Contenu du sommaire : Gestion des risques et dispositifs d'alerte

Revue Revue de Géographie Alpine Mir@bel
Numéro vol. 95, no 2, 2007
Titre du numéro Gestion des risques et dispositifs d'alerte
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Péri-urbanisation et risques naturels - Laurent Astrade, Céline Lutoff, Rachid Nedjai, Céline Philippe, Delphine Loison, Sandrine Bottollier-Depois p. 9-18 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans les territoires de montagne, les dernières décennies ont vu l'expansion de l'urbanisation vers les zones de contact entre la plaine et les versants, lieux d'instabilités multiples. La périurbanisation au sein de bassins montagnards aux versants instables pose des problèmes spécifiques auxquels les acteurs locaux tentent de faire face. Le bassin du Lavanchon (sud-est de Grenoble), qui combine un accroissement urbain très rapide et des versants particulièrement dynamiques est représentatif de ce rapprochement entre les aléas et les activités. L'étude diachronique de l'évolution de l'utilisation du sol entre 1956 et 2001 montre la densification des infrastructures dans la vallée et au bas des versants. Dans ce contexte, une enquête a été réalisée auprès d'un certain nombre de résidents du bassin du Lavanchon dans le but l'évaluer le degré de conscience que les populations ont des risques naturels auxquels ils sont exposés. Les résultats montrent qu'un peu plus de la moitié de la population interrogée a conscience de la problématique des risques naturels sur ce territoire, plutôt marquée selon la plupart des habitants par les risques industriels et de pollution. Les nouveaux résidants ignorent ou occultent la réalité des risques. La faible fréquence d'événements naturels marquants, l'efficacité des ouvrages de protection réalisés, l'absence d'informations de la part des pouvoirs publics et le morcellement du bassin entre plusieurs gestionnaires semble avoir généré un sentiment de sécurité par rapport aux phénomènes naturels. La répartition géographique de cette appréhension du risque montre clairement une distinction entre les habitants de la plaine et ceux des bas de versants, qui correspond assez bien à la localisation historique et actuelle des principaux aléas.
    In mountainous areas in recent decades urbanisation has expanded to areas where low ground adjoins mountainsides that are unstable in a number of respects. Periurbanisation in mountain basins with unstable sides poses specific problems that local players have to address. The Lavanchon basin (southeast of Grenoble), which is subject to very rapid urban growth combined with particularly dynamic mountainsides, is representative of the way activity is being brought into closer contact with potential hazards. A diachronic study of changes in land use between 1956 and 2001 shows how valley infrastructures at the bottom of mountainsides have become increasingly dense. In this context, a survey was carried out among a number of residents in the Lavanchon basin in an attempt to evaluate the degree of awareness that the population has of the natural hazards to which it is exposed. The results show that slightly more than half of the population surveyed was aware of the problem of natural hazards being present in the area, with most inhabitants being more concerned about industrial and pollution hazards. New residents were unaware of or were unwilling to accept the reality of hazards. The low incidence of significant natural events, the effectiveness of the protective structures built, the absence of information provided by the public authorities and the division of the basin between several management bodies appear to have engendered a feeling of safety from natural phenomena. The geographical distribution of appreciation of the hazard clearly shows a distinction between those inhabitants living on the low ground and those at the bottom of the mountainsides, and this corresponds fairly closely with the historical and current location of the main potentially hazardous events that have occurred.
  • Periurbanisation and natural hazards - Laurent Astrade, Céline Lutoff, Rachid Nedjai, Céline Philippe, Delphine Loison, Sandrine Bottollier-Depois p. 19-28 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Dans les territoires de montagne, les dernières décennies ont vu l'expansion de l'urbanisation vers les zones de contact entre la plaine et les versants, lieux d'instabilités multiples. La périurbanisation au sein de bassins montagnards aux versants instables pose des problèmes spécifiques auxquels les acteurs locaux tentent de faire face. Le bassin du Lavanchon (sud-est de Grenoble), qui combine un accroissement urbain très rapide et des versants particulièrement dynamiques est représentatif de ce rapprochement entre les aléas et les activités. L'étude diachronique de l'évolution de l'utilisation du sol entre 1956 et 2001 montre la densification des infrastructures dans la vallée et au bas des versants. Dans ce contexte, une enquête a été réalisée auprès d'un certain nombre de résidents du bassin du Lavanchon dans le but l'évaluer le degré de conscience que les populations ont des risques naturels auxquels ils sont exposés. Les résultats montrent qu'un peu plus de la moitié de la population interrogée a conscience de la problématique des risques naturels sur ce territoire, plutôt marquée selon la plupart des habitants par les risques industriels et de pollution. Les nouveaux résidants ignorent ou occultent la réalité des risques. La faible fréquence d'événements naturels marquants, l'efficacité des ouvrages de protection réalisés, l'absence d'informations de la part des pouvoirs publics et le morcellement du bassin entre plusieurs gestionnaires semble avoir généré un sentiment de sécurité par rapport aux phénomènes naturels. La répartition géographique de cette appréhension du risque montre clairement une distinction entre les habitants de la plaine et ceux des bas de versants, qui correspond assez bien à la localisation historique et actuelle des principaux aléas.
