Contenu du sommaire : Perspectives économiques 2017-2018
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) |
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Numéro | no 151, avril 2017 |
Titre du numéro | Perspectives économiques 2017-2018 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Perspectives économiques 2017-2018 - Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 5-12
Prévision
- La routine de l'incertitude : Perspectives 2017-2018 pour l'économie mondiale et la zone euro - , Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 13-134 Malgré diverses menaces sur l'économie mondiale depuis deux ans, la croissance a résisté en 2016, n'affichant qu'un faible ralentissement (2,9 %), après des rythmes supérieurs à 3 % entre 2012 et 2015. Cet épisode s'apparente plus à un « trou d'air » qu'à un retournement du cycle international. Au Royaume-Uni, le vote en faveur du Brexit n'a pas induit de crise financière ou de panique. La croissance britannique au deuxième semestre 2016 a même montré des signes de robustesse. Pourtant, le ralentissement de l'activité au Royaume-Uni devrait bien avoir lieu en 2017 et en 2018. Se diffusant par le canal de la demande adressée, le Brexit n'aura qu'un impact modéré sur la croissance des autres pays. Enfin, la croissance est restée solide dans les pays d'Europe de l'Est, soutenue par la demande intérieure et la reprise dans la zone euro. Dans les pays en développement la croissance ré-accélère en 2016 (+3,9 %), après un coup de frein plus marqué en 2015 (3,7 % contre 4,5 % en 2014) et malgré la poursuite du ralentissement chinois (6,7 % de croissance en 2016 contre 6,9 % en 2015 et 7,3 % en 2014).Ce scénario devrait se poursuivre en 2017 et 2018. Le soutien par le prix du pétrole disparaîtra progressivement et provoquera une remontée de l'inflation. La politique monétaire, d'abord aux États-Unis puis plus tard au Royaume-Uni et dans la zone euro, se normalisera. Ces deux facteurs sont aussi le reflet d'un risque déflationniste qui se réduit. Les politiques budgétaires resteront assez hétérogènes entre les grands pays avancés. Elles deviendraient neutres en zone euro en 2017 puis restrictives en 2018, sous l'hypothèse que les gouvernements respectent leurs engagements dans le cadre du Pacte de stabilité et de croissance. Aux États-Unis, l'administration Trump devrait mener une politique expansionniste, axée sur des baisses d'impôts, tandis qu'au Royaume-Uni l'austérité annoncée pour 2018 pourrait être assouplie en fonction de l'évolution du solde public et des conséquences du Brexit. Ainsi, sous l'effet de politiques budgétaires contrastées, la croissance ralentirait en Europe mais accélèrerait aux États-Unis. Sur l'ensemble des pays industrialisés, la croissance passerait de 1,6 % en 2016 à 1,8 % en 2018. L'amélioration de la conjoncture serait nette dans les pays en développement (4,5 % en 2018, après 4,1 % en 2017). Les pays producteurs de pétrole bénéficieraient de la remontée du prix.With GDP growing at nearly 3%, the world economy seems resilient. The economic outlook appears less gloomy than was feared 18 months ago – the negative factors have turned out to be less virulent than expected. This pattern is expected to continue in 2017 and 2018 as a result of monetary policies that will continue to boost economic activity and somewhat scaled down fiscal efforts. While oil prices have recently risen, they are not expected to soar, limiting the negative impact. The rise in inflation should even lower the deflationary risk that has hovered over the euro zone. However, the output gap would remains in negative territory in most countries indicating difficulties in establishing a recovery path that would bring down unemployment and reduce underemployment.JEL: F01.
- La routine de l'incertitude : Perspectives 2017-2018 pour l'économie mondiale et la zone euro - , Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 13-134
Études spéciales
- Chômage, déficit, dette publique : Quelles marges pour les cinq prochaines années ? - Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 135-155 Cette étude fournit un cadre de réflexion pour le débat public sur la trajectoire attendue de l'économie pour les cinq années à venir, « à environnement inchangé et engagements tenus ». À l'horizon 2022, l'économie française devrait croître à un rythme légèrement supérieur à celui de sa croissance potentielle. Cette croissance devrait s'établir en moyenne à un niveau proche de 1,6 % au cours du prochain quinquennat. La probabilité pour que l'économie retombe en récession ou que la croissance moyenne soit supérieure à 3 % est extrêmement faible (proche de 5 %). Le taux de chômage se réduirait progressivement et atteindrait 8 % fin 2022. Si à court terme la probabilité d'une hausse du chômage n'est pas nulle (supérieure à 13 %), le taux de chômage devrait s'établir à un niveau inférieur à celui de 2017 avec toutefois une probabilité faible (inférieure à 15 %) d'être en dessous de 7 %. Ce scénario est compatible avec une réduction graduelle du déficit des administrations publiques qui s'établirait à 1,2 point de PIB en 2022. La probabilité de retrouver un solde public équilibré en 2022 est toutefois faible (inférieure à 5 %). Sous cette hypothèse de politique budgétaire et en considérant différents scénarios de taux d'intérêt souverains, la dette publique diminuerait pour atteindre 90,8 points de PIB en 2022. Par ailleurs, notons que dans toutes les simulations, la dette publique ne dépasserait pas les 100 points de PIB à l'horizon 2022.This study provides a framework for reflection for the public debate on the trajectory of the economy for the next five years, "with unchanged environment and commitments kept". By 2022, the French economy growth will on average at a level close to 1.6%, rate slightly higher than its potential growth (1,3 %). The likelihood that the economy will return in recession, or that average growth will be above 3.0%, is extremely low (close to 5%).The unemployment rate will gradually decline to 8% at the end of 2022. This scenario allow a gradual reduction in the general government deficit to 1.2 percentage points of GDP in 2022. Public debt will reduced to 90.8 percentage points of GDP in 2022.Classification JEL : C53, E20, E62.
