Contenu du sommaire : L'expulsion : une expérience contemporaine ?

Revue L'Année sociologique Mir@bel
Numéro Vol. 68, no 1, 2018
Titre du numéro L'expulsion : une expérience contemporaine ?
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Études réunies et présentées par Thomas Aguilera, Florence Bouillon et Martin Lamotte

    • Politiques de l'expulsion : acteurs, enjeux, effets - Thomas Aguilera, Florence Bouillon, Martin Lamotte p. 11-38 accès libre
    • Des camps de squatters au nettoyage urbain : processus et enjeux de catégorisation autour du slum à Delhi - Véronique Dupont p. 39-66 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À partir de recherches menées à Delhi, cet article propose une réflexion sur les désignations des quartiers d'habitat précaire illégaux – les slums – et les interventions-expulsions qui les visent. Les variations de perception et du vocabulaire autour de l'expulsion reflètent la position du locuteur (urbaniste, magistrat, activiste du droit au logement, habitant), ses registres de référence et la visée de ses discours. La thèse défendue est celle d'un effet de la catégorisation des slums et de leurs habitants sur le traitement qui en est fait. Nous montrons comment des catégorisations majoritairement disqualifiantes sont associées à des mises en accusation de situations irrégulières et de criminalisation, l'ensemble fondant des projets d'intervention. L'examen d'une opération de rénovation en cours dans un quartier précaire permet d'illustrer la manière dont les différents acteurs perçoivent et qualifient une même intervention et de souligner les divergences, y compris parmi les résidents. La partie conclusive replace les démolitions de slums dans le contexte plus large des transformations urbaines et des modes de gouvernance privilégiés.


      Abstract. – Based on research conducted in Delhi, this article offers insights and thoughts on the different designations of the illegal precarious settlements — the “slums” — and the interventions-evictions targeting them. The perceptions and the terminology around the evictions vary with the speakers and reflect their positions (whether urban planners, magistrates, housing rights' activists, inhabitants), their reference registers and what their discourses aim to accomplish. The thesis defended is that the categorisation of the slums and their inhabitants impacts the way they are treated. We show how categorisations that are predominantly disqualifying go hand in hand with indictments for irregular situations and with criminalisation, and are the basis for intervention projects. The examination of a rehabilitation project currently underway in a precarious settlement illustrates how the different actors perceive and qualify the same intervention, and highlights divergences, including among the residents. The concluding part places slum demolitions in the broader context of urban transformations and of the preferred modes of governance.
    • “This pain of moving, moving, moving:” evictions, displacement and logics of expulsion in London - Paul Watt p. 67-100 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article propose de développer et de préciser empiriquement ce que Saskia Sassen a récemment nommé les « logiques d'expulsion ». Dans un contexte de crise du logement et de croissance de la population des sans-abri à Londres, l'article s'appuie sur des recherches approfondies menées sur les expulsions de logements et les déplacements de population vers des centres d'hébergement temporaire dans trois quartiers de Londres et de sa périphérie. Le premier est un lotissement public du nord de Londres en cours de régénération et impliquant la démolition de logements. Le second, à l'Est de Londres, a subi d'importantes transformations après les Jeux olympiques de 2012. Le troisième est à l'extérieur de Londres : on y étudiera plus précisément un immeuble d'appartements qui accueille temporairement les Londoniens qui ont été déplacés de la capitale. L'article apporte deux idées principales. Tout d'abord, il approfondit et enrichit les travaux portant sur l'expulsion en distinguant six logiques d'expulsion et en traçant leurs effets sur les ménages. Ensuite, il montre comment le déplacement récurrent des populations produit de l'angoisse, et démontre qu'il existe un lien fort entre le sans-abrisme et le logement social.

