Contenu du sommaire : Danser

Revue Clio : Histoires, femmes et société Mir@bel
Numéro no 46, 2017/2
Titre du numéro Danser
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • ‪‪Pratiques de danse et discours de genre, une histoire connectée‪‪ - Elizabeth Claire p. 7-18 accès libre
  • Dossier

    • ‪Les danseuses en Grèce antique. Performance, capacité d'agir et divertissement‪ - Sarah Olsen p. 19-42 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La « danse grecque antique » évoque en général des images de chœurs imposants et de festivités dionysiaques, ou encore d'Isadora Duncan dansant au milieu des ruines de l'Acropole. Dans cet article, j'étudie une figure peu connue de la danseuse de l'Antiquité : l'orchestris, ou danseuse de banquet. De ces femmes, marginalisées par leur genre et leur classe, il ne demeure que des traces éparses dans la littérature et les vestiges matériels. En réunissant ces traces, cet article met en lumière la place de la danseuse de banquet dans l'imaginaire culturel grec. Il montre ensuite que l'exploration fictionnelle de la subjectivité des femmes dans le dialogue III des Dialogues des courtisanes de Lucien doit nous inciter à réfléchir à la façon dont le mouvement et l'incarnation ont pu constituer – à toutes les époques – des sources essentielles, bien qu'à jamais hors de notre portée, de la capacité d'agir des orchestrides.
      “‪ ‪Ancient Greek dance” tends to conjure images of stately choruses and Dionysiac revels – or perhaps Isadora Duncan, frolicking among the ruins. In this article, I examine a more elusive ancient dancer: the ‪ ‪orchestris‪ ‪, or sympotic female dancer. Marginalized by gender and class, these women‪ ‪ ‪ ‪have left only scattered traces in the literary and material record. By drawing these traces together, this article illuminates the place of the sympotic female dancer in the Greek cultural imagination. I further argue that the fictional exploration of female subjectivity in performance in Lucian, ‪ ‪Dial. Meret. 3‪ ‪ should prompt us to reflect on the ways in which movement and embodiment may have been crucial, if ‪ ‪irretrievable, sources of agency for ‪ ‪orchestrides‪ ‪ in all periods.‪
    • ‪‪Entre plaisir et censure, Marie Taglioni chorégraphe du Second Empire‪‪ - Vannina Olivesi p. 43-64 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le présent article explore la reconversion professionnelle de Marie Taglioni, vedette du ballet romantique de la Monarchie de Juillet devenue pédagogue et chorégraphe à l'Opéra de Paris sous le Second Empire. L'examen des sources montre le rôle joué par ses parents dans sa formation à la composition chorégraphique dans un contexte de féminisation de la danse théâtrale professionnelle à l'échelle de l'Europe occidentale. Si la composition féminine demeure l'objet de fortes censures, Marie Taglioni parvient à tisser un réseau professionnel favorable à sa promotion au rang de chorégraphe. Son essai de reconversion, après la composition des ballets Le Papillon (1860) et Zara (1862), se heurte cependant à des normes de genre qui assignent les femmes à l'interprétation des œuvres et les excluent de l'accession à l'emploi de maître de ballet.
      This article focuses on the late career of Marie Taglioni who, after having performed as a dancer for three decades, adapted her skills to the employment of teaching and choreographing ballets during the Second Empire. It highlights the role played by her parents in her initial training during a period that saw the feminization of professional ballet in Western Europe. Although the ‪ ‪composition of ballets was an activity strongly censored for female dancers, Marie Taglioni managed to develop a professional network that effectively promoted her to the rank of choreographer. Despite this success and after composing two ballets, ‪ ‪Le Papillon‪ ‪ (1860) and ‪ ‪Zara‪ ‪ (1862), Taglioni still struggled against gender norms that limited women's role to the performance of others' works, and excluded women from the status of salaried ballet master.‪
