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La dernière population d'autruches à cou rouge d'Afrique de l'Ouest était estimée à 1 600 individus en 1990, au Niger, dans la Réserve Naturelle Nationale de l'Aïr et du Ténéré. Cette population, déjà menacée par la perte de son habitat, s'est trouvée confrontée à un braconnage de plus en plus meurtrier jusqu'à son élimination, lors du conflit ayant opposé rebelles touaregs et forces armées nigériennes, de 1992 à 1997. Au Niger, les relations entre l'autruche et l'homme sont très anciennes et datent de plusieurs siècles. Les gravures rupestres présentes dans l'Aïr attestent également de la dimension culturelle de cet animal au sein des sociétés touarègues. Aujourd'hui encore, l'utilisation traditionnelle d'une bonne partie des produits issus de l'animal montre que l'autruche pourrait jouer un rôle économique notable à l'échelle locale. De plus, le Niger poursuit, depuis plusieurs années, un processus de réformes de sa politique de développement dans laquelle la préservation de l'environnement et la gestion des ressources naturelles occupent une place primordiale. Un projet de réintroduction de l'autruche dans l'Aïr se justifierait tant sur le plan de la sauvegarde et de la conservation de cette espèce, que sur celui du développement local. Ce constat nous conduit à tenter de définir les grands axes d'un futur projet de réintroduction de l'autruche dans la Réserve Aïr-Ténéré.

Introduite en 1956 dans le Caroux (Hérault), la population de mouflons s'est fortement développée. Symbole du massif pour les touristes, le mouflon constitue aussi une ressource pour le tourisme cynégétique, mais la progres- sion spontanée de la forêt, contre laquelle les acteurs locaux s'efforcent d'agir, réduit l'extension des habitats qui lui sont propices.

La réintroduction et l'essor des populations de grands carnivores, en particulier le loup, font l'objet d'une vive controverse entre opposants et partisans. Au sein de ce débat, certains intérêts, notamment ceux des agriculteurs et des chasseurs, ont pris le pas sur l'aspect touristique, qui a donné lieu à peu d'études. Le mouvement écologiste a pratiquement été le seul à promouvoir cette perspective touristique. Bien que la question touristique ait été pratiquement absente du débat public dans un premier temps, elle a commencé à prendre de l'importance avec l'expansion de l'écotourisme et du tourisme vert en tant que moyen de développement rural et de conservation de la nature. Les études menées sur les différentes positions relatives aux grands carnivores ont systématiquement mis l'accent sur les points de vue du grand public et des personnes ayant une opinion négative de ces animaux. Le présent article vise à analyser les points de vue de professionnels du tourisme du comté de Vârmland, en Suède, sur les grands carnivores et sur le tourisme axé autour de ces carnivores. L'objectif principal est d'étudier la relation entre la position des professionnels du tourisme en matière de grands carnivores et leur opinion sur ceux-ci en tant que ressource touristique potentielle. Les données empiriques sont le fruit d'une enquête menée auprès de 134 professionnels du tourisme au printemps 2004. Entre autres résultats, les données semblent indiquer qu'il convient de tenir compte des facteurs d'attachement géographique et autres facteurs dépendant du lieu géographique. En effet, ces facteurs ont une incidence sur l'opinion des professionnels du tourisme, qui représentent le mieux le secteur touristique, relative aux grands carnivores comme ressource touristique potentielle.

Le retour des loups s'est accompagné de conflits dans de nombreuses régions rurales. Cet article porte sur le sud-est de la Norvège et sur les Alpes françaises, où ces conflits sont, dans leurs grandes lignes, similaires. Des récits, diversement partagés par des personnes qui occupent des positions variées dans ce que l'on peut appeler le « champ du loup », véhiculent des interprétations divergentes de la situation. Certains de ces récits, qui constituent deux grands types présents en France comme en Norvège, attirent l'attention et paraissent être devenus des éléments particulièrement importants des discours sur la réapparition des grands prédateurs. Les rumeurs de duction secrète par les autorités sont fréquentes chez les adversaires des loups. Un autre type de récit, cher au camp des partisans des loups, repose sur l'idée selon laquelle l'opposition locale à la présence des prédateurs est propre à la Norvège, ou à la France. Cependant, tandis que les rumeurs d'une conspiration de la réintroduction sont fréquemment ridiculisées, la théorie du caractère strictement national des conflits a acquis un statut de vérité quasiment officielle. Nous suggérons que cette différence de traitement peut être analysée comme une manifestation d'éco-pouvoir.

Par leurs dégâts, le loup et le sanglier exaspèrent le monde agricole. La perception paysanne de l'évolution de ces animaux diverge de celle de leurs partisans, naturalistes ou chasseurs. La grille de lecture proposée, distinguant logiques productives et logiques récréatives, permet d'expliquer ces divergences et de découvrir les processus qui amènent des acteurs à s'opposer par l'intermédiaire de ces deux animaux. Perte de leur légitimité sociale, déclin de leur emprise spatiale et sentiment de domination par des activités de loisir sont au cœur de l'argumentaire des paysans.

Concomitamment à l'arrivée de loups italiens en France, un projet de zonage est lancé. Nous examinerons la logique inhérente à ce projet, les enjeux qui le sous-tendent et les positions des différents acteurs concernés. A quelle conception de l'occupation territoriale ce projet de zonage (dans ses différentes versions) répond- il ? Ces différentes versions du projet relèvent d'une vision écocentrée, fondée sur des notions écologiques (seuil de viabilité, capacité d'accueil) incluant la sélection des territoires d'exclusion pour les loups. La « mesure T » qui lui a récemment succédé relève plutôt d'une vision socio- centrée : loin de mettre uniquement l'accent sur un découpage territorial par ailleurs existant, elle tend à inscrire les modalités de protection et de gestion des troupeaux dans une politique de responsabilisation des professionnels de l'élevage.