Contenu du sommaire
Revue | Revue de Géographie Alpine |
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Numéro | vol. 89, no 4, 2001 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Avant-propos - Jean-Claude Duclos, Louis-Jean Gachet p. 7-8
- Introduction. Deux siècles de savoirs et de pratiques géographiques - Bernard Debarbieux, Céline Fuchs, Marie-Claire Robic p. 9-11
- Les Alpes entre mythes et réalités - Claude Raffestin p. 13-26 La complexité des Alpes a conditionné les représentations que l'on pouvait en donner comme le montre l'histoire de la géographie alpine du XVIe au XIXe siècle. À chaque époque, les auteurs, qui se sont attaqués à ce redoutable objet qu'est la montagne, ne sont jamais parvenus à demeurer sur le strict plan de la science, mais ont mêlé à leurs descriptions des éléments mythiques qui sont en quelque sorte un miroir des idéologies et des préoccupations de leur temps. C'est que nous avons voulu chercher à mettre en évidence dans cet article pour montrer que ce qui ne relève pas de la science peut néanmoins être objet d'une réflexion scientifique au second degré. Ainsi, on peut glaner de Thomas Platter à Elisée Reclus en passant par Josias Simler, Albrecht von Haller et Horace Benedict de Saussure, pour ne citer qu'eux, les appréciations, qu'ils ont données de la montagne, qui sont souvent un mélange de réalités et de mythes. Les mythes ont changé, mais ils persistent dans la mesure où « l'objet Alpes » continue à cristalliser des fascinations et à générer des utopies.The Alps: between myth and reality. The complexity of the Alps has influenced the representations that they may be given, as demonstrated by the history of alpine geography from the 16th to 19th century. In each period of history, authors who have tackled this difficult subject of the mountains, have never remained strictly within the bounds of science, but have added mythical elements to their descriptions, which have acted as a kind of mirror of the ideologies and preoccupations of their time. This article attempts to provide evidence of this as a way of showing that what is not scientifically based can nevertheless be the subject of scientific reflection of a second order. Thus, by studying the works of authors such as Thomas Platter, Josias Simler, Albrecht von Haller, Horace Benedict de Saussure and Elisée Reclus, to mention but a few, it is possible to determine their appraisals of mountains, interpretations which are often a mixture of reality and myth. Although myths have changed, they persist to the extent that the Alps as an "object" continue to crystallise fascinations and generate Utopian
- Les Alpes d'Elisée Reclus - Soizic Alavoine p. 27-42 Le géographe Elisée reclus a contribué, pour une part certaine, à façonner l'image des Alpes. Il commence à écrire sur le sujet dès 1860, à un moment où le massif alpin est à la fois peu étudié et pas totalement exploré. Il s'est efforcé de donner une unité à ce massif morcelé, en empruntant à divers domaines de la science et de la connaissance. Dans ses ouvrages destinés au grand public, coexistent plusieurs modes d'appréhension. Elisée Reclus tente, d'une part, de restituer une expérience directe, vécue de la montagne, et il propose, d'autre part, une vision globale de la chaîne alpine, pour laquelle il cherche à établir des lois géographiques. L'arc alpin constitue enfin un espace ouvert, un lieu de fraternité et de passage à propos duquel Reclus dénonce l'absurdité des frontières que les Etats imposent aux montagnards.The Alps of Elisée Reclus. The geographer Elisée Reclus without doubt helped to shape the image of the Alps. He started to write on the subject in 1860, at a time when little had been written about the Alpine massif and when it had not been totally explored. He tried to give some form of unity to this fragmented massif, drawing on various areas of science and knowledge. In his books, aimed at the general public, Reclus offered several ways of comprehending the Alps. He attempted to reconstruct a direct, living experience of the mountains, and he also proposed a global vision of the Alpine chain, for which he sought to establish geographical laws. Finally, Reclus saw the Alpine arc as an open space, a place of fraternity and passage, and complained of the absurdity of the artificial boundaries imposed on mountain-dwellers by States.
- Différenciation et désignation géographique des objets alpins : six manières de faire - Bernard Debarbieux p. 43-65 Les géographes se sont longtemps interrogés sur les méthodes de différenciation des entités géographiques aux échelles régionale et locale. Cet exercice suppose une réflexion sur sa fonction au sein du savoir disciplinaire, sur les critères utilisés et sur les noms à donner aux entités individualisées. Cet article propose de comparer les méthodes utilisées par les géographes qui se sont intéressés aux Alpes entre le début du XIXe siècle et la fin du XXe siècle. Il fait ressortir un clivage très net entre des méthodes empiriques, mises en œuvre au coup par coup par des voyageurs et des érudits, et des méthodes beaucoup plus systématiques qui dénotent la mise en œuvre d'un discours disciplinaire déjà très structuré.Differentiation and geographical naming of Alpine objects: six approaches. Geographers have long pondered over the methods of differentiating geographical entities at the regional and local scales. A prerequisite of this exercice is an examination of the function of differentiation within geographical knowledge, the criteria used and the names employed for the distinct entities. In this article, the author compares the methods used by geographers studying the Alps between the start of the 1 9lh century and the end of the 20* century. A very distinct division is identified between case-by-case empirical methods, used by travellers and scholars, and much more systematic methods that reveal the use of an already highly structured disciplinary discourse.