    • ‪‪Chorégraphier le genre au Bengale colonial. Le travail de danse de Rabindranath Tagore et Pratima Devi ‪‪ - Prarthana Purkayastha p. 65-86 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article s'intéresse aux gestes performatifs et aux pas de danse à travers lesquels les femmes colonisées de la bourgeoisie négocièrent les tensions profondes entre le patriarcat indien et la domination coloniale au Bengale (en Inde) à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. La première partie examine la contribution du Prix Nobel de poésie, Rabindranath Tagore (1861-1941), au développement de la danse au Bengale et replace sa pratique de danse au sein d'une discussion plus large sur le genre et le nationalisme indien. La seconde partie explore l'intérêt de Tagore pour la mise-en-scène du genre et la décolonisation de la scène indienne à travers l'étude de ses lettres de voyage en Asie du Sud-Est. La troisième partie déplace le regard au-delà de l'idée d'auteur célèbre qui influence la plupart des écrits sur Tagore – poète et romancier, reconnu internationalement, notamment pour ses spectacles mettant les femmes au centre de la scène. À la place, cet article privilégie une lecture donnant à voir le travail et l'écriture sur la danse de sa belle-fille, Pratima Devi. Cette dernière conçut, supervisa, et travailla sur beaucoup des œuvres dramatiques et dansées de Tagore au Bengale, renversant ainsi beaucoup des normes qui étaient imposées par un nationalisme indien patriarcal sur les femmes issues de la bourgeoisie. Ainsi, cette étude incite à comprendre les relations entre le travail du corps des femmes dans et hors de la scène colonisée de la danse du xx e siècle bengali.
      This article explores the performative gestures and movements through which colonised women's bodies negotiated deep tensions between Indian patriarchy and colonial dominance in the late 19‪ ‪th‪ ‪ and early 20‪ ‪th‪ ‪ centuries in India. ‪ ‪The first part focuses on the contributions of the Nobel Laureate poet Rabindranath Tagore (1861-1941) to the development of dance in Bengal, and locates Tagore's dance work within a wider discussion of gender and Indian nationalism. In the second part, Tagore's interest in the staging of gender and his decolonisation of the Indian stage are explored through his travel letters from South East Asia. In part three, by shifting attention away from the idea of celebrity authorship that informs much historical writing on Tagore (an internationally acclaimed ‪ ‪male poet and novelist who authored several women-centred dance productions), this essay privileges a reading of the labour and dance writing of Tagore's daughter-in-law Pratima Devi who conceived, supervised and worked on many of Tagore's dance-drama productions in Bengal, subverting many norms imposed on bourgeois women by a patriarchal Indian nationalism. ‪ ‪In doing so, this study calls for a closer understanding of the relationship between the labour of women's bodies both on and off the colonised dance stage in 20‪ ‪th‪ ‪ century Bengal.‪
    • ‪‪Danser avec le sexe. Érotisme et exotisme dans la réception parisienne du tango (1907-1914)‪‪ - Rafael Mandressi p. 87-110 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le premier cycle de diffusion internationale du tango, dans les années immédiatement antérieures à la Grande Guerre, a eu Paris pour épicentre et les milieux aristocratiques et mondains de la capitale française comme lieu privilégié et premier d'inscription sociale. Un fort engouement pour la « nouvelle danse » s'ensuivit, ce qu'on appelle à l'époque « tangomanie » s'installa et, avec elle, sont nées des polémiques opposant partisans et adversaires d'une danse venue d'ailleurs et aux accents sexuels troubles. C'est ainsi en tout cas qu'elle est perçue, au croisement de deux axes de réception principaux : érotisme et exotisme. Or ils sont étroitement liés. On en examinera les figures et leurs interactions dans la construction d'une image publique du tango promise à une réappropriation au-delà du seul contexte parisien et à une longue postérité qui se prolonge, à certains égards, jusqu'à aujourd'hui.