- Le risque bancaire en zone euro - Christophe Blot, Paul Hubert p. 157-176 Cet article analyse les cycles du crédit et de l'activité bancaire dans la zone euro. La politique monétaire accommodante de la BCE soulève des interrogations concernant les risques induits d'instabilité bancaire. Les résultats ne suggèrent ni boom de crédit ni contraction excessive sur la période récente. Si la dynamique du crédit est orientée plus favorablement par rapport à sa tendance en France et en Allemagne, le cycle ne témoigne pas d'une hausse excessive. L'Espagne constitue un cas particulier puisqu'elle se distingue par la faiblesse du crédit rapporté au PIB, alors que l'encours de crédit rapporté aux capitaux et réserves du système bancaire se situe à un niveau historiquement élevé, suggérant une prise de risque excessive.This article analyzes cycles of credit and banking activities in the euro area. The accommodative stance of ECB monetary policy raises questions about the risks to bank instability. The results suggest neither a credit boom nor an excessive contraction over the recent period. While credit dynamics are more favorably oriented relative to its historical trend in France and Germany, the cycle does not show an excessive increase recently. Spain can be considered as a special case since characterized by low credit relative to GDP, while credit relative to capital and reserves of the banking system is at a historically high level, suggesting excessive risk-taking.JEL: E5.
- Les comportements de consommation des ménages ont-ils été affectés par la crise de 2008 ? : Une analyse économétrique de cinq grands pays développés - Céline Antonin, Mathieu Plane, Raul Sampognaro p. 177-225 Nous cherchons à expliquer l'évolution de la consommation dans cinq grands pays industrialisés (Allemagne, France, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis) entre 1990 et 2015 à partir de ses déterminants traditionnels. Alors que la littérature sur les effets de richesse porte essentiellement sur la période antérieure à la crise de 2008, nous intégrons les années post-crise, distinguons des effets de richesse financière et immobilière par pays et utilisons une mesure de la richesse agrégée et désagrégée pour comparer l'ampleur des effets entre pays.Nous montrons que depuis la crise financière de 2008, les méthodes classiques d'estimation par pays échouent à prévoir la consommation des ménages. Nous proposons donc une méthode d'estimation en panel, qui permet de mieux tenir compte des chocs communs, d'obtenir des équations valides et de mesurer les effets richesse y compris après la crise. Conformément à la théorie et à une partie de la littérature empirique, nous n'observons pas d'effet de richesse significatif sur l'immobilier. En revanche, l'effet de richesse financière brute est significatif dans tous les pays (à l'exception de l'Allemagne). Il est élevé en Espagne où il y a eu un éclatement de la bulle immobilière et financière en 2007, avec une élasticité de la consommation à la richesse financière brute de 0,19. Suivent les États-Unis, où le marché financier est plus développé qu'en Europe continentale (élasticité de 0,14), puis enfin la France et le Royaume-Uni qui affichent des effets similaires (élasticité de 0,09).Examining the determinants of household consumption, we try to explain its broad evolution in five big industrialized countries (Germany, France, Spain, the United Kingdom and the United States) between 1990 and 2015. We show that, since the financial crisis of 2008, classic estimation methods fail to forecast household consumption. We therefore provide a method of panel estimation which takes into account common shocks, provides valid equations and allows us to measure wealth effects including the post crisis period. In accordance to theory, we do not observe any effect on real estate wealth. However, the effect of gross financial wealth is significant in all countries, except from Germany.Classification JEL : C33, C53, E21.
- Débat sur les perspectives économiques à court terme du 20 avril 2017 - Olivier Garnier, Jean-Michel Six, Christophe Blot, Éric Heyer, Paul Hubert, Xavier Ragot, Xavier Timbeau p. 227-238
- Chômage, déficit, dette publique : Quelles marges pour les cinq prochaines années ? - Éric Heyer, Xavier Timbeau p. 135-155
- Liste des abréviations de pays - p. 244-246