    In mountainous areas in recent decades urbanisation has expanded to areas where low ground adjoins mountainsides that are unstable in a number of respects. Periurbanisation in mountain basins with unstable sides poses specific problems that local players have to address. The Lavanchon basin (southeast of Grenoble), which is subject to very rapid urban growth combined with particularly dynamic mountainsides, is representative of the way activity is being brought into closer contact with potential hazards. A diachronic study of changes in land use between 1956 and 2001 shows how valley infrastructures at the bottom of mountainsides have become increasingly dense. In this context, a survey was carried out among a number of residents in the Lavanchon basin in an attempt to evaluate the degree of awareness that the population has of the natural hazards to which it is exposed. The results show that slightly more than half of the population surveyed was aware of the problem of natural hazards being present in the area, with most inhabitants being more concerned about industrial and pollution hazards. New residents were unaware of or were unwilling to accept the reality of hazards. The low incidence of significant natural events, the effectiveness of the protective structures built, the absence of information provided by the public authorities and the division of the basin between several management bodies appear to have engendered a feeling of safety from natural phenomena. The geographical distribution of appreciation of the hazard clearly shows a distinction between those inhabitants living on the low ground and those at the bottom of the mountainsides, and this corresponds fairly closely with the historical and current location of the main potentially hazardous events that have occurred.
  • Gestion des risques naturels et prise en compte du développement durable : un lien équivoque. Le cas du sud grenoblois - Lauren Andres, Géraldine Strappazzon p. 29-39 accès libre avec résumé
    Cet article questionne la nature du lien envisageable entre risque naturel et développement durable à travers l'étude du territoire du sud grenoblois, soumis notamment à deux aléas naturels majeurs : le mouvement de terrain de grande ampleur dit des « Ruines de Séchilienne » et les probables crues de la Romanche et du Drac. Trois étapes structurent cette réflexion questionnant la transition supposée entre une gestion des risques naturels et une gestion durable des territoires soumis aux risques naturels : une association toute relative, un lien logique mais limité sur le terrain, une relation surtout indirecte. Les interactions identifiées, en termes législatifs mais aussi idéels et opérationnels, entre risque et durabilité se révèlent ainsi complexes et ne sont pas forcément explicites ; elles dépendent en particulier de multiples échelles territoriales (nationales à locales), confrontant alors pour l'essentiel des stratégies d'acteurs – porteurs des décisions ou du savoir technique – distinctes.
  • Natural hazard management and sustainable development: a questionable link - Lauren Andres, Géraldine Strappazzon p. 40-50 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Cet article questionne la nature du lien envisageable entre risque naturel et développement durable à travers l'étude du territoire du sud grenoblois, soumis notamment à deux aléas naturels majeurs : le mouvement de terrain de grande ampleur dit des « Ruines de Séchilienne » et les probables crues de la Romanche et du Drac. Trois étapes structurent cette réflexion questionnant la transition supposée entre une gestion des risques naturels et une gestion durable des territoires soumis aux risques naturels : une association toute relative, un lien logique mais limité sur le terrain, une relation surtout indirecte. Les interactions identifiées, en termes législatifs mais aussi idéels et opérationnels, entre risque et durabilité se révèlent ainsi complexes et ne sont pas forcément explicites ; elles dépendent en particulier de multiples échelles territoriales (nationales à locales), confrontant alors pour l'essentiel des stratégies d'acteurs – porteurs des décisions ou du savoir technique – distinctes.
