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Revue Revue d'économie du développement Mir@bel
Numéro volume 31, no 2, juin 2017
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La Zone franc en perspective - Patrick Guillaumont, Sylviane Guillaumont Jeanneney p. 5-40 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les incertitudes de la situation économique mondiale, les difficultés de l'Afrique centrale dues à la baisse du prix du pétrole, les progrès de l'intégration commerciale en Afrique de l'Ouest suscitent une nouvelle réflexion sur l'avenir de la Zone franc. Celle-ci a plus de cinquante années d'existence et a connu de nombreuses réformes qui, tout en laissant subsister les principes de base, fixité du taux de change des francs CFA et garantie de convertibilité par le moyen des comptes d'opérations des banques centrales (BCEAO et BEAC) auprès du Trésor français, ont montré sa capacité d'adaptation à des situations nouvelles : africanisation de la gouvernance des banques centrales, création des unions économiques, contrôle sur les mouvements de capitaux, substitution de l'euro au franc français, statut d'indépendance des banques centrales. La Zone franc est un mode de coopération internationale original et efficace. Elle peut, comme par le passé et selon la demande des États africains, évoluer à nouveau à l'avenir.Trois questions sont posées. 1) Est-il souhaitable de donner plus de flexibilité au taux de change des francs CFA et comment y parvenir ? 2) Doit-on supprimer les comptes d'opérations ou modifier leur fonctionnement et la participation de la France à la gouvernance des banques centrales ? 3) L'élargissement géographique des unions, notamment de l'UEMOA, est-il compatible avec la poursuite du soutien de la France ? Devrait-on changer le nom des monnaies ? L'article analyse les avantages et les difficultés des réponses possibles.
    World economic uncertainty, difficulties met by Central Africa after the oil price shortfall, progress in trade integration in West Africa lead to a new thinking about Franc Zone prospects. Franc Zone is more than fifty years old, and it has known many reforms, which, while maintaining basic principles, namely a fixed rate of exchange and a guarantee of convertibility through the « compte d'opérations » of the Central Banks (BCEAO and BEAC) at the French Treasury, have shown its capacity to adapt: Central Banks governance made African, Economic Unions set up, capital movements controlled, replacement of the French franc by euro, independence recognized to the Central Banks. Franc Zone may thus appear as a genuine and effective cooperation regime. It can still evolve, as done in the past, and at the request of African governments.Several perspectives are examined. Is it desirable to make the rate of exchange more flexible and how to make it ? Are the « compte d'opérations » to be cancelled or is it preferable to change their working modalities and the French participation to the governance of the Central Banks ? Is a geographical enlargement, in particular for WAEMU, compatible with maintening French support ? Is the name of the currencies to be changed ? The paper considers the benefits and difficulties of the various possible answers.Codes JEL : E58, F45, O19.
  • Non-linéarité entre inflation et croissance économique : quels enseignements pour la zone BEAC ? - Itchoko Motande Mondjeli Mwa Ndjokou, Pierre Christian Tsopmo p. 41-62 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'objectif de ce papier est d'estimer le taux d'inflation optimal, défini comme le taux en dessous et au-delà duquel la croissance économique est affectée, à partir de l'expérience de la BEAC1. Pour y parvenir, nous appliquons un modèle Panel Smooth Transition Regression (PSTR) initialement développé par González et al. (2005), estimé à partir des données des pays de la BEAC sur la période 1985-2013. Nos résultats montrent que : (i) le taux d'inflation optimal se situe autour de 4,3 % ; (ii) en deçà de ce seuil, toute augmentation de 1 % de l'inflation induit celle de la croissance économique d'environ 0,28 % ; mais au-delà du seuil, la croissance économique est réduite de 0,26 % lorsque l'inflation s'accroît de 1 %. Les analyses de sensibilité et l'estimation réalisée par la méthode GMM montrent que ces résultats sont robustes.
    The purpose of this paper is to estimate the optimal inflation rate, defined as the threshold level below and above which inflation affects economic growth, from the experience of the BEAC. For this purpose, we use panel data over the period 1985-2013. Relying upon the estimation of Panel Smooth Transition Regression (PSTR) model inspired from González et al. (2005), our main findings are the following. (i) The optimal inflation rate is around 4.3 %. (ii) Below the threshold, an increase of 1% of inflation enhances growth by 0.28%. Over the threshold, a one percent increase in inflation leads to a reduction of 0.26% in growth. These results are robust with respect to sensitivity analyzes and GMM estimation.Codes JEL : E31 C23.
  • Chocs extérieurs des prix de produits de base et cycles d'affaires au Cameroun - Mathurin Tchakounté Njoda, Samuel Cédric Nkot p. 63-94 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La plupart des travaux qui se sont penchés sur les effets macroéconomiques des chocs extérieurs supposent qu'ils sont médiatisés par un seul prix relatif intra-temporel tel que les termes de l'échange et éventuellement un prix inter-temporel tel que le taux d'intérêt étranger ou mondial. Notre article présente un cadre empirique dans lequel les prix multiples des produits de base tels que le bois, le cacao, le café ou le pétrole, et le taux d'intérêt français transmettent les perturbations extérieures. Les estimations de base, à partir des données camerounaises sur la période 1960-2015, indiquent que les chocs mondiaux expliquent diversement les fluctuations agrégées des principaux indicateurs : 3,3 % de la variance de la production, 4,9 % de la variance de consommation, 13,45 % de la variance de l'investissement et 47,15 % de la variance du ratio de la balance courante. Ces chiffres ne s'améliorent pas avec la prise en compte de deux indicateurs économiques (production et taux d'intérêt) de la France, principal partenaire commercial du Cameroun. Ce résultat est principalement attribuable à la relative diversification de l'économie camerounaise.
    Much of the work that has addressed the macroeconomic effects of external shocks implies that they are mediated by a single intra-temporal relative price such as the terms of trade and possibly an intertemporal price such as the foreign or world interest rate. Our article presents an empirical framework in which the multiple prices of commodities such as wood, cocoa, coffee or oil, and the French interest rate, transmit external disturbances. The basic estimates, based on Cameroonian data for the period 1960-2015, show that global shocks explain variously the aggregate fluctuations of the main indicators: 3.3% of the variance of production, 4.9 % of the consumption variance, 13.45% of the investment variance and 47.15 % of the variance of the trade-to-output ratio. These figures do not improve with the inclusion of two economic indicators (production and interest rates) of France, Cameroon's main trading partner. This result is mainly due to the relative diversification of the Cameroonian economy.Codes JEL : F41, E32.
  • La décentralisation entraîne-t-elle des comportements stratégiques entre les collectivités locales au Maroc ? - Samir Zine El Alaoui p. 95-114 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    En utilisant une base de données riche portant sur 1302 communes marocaines de 2005 à 2009, cet article tente de vérifier empiriquement l'existence d'interactions stratégiques entre les communes au Maroc. Nos résultats montrent que les choix en matière de taxation des communes sont influencés par les choix faits dans les communes voisines, et surtout entre les communes urbaines. De ce constat, nous pouvons dire que la décentralisation induit des comportements stratégiques entre les collectivités de même rang dans les pays en développement, comme c'est le cas dans les pays développés.
    Using a detailed panel data on 1302 Moroccan communes from 2005 to 2009, this paper aims to demonstrate empirically the existence of strategic interactions between the decisions of local government in Morocco. Our results highlighted that fiscal choices of communes are influenced by choices taken in neighbouring communes, mainly between urban communes. Therefore, decentralization induces strategic interactions between communes belonging to the same range in developing countries as well as in developed countries.Codes JEL : H71, H72, H77.