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Revue | Futuribles |
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Numéro | no 423, mars-avril 2018 |
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- Le casse-tête des retraites - JOUVENEL Hugues (de) p. 3
- Deux voix pour l'Europe. Pour une relance de l'Union européenne - VIEILLEDENT Catherine p. 5 Les lignes bougent en Europe depuis quelques mois. Dans le contexte du départ annoncé du Royaume-Uni de l'Union européenne et de l'affaiblissement du leadership des États-Unis sous la conduite d'un président imprévisible, la voix de l'Union pourrait prendre une place particulière, voire retrouver un écho auprès des peuples. Si l'on ajoute à cela des perspectives encourageantes en matière de croissance économique, et un certain volontarisme de la part du président de la Commission européenne et du président de la République française, on peut se prendre à rêver d'une véritable relance du projet européen.C'est du moins ce que laisse entrevoir ici Catherine Vieilledent, en s'appuyant sur deux discours prononcés en septembre dernier par Jean-Claude Juncker et Emmanuel Macron, qui tous deux semblent aller dans le sens d'une telle relance de l'Union et de l'intégration (économique, sociale, monétaire…) européenne. Cet article souligne les propositions respectives des deux présidents à cet égard, leurs points de convergence et les perspectives qu'ils ouvrent pour l'Union européenne ; il insiste aussi sur la nécessité de ne pas rater la fenêtre de tir, les prochaines élections européennes étant prévues dans un peu plus d'un an, en mai 2019… S.D.A change has been underway in Europe for some months now. In the context of the announcement of the UK's departure from the European Union and weakened US leadership from an unpredictable president, the voice of the EU may well assume particular significance and begin to resonate internationally. If we add to this encouraging prospects for economic growth and a proactive attitude on the part of the presidents of the European Commission and France, it does not seem far-fetched to dream of a genuine revival of the European project. This at least is hinted at by Catherine Vielledent in this article, drawing on two speeches from last September by Jean-Claude Juncker and Emmanuel Macron, which both seem to be moving in the direction of such a stimulus to the Union and to European (economic, social, monetary etc.) integration. This article highlights the respective proposals of the two presidents on this question, their points of convergence and the perspectives they open up for the EU. It also stresses the need not to miss the window of opportunity, the next European elections being scheduled for a little over a year from now, in May 2019.
- Voiture électrique, parcours chaotique - BONNAURE Pierre p. 17 Nicolas Hulot, ministre français de la Transition écologique et solidaire, a présenté, en juillet 2017, un plan Climat dans lequel figurent en bonne place la fin de la production d'électricité à partir du charbon avant 2022, la réduction d'un tiers de la part du nucléaire dans l'approvisionnement électrique, l'interdiction totale de la vente de voitures à essence ou diesel à l'horizon 2040, et la mise en place d'un dispositif de bonus-malus de nature à éliminer progressivement l'ensemble des véhicules polluants en circulation. D'autres partenaires européens de la France empruntent la même voie consistant à favoriser la diffusion des véhicules électriques (Norvège, Allemagne, Pays-Bas…). Pour autant, est-ce la panacée pour répondre aux objectifs de limitation des émissions de gaz à effet de serre fixés pour lutter contre le changement climatique ? Futuribles se penche sur la question dans ce numéro, au travers de cet article de Pierre Bonnaure, faisant le point sur les freins et moteurs de la diffusion de la voiture électrique ; puis d'un article de Véronique Lamblin proposant un panorama des véhicules routiers électriques. S.D.In July 2017 Nicolas Hulot, the French Minister of Ecological and Inclusive Transition, presented a climate plan featuring an end to electricity generation from coal by 2022, a reduction in the nuclear component of electricity supply by one third, a total ban on the sale of petrol or diesel cars by 2040 and an incentive scheme designed gradually to remove polluting vehicles from the roads. Other European partners are following suit and promoting the spread of electric vehicles (Norway, Germany, Netherlands etc.). Yet is this the panacea that will meet the targets for greenhouse gas reduction in the battle against climate change? Futuribles examines the question in this issue, first through this article by Pierre Bonnaure that assesses the forces driving the spread of electric cars and the impediments to that process, and then with an article by Véronique Lamblin offering a general overview of electric road vehicles.
