Contenu du sommaire : Le témoin dans la tradition johannique

Revue Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT Mir@bel
Numéro Tome 101, no 1, 2017
Titre du numéro Le témoin dans la tradition johannique
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • In memoriam. Claude Geffré, o. p. : 23 janvier 1926 — 9 février 2017 - Bruno Demers p. 3-8 accès libre
  • Le témoin dans la tradition johannique

    • Présentation - Julie Casteigt p. 11-14 accès libre
    • Le témoin pour le témoin - Emmanuel Cattin p. 15-30 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette étude s'applique à décrire la logique du témoignage partout à l'œuvre dans l'évangile de Jean. Dans le cercle du témoignage, où tout témoin témoigne pour un autre témoin, la vérité témoignant ainsi, à travers ce cercle, pour elle-même, c'est l'ἀλήθεια elle-même qui s'avance, à la première personne du singulier, et s'accomplit dans la présence qui s'appelle πνεῦμα.
      This study sets out to describe the logic of witness at work throughout John's Gospel. In the circle of witness, where every witness bears witness to another witness, the truth through this circle so bears witness to itself that it is the ἀλήθεια itself that comes forward, in the first person singular, and is fulfilled in the presence of the one called πνεῦμα.
    • L'identité et la fonction de Jean le témoin (Jn 1, 6) - Christian-B. Amphoux p. 31-48 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La mention du nom de « Jean », en Jn 1, 6, superpose plusieurs significations : Jean le Baptiste est la plus immédiate et la plus reconnue ; mais le nom renvoie plus fondamentalement au dernier grand-prêtre légitime du temple de Jérusalem, Onias, déposé en - 175 ; et le nom est également la signature de l'auteur de l'évangile ou plus exactement de deux auteurs homonymes mentionnés par Papias dans son témoignage recueilli par Eusèbe de Césarée, dans son Histoire ecclésiastique. Autant de « témoins » superposés en un seul nom, qui sont l'occasion de mettre en évidence une des difficultés de l'écriture savante biblique.
      The mention of the name "John", in Jn 1:6, superimposes several meanings: John the Baptist is the most immediate and the most recognized. But the name refers more fundamentally to the last legitimate high priest of the temple of Jerusalem, Onias, deposed in 175 BCE. The name is also the signature of the Gospel's author, or more exactly, its two authors of the same name mentioned by Papias in his testimony recorded by Eusebius of Caesarea in his Ecclesiastical History. Such are the many "witnesses" superimposed in only one name, who provide the opportunity to place in evidence one of the difficulties of the scholarly biblical literature.
    • Testimonium testimonii : Témoignage humain et témoignage de l'Esprit selon Marius Victorinus - Laurent Lavaud p. 49-67 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article se propose d'explorer l'idée de témoignage chez Marius Victorinus en en distinguant trois modalités. La première est le témoignage  de Jean-Baptiste. Jean est « écho de la voix », c'est-à-dire qu'il est l'image de l'expression première de Dieu qui est le Christ. L'enjeu de ce premier témoignage est la reconnaissance de l'identité du Christ et la profession de son statut de Fils de Dieu. Cette première modalité du témoignage n'est cependant possible que par la condition du témoignage de l'Esprit Saint. Celui-ci est « voix de la voix » : c'est-à-dire qu'il est la reprise intérieure, spirituelle, de ce qui se trouve déployé dans l'extériorité du monde par le Christ. Enfin, la troisième dimension du témoignage suppose de mobiliser la théologie trinitaire propre à Victorinus : le témoignage au sujet du Christ dans l'économie du salut n'est lui-même possible que sur la base de l'intelligence première de la vie du Fils dans l'être immanent de Dieu. La méditation victorinienne du témoignage permet ainsi d'articuler le plan de la doctrine trinitaire et le plan de l'advenue du salut.
      This article proposes to explore the idea of witness in Marius Victorinus in distinguishing three of its modalities. The first is the witness of John the Baptist. John is the "echo of the voice", that is to say, he is the image of the first expression of God, who is the Christ. At stake in this first bearing of witness is the recognition of Christ's identity and the profession of his status as the Son of God. This first modality of witness is, however, possible only on the condition of the witness of the Holy Spirit. This latter is the "voice of the voice", that is to say, it is the interior, spiritual, repossession of what is found deployed in the exteriority of the world by Christ. Finally, the third dimension of witness calls upon the Trinitarian theology of Marius Victorinus: the witness with respect to Christ in the economy of salvation is possible only on the basis of the initial understanding of the life of the Son in the immanent being of God. The Victorinian mediation of witness thus allows for the articulation of the plan of Trinitarian doctrine and the plan of the coming of salvation.
    • La fonction des médiations matérielles dans l'acte baptismal : Entre discours exégétique (Super Iohannem, Jn 1, 25-28) et discours théologique chez Albert le Grand - Julie Casteigt p. 69-92 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'exégèse albertienne des versets Jn 1, 19-28 pose le problème philosophique et théologique de la fonction des médiations matérielles dans l'acte baptismal. Le commentaire albertien de l'Évangile de Jean permet de comparer le traitement de cette question dans l'œuvre exégétique d'Albert le Grand et dans ses traités de théologie sacramentaire. Dans le Super Iohannem, Albert le Grand insiste sur la différence entre le baptême d'eau conféré par Jean-Baptiste et le baptême de grâce institué par la passion et par la mort du Christ : à la matière (l'eau) et à l'acte rituel de Jean manque la forme, à savoir la formule trinitaire sanctificatrice, selon le Commentaire du quatrième livre des Sentences qui souligne, pour sa part, davantage l'interdépendance des éléments constitutifs du sacrement baptismal et la continuité entre certains traits du récit évangélique et leur accomplissement dans le baptême instauré par le Christ. Il importe à Albert le Grand de rappeler que le baptême donné par Jean est un signe qui ne possède pas la vertu causale inhérente au sacrement baptismal. Le baptême de Jean annonce en figure le baptême instauré par le Christ dans lequel il s'accomplit. Le rapport entre les deux baptêmes se distingue ainsi de celui de la voix (de Jean-Baptiste), autre médiation matérielle, qui, en énonçant le Verbe, accomplit en acte son avènement sans le différer dans une réalisation future, à l'instar de l'énonciation prophétique.
      Albert's exegesis of Jn 1:19-28 presents the philosophical and theological problem of the function of material mediations in the act of baptism. Albert's commentary on the Gospel of John allows for a comparison of his treatments of this question in his exegetical works and in his treatises on sacramental theology. In his Super Iohannem Albert insists on the difference between the baptism of water conferred by John the Baptist and the baptism of grace instituted by the passion and death of Christ. Lacking to the matter (water) and the ritual action of John is the form, specifically the sanctifying Trinitarian formula. As for his commentary on the fourth book of the Sentences, which goes further in highlighting the interdependence of the elements constitutive of the sacrament of Baptism and the continuity between certain traits of the Gospel narrative and their fulfillment in the baptism instituted by Christ, Albert makes a point of recalling that the baptism given by John announces in figure the baptism instituted by Christ, in which it is fulfilled. The relation between the two baptisms is thus distinguished from that of the voice (of John the Baptist), another material mediation, which, in enunciating the Word, fulfills its coming by action, without postponing it to a future fulfillment.
    • Le témoignage de l'esprit chez Hegel - Gilles Marmasse p. 93-105 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Si Hegel utilise régulièrement l'expression de « témoignage de l'esprit », celle-ci n'a pourtant pas chez lui un sens spécifiquement théologique. Elle désigne l'activité caractéristique de tout esprit, à savoir la manifestation de soi spontanée et intégrale. L'article examine les formes et les enjeux, mais aussi les limites, d'une telle auto-manifestation dans la philosophie de Hegel.
      If Hegel regularly makes use of the expression "witness of the spirit", this nonetheless has for him no specifically theological meaning. It designates the activity characteristic of every spirit, specifically, spontaneous and integral self-manifestation. This article examines the forms and the issues, but also the limits, of such self-manifestation in Hegel's philosophy.
  • Notes

