Contenu du sommaire : Réfugiés et migrants au Liban
Revue | Hommes et migrations |
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Numéro | no 1319, octobre-novembre-décembre 2017 |
Titre du numéro | Réfugiés et migrants au Liban |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Des aventures imbriquées - Marie Poinsot p. 1
Dossier
- « Demeurer un musée de l'histoire de l'immigration et devenir un musée des migrants » : Entretien avec Benjamin Stora, président du Conseil d'orientation de l'EPPPD du Palais de la Porte Dorée-Musée national de l'histoire de l'immigration-Aquarium tropical - Marie Poinsot p. 6-8
- « Lebanon is not my country » : Étrangers au Liban : un état des lieux - Liliane Kfoury, Nicolas Puig p. 13-17
- Pratiques marchandes et négociations identitaires : Le commerce ethnique dans les quartiers de Sabra et Dora (Beyrouth) - Assaf Dahdah p. 19-27 Système de contractualisation permettant aux migrants d'entrer sur le marché du travail beyrouthin par l'intermédiaire d'un Libanais, la kafala contribue à cantonner ces travailleurs dans les secteurs les plus disqualifiés. Dans deux quartiers de Beyrouth, Dora et Sabra, les migrants parviennent néanmoins à contourner l'assignation sociale et statutaire générée par ce système et à négocier leur place sur la scène marchande. Dans les deux cas, les migrants originaires d'Afrique et d'Asie affinent un dispositif commercial ethnique dont l'étude locale permet de saisir le fonctionnement et le dynamisme propres.
- Réduire l'étrangeté : Interactions entre installés arabes et migrants asiatiques sur un marché de Beyrouth - Loubna Dimachki, Nicolas Puig p. 29-37 Dans le marché de Sabra à Beyrouth, les interactions entre les migrants originaires du Bangladesh et la population locale entretiennent un jeu ténu mais déterminant de catégories d'appartenance. L'étude des transactions commerciales entre des clients palestiniens, syriens ou libanais et les commerçants bangladais met en relief la labilité de la distribution des rôles d'étrangers et de locaux dans une situation de communication interculturelle. Pour autant, s'il est possible de se mettre à la place de l'autre et, pour le migrant d'acquérir quelque reconnaissance en informant ses interlocuteurs, ces derniers peuvent à tout instant le renvoyer à la précarité de sa condition.
- Les enfants de Sabra - Hassan El-Abdallah p. 39
- Migrantes au Liban : L'église évangélique comme mode d'intégration sociale - Fatiha Kaouès p. 41-48 Le Liban accueille des centaines de milliers d'étrangers, réfugiés ou migrants, qui constituent des cibles privilégiées pour les missionnaires évangéliques installés dans la région, profitant d'une réelle liberté d'expression dans ce pays. Les jeunes femmes migrantes employées en qualité de domestiques pâtissent de conditions d'exercice difficiles, aggravées par une législation défavorable aux étrangers. Dans ce contexte, l'intégration au sein d'un univers évangélique internationalement connecté offre des ressources pour améliorer leur statut aux plans individuel et collectif.
- Quand la parole est donnée aux travailleurs migrants du Liban : Shebaik Lebaik de Zeina Daccache - Liliane Kfoury p. 51-55
- Mutation du rôle de la femme rurale réfugiée en zone urbaine : Le cas des femmes chrétiennes irakiennes au Liban - Raphaël Paul Koupaly p. 57-64 Le nombre de familles chrétiennes originaires d'Irak et réfugiées au Liban a triplé depuis 2014 et la chute de la plaine de Ninive passée au main du groupe « État islamique ». Pour ces 6 500 familles d'origine rurale, installées majoritairement dans les régions côtières du Liban, la migration forcée a entraîné une recomposition des cellules familiales et une redistribution des rôles genrés. La tendance est à l'effritement de la famille patriarcale traditionnelle au profit de familles nucléaires où les femmes jouent un rôle social déterminant : face aux hommes au chômage et en situation illégale, c'est sur elles que repose désormais la survie du foyer.
- Campements, abris et squats : Des zones floues où vivent les réfugiés syriens au Liban - Are John Knudsen p. 67-74 Au Liban, une partie des réfugiés syriens qui se sont installés d'eux-mêmes vivent dans des conditions très difficiles, précaires et insalubres dans des campements, des abris ou des squats. La plupart ont une mobilité spatiale limitée, les femmes et les enfants ne quittant pas le foyer. La mobilité est ainsi circonscrite et délimitée pour éviter la stigmatisation sociale, d'être détecté et arrêté à cause d'un permis de séjour qui n'est plus valide. Il existe donc un lien entre le manque de droits et le caractère illégal du séjour dans ces zones urbaines au statut flou.
- Les habitants syriens des camps du Liban, ou comment consolider le provisoire - Jean-Claude David, Houda Kassatly p. 77-84
- Les services de santé mentale pour les réfugiés syriens : Entre politiques de l'humanitaire et politiques du soin - Filippo Maria Marranconi, Hala Kerbage Hariri p. 87-94 L'épreuve anxiogène de l'exil, l'expérience de l'habitat informel, une survie qui dépend des organisations non gouvernementales : voici un contexte psychologique explosif auquel sont soumis les réfugiés syriens au Liban. Cette étude consacrée au point de vue des professionnels de santé libanais révèle la construction d'une image particulière de leurs patients syriens : celle de victimes ayant besoin de d'aide. Loin de permettre de traiter les pathologies mentales provoquées par cette situation délétère, cette attitude du corps médical à l'égard des patients syriens tend paradoxalement à nourrir une vision négative de soi.