      This paper provides an empirically-grounded, sociological reworking of Saskia Sassen's “logics of expulsion” with reference to London's housing crisis and burgeoning homeless population. It does so by drawing on in-depth research on evictions and displacement undertaken with residents of temporary accommodation at three locations in and around London. The first is a north London public housing estate undergoing regeneration involving demolition. The second is post 2012 Olympic Games' east London, while the third location is a town outside London and specifically a block of flats which is temporarily housing Londoners who have been displaced from the city. The paper offers three main conceptual insights: first it sociologically deepens and enriches works on displacement and evictions by classifying six distinctive logics of expulsion and tracing their effects on households; second it shows the importance of “recurrent displacement” in relation to multiple forced moves; and thirdly it adds the notion of “displacement anxiety” to the displacement conceptual repertoire.
    • Reloger, mettre en attente et expulser les bidonvilles de Madrid : quand des politiques de résorption produisent de l'expulsion - Thomas Aguilera p. 101-134 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Des politiques de résorption des bidonvilles sont mises en œuvre depuis le début des années 1960 à Madrid. Depuis 1999 notamment, des milliers de familles ont été relogées dans du logement public au centre de la capitale. Pourtant, plus de 10 000 personnes résidaient encore en bidonvilles en 2015. Cette persistance, loin d'être le résultat d'une faillite de politique publique, provient de la combinaison de plusieurs stratégies d'acteurs, à plusieurs niveaux de gouvernement, mettant en place diverses procédures. Parmi celles-ci, l'expulsion constitue le pilier autour duquel s'organise le relogement des familles et la gestion de l'ordre public. Mais l'expulsion peut prendre plusieurs visages, bien au-delà des interventions poli­cières ou des vagues d'expulsion à des fins économiques : on observe des évictions plus discrètes par la mise en œuvre d'instruments sélectifs de relogement. De plus, l'expulsion résulte aussi de l'inaction publique : des pans entiers de territoires sont mis à distance de l'agenda gouvernemental pour constituer des réserves d'habitat informel capables d'accueillir des familles expulsées par ailleurs et ainsi de réguler les effets des expulsions à l'échelle régionale. Par une analyse des relations entre les acteurs, de leurs stratégies et des instruments mobilisés, l'article identifie les processus produisant de l'expulsion et leurs effets sur les populations et les territoires. D'une part les politiques de résorption produisent de l'expulsion. D'autre part, les procédures d'expulsion, aussi diverses soient-elles, constituent la base de toute politique de relogement. Cette analyse des trois faces du gouvernement des bidonvilles – résorption, inaction, expulsion – permet d'expliquer leur persistance.

      Slum clearance and relocation policies have been implemented since the early 1960s in Madrid. Since 1999 in particular, thousands of families have been relocated in public housing. Yet, more than 10,000 people were still living in slums in 2015. This persistence, far from being the result of a public policy failure, stems from the combination of several government stakeholders who set strategies at different scales and put in place various procedures. Among these procedures, expulsion is the pillar around which rehousing of families and the management of public order are organized. But expulsion can take many faces. Well beyond police interventions or waves of expulsion for economic purposes, there are more discreet evictions in the implementation of selective relocation instruments. Moreover, the expulsion is also done by public inaction: whole sections of territories are put away from the governmental agenda to form reserves of informality able to regulate the effects of evacuations carried out elsewhere. Through an analysis of the relationships between the actors, their strategies and the mobilized instruments, the article identifies the processes producing expulsion and their effects on populations and territories. Relocation policies (and more broadly welfare policies) produce expulsion as much as expulsion procedures, however diverse, and seem to be the basis of any relocation policy. This analysis of the three sides of slum government — relocation, inaction, expulsion — explains their persistence.
    • L'expulsion comme mode de gouvernement. Les politiques des favelas à Rio de Janeiro - Neiva Vieira da Cunha p. 135-154 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À Rio de Janeiro, la formation des espaces de favela s'est dessiné dès la fin du xix e siècle. Au début du xx e siècle, la favela devient un problème public et l'État commence à proposer son éradication, par le biais de politiques de déplacement des populations. Ces politiques, qui connaissent un essor entre les années 1960 et 1970, ont laissé des traces profondes dans l'histoire de la ville. Plus récemment, le choix de Rio de Janeiro comme siège de la Coupe du monde de football (2014) et des Jeux olympiques (2016) a eu pour conséquence la mise en œuvre de politiques publiques de rénovation urbaine. Les projets envisageaient de privilégier les zones considérées comme stratégiques du point de vue de leur potentiel économique aussi bien que touristique, et beaucoup d'entre eux ont été déployés dans des espaces de logement populaire, particulièrement dans les favelas : un nombre inédit de familles ont été expulsées de leurs logements. Cet article cherche à analyser les effets de ces politiques publiques sur la vie quotidienne des habitants des favelas et sur la restructuration de la ville, ainsi que les formes de résistance et de mobilisations collectives qu'elles ont suscitées. L'enjeu sera de mettre en évidence les relations entre, d'une part, les modalités de construction des représentations et des formes de classifications sociales des favelas et, d'autre part, le processus plus large de production de l'espace urbain à Rio de Janeiro.

