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L'environnement instable du Diois (Alpes françaises) est propice au déclenchement de mouvements de masse susceptibles de créer des lacs de barrage temporaires au Quaternaire. Un site favorable est celui de la vallée de Boule où deux épisodes de remplissage fluvio-lacustre, formés en arrière du glissement de Ravel-et-Ferrier, ont été découverts et datés de l'Allerad et du Préboréal. Une étude interdisciplinaire associant la géomorphologie, la géophysique, la palynologie et l'anthracologie permet de proposer une première caractérisation des remplissages et de proposer une reconstitution de l'environnement végétal à l'échelle du bassin pour la période de l'Allerad.

L'objectif de ce travail est d'évaluer l'intensité et le rythme du modelage des rives d'un lac artificiel, le lac de St-Pardoux, mis en eau en 1976 dans la région du Limousin. Il s'agit en premier lieu de montrer les effets de la création du réservoir en quantifiant le recul des rives, et, en second lieu, de retracer la chronologie du modelage des berges, par l'étude dendrochronologique des arbres riverains. Des mesures de terrain ont permis de montrer que le retrait du rivage depuis la mise en eau de la cuvette est compris entre 0,2 et 17 cm /an, soit un volume total estimé à 4 270 m3. Le littoral présente des formes d'érosion classiques telles que les micro-falaises à surplomb, taillées dans du granite sain ou arénisé. Les berges accueillent des essences forestières variées dont les réponses aux perturbations issues de l'érosion s'échelonnent entre 1980 et 1990. La chronologie du modelage des rives du lac de St-Pardoux depuis sa mise en eau se décompose donc en trois périodes distinctes : la première, de 1 976 à 1980, est celle où l'érosion a été la plus active. Pendant les dix années suivantes, le modelage a été plus modéré. Enfin, depuis le début des années 1990, les rives du lac semblent avoir atteint un état d'équilibre durable.

Resume : Analyse et datation de profils en Pb, Cd, Cu, Zn de sédiments lacustres provenant du lac des Quatre cantons, Suisse (bassin de Vitznau). Deux carottes parallèles de sédiments lacustres provenant du bassin de la Vitznau (lac des Quatre Cantons, Suisse) ont été échantillonnées et analysées en teneurs d'eau et en Pb, Cd, Cu et Zn. Les cinq profils sont caractérisés par deux anomalies à 12 et à 39 cm de profondeur. La première anomalie à 12 cm est liée aux éboulements successifs du flanc nord du 'Biirgenstock' situé à Obermatt qui a eu lieu en trois phases en 1963 et 1964. La deuxième anomalie (39 cm) est corrélée au glissement de terrain de la rivière Vitznau de 1674. Les deux taux de sédimentation moyens obtenus pour les périodes séparant ces deux événements sont de S1997 1964 = 0.041 g cm-2 y-1 et S1962/1674 = 0.025g cm-2. L'élévation du taux moyen plus récent témoigne de l'excès de matière organique déposée en liaison avec l'eutrophisation du bassin débutant en 1954. Les profils de métaux sont constants avant 1800, les concentrations respectives caractérisent ainsi le fond géochimique préindustriel: 37.9 ± 1.8 mg/kg de Pb, 0.53 ± 0.10 mg/kg de Cd, 33.0 ± 2.6 mg/kg de Cu, et 103.9 ± 5.5 mg/kg de Zn. De 1800 à 1950 les quatre concentrations croissent conjointement de façon exponentielle, suivi d'une diminution marquée à partir de - 1 965 qui perdure jusqu'à nos jours. Ces courbes témoignent donc de l'accroissement de l'émission diffusive des métaux de la société industrielle en phase de développement et de la diminution de cette même pollution dans le cadre des efforts entrepris dans ce sens par la société post-industrielle. Les concentrations maximales sont 3.5 (Pb), 3.8 (Cd), 1.7(Cu) et 2.0 (Zn) fois celles du fond géochimique. La diminution relativement tardive du Pb à partir de 1975 est liée à la substitution de combustibles plombés. Les concentrations actuelles sont loin d'avoir atteint les seuils préindustriels.

