Contenu du sommaire

Revue Revue d'économie politique Mir@bel
Numéro vol. 128, janvier-février 2018
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Bilan/Essai

    • Enseigner les structures de marché et stratégies de concurrence avec les jeux pédagogiques - Yannick Gabuthy, Eve-Angéline Lambert p. 1-39 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Partant du constat d'un enseignement de l'économie à l'université fondé sur des méthodes principalement passives, cet article plaide en faveur d'une pédagogie active fondée sur les jeux pédagogiques expérimentaux avec une application à la thématique des structures de marché. Il fournit les clés pour l'utilisation de tels jeux en exposant les bases de l'économie expérimentale et les éléments pratiques de la mise en œuvre d'un jeu pédagogique. L'enseignement des trois principales structures de marché (concurrence pure et parfaite, monopole et oligopole) est proposé à travers la présentation d'un jeu détaillé par structure, complété par une revue de la littérature liée aux expériences pédagogiques existant sur chacune d'entre elles.
      Teaching Market Structures and Competitive Strategies with Classroom Games While teaching in economics at the university is mainly based on passive pedagogy, this paper argues in favor of active pedagogical methods, using experimental classroom games. The issue is illustrated by focusing the article on the analysis of the firms' competitive strategies in different market structures (i.e. perfect competition, monopoly and oligopoly). We first explain the bases of experimental methods and then present some protocols allowing to implement classroom games corresponding to the market structures which are considered. A survey of the literature is exposed to provide an exhaustive view of the different games that can be used by teachers.
  • Articles