    This article examines the nature of the possible link between natural hazards and sustainable development through a study of the area to the south of Grenoble in the French Alps, a zone subject to two major natural hazards: the extensive landslide known as the "Séchilienne Ruins" and flooding from the Romanche and Drac rivers. More specifically, the study analyzes the assumed transition from the management of natural hazards to the sustainable management of an area subject to natural hazards and is divided into three stages. Thus the link between natural hazards and sustainability is considered as: 1) an association that is entirely relative, 2) one that is logical but limited in the field, 3) one that is above all indirect. The interactions identified between risk and sustainability, in legislative as well as ideal and operational terms, are found to be complex and not necessarily explicit. They depend in particular on the juxtaposition of multiple territorial scales or spatial boundaries (national to local) that bring into conflict the different strategies of the actors involved – from decision-makers to technical specialists.
  • Microzonages sismiques dans les vallées alpines et déclinaison locale des règles d'urbanisme - Stéphane Cartier p. 51-60 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Confrontées au risque sismique, les vallées sédimentaires alpines testent différentes solutions politiques pour transcrire en règles d'urbanisme les connaissances apportées par les micro-zonages. France, Italie, Slovénie et Suisse composent avec leur tradition politique et l'adoption de codes européens pour améliorer la sécurité selon la vulnérabilité et la géologie locales.
    Management of earthquake risks in the sedimentary valleys of the Alps depends on the ability to transcribe scientific knowledge obtained from micro-zoning into urban planning regulations. France, Italy, Slovenia and Switzerland are working with new European codes, and within their respective political contexts, to improve earthquake safety on the basis of enhanced input on local geological conditions and vulnerability levels.
  • Seismic micro-zoning in the alpine valleys and local application in urban planning regulations - Stéphane Cartier p. 61-72 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Confrontées au risque sismique, les vallées sédimentaires alpines testent différentes solutions politiques pour transcrire en règles d'urbanisme les connaissances apportées par les micro-zonages. France, Italie, Slovénie et Suisse composent avec leur tradition politique et l'adoption de codes européens pour améliorer la sécurité selon la vulnérabilité et la géologie locales.
    Management of earthquake risks in the sedimentary valleys of the Alps depends on the ability to transcribe scientific knowledge obtained from micro-zoning into urban planning regulations. France, Italy, Slovenia and Switzerland are working with new European codes, and within their respective political contexts, to improve earthquake safety on the basis of enhanced input on local geological conditions and vulnerability levels.
  • Gérer et alerter - Valérie November, Reynald Delaloye, Marion Penelas p. 73-83 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Sur la base de deux événements d'inondation ayant touché récemment, dans des contextes politiques, organisationnels et hydrologiques bien différents, de nouveaux quartiers d'habitation, cet article rend compte des pratiques des acteurs impliqués dans des situations d'alerte et de crise en Suisse. Le recensement des acteurs – à travers leur rôle et leur place dans les mécanismes de préparation, d'alerte et de gestion –, ainsi que l'inventaire des documents mobilisés par ceux-ci, ont été réalisés dans les deux cas. Cette analyse a permis d'évaluer la gestion des événements, de déceler les changements organisationnels qui ont suivi les crises et de connaître la conception et le degré de formalisation du risque dont étaient dotés les différents acteurs avant et après les inondations. Plus encore, l'analyse a documenté les nouveaux processus d'alerte et de prévision qui ont été mis en place suite aux événements. Il s'avère ainsi que les épisodes d'inondation agissent de façon décisive sur la production de connaissances, à un degré variable selon les acteurs. Ces épisodes révèlent aussi parfois l'existence de connaissances « en attente » qui ne sont pas encore intégrées dans les procédures institutionnelles. Tant du point de vue de la prévision que de la gestion de la crise, ils permettent aussi de tester les canaux de l'information et de combler les déficits d'organisation, de collaboration et de sécurisation des dispositifs de communication. En outre, les risques et les crises liés aux inondations modifient les dynamiques et les politiques territoriales, conséquences du réajustement des réseaux d'acteurs. La mise en place de dispositifs d'intervention et de gestion de crise se montre cependant plus efficace que la refonte des dispositifs d'aménagement, généralement longue. Toutefois, la mémoire des événements se dégradant avec le temps, une inscription territoriale du risque s'avère nécessaire.
