Contenu du sommaire : Civils et militaires dans les conflits du XXe siècle

Revue Guerres mondiales et conflits contemporains Mir@bel
Numéro no 202-203, 2001/2-3
Titre du numéro Civils et militaires dans les conflits du XXe siècle
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction - Jean-Claude Allain p. 3-4 accès libre
  • L'action de l'armée de l'air en 1939-1940 : facteurs structurels et conjoncturels d'une défaite - Philippe Garraud p. 7-31 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'action de l'armée de l'air en 1939-1940 : facteurs structurels et conjoncturels d'une défaite. L'action et le rôle de l'armée de l'Air en 1939-1940 ont été marqués par des facteurs particulièrement lourds, structurels et conjoncturels : faiblesse durable de la production, manque d'appareils techniquement au point, calendrier d'équipement des unités tardif, infériorité numérique de l'ordre de un à trois, improvisations tactiques, difficultés de coordination et problèmes organisationnels nombreux à tous les niveaux, dans la production industrielle comme sur le plan logistique et opérationnel. Sa capacité d'action s'en est trouvée considérablement affaiblie. Aussi, l'armée de l'air et son action ont-elles été sévèrement critiquées dès la fin de la campagne de France. Contre le mythe d'une aviation « absente » ou « inexistante », s'est cependant progressivement développé le contre-mythe d'une armée de l'Air « invaincue », voire relativement victorieuse en termes d'efficacité. Mais une nécessaire réévaluation fait apparaître que le rapport victoires/pertes en mai-juin 1940, loin d'être positif et favorable à l'armée de l'air dans une proportion de deux à un (« 1 000 victoires » pour la perte de moins de 500 appareils au combat), est négatif de un à quatre (500 et quelques victoires effectives pour la perte de 2 000 appareils). Dès lors, l'interprétation de son rôle durant la campagne de France, l'évaluation de la portée et de l'efficacité de son action changent radicalement.
    L'action de l'armée de l'air en 1939-1940 : facteurs structurels et conjoncturels d'une défaiteThe action and role of the French Air Force in 1939-1940 was affected by several factors, including inadequate production, lack of up-to-date aircraft, and delays in delivery. Its performance in the Battle of France has been harshly criticized, but the myth of an « absent » or « nonexistent » air force has given way to the myth of an « unbeaten » air force. Statistics now show that the French Air Force in the Battle of France suffered losses of 2,000 aircraft against some 500 enemy aircraft destroyed.
  • La mise sur pied du 1er régiment de France : avril-octobre 1943 - Philippe Naud p. 33-53 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La mise sur pied du 1er régiment de France À l'automne 1942, alors qu'il ordonne la dissolution de l'armée française d'armistice, Hitler propose à Pétain de former une force armée fidèle au régime. Ce dernier saisit la balle au bond, et le général Bridoux, secrétaire d'État à la Guerre, élabore un projet d'organisation en décembre. Les troupes prévues doivent servir au maintien de l'ordre et donner une légitimité au régime à l'heure où des forces françaises considérables se constituent aux côtés des Alliés. Les Allemands, méfiants, n'autorisent dans un premier temps que la mise sur pied d'un régiment. Cette unité interarmes (infanterie, cavalerie, artillerie, génie) prend finalement le nom de 1er Régiment de France. Plusieurs problèmes apparaissent avant même sa formation. Son contrôle est disputé au sein du gouvernement de Vichy pour passer finalement sous l'autorité directe de Laval. Le lieu de sa garnison, puis l'armement font l'objet d'âpres discussions avec les Allemands. En définitive, le régiment est éparpillé sur les départements du Cher et de l'Indre. Quant aux armes, elles restent françaises. Fin mai 1943, la campagne de recrutement est lancée. Les candidats viennent avant tout par sympathie pour le régime et par anticommunisme. À l'automne, le régiment se constitue.
    La mise sur pied du 1er régiment de France In autumn 1942, when Hitler orders the French Army of the Armistice to be disbanded, he suggests to Pétain that he form an armed force loyal to the regime. Pétain readily complies, and in December General Bridoux at the Ministry of War presents a blueprint. Control of this force, which the Germans limit to a single brigade, is given to Laval. Its units are scattered throughout Cher and Indre ; its weapons remain French. In late May 1943, a recruitment campaign opens on the platform of anticommunism and support of the regime, and by autumn the bridage is ready.