      The formation of favela spaces in Rio de Janeiro began in the late 19th century. At the beginning of the 20th century, the favela became a public problem and the government began to propose their eradication, giving rise to the policies of transfer of the favelas populations. These policies flourished between 1960 and 1970 and their effects left deep traces on the urban history of the city. More recently, the choice of the city of Rio de Janeiro as the headquarters of the 2014 Football World Cup and the 2016 Olympic Games has resulted in proposals for urban renewal public policies. The projects planned to focus on urban areas considered strategic from the point of view of their economic as well as touristic potential and many of them were set up in popular housing areas, especially the favelas. These policies have resulted in the largest number of family evictions from their homes in the history of Rio de Janeiro. This article seeks to analyze the effects, in terms of the dynamics of expulsion, of these public policies on the daily life of the inhabitants of the favelas and on the restructuring of the city, as well as on the forms of resistance and collective mobilizations that they aroused. My aim will thus be to highlight the relations between, on the one hand, the process of constructing representations and forms of social classifications of favelas in Rio de Janeiro and, on the other hand, the wider process of production of urban space to Rio de Janeiro.
    • La rénovation urbaine, entre délogement et relogement. Les effets sociaux de l'éviction - Agnès Deboulet, Claudette Lafaye p. 155-184 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Alors que le Programme national pour la rénovation urbaine est souvent analysé, en France, à travers le prisme des politiques de relogement et de mixité sociale, cet article se focalise sur les effets sociaux d'un processus qui inclut le délogement des locataires et la démolition des immeubles de logement social dans lesquels ils résident. À partir d'une enquête par questionnaires et entretiens, réalisée auprès de la population relogée d'une tour d'habitation située dans un grand ensemble d'Île-de-France, l'article montre que, même balisé par des garanties de relogement dans la commune, le délogement est un processus d'éviction dont les traces demeurent prégnantes bien après que les locataires aient intégré un nouveau logement social. En effet, à la différence des procédures d'expulsion qui, en France, se fondent sur l'illégalisme de la situation résidentielle, l'éviction concerne des résidents en titre, privés de leur droit à résider en raison d'une rationalité exogène. Après s'être intéressé aux éléments de fabrication de l'insécurité résidentielle, l'article en explore les différentes conséquences dans le temps en croisant la perte de la protection résidentielle avec les éléments qui fabriquent de l'attachement. Il examine également les modalités du détachement progressif du précédent lieu de vie en soulignant sa dimension expérientielle nouvelle et la façon dont elle est surmontée par les ménages.

      While the National Program for Urban Renewal is often addressed, in France, through the lenses of relocation policies and social mixing, this article emphasizes social effects of a process that requires renters to be moved from their flats before the demolition of the social housing blocks or towers. This contribution relies on a survey both quantitative and qualitative that has been undertaken among the rehoused population of a large social housing estate in the Île-de-France region (Paris). The analysis reveals that, even with guarantees of rehousing within the same municipality, displacement can be considered as an eviction process which traces still have resonances long after that tenants have entered their new social housing. Evictions differ from expulsion procedures that, in France, are rooted on the illegality of the residential position or tenure. Indeed, evictions tackles permanent residents, long entitled to stay in a place but denied the right to reside because of an external decision. The paper explores in a first place the elements contributing to create residential insecurity among protected social tenants. It highlights key consequences and temporalities of this policy which include the loss of residential protection with elements leading to place attachment. It does also examine the modalities of progressive detachment of the former residence and neighbourhood by underlying its new experiential dimension and the way it is overcome by the residents.
    • Social banishment and the US “Criminal alien”: norms of violence and repression in the deportation regime - David C. Brotherton p. 185-210 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article mobilise les données issues d'un travail d'observation participante au sein d'audiences d'expulsion de migrants dans le nord-est des États-Unis en se focalisant sur deux thématiques : (i) l'émergence d'un régime de déportation et ses mécanismes de violence structurelle et (ii) les normes de la violence dans les espaces de ce régime de déportation. Par régime de déportation, nous faisons ici référence aux systèmes et pratiques institutionnels créés par l'émergence d'un état de sécurité exceptionnel, aux appareils et rituels discrets et peu discrets utilisés pour discipliner les esprits et les corps des travailleurs immigrants avec ou sans papiers, et leurs conséquences collatérales. La violence structurelle se réfère aux arrangements systémiques qui infligent des dommages sociaux aux individus en les privant de leurs droits fondamentaux à l'existence, conduisant souvent à leur mort prématurée. L'article explore différentes formes de violence dans les espaces sociaux où le régime exerce son pouvoir presque incontrôlé. Il soutient que la violence qui découle du régime a un impact important non seulement sur les non-citoyens immigrants, mais aussi sur les citoyens immigrants et les citoyens non-immigrants. Cette violence structurelle induit un effet de spirale et d'amplification qui diffuse un large éventail de relations sociales, car son pouvoir intimide, terrorise, contient et subordonne des individus et des communautés, les soumettant à son mandat imposé par l'État pour retirer des éléments « indésirables » du corps social. Ces politiques et pratiques, parrainées par l'État, visent à déshumaniser, désorienter, distraire, humilier et intimider et ne sont pas les conséquences involontaires de politiques autrement rationnelles et mesurées visant le bien commun.