- Le « val » comme laboratoire de géographie humaine ? Les avatars du Val d'Anniviers - Marie-Claire Robic p. 67-94 L'article analyse le projet méthodologique initialement poursuivi par Jean Brunhes dans son étude d'une vallée valai- sanne considérée comme un petit monde isolé susceptible d'une quasi-expérimentation. Il étudie les variations du texte, de sa publication en article à son insertion dans un manuel de géographie humaine réédité de 1910 au milieu des années cinquante, et leur signification épistémologique. Enfin, il tente d'interpréter les relectures de cette monographie classique, au regard de l'évolution d'une discipline et de la problématique du changement social.The "val" as a laboratory of human geography? The saga of Val d'Anniviers. The author analyses the methodological project initiated by Jean Brunhes in his study of an alpine valley considered as a «small isolated world», ideally suited to a quasi-experiment. The author looks at the variations in the text, from its first publication as an article to its inclusion in a human geography manual dating back to 1910 and republished in the middle of the 1950s, and the epistemological meaning of these differences. Finally the author attempts to interpret the rereading of this classic monograph from the viewpoint of the development of a discipline and the issue of social change.
- Ecole de Grenoble contre école de Paris : les Alpes enjeu scientifique - Numa Broc p. 95-105 Entre 1910 et les années 1940, deux groupes de géographes en poste à Paris, pour les uns, et à Grenoble, pour les autres, font des Alpes françaises un terrain de recherches qui, dans les faits, devient aussi un terrain d'affrontements. Le principal élément de leur dispute scientifique tient à la place que tient la théorie des cycles d'érosion dans l'analyse de la formation des versants et des vallées alpins. Les géographes parisiens, adeptes de cette théorie, sont tentés d'en voir les manifestations dans de multiples contextes locaux. Les géographes grenoblois font preuve de davantage d'empirisme et sont plus enclins à attribuer un rôle important à l'érosion glaciaire. Cette querelle d'interprétation souligne donc deux attitudes différentes à l'égard de la théorie et de l'empirie. Mais elle se double d'une querelle de personnes et de « territoires ». La présence de nombreux géographes parisiens sur des terres que les Grenoblois considèrent être les leurs n'est pas sans conséquence sur la nature et les modalités de la dispute scientifique.The Grenoble school versus the Paris school: the Alps as a scientific stake. Between 1910 and the 1940s, two groups of geographers, one working in Paris and the other in Grenoble, turned the French Alps into an area of research, which in the event also became a battleground. The principal focus of their scientific argument concerned the role of the theory of erosion cycles in the analysis of the formation of alpine slopes and valleys. The Parisian geographers, who subscribed to this theory, were inclined to see its manifestations in a variety of local contexts. The Grenoble geographers adopted a more empirical approach and tended to attribute an important role to glacial erosion. Their different interpretations thus highlight two different attitudes concerning theory and empirics. But the disagreement was also one involving people and «territories». The presence of numerous Parisian geographers in an area that the Grenoble group felt was theirs had a certain influence on the nature and methods of scientific debate.