  • L'histoire des Harkis - Maurice Faivre p. 55-63 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'histoire des Harkis. L'ouverture des archives permet d'écrire l'histoire des formations supplétives qui ont renforcé l'armée française pendant la guerre d'Algérie : harkis, moghzanis, groupes mobiles de sécurité, autodéfenses. Recrutés d'abord avec prudence en raison des actions terroristes du Front de libération nationale (FLN), ils atteignent un maximum de 120 000 volontaires armés et sont progressivement démobilisés à partir de l'été 1961 jusqu'au cessez-le-feu du 19 mars 1962. Incités à regagner leurs villages, 60 à 80 000 d'entre eux seront massacrés par le FLN au cours de l'été 1962. Environ 15 000 seulement seront « rapatriés », – 90 000 avec les familles –, que les politiques, faute de continuité et de moyens, n'ont pas réussi à totalement intégrer dans la communauté française.
    L'histoire des Harkis
    The opening of the archives makes it possible to write the history of the units which reinforced the French Army during the Algerian War : Harkis, Moghzanis, mobile security groups, protective forces. Recruited at first with discretion on account of the terrorist actions of the FLN, these armed volunteers attain a maximum strength of 120,000 before they are gradually demobilized from summer 1961 to the ceasefire of 19 March 1962. Urged to return to their villages, 60,000-80,000 of then will be massacred by the FLN in the summer of 1962. Only some 15,000 of them (or 90,000 with their dependents included) will be brought to France.
  • L'utilisation de prisonniers de guerre russes dans l'industrie ferrifère de la Lorraine allemande pendant la Première Guerre mondiale - Gérald Arboit p. 65-79 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'utilisation de prisonniers de guerre russes dans l'industrie ferrifère de la Lorraine allemande pendant la Première Guerre mondiale. Durant la Première Guerre mondiale, les autorités militaires allemandes développèrent le concept d'économie de guerre. Tous les secteurs étaient organisés pour répondre à cet effort de guerre. Ce système impliquait l'utilisation de prisonniers de guerre. Les Russes formaient le plus important contingent, après les victoires des armées du Kaiser sur le front oriental. Ils furent affectés à l'industrie au début de 1915. Avant guerre, la Lorraine était un important centre industriel du Reich. Mais le départ de la main-d'œuvre italienne et française avait fait chuter sa production de moitié par rapport à 1913. Comme l'effort de guerre avait besoin d'acier, les autorités militaires envoyèrent dans les usines et dans les mines lorraines des prisonniers russes. Deutsch-Oth (Audun-le-Tiche) en reçut : qui étaient-ils ?
    L'utilisation de prisonniers de guerre russes dans l'industrie ferrifère de la Lorraine allemande pendant la Première Guerre mondialeDuring the First World War, the German military authorities developed the concept of the war economy. All sectors were mobilized, including prisoners of war. After the German victories on the Eastern front, Russian prisoners were the largest contingent and in early 1915 were assigned to industrial areas. Before the war Lorraine was an important industrial centre of the Reich, but the loss of Italian and French manpower has caused its production to fall by half with respect to 1913. As the war effort needed steel, the military authorities sent Russian prisoners to the factories and mines of Lorraine. Deutsch-Oth (Audun-le-Tiche) received some. Who were they ?
  • Alliés tardifs : les apports techniques des déserteurs japonais au Viet-Minh durant les premières années de la guerre franco-vietnamienne - Christopher E. Goscha p. 81-109 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Alliés tardifs : les apports techniques des déserteurs japonais au Viet-Minh durant les premières années de la guerre franco-vietnamienneLe rôle des Asiatiques dans la guerre franco-vietnamienne pour le Vietnam a été souvent négligé. Si la présence japonaise en Indochine entre 1940 et 1945 est bien connue, on oublie que la défaite japonaise en août 1945 ne mit pas forcément fin à cette présence japonaise, au Vietnam en particulier. Suite à la capitulation, des centaines d'hommes, de simples soldats ainsi qu'une poignée d'officiers sont passés dans les rangs du Viet-Minh. Leurs motivations furent très diverses, aussi bien que leurs contributions. Cet article examine les apports techniques, économiques et militaires des déserteurs japonais passés au Viet-Minh durant les premières années de la guerre franco-vietnamienne. Vu la fragilité de l'armée vietnamienne, la République démocratique du Vietnam utilisa ces apports étrangers pour, d'une part, compenser la faiblesse de ses moyens militaires et, d'autre part, faire face à la supériorité militaire de son adversaire. En intégrant des recrues japonaises, le nouvel État vietnamien tentait de combler le fossé technique et militaire qui séparait son armée de l'armée française. L'histoire de ces transfuges japonais nous aide à mieux comprendre les divers rôles joués par des acteurs asiatiques dans un conflit qui s'étendait bien au-delà du Vietnam, voire même de l'Indochine.