      ‪In the years leading up to World War I, Paris served as the epicentre for the international dissemination of the tango: the city's aristocratic and high society furnished a privileged space for the tango's social endorsement. The ensuing dance craze known as “tangomania” gave way to a great polemic opposing partisans and adversaries of this new foreign dance with its troubling sexual overtones. In any case, this is how the tango was perceived by many of its contemporaries – at the crossroads between two principal qualities that marked its reception: eroticism and exoticism. These two aspects are, in fact, explicitly intertwined. This article investigates how the construction of the public image of the tango in Paris rendered feasible the (re)appropriation of the tango well beyond the French capital and ensured its long posterity that, in many respects, still pertains today.‪

    • ‪Enlacer l'ajnabi . Une histoire politique de la danse de couple à Téhéran, 1920-1950‪ - Ida Meftahi p. 111-133 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À travers une lecture de la presse périodique comportant des perspectives religieuses diverses, ainsi que des sources et archives diplomatiques, cet article pose la question de l'émergence de la pratique de danse de couple européenne à Téhéran dans la première moitié du xx e siècle. Notre enquête révèle l'existence d'une anxiété nationaliste autour du problème des relations de genre lié à la présence du corps militaire des Alliés qui ont su infiltrer le milieu urbain et la vie sociale iranienne notamment par la pratique de la danse. Par un examen critique des discours sur la performance du genre incorporée par ces pratiques « modernes » de danse de couple a Téhéran, on observe l'importance des liens établis entre la sociabilité du corps dansant, l'érotisme (shahvat), la nudité, la pratique de la prostitution, et la notion d'une modernité « imitée ». En contextualisant la réception de ces danses vis-à-vis de la scène politique iranienne de l'époque on remarque que chacun de ces éléments a servi à l'élaboration d'un discours nationaliste sur les danses de couple qui seront construites et vues par les contemporains comme complices avec des phénomènes du colonialisme et de l'impérialisme menaçant l'esprit de l'Iran et de l'Islam.
      Probing periodicals of various ideological persuasions, diplomatic sources and archival documents, this article investigates the emergence of European partner dancing in central Tehran in the first half of the twentieth century. Archival research reveals the existence of nationalist gender anxieties linked to the presence of Allied troops in Tehran's urban space and their participation in Iranian social life, particularly through the act of dancing. Critically examining the social rhetoric surrounding the performance of gender embodied by these “modern” partner dances in Tehran underscores the confluence of the social dancing body, eroticism (‪ ‪shahvat‪ ‪), nakedness, prostitution and the notion of an “imitated” modernity. By contextualizing the reception of these dances in relation to ongoing transformations on the Iranian political stage we observe that each of these elements served to bolster a nationalist discourse about couples dancing constructed and viewed by contemporaries as a complicit agent of colonialism and imperialism threatening the spirit of both Iran and Islam.‪
  • Regards complémentaires

    • ‪Entre Mars et Vénus. Le genre de la danse en Italie au XV e siècle‪ - Ludmila Acone p. 135-148 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans les cours italiennes du XVe siècle, la danse et le combat, essentiels dans l'éducation du noble, participent à la définition de la place et du comportement des femmes et des hommes. Les maîtres à danser du Quattrocento, construisent et définissent la théorie et la pratique d'une danse savante et produisent un discours conforme à des normes politiques, sociales et genrées. Guillaume le Juif, définit précisément le rôle et la place de la femme qui danse. Antonio Corazzino, également homme d'armes, poète et humaniste, exprime une vision de la bienséance, qui participe d'une conception plus générale des rôles attribués au genre. Les valeurs viriles assument une prééminence évidente dans l'évolution de la vie des cours. Les techniques du corps incarnent une réalité et un discours politique. Dans l'ensemble de son œuvre, le masculin et le féminin s'incarnent notamment dans les modèles de Mars et de Vénus, les deux faces de la Concordia discors, dans la femme qui danse et l'homme qui combat.

