques foncières et de logement. Néanmoins, des réformes plus profondes sont nécessaires pour transformer le paradigme de l'urbanisme orienté vers la croissance.
    • Thames Town, un cliché à l'anglaise - Carine Henriot, Martin Minost p. 83-90 accès libre avec résumé en anglais
      Cet article contribue à dresser une grille de lecture sur la mondialisation des modèles urbains et de ses formes d'hybridation, en analysant la production urbaine et la construction sociale d'un quartier d'architecture occidentale en périphérie d'une métropole émergente chinoise, à travers le cas de « Thames Town » situé dans la ville nouvelle de Songjiang au sud-ouest de Shanghai. Dans un premier temps, cette contribution rend compte de la circulation de modèles et de pratiques d'urbanisme internationalisées, de l'apprentissage local de coalitions de croissance public-privé, soit de la mise en place de nouvelles configurations d'acteurs favorisant le « marketing urbain » tant à l'échelle de la municipalité de Shanghai, qu'à celle de l'arrondissement de Songjiang. Dans un second temps, cette création urbanistique aux formes architecturales empruntées interroge tant par sa morphologie que par sa réception/production sociale. Le « bourg sur la Tamise » présente un aménagement à l'anglaise soigné, qui cristallise les tensions rencontrées dans les périphéries urbaines chinoises : la communauté fermée, la mise en scène d'architectures occidentales, leur appropriation par les habitants, la valorisation identitaire qu'elles représentent, et au-delà le rapport à l'autre, et à soi par rapport à l'autre. Que les quartiers d'architecture occidentale nous apprennent-ils sur la manière de penser, de produire et de s'approprier la ville chinoise à Shanghai, métropole désireuse de véhiculer son propre modèle d'urbanité et de modernité chinoises ?
    • Shanghai : un urbanisme « à visage humain » ? - Brigitte Bertoncello, Lély Tan, Jian Zhuo p. 91-100 accès libre avec résumé en anglais
      Depuis la tenue de l'exposition universelle de 2010, Shanghai tente d'afficher l'image d'une ville en capacité d'offrir des aménagements plus respectueux de l'environnement contribuant à une amélioration de la qualité de vie. Cet article vise à montrer qu'un aménagement produit à l'échelle locale – loin des aménagements monumentaux médiatisés – peut constituer un point fort de la production urbaine, un exemple contribuant à alimenter cette identité recherchée de ville moderne préoccupée par la durabilité de ses interventions. Grace à un dispositif d'acteurs singulier combinant secteurs public, parapublic et privé, la Gubei Pedestrian Promenade (GPP) réalisée dans l'arrondissement ouest de Changning, a posé les principes d'un urbanisme durable dix ans avant la publication du nouveau Schéma directeur de Shanghai réorientant les modes de faire la ville. Cette opération pourrait, en 2016, être vue comme une manifestation de cette nouvelle façon d'envisager la ville.
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