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Revue géographie, économie, société Mir@bel
Numéro Vol. 7, 2005/2
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Articles originaux

    • Une convergence lente ? La nouvelle théorie de la croissance endogène et le développement régional - Ron Martin, Peter Sunley p. 129-154 avec résumé avec résumé en anglais
      En économie, l'attention a été renouvelée en croissance économique, tout particulièrement en convergence à long-terme en revenue et rendement par tête entre les pays. Ce débat essentiellement empirique a promu le développement de la théorie de la croissance endogène, qui cherche à aller au-delà de la théorie néoclassique conventionnelle, traitant comme endogènes les facteurs — particulièrement le changement technologique et le capital humain — relégués comme exogènes par les modèles néoclassiques. Les premiers économistes de théorie de la croissance endogène et la nouvelle croissance empirique ont commencé à utiliser des modèles de la croissance régionale à long-terme pour tester et développer leurs idées. Leurs analyses suggèrent que la convergence régionale est un processus lent et discontinu. Dans cet article nous examinons si la croissance économique endogène peut aider à expliquer ces conclusions. Nous avançons que la théorie de la croissance endogène a des implications régionales importantes, mais également des limitations quand elle est appliquée au contexte régional.
      In economics, interest has been revived in economic growth, especially in long-term convergence in per capita incomes and output between countries. This mainly empirical debate has promoted the development of endogenous growth theory, which seeks to move beyond conventional neoclassical theory by treating as endogenous those factors —particularly technological change and human capital— relegated as exogenous by neoclassical growth models. The economists at the forefront of the formulation of endogenous growth theory and the new growth empirics have begun to use long-term regional growth patterns to test and develop their ideas. Their analyses suggest that regional convergence is a slow and discontinuous process. In this paper we consider whether endogenous growth theory can help to explain this finding. We argue that endogenous growth theory has important regional implications, but also major limitations when applied to a regional context.
    • La production de modernités urbaines « glocales » : explorant les failles dans le miroir - Erik Swyngedouw, Maria Kaika p. 155-176 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les villes sont — et ont toujours été — des lieux fortement différenciés, qui expriment une hétérogénéité, des activités diverses, de la joie et du plaisir. Ceux sont des arènes pour la poursuite d'activités et de désire in-oppressé, mais aussi des espaces remplis de pouvoir systématique, de danger, d'oppression, de domination et d'exclusion. Pouvoir jongler entre ces tensions paradoxales, l'émancipation et la perte de pouvoir, a été bien sûr le quotidien des urbanistes, designer, ingénieurs sociaux, architectes et d'une vaste liste de visionnaires depuis les débuts des temps d'urbanisation. Cependant, les villes — et en particulier, les villes modernes — ne rendent pas l'apprivoisement facile. Dans les dernières décennies, les paramètres de la vie urbaine se sont orientés dans de nouvelles directions et se sont déplacés rapidement hors des contraintes dans lesquels les conceptions modernes et les pratiques gestionnaires urbaines avaient essayé de les retenir. Cette contribution soutient, premièrement, que ce nouvel état urbain présente une réaffirmation dramatique des forces modernes plutôt que l'annonce d'une image, radicale, d'une nouvelle ville « post-moderne ». Dans une seconde partie, l'attention se tournera vers les nouvelles conditions et les failles qui infusent l'urbanisation contemporaine. La différentiation et la fragmentation à tous les niveaux sont devenues le résultat naturel de l'internationalisation, de la mondialisation et de l'imposition croissante d'une culture total(isante) de biens. En dernier lieu, cet article s'orientera vers des questions de justice sociale et urbaine dans cette nouvelle image de la ville. Alors que les plans urbains et d'urbanisation, durant la période d'après-guerre, se sont enveloppés dans une idée Rawlsienne d'une « Justice Équitable » autour de grands termes de redistribution, le mirage d'une ville et d'une région juste, à distribution équitable, a été pulvérisé par la géopolitique d'accumulation de capitaux, prenant une nouvelle route importante après les transformations cataclysmiques des deux dernières décennies. Nous en concluons donc que les dynamiques contradictoires d'urbanisation hypermodernes actuelles ouvrent toute sorte de failles et de fissures. L'image d'une ville reflétant la modernité est brisée, tel un kaléidoscope et tout sauf cohérent. Ce sont justement dans ces « Third Spaces » (troisièmes espaces) interstitielles que résident les possibilités pour une intervention créative et pour toute autre expérimentation innovatrice urbaine. Ce sont aussi dans ces endroits où se négocie et se promulgue les questions et les pratiques d'une justice différente, du droit à la ville, et d'une vie urbaine emancipatrice. En effet, à l'intérieur de ces interstices d'une logique commerciale d'urbanisation « glocale », se cache avec tout son potentiel énergétique, la possibilité d'une forme et d'une vie urbaine, véritablement humaine.