      In the 15th century Italian courts, dance and combat, essential aspects of education for the nobility, helped define behavioural codes for both women and men. Quattrocento dance masters constructed and defined the theory and practice of an elite dance culture by producing a discourse compliant with political, social and gendered norms. Guglielmo Ebreo's writing, for example, defines precise roles for dancing women and men. Antonio Cornazzano, a military man, poet and humanist, expresses his vision of propriety via a general concept of gender complementarity. Through the intervention of these dancing masters, the “virile” values attributed to masculinity took center stage in the evolution of court life. Techniques of the body represented both a reality and a form of political discourse in which the masculine and the feminine were embodied according to the models of Mars and of Venus, two elements of the Concordia discors, in which women trained to dance and men trained to fight.
    • ‪‪Les danses ‪ ‪ahidous‪ ‪ entre Moyen Atlas et Ariège‪‪ - Balladine Vialle p. 149-160 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les parcours migratoires placent les familles migrantes, qui traversent la Méditerranée, face à des enjeux nouveaux de transmission de gestes et de discours en fonction de stratégies identitaires aussi diverses que mouvantes. Ces familles, qui refont le voyage sans cesse entre les deux rives, s'attachent à faire le pont entre deux espaces, à faire voyager des idées, des gestes, des mots, des objets, des danses. C'est à ces dernières, accompagnées de chants et de musiques, gestes et sonorités de mémoire, qui marquent le lien ou la séparation, que je m'intéresse. À partir d'un questionnement sur l'élaboration, la rencontre, mais aussi la remise en cause des identités genrées à travers l'apprentissage et la mise en œuvre des danses migrantes berbères ahidous, je me demande dans quelle mesure on peut proposer une approche diachronique et dialogique des mouvements de danses partagées au féminin et au masculin, qui font le voyage avec les migrants et qui sont les supports de l'expression d'une loyauté vis-à-vis du pays d'origine, d'une légitimité passant au travers des liens revendiqués, ou bien encore d'une position en marge des usages convenus au moment du départ en lien avec un contexte de vie différent, saisi de nouveaux modèles esthétiques.
      Migration across the Mediterranean imposes new challenges for immigrant families, namely that of handing down gestures and ways of speaking that incorporate identity strategies as diverse as they are fluid. Many of these families make the trip repeatedly between the two sides of the Mediterranean, attempting to bridge the ‪ ‪gap between both spaces with the transferring of ideas, gestures, words, objects, sounds and dances. This article focuses on the dancing accompanied by songs and music—gestures and remembered sounds—that mark the relationship or separation caused by migration. I question how to engage a diachronic and dialogical approach concerning encounters with, and also the questioning of, gendered identities learned through the acquisition and implementation of migrant Berber ‪ ‪ahidous ‪ ‪dances, shared as both feminine and masculine practices. These dances not only travel with migrants and serve as reservoirs of an expressed loyalty vis-à-vis the countries of origin, they perform legitimacy by evoking connections to specific people or places. Finally, the dancing brings to bear the possibility of claiming outsider status at the moment of departure by emphasizing a connection to a different living situation where new aesthetic models remain compelling.‪
  • Actualité de la recherche

  • Documents

    • ‪La danse de Salomé‪ - Christiane Klapisch-Zuber p. 189-198 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'histoire de la jeune Salomé charmant par sa danse le roi Hérode et obtenant de lui la tête de Jean Baptiste a été souvent représentée dans l'art italien de la Renaissance. La confrontation de quelques images des XIVe et XVe siècles avec un texte de Francesco da Barberino au XIVe siècle veut éclairer l'évolution du regard jeté sur la danseuse et sur la danse en cette extrême fin du Moyen Âge, qui nuance les violentes condamnations cléricales des périodes précédentes.
      ‪The story of young Salomé whose dancing charmed King Herod and permitted her to obtain the head of John the Baptist was frequently depicted in Italian Renaissance art. By reading a selection of images from the 14‪ ‪th‪ ‪ and 15‪ ‪th‪ ‪ centuries against a text by Francesco da Barberino from the 14‪ ‪th‪ ‪ century, this article explores evolving perceptions of the young Salomé and of dancing during ‪ ‪the extreme late Middle Ages, and invites a nuancing of the violent clerical condemnations of earlier periods.‪
    • ‪Travailler ou danser. L'iconographie des dix vierges (Pays-Bas, XVI e - XVII e siècle)‪ - Marina Nordera p. 199-213 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette contribution analyse les déclinaisons du thème iconographique de la parabole des dix vierges dans des estampes produites entre les XVIe et XVIIe siècles aux Pays-Bas. Issues d'un processus culturel complexe de production et réception, ces artefacts culturels constituent un exemple significatif de la mise en œuvre d'un discours moralisateur de nature confessionnelle au service de la transformation du système de valeurs d'une population urbaine caractérisée par des changements significatifs dans les structures économiques et sociales de la modernité, dans lesquelles les hommes et les femmes ne cessent de négocier leurs relations et leurs rôles sociaux. L'opposition symbolique entre l'image positive des femmes qui travaillent et celle négative des femmes qui dansent qui émerge de l'analyse, permet d'éclairer la complexité de l'articulation entre les représentations sociales de la danse et du genre que cette opposition implique et produit.