- Voyage dans les montagnes du monde. Sur les traces de Jules Blache en 1934 - Anne Sgard p. 107-119 Cet article cherche à reconstituer les conditions de fabrication de l'ouvrage de Jules Blache, L'Homme et la montagne, paru en 1934. Construit à partir d'un fonds documentaire alors dispersé et lacunaire, ce court ouvrage se présentait comme une comparaison à l'échelle mondiale entre les montagnes de « type alpestre » et les autres montagnes du monde. Il est représentatif d'une période charnière de la géographie française, largement héritière du XIXe siècle et des récits d'exploration, mais poursuivant un projet de connaissance ambitieux et rigoureux. L'analyse se penche sur les sources mobilisées, le raisonnement et la terminologie mis en œuvre, le cadre conceptuel représentatif du milieu intellectuel de l'entre-deux-guerres.A journey into the mountains of the world. Following the footsteps of Jules Blache in 1934. His article attempts to reconstruct the conditions in which Jules Blache created his work l'Homme et la montagne, published in 1934. Written on the basis of documentary sources that were at the time dispersed and incomplete, this short volume provides a comparison between "alpine type" mountains and the other mountains of the world. It is representative of a turning point in French geography, largely a legacy of the 1 9th century and explorers' accounts, but nevertheless demonstrating a rigorous and ambitious project in pursuit of knowledge. The analysis looks into the sources used, the and
- Entre étude scientifique et engagement social. L'Institut de Géographie Alpine de Raoul Blanchard, laboratoire de la Région économique alpine - Philippe Veitl p. 121-131 Le géographe Raoul Blanchard est le fondateur, en 1906, de l'IGA (Institut de Géographie Alpine). Tant par son travail d'universitaire que par ses liens étroits, au sortir de la Première Guerre Mondiale, avec un groupe d'intérêt patronal grenoblois, l'APAF (Association des Producteurs des Alpes Françaises), il s'est mué en géographe engagé pour imposer, d'abord dans les esprits, puis ensuite dans les découpages territoriaux, la création d'une région des Alpes françaises (du Léman à Nice). En 1919, Grenoble devint ainsi, suite à une décision gouvernementale cette «capitale des Alpes», qu'allait célébrer, en 1925, l'Exposition Internationale de la Houille Blanche. Alors qu'une présentation réductrice de l'École française de géographie, fondée au début du XXe par Paul Vidal de La Blache, insiste sur le désengagement des géographes de la cité et des questions d'aménagement du territoire, R. Blanchard, avec l'IGA et sa revue, la Revue de Géographie Alpine, s'est attaché à donner une dimension pratique à son savoir académique pour qu'il serve les politiques locales de développement économique de l'espace alpin. On peut dire que Blanchard a joué, dans ce cadre là, un rôle déterminant dans la mise en forme de l'imaginaire discursif et iconographique, encore présent aujourd'hui, pour donner à voir et à penser les valeurs que la ville de Grenoble prétend incarner dans le massif alpin, voire bien au-delà.Between scientific study and social commitment: Raoul Blanchard's Institut de Géographie Alpine, laboratory for the alpine economic Region. It was in 1906 that the geographer Raoul Blanchard set up the IGA (Institut de Géographie Alpine - Institute of Alpine Geography). Through his work as a university academic and his close links with a local association of Grenoble employers, the APAF (Association des Producteurs des Alpes Françaises), at the end of the First World War, he became an involved geographer active in establishing, first in people's minds, then in the delimitation of territorial divisions, the creation of a French Alps region (from Lake Geneva to Nice). Thus, in 1919, as a result of a government decision, Grenoble became the "capital of the Alps", and in 1925 hosted the Exposition Internationale de la Houille Blanche (International Hydro-Electric Power Exhibition). While a presentation on the French School of Geography, established at the beginning of the 20th century by Paul Vidal de la Blache, insisted on a more passive role for geographers, removed from urban and regional development issues, R. Blanchard, with the IGA and its journal, the Revue de Géographie Alpine, sought to give a practical dimension to his academic knowledge so that it could be of service to local economic development policies in the alpine area. In this context, Blanchard played at decisive role in shaping the imaginary in both discursive and iconographical terms, still present today, to demonstrate and give life to the values that the city of Grenoble claims to embody within the alpine massif, and even beyond that. Keywords: history of geography, local policies, urban imaginary, regional identity, active geography, scientific knowledge-popular knowledge
- La géographie italienne et les Alpes de la fin du XIXe siècle à la Seconde Guerre mondiale - Guglielmo Scaramellini, Luca Bonardi p. 133-158 De très nombreux travaux géographiques publiés entre 1880 et 1940 sont consacrés aux Alpes italiennes. Dans un premier temps, une grande majorité privilégient des descriptions et des analyses de géographie physique. Ce n'est que progressivement que des aspects de géographie humaine vont être traités et intégrés à des monographies régionales plus ou moins ambitieuses. Le géographe frioulan, Olinto Marinelli, a particulièrement innové dans ce domaine. Toutefois, il est frappant de constater que les très nombreux géographes concernés ne se sont jamais organisés en école.Italian geography and the Alps from the end of the 19h century to the Second World War. Numerous geographical studies published between 1880 and 1940 were devoted to the Italian Alps. Initially, a large majority of the studies placed emphasis on descriptions and analyses of physical geography. It was only gradually that aspects of human geography started to appear in regional monographs. The Frioulan geographer, Olinto Marinelli, was particularly innovative in this respect. Nevertheless, it is amazing that the tremendous number of geographers concerned never grouped themselves together to form a school.