    • Economics of Liability Precaution versus Avoidance - Bruno Deffains, Sébastien Rouillon p. 41-58 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article analyse le comportement d'agents économiques responsables civilement, sous l'hypothèse qu'ils peuvent à la fois agir sur la probabilité d'occasionner un accident et sur la probabilité d'être condamnés en cas d'accident. Nous comparons l'efficacité respective des règles de responsabilité stricte et pour faute dans ce cas de figure. Le modèle proposé montre que seule la règle de responsabilité pour faute est efficiente et que l'indemnité de dommages-et-intérêts optimale en responsabilité stricte doit être d'un montant inférieur à ce que la littérature recommande habituellement, au sens où la pénalité attendue devrait être choisie inférieure au dommage. L'article met aussi en valeur le lien existant entre les technologies de précaution et d'évasion, et la nature de l'équilibre économique associé.
      This paper analyses the behaviour of an agent under strict liability and negligence when he can influence both the probability of the accident and the probability of being found liable in case of accident. We aim to compare the normative properties of strict liability versus fault-based liability under such circumstances. The model demonstrates that only a negligence rule is efficient and that the optimal damages under strict liability is less than what is usually admitted in the literature, i.e. the expected fine, given the probability to escape the liability, should be less than the level of harm. Finally, the paper highlights the role played by the technologies of precaution and evasion in the results.
    • Piketty à Pékin. Les lois du Capital au XXIe siècle à l'épreuve de la Chine - Zhiming Long, Rémy Herrera p. 59-108 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans cet article, nous proposons une méthode de construction d'un stock de capital global à la Piketty pour la Chine sur une période allant de 1952 à 2012 (1ère partie). Les élasticités associées à ce capital sont estimées économétriquement grâce à des spécifications qui intégrent à ses côtés le capital humain, la recherche-et-développement et une variable de changement institutionnel, dans le cadre de modèles macrodynamiques néoclassiques modernes – cadre d'analyse dont cet auteur se réclame, quoique non exclusivement. Sur cette base, nous calculons un taux de rentabilité implicite de ce capital afin de tester la validité de ce que Piketty énonce comme étant une « inégalité fondamentale », comparant le taux de rendement du capital et le taux de la croissance du revenu à long terme. La « loi économique » de Piketty, reliant le coefficient de capital au rapport des taux d'épargne et de croissance, est ensuite examinée (2e partie). Les résultats obtenus sont confrontés à de nouvelles estimations sur la sous-période 1978- 2012, correspondant à ce que maints auteurs appellent un « capitalisme à la chinoise » (3e partie). Est enfin brièvement abordée la question des inégalités en Chine.
      Piketty in Beijing – The Laws of The Capital in the Twenty-First Century Facing China In this article, we propose a method to build a stock of global capital à la Piketty for China on a long period from 1952 to 2012 (part 1). The elasticities associated to such a capital are econometrically estimed though specifications integrating, along with it, human capital, research-and-development and a variable of institutional change, within the framework of modern macrodynamic neo-classical models – a framework which is that of this author, even if not exlusively. On this basis, we calculate a rate of implicit rentability of this global capital in order to test the validity of what Piketty presents as a “fundamental unbalance”, comparing in the long term the rate of return of capital and the growth rate of income. Piketty's “economic law”, linking the coefficient of capital to the ratio savings rate - growth rate, is then examined (part 2). The results previously obtanined are confronted to new estimations on the subperiod 1978-2012, corresponding to what many authors call a “capitalism à la Chinese” (part 3). Finally, we briefly discuss the issue of inequality in China.
    • Complexité des communs et régimes de droits de propriété : le cas des ressources génétiques animales - Gilles Allaire, Julie Labatut, Germain Tesnière p. 109-135 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les races animales sont des ressources intangibles créées et maintenues par des activités de sélection visant un « progrès génétique » et continuellement transformées du fait de ces activités et des pratiques d'élevage. Les races animales (du moins pour les bovins et les ovins) ont un statut de propriété commune. La façon dont ces ressources communes sont gérées, et dont le progrès génétique est généré, contrôlé et distribué, repose dans différents contextes nationaux et historiques sur des « régimes de sélection », constitués de règles, de dispositifs politiques, scientifiques, techniques et informationnels. Le cadre d'analyse des faisceaux de droits de propriété (ou droits d'entreprendre telle ou telle action concernant la ressource) proposé par Schlager et Ostrom [1992] est mis en œuvre pour distinguer ces régimes, en considérant d'abord celui qui se structure en France dans les années 1960 avec l'appui de la politique nationale de modernisation agricole, puis celui qui aujourd'hui résulte des évolutions récentes sur le plan scientifique et technique, dans un contexte de libéralisation des politiques agricoles. Chacun de ces régimes a pris forme dans le contexte de ruptures technologiques : l'insémination artificielle pour le premier et la génomique pour le second. Nous analysons la complexité des systèmes de ressources communes dans notre cas d'application, les activités de sélection des animaux d'élevage, et l'évolution des régimes de droits de propriété dans le cas des ressources génétiques animales. Nous avons introduit pour notre analyse un droit de contribution qui concerne la définition des critères de sélection visant un changement de l'orientation de la race (conduisant ainsi à une « altération » de la race). Tandis qu'un organisme de sélection unique par race avait le monopole de ce droit, celui-ci est remis en cause par le régime plus concurrentiel qui émerge. A chacune des deux périodes les enjeux économiques sont différents.
      Complexity of Commons and Property Right Regimes: The Case of Animal Genetic Resources Animal breeds are intangible resources created and maintained by selection activities aimed a “genetic progress”, and they are continuously transformed as a result of these activities and farming practices. Animal breeds (at least for cattle and sheep) have a status of common ownership. The way these common resources are managed, and the genetic progress is generated, controlled and distributed, is based in different national and historical contexts on “breeding regimes”, made up of rules and political, scientific, informational, technical and organizational devices. Bundles of property rights analytical framework proposed by Schlager and Ostrom [1992] is implemented to distinguish these regimes, considering first the one that is structured in the 1960s in France with the support of the national policy of modernization of agriculture, then the one which today results of recent developments in scientific and technical knowledge, in the context of liberalization of agricultural policies. Each of these regimes got institutionalized in the context of technological breakthroughs: artificial insemination for the first one and genomic selection for the second one. In this article, we analyse the complexity of common resources systems and the evolution of the property rights applied to the case of animal genetic resources and the industry of livestock selection in agriculture. In our analysis of bundle of rights, we add a right of contribution, taking into account the definition of collective breeding objectives aiming at changing the breed's orientation (leading to an “alteration” of the breed). While only one breeding organism used to have the monopoly of this right for each breed, it is now threatened by the more competitive emerging regime. The economic stakes are different at each of the two periods.
    • Panorama régional de la contribution du genre aux inégalités dans la fonction publique , - Frédéric Chantreuil, Kévin Fourrey, Isabelle Lebon p. 137-168 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les différences observées entre les régions françaises quant au manque à gagner moyen des femmes par rapport aux hommes en termes de salaire dans le secteur privé conduit à s'interroger également sur la situation du secteur public. L'identification et la mesure de la contribution du genre aux inégalités de rémunération au sein de la fonction publique révèlent effectivement l'existence d'un biais systématique en défaveur des femmes, et ce dans toutes les régions françaises. Pour aller au-delà de ce simple constat, la comparaison des résultats obtenus dans les différentes régions suppose de proposer un indice d'intensité des inégalités de genre susceptible de les ramener à une même échelle. Les intensités déterminées dans chaque catégorie et dans chaque versant désignent les régions du sud et de l'est de la France métropolitaine comme celles où les femmes de la fonction publique supportent les inégalités de rémunération les plus élevées. A l'inverse les DOM ou le Limousin sont peu touchés par ces inégalités. La mise en parallèle de ces résultats et des estimations faites sur le secteur privé révèle une concordance géographique très importante entre les uns et les autres.
      Gender Contribution to Inequality in the Public Sector: a Regional Analysis Regional disparities in terms of gender wage gap exhibited in the French private sector led to wonder is the same situation holds in the public sector. The depiction and the measure of the contribution of gender to wage inequality within the public services reveal the existence of a systematic bias against women, which holds in all the French regions. To go beyond this simple statement, the comparison of the results obtained in the various regions requires to propose an index of intensity of the contribution of gender to wage inequality allowing to analyse them with a unified scale. The intensities determined in every category and in every sub-sector of public services show that regions of the South and from the East of France are those where women support the highest disparities. On the contrary DOM or Limousin are little affected. The comparison of these results and estimations made for the private sector reveals a very important geographical correspondence between each other.
  • Recension