- Panorama des véhicules routiers électriques - LAMBLIN Véronique p. 27 Nicolas Hulot, ministre français de la Transition écologique et solidaire, a présenté, en juillet 2017, un plan Climat dans lequel figurent en bonne place la fin de la production d'électricité à partir du charbon avant 2022, la réduction d'un tiers de la part du nucléaire dans l'approvisionnement électrique, l'interdiction totale de la vente de voitures à essence ou diesel à l'horizon 2040, et la mise en place d'un dispositif de bonus-malus de nature à éliminer progressivement l'ensemble des véhicules polluants en circulation. D'autres partenaires européens de la France empruntent la même voie consistant à favoriser la diffusion des véhicules électriques (Norvège, Allemagne, Pays-Bas…). Pour autant, est-ce la panacée pour répondre aux objectifs de limitation des émissions de gaz à effet de serre fixés pour lutter contre le changement climatique ? Futuribles se penche sur la question dans ce numéro, au travers de deux articles : le premier, ci-avant, de Pierre Bonnaure, fait le point sur les freins et moteurs de la diffusion de la voiture électrique ; celui-ci, de Véronique Lamblin, propose un panorama des véhicules routiers électriques (voitures particulières, véhicules lourds, vélos, etc.) dans le monde. S.D.In July 2017 Nicolas Hulot, the French Minister of Ecological and Inclusive Transition, presented a climate plan featuring an end to electricity generation from coal by 2022, a reduction in the nuclear component of electricity supply by one third, a total ban on the sale of petrol or diesel cars by 2040 and an incentive scheme designed gradually to remove polluting vehicles from the roads. Other European partners are following suit and promoting the spread of electric vehicles (Norway, Germany, Netherlands etc.). Yet is this the panacea that will meet the targets for greenhouse gas reduction in the battle against climate change? Futuribles examines the question in this issue with two articles: the first of these by Pierre Bonnaure, above, assesses the forces driving the spread of electric cars and the impediments to that process; this second article by Véronique Lamblin offers a general overview of electric road vehicles (passenger cars, heavy good vehicles, bicycles etc.) throughout the world.
- Les usages du temps des Français. Évolution sur un quart de siècle - BOULIN Jean-Yves, LESNARD Laurent p. 39 Dans la foulée de l'article de Jonathan Gershuny et Kimberly Fisher analysant et comparant l'évolution des usages du temps depuis 1960 dans une quinzaine de pays, publié dans notre numéro 421 (novembre-décembre 2017), Jean-Yves Boulin et Laurent Lesnard proposent ici un focus sur le cas français. S'appuyant sur les enquêtes Emploi du temps réalisées en 1986, 1999 et 2010, ils présentent l'évolution des usages du temps en France depuis le milieu des années 1980, soulignant l'importance de la part des temps contraints (travail, formation, études, tâches domestiques), même si le temps de loisir tend à augmenter. Ils relèvent aussi la persistance des inégalités hommes / femmes dans ces temps contraints, même si les écarts tendent à se resserrer ; un constat d'autant plus marqué dans la population active occupée. Côté loisirs, l'utilisation du temps libre évolue peu dans sa structure et reste dominée par des activités réalisées chez soi (télévision, bricolage, lecture, jeux) plutôt qu'à l'extérieur ; elle témoigne aussi de fortes inégalités entre catégories sociales, en lien avec le niveau de revenu (en particulier pour les activités culturelles). Enfin, les auteurs se penchent sur le temps de travail, au travers de l'analyse des évolutions des durées et, surtout, des rythmes de travail (horaires courts, longs, décalés, fragmentés…), qui révèle de fortes inégalités socioprofessionnelles, potentiellement annonciatrices d'évolutions sociales subséquentes. Cette analyse conduit à relativiser la perspective régulièrement annoncée de généralisation d'une société des loisirs, mais confirme le poids des transformations du travail et du temps qu'on lui consacre dans l'organisation de la société. S.D.Following on from the article by Jonathan Gershuny and Kimberly Fisher, published in issue 421 (Nov-Dec 2017), which analysed and compared how time-use has changed since 1960 in some 15 countries, Jean-Yves Boulin and Laurent Lesnard offer a focus on the French