- La représentation et la connaissance des montagnes du monde : Pyrénées et Caucase au filtre du modèle alpin - Marina Frolova p. 159-172 Le modèle alpin a joué un grand rôle dans la découverte de la montagne. Pourtant sa prégnance a également représenté un handicap pour l'appréhension de la diversité des différentes montagnes du monde. C'est dans la deuxième moitié du XXe siècle que les représentations des montagnes s'éloignent du modèle alpin, en acquérant des traits géographiques spécifiques. Cet article essaye de montrer, à travers l'analyse de l'impact du modèle alpin sur l'évolution de la connaissance du Caucase et des Pyrénées, ses effets contrastés sur les représentations de la montagne en Europe.Representation and knowledge of the world's mountains: the Pyrenees and the Caucasus seen through the alpine model. Although the Alpine model played an important role in the discovery of mountain areas, it has been an obstacle to the comprehension of the diversity of the different mountains of the world. It was in the second half of the 20th century that representations of mountains started to differ from the Alpine model and to acquire specific geographical features. The author demonstrates the contrasting influences of the Alpine model on representations of mountains in Europe through an analysis of its impact on knowledge of the Caucasus and the Pyrenees.
- Les géographes et les frontières austro-slovènes des Alpes orientales en 1919-1920. Entre la Mitteleuropa et les Balkans - Emmanuelle Boulineau p. 173-184 Deux géographes renommés, E. de Martonne et J. Cvijid, ont participé en 1919- 1920 à l'expertise de la frontière austro-slo- vène. On analyse le discours géographique sur la frontière en le confrontant à l'approche de l'historien et la définition d'une «bonne frontière » et aux impératifs diplomatiques du tracé frontalier. La comparaison de l'analyse du géographe français avec celle de son homologue serbe révèle deux approches différentes de la complexité ethnique locale et de la position intermédiaire du bassin alpin de Klagenfurt entre le monde balkanique et la Mitteleuropa germanique.Geographers and the Austrian-Slovenia borders of the Eastern Alps in 1919-1920. Between Mitteleuropa and the Balkans. In 1919-1920, two renowned geographers, E. de Martonne and J. Cvijič, contributed to the definition of the Austrian-Slovenia border. The geographical discourse on the border is analysed by comparing it with the historian's approach and the definition of a "good border" and with the diplomatic imperatives of defining the border. A comparison of the analysis of the French geographer with that of his Serbian counterpart reveals two different approaches to the local ethnic complexity and the intermediate position of the Klagenfurt Alpine basin between the Balkan world and the Germanic Mitteleuropa.
- Quelle place pour les Alpes dans l'iconographie géographique de la France ? - Didier Mendibil p. 185-198 Dans les livres de géographie de la France publiés depuis 1850, on note une surreprésentation iconographique des montagnes qui était sensible dès 1870 et plus précisément une sur-représentation de la France alpine après 1920. Après cette date, s'est consolidée, dans la tradition iconographique des géographes, une imagerie emblématique des Alpes caractérisée par quatre thèmes récurrents et par un formatage spécifique des images de cette montagne. On peut suivre, dans l'illustration des livres de géographie, les principaux moments de cette construction mentale - iconologique - des alpes à travers laquelle s'est construite l'image unique d'une montagne à la fois sauvage et humaine.How do the Alps fit into the geographical iconography of France? In geography books published in France since 1850, and particularly from 1870 onwards, we can observe an excessive iconographie representation of mountains. An over-representation of the French Alps can be clearly observed after 1920. From this date onwards, an emblematic imagery of the Alps was consolidated in the iconographie tradition of geographers, characterised by four recurring themes and by special formatting of the images of this mountain massif. In the illustrations found in geography books, we can trace the key moments of this mental - iconological - construction of the Alps through which a unique image has been created of a mountain chain that is both untamed and human.
- L'eau dans tous ses états (eau, neige, glace). Cent ans de recherches géographiques dans les Alpes françaises - Robert Vivian p. 199-210 La montagne alpine française a, tout au cours du XXe siècle, été le support d'une très productive relation des géographes avec leur terrain d'études et de recherches. Le thème de l'eau dans tous ses états (précipitations liquides et écoulements torrentiels ; neige et avalanches ; névés, glace et glaciers), en particulier a été constamment présent dans leurs préoccupations. Et, de fait, toute une lignée de chercheurs-géographes se sont attachés à enregistrer, décrire, expliquer les phénomènes qui se déroulaient sous leurs yeux, non plus dans l'unique but de comprendre mais surtout dans la perspective d'aider les hommes à mieux vivre leur environnement souvent contraignant, parfois dangereux.Water in all its states (water, snow, ice): One hundred years of geographical research in the Alps. Throughout the 20th century, the French alpine mountains have provided the means for a very productive relationship between geographers and their field of study and research. Water in all its states (liquid forms of precipitation and torrential flows; snow and avalanches; névés, ice and glaciers), in particular, has been a constant theme in such study. Consequently a whole series of research geographers have worked on recording, describing, and explaining the phenomena they have observed unfolding before their eyes, with the aim of not only understanding such phenomena but also helping people to adapt better to their often restrictive — and sometimes dangerous - environment.
- De la « géographie régionale » à une recherche scientifique coordonnée au sein de la « Convention alpine » - Werner Bätzing p. 211-220