    Based on two flood events that recently affected new housing areas in very different political, organisational and hydrological contexts, this article examines the practices of actors involved in emergency and crisis situations in Switzerland. In both cases, the actors are identified – through their role and their position in the various procedures related to crisis management – and an inventory is made of the documents used. The study examines how the flood events were managed, identifies the organisational changes that followed the crises, and determines how the risk was conceived and to what extent it was formalised by the different actors both before and after the floods. Finally new forecasting and warning procedures that were set up following the events are described. The study shows that floods have a decisive impact on the production of knowledge, but that this phenomenon varies according to the actors. Events such as floods also sometimes reveal the existence of "latent" knowledge, or knowledge that is available but has not yet been integrated into institutional procedures. In terms of both forecasting and crisis management, these events also provide the opportunity to test information channels and to identify and correct any problems relating to organisation, cooperation or the reliability of means of communication. Among other things, the risks and crises related to flooding modify the dynamics and policies of the local area as a result of readjustments in the networks of actors. The introduction of emergency and crisis management measures appears more effective, however, than the reorganisation of planning and development procedures, a process which generally takes a lot longer. Nevertheless, since the recollection of events tends to fade with time, it is important that risks find a more concrete form of spatial expression on the landscape.
  • Crisis management and warning procedures - Valérie November, Reynald Delaloye, Marion Penelas p. 84-94 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Sur la base de deux événements d'inondation ayant touché récemment, dans des contextes politiques, organisationnels et hydrologiques bien différents, de nouveaux quartiers d'habitation, cet article rend compte des pratiques des acteurs impliqués dans des situations d'alerte et de crise en Suisse. Le recensement des acteurs – à travers leur rôle et leur place dans les mécanismes de préparation, d'alerte et de gestion –, ainsi que l'inventaire des documents mobilisés par ceux-ci, ont été réalisés dans les deux cas. Cette analyse a permis d'évaluer la gestion des événements, de déceler les changements organisationnels qui ont suivi les crises et de connaître la conception et le degré de formalisation du risque dont étaient dotés les différents acteurs avant et après les inondations. Plus encore, l'analyse a documenté les nouveaux processus d'alerte et de prévision qui ont été mis en place suite aux événements. Il s'avère ainsi que les épisodes d'inondation agissent de façon décisive sur la production de connaissances, à un degré variable selon les acteurs. Ces épisodes révèlent aussi parfois l'existence de connaissances « en attente » qui ne sont pas encore intégrées dans les procédures institutionnelles. Tant du point de vue de la prévision que de la gestion de la crise, ils permettent aussi de tester les canaux de l'information et de combler les déficits d'organisation, de collaboration et de sécurisation des dispositifs de communication. En outre, les risques et les crises liés aux inondations modifient les dynamiques et les politiques territoriales, conséquences du réajustement des réseaux d'acteurs. La mise en place de dispositifs d'intervention et de gestion de crise se montre cependant plus efficace que la refonte des dispositifs d'aménagement, généralement longue. Toutefois, la mémoire des événements se dégradant avec le temps, une inscription territoriale du risque s'avère nécessaire.
    Based on two flood events that recently affected new housing areas in very different political, organisational and hydrological contexts, this article examines the practices of actors involved in emergency and crisis situations in Switzerland. In both cases, the actors are identified – through their role and their position in the various procedures related to crisis management – and an inventory is made of the documents used. The study examines how the flood events were managed, identifies the organisational changes that followed the crises, and determines how the risk was conceived and to what extent it was formalised by the different actors both before and after the floods. Finally new forecasting and warning procedures that were set up following the events are described. The study shows that floods have a decisive impact on the production of knowledge, but that this phenomenon varies according to the actors. Events such as floods also sometimes reveal the existence of "latent" knowledge, or knowledge that is available but has not yet been integrated into institutional procedures. In terms of both forecasting and crisis management, these events also provide the opportunity to test information channels and to identify and correct any problems relating to organisation, cooperation or the reliability of means of communication. Among other things, the risks and crises related to flooding modify the dynamics and policies of the local area as a result of readjustments in the networks of actors. The introduction of emergency and crisis management measures appears more effective, however, than the reorganisation of planning and development procedures, a process which generally takes a lot longer. Nevertheless, since the recollection of events tends to fade with time, it is important that risks find a more concrete form of spatial expression on the landscape.