      In this contribution, I interpret data from an ongoing participant observation study of deportation hearings in the North-East United States using two analytical themes: (i) the emergence of the deportation regime and its mechanisms of structural violence, and (ii) the norms of violence in the spaces of the deportation regime. By deportation regime I am referring to the institutional systems and practices created under the emergence of an exceptional security state and the discrete and not so discrete apparatuses and rituals employed to discipline the minds and bodies of documented and undocumented immigrant labor and the collateral consequences that result. Whereas structural violence refers to the systemic social arrangements that inflict social harm on individuals by depriving them of their basic human rights to exist, often leading to their premature deaths. In my analysis, I focus on the various forms of violence in the social spaces where the regime exerts its almost unchecked power. I argue that the violence that flows from the regime has an extraordinary impact not only on immigrant non-citizens but also on immigrant citizens and non-immigrant citizens. This structural violence has a spiraling and amplifying effect, infecting a wide range of social relations as its power intimidates, terrorizes, contains and subordinate individuals and communities, subjecting them to its state-enforced mandate to remove “undesirable” elements from the social body. Such state-sponsored policies and practices aim to dehumanize, disorient, distract, humiliate and intimidate and are not the unintentional consequences of otherwise rational and measured policies aimed at the common good.
    • Expulser et menacer d'expulsion, les deux facettes d'un même gouvernement ? Les politiques de gestion de la migration irrégulière en France - Stefan Le Courant p. 211-232 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'incorporation des logiques d'évaluation au cœur de l'État a eu pour effet de transformer en profondeur les pratiques de contrôle de l'immigration irrégulière en France, entraînant une hausse importante du nombre des interpellations et un recours plus systématique à l'enfermement. Dans le même temps, les expulsions n'ont pas significativement augmenté. Les étrangers en situation irrégulière ne sont plus expulsables par définition, ils sont désormais menacés d'expulsion. Plutôt que d'envisager l'incapacité à expulser comme un échec, cet article appréhende expulsion et menace d'expulsion comme les deux formes complémentaires d'une même gestion des flux migratoires. L'expulsion de quelques-uns s'accompagne d'un confinement de tous les autres au sein du territoire national. De part et d'autre de la frontière, il s'agit alors de contenir les « indésirables », d'entraver et de ralentir leurs déplacements.

      The incorporation of managerial logics at the core of the State has deeply transformed the practices of control of undocumented migrants in France. It has led to a significant increase in the number of arrests and detentions. The number of deportations, however, has not significantly increased. Undocumented migrants, as these numbers indicate, are not deportable by definition; they are, however, always threatened by deportation. Instead of seeing the State's incapacity to deport as a failure, this paper interprets deportation and the threat of deportation as two complementary forms of single policy aimed at managing migration. While some migrants are in fact deported, the majority remain in virtual or real detention within the national territory. On both sides of the border, the policy is at all times concerned with containing the “unwanted,” to stopping or slowing down their movement.
    • Penser l'expulsion à différentes échelles : Entretien croisé de Saskia SASSEN et Matthew DESMOND - Saskia Sassen, Matthew Desmond, Thomas Aguilera, Florence Bouillon, Martin Lamotte, Laura Biri Carter p. 233-245 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
       

       
  • Varia

    • L'engagement associatif d'anciens militants communistes : carrières, pratiques et modèles - Arnaud Trenta p. 247-279 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'inscrit dans les débats sur les transformations du militantisme, il discute la séparation historique des deux grands modèles de militantisme définis par Jacques Ion. L'objectif de l'article est de mettre en lumière la pluralité des pratiques militantes qui coexistent à différentes époques et les rapports plus ou moins distants que les acteurs entretiennent avec les modèles d'engagement. L'analyse repose sur une enquête approfondie dans une association locale dirigée par d'anciens militants du Parti communiste français. En mêlant les récits biographiques à l'observation des interactions, elle cible les points de tension entre, d'une part, les définitions du militantisme légitime dans des contextes donnés et, d'autre part, les formes concrètes d'action et de relation dans les organisations militantes. À partir de ces résultats, nous proposons une grille d'analyse diachronique sensible à la pluralité des modèles d'engagement et des pratiques militantes.

      Incorporated in the debates about activism transformations, this article discusses the historical separation of the two main models defined by Jacques Ion. The purpose is to highlight the plurality of militant practices at any time and the diversity of relationships between actors and commitment models. The investigation is based on observations and interviews with former communist party members who lead a People's University in the old Paris Red Belt. The diachronic analysis of militant careers and interactions in the civic association context shows the tensions between activism representations and observable practices in the organizations. From these results, we propose a sociohistorical perspective emphasising the plurality of commitment models and militant practices.
  • Analyses bibliographiques générales