case. Drawing on the time-use surveys carried out in 1986, 1999 and 2010, they show how time-use has changed in France since the mid-1980s, stressing the extent of “tied time” (work, training, study, housework), even if leisure time is tending to increase. They also point up the persistence of gender inequality in these tied periods, even though the gap is tending to decrease; this finding is even more marked in the employed labour force. On the leisure side, the use of free time has not changed much in its structure and is still dominated by activities pursued in the home (television, DIY, reading, games) rather than outside it; there are also great inequalities here between social categories, connected with levels of income (particularly where cultural activities are concerned). Lastly, the authors look at working time, through the analysis of changes to working hours and, particularly, rhythms of work (short and long hours, shift working, fragmented working time etc.). This reveals major socio-professional inequalities, which potentially point to future social change. This analysis leads to a downplaying of the prospect of a leisure society, which we are periodically told to expect, but confirms the scale of the changes to work and to the time devoted to it in the organization of society.
- Radioscopie des retraites en France - YVOIRE Arnauld (d') p. 59 Fin janvier dernier, le président Emmanuel Macron a confirmé son intention d'élaborer une loi-cadre visant à réformer le système français de retraite. Un projet de loi, initialement envisagé pour ce printemps, devrait être présenté en fin d'année, l'objectif étant de finaliser la réforme d'ici l'été 2019 et, autant que possible, d'instaurer un système unique en lieu et place de la quarantaine de régimes existant. La nécessité de réformer le système actuel ne fait aucun doute, ce depuis plusieurs décennies, mais elle cristallise le débat comme l'ont montré les réformes entreprises ou tentées par de précédents gouvernements.Dans ce contexte, il n'est pas anodin de jeter un œil dans le rétroviseur et de se rappeler pourquoi et comment s'est constitué le système de retraite français ; quelles ont été les conditions de sa mise en œuvre et des choix alors opérés en faveur de la répartition. C'est ce qu'Arnauld d'Yvoire propose ici, présentant ensuite le « temps des réformes », de la (lente) prise de conscience des problèmes posés par les évolutions démographiques et socio-économiques du pays, aux premières réformes du système engagées à compter de 1993. Arnauld d'Yvoire dresse enfin un bilan du système (« à l'équilibre incertain ») au terme de ces différents efforts de réforme ; il rappelle quels sont les trois modèles principaux de régimes de retraite qui demeurent en France, et leurs perspectives d'avenir. Une présentation très pédagogique à l'heure de ce nouveau débat, qui témoigne aussi de l'ampleur de la tâche qui attend le gouvernement. S.D.At the end of January, President Emmanuel Macron confirmed his intention to develop a framework law for reforming the French pensions system. A bill that was initially expected in spring should be presented at the end of the year, the aim being to finalize the reform by summer 2019 and, so far as possible, establish a single system in place of the 40 or so existing schemes. There is no doubt about the need to reform the current system, a point which has been agreed for several decades, but that need is crystallizing the debate, as has been shown by the reforms undertaken or attempted by previous governments. In this context, it is a useful exercise to take a glance in the rear-view mirror and recall why and how the French pension system developed: under what conditions was it introduced and what choices were made at the time about pension allocation? This is what Arnauld d'Yvoire proposes here, going on to examine the “period of reforms”, from the (slow) realization of the problems posed by demographic and socio-economic change in France to the first reforms of the system begun in 1993. Lastly, d'Yvoire takes stock of the (“uncertainly balanced”) system at the end of these various reform attempts; he reminds us of the three main pension-scheme models still operative in France and their future prospects. This is, as the new debate begins, a very instructive presentation, which also demonstrates the scope of the task facing the government.