  • Des risques « naturels » aux politiques urbaines à Mexico - François Mancebo p. 95-107 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'agglomération de Mexico, à plus de 2 000 mètres d'altitude, adossée à la Sierra Madre et la Cordillère Volcanique est assise sur un site accueillant mais redoutable. Il s'agit d'un des endroits les plus exposés du globe, soumis à une combinaison de risques naturels, de risques technologiques souvent mal maîtrisés dus à des industries lourdes, de nuisances, de cumul des polluants et d'un épuisement des ressources locales utilisables, tout particulièrement les ressources en eau. Après le séisme dévastateur de 1985, les acteurs de l'aménagement de Mexico tentent d'intégrer risques et durabilité dans la définition de nouvelles politiques urbaines. Mais, si les risques sont bien identifiés et des réponses sont données, leur applicabilité est quasi-nulle. Une approche normative et n'incluant pas l'ensemble de l'agglomération, mais utilisant les périphéries pour améliorer la durabilité des centres (sorte de durabilité importée à l'échelle de la métropole) explique cette situation. Comme dans le mythe de Sisyphe, acteurs locaux et nationaux tentent de faire remonter la pente au rocher du risque mais ce dernier finit toujours par redescendre ? C'est qu'en réalité le problème n'est pas le rocher. Le problème, c'est la pente, c'est-à-dire le substrat fait de représentations territoriales et d'usages de l'espace qui fondent la société mexicaine, sur laquelle roule le rocher.
    Mexico City is located at an altitude of over 2 000 metres where it occupies an attractive but hazardous site hemmed in by the Sierra Madre and volcanic mountain ranges.The site is one of the most disaster-prone locations in the world, threatened by a combination of natural hazards, poorly controlled technological hazards created by the city's heavy industry, pollution – particularly air pollution and diminishing local resources, the most seriously threatened being water. Since the devastating earthquake of 1985, Mexico's planners have attempted to address the questions of hazards and sustainability in the city's new urban development policies. But although the various hazards have been clearly identified and appropriate responses determined, the latter have remained for the most part unimplemented. A normative approach that does not take into account the entire metropolitan area but uses the peripheral zones to improve the sustainability of central areas (a kind of imported sustainability at the metropolitan scale) explains this situation. Local and national players regularly attempt to address the many hazards to which the city is exposed but ultimately seem to make very little progress. Their situation is a little like that of Sisyphus trying to push his rock up the hill, but in this case it is not really the rock that is the problem but rather the slope. In other words, the real problem for Mexico City is the substrate composed of local representations and uses of space that underlie the very foundations of Mexican society – and on which the rock rolls.
  • Natural hazards and urban policies in Mexico City - François Mancebo p. 108-118 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'agglomération de Mexico, à plus de 2 000 mètres d'altitude, adossée à la Sierra Madre et la Cordillère Volcanique est assise sur un site accueillant mais redoutable. Il s'agit d'un des endroits les plus exposés du globe, soumis à une combinaison de risques naturels, de risques technologiques souvent mal maîtrisés dus à des industries lourdes, de nuisances, de cumul des polluants et d'un épuisement des ressources locales utilisables, tout particulièrement les ressources en eau. Après le séisme dévastateur de 1985, les acteurs de l'aménagement de Mexico tentent d'intégrer risques et durabilité dans la définition de nouvelles politiques urbaines. Mais, si les risques sont bien identifiés et des réponses sont données, leur applicabilité est quasi-nulle. Une approche normative et n'incluant pas l'ensemble de l'agglomération, mais utilisant les périphéries pour améliorer la durabilité des centres (sorte de durabilité importée à l'échelle de la métropole) explique cette situation. Comme dans le mythe de Sisyphe, acteurs locaux et nationaux tentent de faire remonter la pente au rocher du risque mais ce dernier finit toujours par redescendre ? C'est qu'en réalité le problème n'est pas le rocher. Le problème, c'est la pente, c'est-à-dire le substrat fait de représentations territoriales et d'usages de l'espace qui fondent la société mexicaine, sur laquelle roule le rocher.
    Mexico City is located at an altitude of over 2 000 metres where it occupies an attractive but hazardous site hemmed in by the Sierra Madre and volcanic mountain ranges.The site is one of the most disaster-prone locations in the world, threatened by a combination of natural hazards, poorly controlled technological hazards created by the city's heavy industry, pollution – particularly air pollution and diminishing local resources, the most seriously threatened being water. Since the devastating earthquake of 1985, Mexico's planners have attempted to address the questions of hazards and sustainability in the city's new urban development policies. But although the various hazards have been clearly identified and appropriate responses determined, the latter have remained for the most part unimplemented. A normative approach that does not take into account the entire metropolitan area but uses the peripheral zones to improve the sustainability of central areas (a kind of imported sustainability at the metropolitan scale) explains this situation. Local and national players regularly attempt to address the many hazards to which the city is exposed but ultimately seem to make very little progress. Their situation is a little like that of Sisyphus trying to push his rock up the hill, but in this case it is not really the rock that is the problem but rather the slope. In other words, the real problem for Mexico City is the substrate composed of local representations and uses of space that underlie the very foundations of Mexican society – and on which the rock rolls.