- « Je préfère plutôt parler de survivant plutôt que de patient » : Entretien avec Line Abou Zaki, psychologue clinicienne et psychothérapeute à Beyrouth, au centre Restart pour la réhabilitation des victimes de torture et de violence. - Hala C. Abou Zaki p. 97-103
- « Enterrer son mort c'est l'honorer » : Les réfugiés syriens au Liban à l'épreuve de la mort de leurs proches - Houda Kassatly p. 105-113 Les réfugiés syriens au Liban sont confrontés à une situation inextricable à l'égard de leurs morts : l'installation des sépultures de leurs proches y est plus que problématique dans certaines régions. En cause, le manque de place, l'exiguïté des cimetières et surtout l'hostilité grandissante de la population locale. Si, au début de leur arrivée dans le pays, les Syriens ont bénéficié de certaines initiatives de Libanais leur offrant jusqu'à l'hospitalité de leurs tombes familiales, la situation a évolué avec l'afflux des réfugiés. Les réfugiés sont donc contraints de parer au plus pressé, avec des moyens rudimentaires pour respecter leurs traditions mortuaires.
- La scolarisation des enfants syriens au Liban - Manuela Casalone p. 115-117
- Santé, éducation, naissances : Quelques données de base sur la situation des réfugiés syriens au Liban - Houda Kassatly p. 119-123
- Des routes migratoires aux rues marchandes : Vendeurs de rue syriens à Beyrouth - Emmanuelle Durand p. 125-134 Beyrouth constitue une ville refuge pour plusieurs centaines de milliers de réfugiés syriens fuyant la guerre dans leur pays. Cependant, depuis 2014, l'accès au travail et au logement leur est rendu difficile au Liban. La précarisation de leurs conditions de vie conduit les Syriens à résider dans les marges péri-urbaines et à se replier dans le secteur informel. Leurs trajectoires dans le tissu social et urbain beyrouthin sont liées à la pratique du commerce ambulant. L'observation de leurs stratégies spatiales, commerciales et sociales révèle des expériences de la ville qui alternent entre la visibilité nécessaire à leurs activités et la gestion prudente de leur vulnérabilité.
Chroniques
- Le camp de la Linière détruit : Les exilés éloignés du littoral - Chloé Tisserand p. 138-140
- Ciao Italia ! Un siècle d'immigration et de culture italiennes en France 1860-1960 : Musée national de l'histoire de l'immigration - Céline Regnard p. 141-143
- Angelo Donati - Christiane Garnero Morena p. 144-147
- Les ramoneurs-mécènes lombards : Rapport du consul Cerruti (1862) - Silvia Ceccomori p. 148-151
- L'intégration par l'art : Le cinéma L'Étoile à La Courneuve, une affaire de famille - Michela Slataper p. 152-154
- Quand la passion du cirque se décline en famille : l'Académie Fratellini ou la transmission d'une tradition italienne : Entretien avec Annie Fratellini - Michela Slataper p. 155-157
- Comment redonner la parole aux migrants ? : Réflexions à mi-parcours sur la résidence d'écriture de Bernardo Toro au Musée national de l'histoire de l'immigration - Bernardo Toro p. 158-160
- Les migrations : Grand angle sur un patrimoine méconnu en région Centre-Val de Loire - Anthony Gauthier p. 161-163
- Sous le pont : Spectacle - Amre Sawah p. 164-165
- Territoires de la migration, territoires de la protection : Parcours et expériences des mineurs isolés étrangers accueillis en France - Sarah Przybyl p. 166-170
- « Une question extrêmement délicate » - Mustapha Harzoune p. 171-174
- Moh ! Kouyaté - François Bensignor p. 175-179 Citoyen du monde par son statut de musicien et Parisien de cœur, Moh ! Kouyaté partage sa vision d'une nouvelle Afrique de son point de vue de Guinéen. L'art du continent dont se nourrit son œuvre est connecté à toute la planète. Il en a l'expérience par ses tournées américaines, européennes. Alors qu'il s'est d'abord forgé un nom comme guitariste et orchestrateur auprès de nombreux artistes, un premier album remarqué en 2015, Loundo (Un jour), lui permet de donner près de 200 concerts avec son propre groupe. Le titre de son nouvel album Fé Toki (Point de vue), paru au printemps 2017, laisse entendre que tout est question de point de vue… Retraçons avec lui son parcours artistique.
- Senthil Paramalingam - François Bensignor p. 180-186
- Intégration Inch'Allah : Film belge, 2016, de Pablo Munoz Gomez - Anaïs Vincent p. 187
- L'Autre côté de l'espoir : Film finlandais, 2017, d'Aki Kaurismaki - Anaïs Vincent p. 188
- Négar Djavadi, lauréate du prix de la Porte Dorée 2017 - Marie Poinsot p. 189-190
- Ewa Tartakowsky, Les Juifs et le Maghreb. Fonctions sociales d'une littérature d'exil : Tours, Presses Universitaires François-Rabelais, 2016, 330 p., 18 €. - Alexis Nous p. 191-192
- Katrina Kalda, Le pays où les arbres n'ont pas d'ombre : Paris, Gallimard, 2016, 352 p., 21 €. - Mustapha Harzoune p. 193-194
- Maryam Madjidi, Marx et la poupée : Paris, Le nouvel Attila, 2016, 225 p., 18 €. - Mustapha Harzoune p. 194-195
- Shumona Sinha, Apatride : Paris, éd. de l'Olivier, 2016, 188 p., 17,50 €. - Mustapha Harzoune p. 195-196
- Alii, « De l'imaginaire et des pouvoirs » : Paris, Apulée n° 2, Zulma, 2017, 448 p., 28 €. - Mustapha Harzoune p. 197-198