    • Fondation du couvent des frères prêcheurs à Paris : L'hospice devient le couvent Saint-Jacques - Henri Dominique Saffrey p. 109-123 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Au début du xiiie siècle, un terrain assez vaste situé au sud de Paris, le long du mur d'enceinte construit par Philippe-Auguste, appartenait pour une part à Simon de Poissy, pour l'autre part à l'Université. La part de Simon fut donnée par lui à son ami maître Jean pour y construire un hôtel-Dieu ou hospice pour les pauvres. Maître Jean était maître régent à l'Université et c'est dans l'hospice qui lui appartenait qu'il installa en 1218 les frères prêcheurs venus de Toulouse pour leur y enseigner la théologie. C'est ainsi que l'hospice Saint-Jacques est devenu le couvent Saint-Jacques et que les frères prêcheurs ont été aussitôt appelés Jacobins. Le couvent était en même temps le premier studium dominicain où les frères ont été envoyés de partout pour les études. Cette histoire est accompagnée des documents qui en apportent la preuve, tirés du Cartulaire de Saint-Jacques, manuscrit inédit conservé à la Bibliothèque du Saulchoir, et du Chartularium Universitatis Parisiensis.
      At the outset of the 13th century, a fairly large property, situated to the south of Paris along the wall built by Philip Augustus, belonged partly to Simon of Poissy and partly to the University. Simon gave his part to his friend Master John for the construction of a hospital, or hospice, for the poor. Master John was a regent master at the University, and in 1218 he put up in this hospice of his the Friars Preachers who had come from Toulouse, and this to teach them theology there. So it is that the hospice of Saint Jacques became the Priory of Saint Jacques, and the Friars Preachers soon came to be called Jacobins. The priory was at the same time the first Dominican studium, where brothers from every origin were sent for studies. This study is accompanied by corroborating documents drawn from the Cartulary of Saint Jacques, an unedited manuscript held at the Saulchoir Library, and from the Cartulary of the University of Paris.
    • Les enseignements sur l'astrologie d'Augustin d'Hippone et de Thomas d'Aquin dans la bulle Coeli et terrae de Sixte V - Donato Verardi p. 125-133 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette étude est consacrée à la réception de l'enseignement sur l'astrologie d'Augustin d'Hippone et Thomas d'Aquin dans la bulle Coeli et terrae de Sixte V. Si Sixte V reprend des extraits entiers de la Somme de théologie, il en change radicalement le sens, préférant aux idées de Thomas d'Aquin les positions défendues neuf siècles auparavant par Augustin d'Hippone. Selon Sixte V, l'astrologie divinatoire, comme toute pratique de la nigromancie, est toujours le fruit d'une inspiration démoniaque, trompeuse pour ce qui concerne le domaine de la science et dangereuse pour le domaine religieux et moral.
      This study examines the reception of the teaching on astrology of Augustine of Hippo and Thomas Aquinas in the bull Coeli et terrae of Sixtus V. If Sixtus V borrows complete extracts from the Summa Theologiae, he changes their meaning radically, preferring to the ideas of Thomas Aquinas the positions defended nine centuries earlier by Augustine of Hippo. According to Sixtus V, divinatory astrology, as with every practice of necromancy, is always the fruit of demonic inspiration, deceptive with respect to scientific matters and dangerous regarding the religious and moral domain.
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