Contenu du sommaire : Migration et développement

Le flux actuel de réfugiés vers l'Europe est une partie d'un flux de migrants beaucoup plus important, qui touche toutes les régions du monde. Ce numéro spécial, issu d'un atelier de haut niveau organisé par l'European Development Research Network, se focalise sur la façon dont la migration et les politiques migratoires peuvent influer sur le développement économique, et quelles sont les politiques qui peuvent accroître les bénéfices de la migration pour les pays d'origine et d'accueil.Codes JEL: J61, J68.

Cette contribution étudie les opportunités de la migration pour les pays en développement. Les avantages de la migration pour les pays d'origine sont souvent sous-évalués. Mais les migrants peuvent stimuler le commerce, les transferts de fonds, les innovations, les investissements dans le pays d'origine, et même rentrer chez eux à un moment donné avec un meilleur capital humain. Les diasporas qui fonctionnent peuvent devenir des facteurs de développement stables. Les politiques vis-à-vis des migrants dans les pays d'accueil développés peuvent améliorer l'impact positif de la migration en faveur du développement. Il s'agit notamment de mesures visant à favoriser l'intégration précoce des migrants dans les systèmes éducatifs et sur les marchés du travail, y compris les emplois pour les demandeurs d'asile. La double nationalité et les contrats de migration circulaire sont également des instruments possibles. La politique migratoire peut être une politique de développement efficace.Codes JEL : F22, F24, F66, J61, O15.

Les décisions de migration affectent ceux qui restent de différentes manières qui sont en partie prises en compte par les forces du marché (effets des salaires sur les marchés du travail, etc.) mais qui peuvent aussi, pour une bonne part, être considérées comme de pures externalités. Les diasporas sont un exemple de ces externalités. Cet article étudie la récente littérature économique sur les réseaux de diaspora et le développement. Il est divisé en deux parties : la première section étudie l'effet des réseaux de diaspora sur le commerce, les investissements étrangers et la diffusion de connaissances à travers les frontières. La deuxième section traite de l'influence culturelle de la diaspora, en analysant notamment le rôle des émigrants dans la formation des attitudes politiques, des comportements de fertilité et d'autres aspects de la culture.Codes JEL : F21, F22, F63, J61, O11, O15.

Outre qu'elle génère des revenus moyens substantiels pour les migrants, la migration internationale a également des effets importants sur les pays d'origine et de destination. Bon nombre de ces effets sont accentués par le fait que, dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui, les migrants restent connectés avec leurs pays d'origine et bâtissent des ponts transnationaux. Nous commençons donc seulement à comprendre la variété des externalités de la diaspora. Je tiens à souligner deux thèmes dans lesquels nos connaissances sont encore limitées : (i) existe-t-il une corrélation potentielle entre l'intégration des immigrants et la taille des externalités de la diaspora ? (ii) en quoi les envois de fonds affectent-il la qualité de la gouvernance et les modèles de dépenses publiques dans les pays d'origine des migrants ?Codes JEL : F22, F24, O15.

Dans le lien entre migration et développement, la diaspora a souvent été étudiée à travers le prisme des flux financiers qu'elle apporte au pays d'origine. L'article de H. Rapoport étudie les retombées de la diaspora au-delà des simples envois de fonds, en les éclairant à la lumière des conclusions les plus récentes tirées de la littérature. Pour commencer, ce commentaire insiste sur la nécessité d'utiliser des cadres d'équilibre général pour analyser les externalités, car ils offrent une vision complète des liens entre la migration et les différents résultats. D'autre part, j'estime qu'en raison des politiques d'immigration restrictives en vigueur, les externalités positives observées ne représentent que la limite inférieure de l'effet réel de la diaspora.Codes JEL : F22, F24, O15, O24.

Les politiques de développement liées à la migration internationale en provenance des pays en développement suscitent un vif intérêt. La dernière décennie a été marquée par une vague d'études empiriques rigoureuses (dont la plupart s'appuient sur des essais randomisés contrôlés) quantifiant l'impact de telles politiques. Cet article s'intéresse à la littérature sur l'impact des politiques dans cinq domaines : 1) la facilitation de la migration ; 2) l'éducation des migrants ; 3) la réduction des frais de transaction associés aux envois de fonds des migrants ; 4) l'amélioration de la capacité du migrant à contrôler l'usage qui est fait de ses envois de fonds ; et 5) l'amélioration des conditions de travail des migrants. Si des études mettent en évidence l'impact positif de certaines interventions dans chacun de ces domaines, il n'en demeure pas moins que de nombreuses questions restent ouvertes. De futures recherches dans ces domaines et dans d'autres promettent des résultats pertinents en matière de politique.Codes JEL: C9, C93, D19, F22, F24, I21, I22, J13, J31, J38, J61, O12, O15, O16, O19.

Ces dernières années, les envois de fonds des migrants ont conforté leur place sur le devant de la scène quand il s'agit d'établir un lien entre migration et développement. Si l'effet positif des envois de fonds des migrants est indiscutable, il convient de s'interroger sur la soutenabilité à long terme de politiques telles que la réduction des coûts de transaction. Une attention particulière doit être accordée à l'étude du comportement des migrants face à une réduction permanente des coûts, plutôt qu'à une baisse ponctuelle. Il convient également d'explorer d'autres politiques qui permettent de réduire les coûts potentiels de la migration et d'améliorer le cadre migratoire de sorte à promouvoir le développement.Codes JEL: F22, F24, O15.

L'intégration des immigrés est au cœur des préoccupations politiques dans plusieurs pays. Cet article commence par présenter que, dans la plupart des pays européens, les immigrés sont considérablement défavorisés sur le marché du travail par rapport aux natifs. Puis il s'interroge sur la façon dont les politiques publiques peuvent affecter l'intégration des immigrés. Premièrement, nous passons en revue la littérature sur l'efficacité des cours de langue et d'introduction. Ensuite nous cherchons à savoir comment différents aspects du cadre de la politique migratoire peuvent déterminer les modes d'intégration des immigrés. En particulier, nous nous appuyons sur une revue de la littérature récente pour souligner le rôle de la durée du visa et de la prévisibilité de la durée de la migration dans la décision des migrants d'investir dans le capital humain et social propre au pays d'accueil. En outre, nous discutons des implications pour la migration de réfugiés et nous nous intéressons au rôle des règles d'acquisition de la nationalité. L'article s'achève par un aperçu des conséquences pour les pays d'origine.Codes JEL : F22, J15, J61.

L'intégration va au-delà de l'acquisition de la langue et de la participation au marché du travail. Dans le débat actuel, la question des valeurs (dont le sens de la religion pour les individus) suscite de plus en plus d'attention. Les autres aspects soulevés dans ce commentaire sont les différences intra-groupes qui doivent être prises en compte même en travaillant avec des données agrégées, les effets du caractère temporaire des titres de résidence, le besoin d'une analyse comparative longitudinale pour analyser les effets de la nationalité, et les mécanismes de dispersion en matière d'installation des réfugiés.Codes JEL : F22, J08, J15, J18, K37, R23.