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Revue | Revue Française de Science Politique |
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Numéro | vol. 67, no 3, juin 2017 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- La « petite » critique, la « grande » et « la » révolution : Pour une acception non normative de la critique - Elsa Rambaud p. 469-495 Dans le sillage de M. Walzer, cet article questionne l'acception conventionnelle de la critique vers laquelle convergent, outre l'essentiel de la tradition philosophique, deux sociologies souvent opposées : la sociologie critique (P. Bourdieu) et la sociologie de la critique (L. Boltanski). Il montre que cette perspective ne retient qu'un type de critique la « critique sociale » et sans doute autre chose : l'idéal de l'émancipation. Pour mieux comprendre la diversité des formes, des ressorts et des effets de la critique des acteurs sociaux, il en propose une acception non normative tranchant avec la propension des sciences sociales à concevoir la (vraie) critique comme radicale, lucide, théoriquement charpentée, indissociable de l'émancipation, constitutive du rôle du sociologue, d'un patrimoine de « gauche » aussi.The little critic, the big one and the revolutionfor a non-normative understanding of social criticismInspired by the thoughts of M. Walzer, this article examines conventional meaning of criticism shared by the philosophical tradition and the most opponent sociological models: critical sociology (P. Bourdieu) and pragmatic sociology of critic (L. Boltanski). It shows that this perspective focuses on only one kind of criticism the social critic and maybe something else: the ideal of emancipation for an intellectual people. For a better understanding of the different forms, effects and social factors of social criticism (i.e. criticism taking place in society), it proposes a non-normative definition of criticism contrasting with the social scientist's propensity to conceive the (true) critic as necessarily radical, lucid, theoretically framed, inseparable from emancipation, sociologist's role and left wing legacy.
- Thomas Jefferson et la réflexion sur l'Autochtone : Conception d'une nature au fondement d'un projet humain - David Bergeron p. 497-519 Cherchant à comprendre les fondements de la représentation de l'Autochtone chez Thomas Jefferson, nous replaçons sa réflexion sur les « races » au sein des paramètres de son libéralisme et des développements scientifiques de son temps. Selon lui, la raison d'être de tout sujet social doit s'inscrire dans une vision expansionniste, agraire et capitaliste d'une Amérique en quête de terres. Pour Jefferson, l'Autochtone contrairement au Noir se doit d'être l'égal du Blanc, car ainsi l'exige l'appropriation apaisée de ses territoires nécessaire à la prospérité du citoyen. Sa rationalité permet de négocier avec lui comme éventuellement de le sédentariser pour compléter un processus territorial central au projet humain qu'est l'Amérique.Thomas Jefferson and the reflection on the native americanidea of a nature foundational to a human projectOur goal is to understand the basis of Thomas Jefferson's conception of the Natives. Central are his liberal thought and his knowledge of contemporary scientific developments. The raison d'être of a social element must be compatible with an expansionist, agrarian and capitalist agenda inherent to America's territorial and economic needs. For Jefferson, contrary to Blacks, Natives ought to be equals to realize a peaceful process of territorial appropriation and social assimilation, preconditions to each citizen's prosperity. The Native's rationality permits first to negotiate, and eventually to settle tribe members, completing thus the requisites for an agenda at the hearth of America's realization.
- Les deux Grande-Bretagne : Une analyse des fractures idéologiques induites par l'immigration postcoloniale - Paul May p. 521-545 L'analyse du débat public britannique montre qu'une partie importante de la presse nationale reste très favorable au multiculturalisme. Le traitement des événements majeurs de la décennie (les attentats de Londres de 2005 et le débat sur la « Britishness ») met à jour des conceptions radicalement opposées de la justice dans les sociétés postcoloniales. L'utilisation d'une méthodologie inductive révèle donc : 1/ la permanence d'un clivage droite-gauche très net ; 2/ une grande hétérogénéité dans la position des acteurs sociaux ; 3/ un spectre des idées politiques plus large que ne le laisse supposer la thèse dominante du « multiculturalism backlash ».The two britain. An analysis of the ideological split driven by postcolonial immigration
The analysis of the British public debate shows that a significant proportion of the national press is still very supportive of multiculturalism. The treatment of the great events of the decade (the London bombings and the debate on Britishness) reveals radically opposite conceptions of justice in postcolonial societies. The use of an inductive methodology thus reveals: 1/ the permanence of a sharp right-left split; 2/ a greater heterogeneity in the position of the social actors; 3/ a wider spectrum of political ideas than the dominant thesis of multiculturalism backlash suggests.
- La « petite » critique, la « grande » et « la » révolution : Pour une acception non normative de la critique - Elsa Rambaud p. 469-495
Controverse
- Le capital par le petit bout de la lorgnette - Thibault Le Texier p. 547-553
Chronique bibliographique : le genre
- Présentation - p. 555-556
- Lectures critiques - p. 557-569
- Comptes rendus - p. 570-605