La Réserve naturelle du Luitel (massif de Belledonne) est soumise depuis les années 60 à une pollution en chlorure de sodium (NaCl) provoquée par le salage de la route départementale 111, située en amont et permettant l'accès à la station de Chamrousse. L'enregistrement automatique des débits et conductivités sur l'ensemble du lac du Luitel a montré l'importance et la rythmicité des apports salés issus des eaux d'écoulement durant deux phases : hivernale et printanière d'une part et automnale d'autre part. L'augmentation simultanée des débits et de la conductivité durant ces périodes est un signe de pollution des eaux par le sel de déneigement. Environ 3 tonnes de sel arrivent au lac dont une faible quantité en sort naturellement par l'exutoire. Une seconde partie reste soit piégée dans les sédiments du fond (tourbe) soit fixée par le radeau de sphaignes et évacué progressivement durant l'année. Une troisième part du sel pourrait quitter le lac par l'intermédiaire du principal accident tectonique qui limite le pic de l'Œilly par le Sud. Dans le but d'atténuer cette pollution salée, une dérivation a été mise en place en octobre 2001, permettant l'adduction d'une quantité d'environ 5 1/s en moyenne en eau faiblement minéralisée et l'évacuation des eaux salées arrivant au lac. Un suivi précis des caractéristiques physico-chimiques des eaux d'alimentation a été nécessaire afin d'évaluer l'impact de ces changements sur le milieu (thermique).

L'influence climatique du réservoir Robert-Bourassa (2 835 km2) sur l'environnement forestier a été étudiée au moyen de la dendrochronologie. Le réservoir a pour effet de refroidir le climat local. Ceci engendre un retard dans la levée de dormance, une faible productivité des arbres en début de saison et de nombreux stress physiologiques. Les arbres riverains périlacustres et insulaires montrent une haute fréquence de cernes pâles (cernes ayant une faible densité), très peu de cernes de gel (la croissance débute après les derniers gels printaniers) et une abondance de cernes trau- matiques témoins de stress foliaire. La productivité des arbres sur le territoire ne semble pas significativement affectée par la création des réservoirs. Toutefois, les cernes des arbres situés près des grandes nappes d'eau comportent généralement un bois initial dense et une forte proportion de bois final. Les effets du réservoir sur la forêt, depuis sa création en hiver 1978-1979, semblent donc limités aux îles et à la périphérie immédiate du bassin.

Dans le bassin de la haute Charente, les lacs de Lavaud et Mas Chaban, l'un de fonctionnement libre, l'autre muni d'un dé- stratificateur thermique, ont pour but de soutenir l'étiage du fleuve. La qualité de l'eau lacustre et fluviale est suivie grâce à des méthodes de géographie limnologique. À Lavaud, la stratification thermique est prononcée pendant tout l'été, avec des gradients atteignant près de 5 °C / m. Dans le Mas Chaban, l'homothermie est permanente grâce à la convection forcée, mais la température moyenne de la tranche d'eau est plus élevée qu'à Lavaud. L'influence des lacs sur l'émissaire ne dépasse qu'exceptionnellement 40 km, mais reste marquée sur les 20 premiers. Au début de la saison, une perturbation froide provient de la domination du soutirage profond effectué à Lavaud, tandis qu'à la fin de l'été la Charente est réchauffée de plusieurs degrés. Au cœur de l'été, il se produit une compensation thermique entre les deux lacs. Ainsi, la lutte contre l'eutrophisation au moyen d'un déstratificateur donne des résultats thermiques qui diffèrent selon les échelles géographiques.

La composition de la retenue de Petit Saut, en Guyane Française, a été étudiée en saison sèche et en saison humide. Sur la base des profils de température, de pH et de teneur en oxygène, une stratification du lac est clairement observée en saison sèche, tant au centre du lac que dans ses branches latérales. En saison humide, la stratification est beaucoup moins nette, et le calcul des coefficients de diffusion indique la présence de turbulence dans la zone profonde du lac. Le suivi du profil, dans une branche latérale de la retenue, de teneur en oxygène des eaux en fonction de la profondeur avant et après un épisode orageux, a permis de démontrer que la recharge du lac ne se faisait pas par l'épilimnion. Les eaux de pluie qui ruissellent et pénètrent le lac quelques heures seulement après l'orage sont plus froides et donc plus denses que celles de l'épilimnion. Dans les branches latérales de la retenue, elles viennent s'intercaler entre les eaux de l'épilimnion et celles de l'hypolimnion. Cette lame d'eau va ainsi créer une stratification supplémentaire qui bloque la diffusion des gaz présents dans l'hypolimnion (CH4, Hg°). Cet apport n'induit pas de turbulence, qui serait nécessaire à la recharge en oxygène des eaux très anoxiques de l'hypolimnion. Il en résulte une très lente réoxygénation année après année des eaux de telles retenues hydroélectriques, fréquemment réalisées en climat tropical par ennoiement de la forêt tropicale primaire.