      ‪This contribution analyzes some examples of the iconographic theme of the parable of the ten virgins in print engravings produced between the sixteenth and seventeenth centuries in the Netherlands. These cultural artifacts are the result of a complex process of production and reception. They constitute a significant example of the implementation of a confessional moralizing discourse aimed at the transformation of the value system of an urban population already characterized by economic and social structures of modernity in which men and women constantly renegotiated changing social relations and roles. The symbolic opposition between the positive image of working women and the negative image of dancing women that emerges in this analysis helps to clarify the complexity of the articulation between the social representations of dance and gender that this opposition implied and produced.‪

  • Portrait

  • Varia

    • ‪Mixités et non-mixités dans les mouvements féministes des années 1968 en France‪ - Alban Jacquemart, Camille Masclet p. 221-247 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      En opérant plusieurs décalages de la focale d'observation (du seul MLF à la diversité des mobilisations féministes, de Paris à d'autres villes, de la théorie à la pratique), cet article propose une analyse sociohistorique des pratiques militantes de la mixité et de la non-mixité féministes dans les années 1968. Cette perspective permet de montrer que loin d'être une évidence pratiquée et partagée par toutes dès les premiers instants du mouvement, la non-mixité se construit progressivement comme une norme : après une période d'acclimatation et d'apprentissage (1970-1975), elle s'impose et se généralise, au gré des expériences militantes, dans la deuxième moitié de la décennie 1970. En replaçant les pratiques au cœur de l'analyse, cet article invite ainsi à comprendre le processus historique de construction de la non-mixité en symbole des féminismes des années 1968.
      ‪Extending beyond the standard perspective, from MLF – Women's Liberation – to various feminist mobilizations, from Paris to other French cities, from theory to practice, this paper proposes a socio-historical analysis of the exclusion of men from political activism during the 1970's in France. Far from being universally employed form of activisms at the beginning of the movement, after a period of learning and adjustment (1970-1975), women-only groups gradually became the norm during the second half of the 1970's. Focusing on these practices, this article seeks to understand the historical processes that made excluding men the symbol of post 1968 feminisms.‪
    • ‪Les matrones romaines, gardiennes de la mémoire. L'annonce de la défaite de Trasimène‪ - Anne Kubler p. 249-266 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'annonce à Rome de la défaite de l'armée romaine face à Hannibal au lac Trasimène (217 av. J.-C.) déclenche une forte émotion collective. Un passage de l'épopée des Punica de Silius Italicus, un auteur de la fin du i er siècle, rapporte notamment cet épisode. Le personnage de Marcia, incarnation de l'idéal de la matrone romaine, évoque la mémoire de son défunt époux, le héros de la première guerre punique, Régulus. Elle tient un rôle de médiatrice et permet, par son deuil, de transformer la « mort tragique » de Régulus en souvenir apaisé. Par le deuil collectif des soldats morts sur le champ de bataille, la société romaine reconnaît aux matrones une fonction « politique » : celle d'expulser, par leurs pleurs et leurs lamentations, la mort et l'émotion de la cité et d'assurer la transmission du souvenir des disparus, gage de la pérennité de la cité.

      The announcement of the defeat of the Roman army in front of Hannibal at Trasimeno (217 BC) triggered a collective emotional response in Rome. A passage from the epic Punica of Silius Italicus, an author of the first century, particularly underscores this phenomenon. The character Marcia, figure of an ideal Roman matrona, evokes the memory of her deceased husband Regulus, the hero of the First Punic War. As mediator of the event, her mourning makes possible the transformation of the “tragic death” of Regulus into a peaceful remembering. In their collective mourning of the soldiers who died on the battlefield, Roman society thus attributes a “political” function to the matronae : through their cries and lamentations they purge death and emotion from the city and impart the memory of the disappeared, thus ensuring the perpetuation and longevity of the city.
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  • ‪Sauvons la bibliothèque Marguerite-Durand ! ‪ : Le comité de rédaction de Clio. FGH tient à informer ses lectrices et ses lecteurs des menaces qui pèsent actuellement sur la bibliothèque Marguerite-Durand (BMD) et à s'associer aux manifestations de soutien - p. 308 accès libre