    Alliés tardifs : les apports techniques des déserteurs japonais au Viet-Minh durant les premières années de la guerre franco-vietnamienneThe role of Asians in the Franco-Vietnamese war for Vietnam has often been neglected. If the Japanese presence in Indochina between 1940 and 1945 is well known, one often forgets that the defeat of the Japanese in August 1945 did not necessarily end the Japanese presence, in Vietnam in particular. Following the Japanese capitulation, hundreds of men, private soldiers as well as a handful of officers, crossed over to the Viet-Minh ranks. Their motives for doing so were very diverse, as were their contributions. This article examines the technical, economic and military contributions of these Japanese who crossed over to the Viet-Minh during the early years of the Franco-Vietnamese war. Given the fragility of the Vietnamese army, the Democratic Republic of Vietnam used the foreign contributions to make up for its own military shortcomings and, on the other hand, to deal with the technical and military superiority of its enemy. By welcoming the Japanese recruits, the new Vietnamese state tried to make up for the technical and military gap dividing its army from the French one it faced. The Japanese cross-overs also help us to understand better the diverse roles played by Asian participants in a conflict that extended far beyond Vietnam, and even Indochina.
  • Les luttes entre chrétiens en Macédoine : Grecs et Serbes contre Bulgares (1904-1908) - Jean Ganiage p. 113-136 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les luttes entre chrétiens en Macédoine Après l'échec d'une insurrection en Macédoine, déclenchée en août 1903 par un mouvement autonomiste bulgare, les grandes puissances imposent des réformes à la Turquie. Mais l'intervention de la Grèce et de la Serbie entretiennent dans le pays une guerre civile atroce qui se prolonge jusqu'à la révolution Jeune-Turque de 1908.
    Les luttes entre chrétiens en Macédoine In August 1903, a Bulgarian autonomist movement in Macedonia launched an uprising that failed. The Great Powers then imposed reforms on Turkey, but the intervention of Greece and Serbia brought about an atrocious civil war which continued up to the Young Turk revolution in 1908.
  • Roman, histoire et mémoire : Un épisode méconnu du génocide arménien : la résistance du Musa Dagh - Jean-Marc Lafon p. 137-153 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Roman, histoire et mémoire : Un épisode méconnu du génocide arménien : la résistance du Musa Dagh. Paru en 1933, un roman historique autrichien, Les quarante jours du Musa Dagh, de Franz Werfel, évoque un épisode peu connu du génocide arménien de 1915 : la résistance acharnée de quelques milliers d'Arméniens refusant la déportation et réfugiés sur une montagne proche du golfe d'Alexandrette, le Musa Dagh, et leur sauvetage inespéré par une escadre française. Devenu alors lieu de mémoire pour la communauté arménienne, ce roman y répond de différentes façons. D'abord, en soulignant très intelligemment la radicale nouveauté de l'événement, volonté exterminatrice planifiée, ce qui le différencie des massacres de masse alors répandus. Ensuite, en y développant une mythologie politisée autour de trois figures marquantes : le Sauveur, la Montagne comme refuge, collectivité utopique et haut lieu, et le Duel inégal. Une confrontation avec les documents et les archives montre les altérations romanesques et épiques de Werfel à l'encontre de la réalité, afin de dramatiser son récit et d'en universaliser la portée. Car son roman répond aussi à une utilisation polémique de l'Histoire, fonctionnant par la parabole et l'analogie, et mérite d'être rangé dans la littérature antinazie de langue allemande, par sa critique lucide et prémonitoire du régime hitlérien.
    Roman, histoire et mémoire : Un épisode méconnu du génocide arménien : la résistance du Musa DaghAn Austrian historical novel, The Forty Days of Musa Dagh, published in 1933 by Franz Werfel, recounts a little known episode in the Armenian massacre of 1915 : the desperate resistance of some thousands of Armenians who refused to be deported, who took refuge on a mountain called Musa Dagh near the Gulf of Alexandrette, and who were unexpectedly rescued by a French naval squadron. The account, despite the inventions which are natural to any historical novel, would later serve the Armenian people, and others, as a multifaceted work of reference to this particular genocide and to genocide in general.