- Forum. Retraites : pour une réforme choc. Pourquoi et comment unifier rapidement les trois douzaines de régimes existant en France ? - BICHOT Jacques p. 79 Fin janvier dernier, le président Emmanuel Macron a confirmé son intention d'élaborer une loi-cadre visant à réformer le système français de retraite. Un projet de loi, initialement envisagé pour ce printemps, devrait être présenté en fin d'année, l'objectif étant de finaliser la réforme d'ici l'été 2019 et, autant que possible, d'unifier tous les régimes (près d'une quarantaine…) au sein d'un seul système par points (et non par annuités de cotisation). Ce système par points, Jacques Bichot l'appelle de ses vœux depuis bien longtemps1, et il rappelle dans ce forum pourquoi et comment il devrait se mettre en place en France, insistant sur la nécessité de procéder en un seul coup, une bonne fois pour toutes, et non par étapes. Il montre ainsi l'intérêt du système de retraite par points, les leviers d'action permettant d'en adapter la gestion en fonction de la situation démographique et économique du pays, les modalités de calcul des pensions associées à un tel système, le pourquoi d'une réforme « big bang », etc. Tous éléments et conseils bienvenus pour contribuer au débat, en cette période de consultation intensive des partenaires sociaux ouverte depuis quelques semaines. S.D.At the end of January, President Emmanuel Macron confirmed his intention to develop a framework law for reforming the French pensions system. A bill that was initially expected in spring should be presented at the end of the year, the aim being to finalize the reform by summer 2019 and, as far as possible, unify all the current schemes (there are around 40 of them) within a single points-based system rather than a system based on contribution years. Jacques Bichot has been calling for such a points-based system for a long time, and in this Forum he reminds us why and how it should be implemented in France, stressing the need to act definitively at a single stroke, not by stages. In so doing, he demonstrates, among other things, the advantages of the points-based pension system, the levers available for adapting its management to meet the country's demographic and economic situation, how pensions will be calculated in such a system, and why a “big bang”-style reform makes sense. All useful advice and a welcome contribution to the debate in this period of intensive consultation among the social partners that began some weeks ago.
- Tribune européenne. Le Brexit et la grande Europe - DREVET Jean-François p. 97 D'ici un an, en mars 2019, les négociations visant à entériner la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne — le Brexit — sont censées avoir abouti. Cette échéance constitue certes un horizon d'assez court terme, mais est-elle immuable et quelles conséquences peut-on en attendre ? Jean-François Drevet examine ici trois aspects directement ou indirectement liés au Brexit : l'hypothèse d'une marche arrière du Royaume-Uni si les Britanniques ne parviennent pas à un accord satisfaisant de sortie de l'Union européenne ; les conséquences du Brexit sur les relations internes à l'Union, et en particulier la cohésion réelle et inattendue des 27 autres membres de l'Union dans les négociations en cours ; enfin la clarification qui en découle s'agissant des relations de l'Union européenne à l'égard de sa périphérie. Quelle que soit l'issue du Brexit, une chose est sûre, il aura fait bouger les lignes et contribué à une certaine forme de relance au sein de l'Union. S.D.In one year's time, in March 2019, the negotiations to finalize the UK's exit from the European Union (Brexit) should have reached an end. This is, admittedly, a short timeline, but is it set in stone and what consequences are to be expected from it? Jean-François Drevet looks here at three questions directly or indirectly linked to Brexit: the hypothesis of the UK reversing its decision if it does not achieve a satisfactory agreement on leaving the EU; the consequences of Brexit for the EU's internal relations and, in particular, the real, unexpected cohesion of the 27 other members of the Union in the current negotiations; and lastly the clarification that follows from this with regard to the EU's relations with its periphery. Whatever the outcome of Brexit, one thing is sure. It will have moved things on and contributed to a degree of revitalization within the European Union.