      Cities are —and have always been— highly differentiated spaces expressive of heterogeneity, diversity of activity, excitement, and pleasure. They are arenas for the pursuit of un-oppressed activities and desires, but also ones replete with systematic power, danger, oppression, domination and exclusion. Mediating the tensions between this dialectical twin of emancipation and disempowerment has of course been the bread and butter of urban planners, designers, social engineers, architects and an assorted array of visionaries since the earliest days of urbanisation. Yet, the city —and, in particular, the modern city— does not invite easy taming. In recent decades, parameters of urban life have shifted in new directions and moved rapidly out of the straightjacket in which modernist urban design and managerial urban practices had tried to capture it. This contribution asserts, first, that this new urbanity signals a dramatic re-assertion of the forces of modernity rather than announcing a radically new post-modern figure of the city. In a second part, attention will turn to the new conditions and fissures that infuse contemporary urbanisation. Differentiation and fragmentation at all levels have become the corollary of internationalisation, globalisation and the creeping imposition of a total(ising) commodity culture. The final section of this paper will turn to questions of urban social justice in this new figure of the city. While urban planning and urbanisation during the post-war period became wrapped up in a Rawlsian view of « Justice as Fairness » and framed in largely redistributive terms, the mirage of a just redistributional city and region was shattered to the bone as the geo-politics of capital accumulation took a decisive new route after the cataclysmic transformations of the past two decades. We conclude that the accelerating contradictory dynamics of present day hyper-modern urbanisation open up all sorts of cracks and fissures. The city as the mirror of modernity is fractured, kaleidoscopic and all but coherent. It is exactly in these interstitial « Thirdspaces » that the possibilities for creative intervention and for all manner of innovative urban experimentations reside. It is also in these spaces that issues and practices of justice in the midst of difference, of empowerment in the midst of exclusion and marginalisation, and of pleasurable living are negotiated and enacted1.
    • La contribution des réformes institutionnelles des métropoles à la transformation de l'État keynésien : un bilan des expériences ouest-européenne - Bernard Jouve p. 177-192 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis une quinzaine d'années, en Europe les dynamiques institutionnelles visant à réformer le gouvernement des villes se sont multipliées à la fois pour mieux prendre l'évolution de l'urbanisation et surtout pour les adapter à la nouvelle donne générée par la compétition territoriale et la globalisation. C'est dans ce contexte que de nouvelles structures partenariales associant élus et représentants de la société civile ont été mises en place. L'article retrace ce processus et en évalue l'impact sur les politiques urbaines.
      Since fifteen years, western European countries have engaged institutional dynamics aiming at reforming the urban institutions in order to adapt themselves to the evolution of urbanisation and to the territorial competition and the globalisation process. In this context, new institutions gathering political officials and representatives of civil society have been created. This article analyses this process and evaluate its impact on urban politics.
    • La politique québécoise de la ruralité : le développement local à l'épreuve - André Joyala, Florence Pouquay, Kamal El Batal p. 193-211 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'article a pour but de présenter les traits principaux de la Politique québécoise de la ruralité dont les Pactes ruraux constituent la pièce maîtresse. La problématique entourant l'évaluation de ce programme se trouve abordée en ayant à l'esprit les caractéristiques associées à toute démarche de développement local. Pour y parvenir, nous empruntons des éléments de suggestions tirés d'une étude récente du Carrefour Québécois du Développement Local à laquelle un des auteurs fut associé. Après avoir souligné la pertinence de l'approche qualitative employée pour les fins de l'évaluation, nous présentons les modalités ayant servi à cette fin. Sur la base des documents consultés et des entrevues effectuées auprès d'acteurs-clés de cinq Municipalités régionales de comté du Centre du Québec, nous mettons en évidence les principaux constats enregistrés deux ans après l'adoption de la politique. Enfin, s'il est généralement admis que le développement local ne se décrète pas, nous croyons démontrer à l'aide de cet article comment il se pratique au sein de cinq micro-régions du Centre-du-Québec. Si l'État joue son rôle, nous montrons comment les acteurs locaux jouent le leur.
      The purpose of this article is to provide an overview of Quebec's rural policy with an emphasis on Rural Pacts which are the corner stone of this policy. Special attention is devoted to the evaluation issue by keeping in mind what local development is all about. In so doing, we make use of some elements drawn from a study conducted by the Carrefour québécois du développement local, which one of the co-authors was involved in. After explaining the relevance and appropriateness y of the qualitative approach utilized, we present the way in which it was implemented for the purpose of policy evaluation. On the basis of documentary research and out interviews with key actors in five Counties (Municipalités Régionales de Comté) of central Quebec, we describe the way this policy is implemented two years after its adoption. Even it is well recognized that local development can not occur by decree, we think that, in this paper, we succeeded in demonstrating the role that the State and local actors can play with respect to rural development.
  • Comptes rendus