  • « Rawa-Ruska, camp de la goutte d'eau et de la mort lente » - Laurent Barcelo p. 155-164 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    « Rawa-Ruska, camp de la goutte d'eau et de la mort lente »La localité de Rawa-Ruska, située en Galicie orientale, a abrité de 1941 à 1944 un camp d'extermination de prisonniers soviétiques et de militants communistes et un ghetto juif destiné en partie à alimenter l'« usine de la mort » de Belzec. En 1942, le camp est transformé en un camp de représailles contre les « prisonniers-résistants » français, coupables de récidives d'évasion ou de sabotage. Le premier convoi de Français y arrive le 13 avril 1942. En tout, 20 à 25 000 prisonniers de guerre français y seront transférés. Alors que le camp comptera jusqu'à 12 à 15 000 détenus en même temps, il n'y aura jamais qu'un seul robinet d'eau. Ce manque d'eau sera à l'origine de sa qualification de « camp de la goutte d'eau et de la mort lente ». Suivant une commission d'enquête soviétique qui a visité du 24 au 30 septembre 1944 le district de Rawa-Ruska, les troupes allemandes y ont exterminé 41 500 personnes : 17 500 civils (les habitants de Rawa-Ruska), 18 000 déportés du camp, 6 000 personnes acheminées à « l'usine de la mort » de Belzec.
    « Rawa-Ruska, camp de la goutte d'eau et de la mort lente »Rawa-Ruska, situated in eastern Galicia, is the site both of a camp, used between 1941 and 1944 to exterminate Soviet prisoners and communist militants, and of a Jewish ghetto destined to feed the killing factory of Belzec. In 1942 the camp is converted into a punishment camp for French prisoners who have made repeated attemps to escape or who have committed sabotage. The first French convoy arrives there on 13 April 1942. All together, 20,000-25,000 French prisoners of war will be transferred there. While the camp at any given time contains 12,000-15,000 prisoners, only one water tap is made available. The lack of water gave the camp its name : « the camp of water-drop and slow death ». Following the visit to Rawa-Ruska on 24-30 September 1944 of a Soviet commission of inquiry, German troops exterminated 41,500 people : 17,500 civilians (the inhabitants of Rawa-Ruska), 18,000 deported from the camp, and 6,000 sent to the killing factory in Belzec.
  • Les relations diplomatiques entre le gouvernement Belge de Londres et les Etats-Unis (1940-1944) - Thierry Grosbois p. 167-187 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les relations diplomatiques entre le gouvernement Belge de Londres et les Etats-Unis (1940-1944)Cette contribution porte sur les relations bilatérales entretenues entre un petit pays, la Belgique, et l'une des grandes puissances pendant la guerre, les États-Unis. Cette approche accentue fortement l'asymétrie d'une diplomatie limitée en influence et en moyens face à un Grand peu soucieux, au cours du second conflit mondial, de prendre réellement en compte l'avis d'un petit allié, au surplus discrédité par son attitude au début de la guerre. Les circonstances particulières de la Seconde Guerre mondiale ont accentué le caractère asymétrique des relations bilatérales entre la Belgique et les grandes puissances. Dans ce contexte peu favorable, les objectifs primordiaux de la politique étrangère de la Belgique consistent à redresser l'image du pays principalement dans les pays anglo-saxons, à affirmer la souveraineté de la Belgique face aux Grands, et à contribuer à assurer sa sécurité dans le cadre d'un système d'alliance permettant le maintien de la paix en Europe. Étant donné les relations relativement difficiles avec les États-Unis, les autorités belges préfèrent privilégier une alliance étroite, dirigée contre l'Allemagne, à caractère politique, économique et militaire, consacrant l'alignement sur la Grande-Bretagne, et à laquelle seraient associés la France et les pays du Benelux.
    Les relations diplomatiques entre le gouvernement Belge de Londres et les Etats-Unis (1940-1944)Diplomatic relations in the Second World War between the Belgian Government in London and the United States were rendered difficult both by the disparity in their respective power and by the disfavour into which Belgium fell in the opening period of the war. Belgium's diplomatic initiatives tended to concentrate on an alignment with the British Government.
  • Les enjeux aériens de Berlin pendant la guerre froide (1948-1961) - Corinne Fayolle p. 189-202 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les enjeux aériens de Berlin pendant la guerre froide (1948-1961)Dès la capitulation nazie du 8 mai 1945, les troupes occidentales détiennent le droit de traverser librement toute l'Allemagne pour se rendre à Berlin qu'elles occupent en vertu des accords de 1944-1945. Toutefois, l'union contre le nazisme se désintègre rapidement. Les Soviétiques ne tardent pas à récuser la validité de ces textes et menacent de couper les accès vers Berlin. Pour désenclaver la ville, est lancé en 1948 le premier pont aérien, dont la mise en place ne se conçoit pas sans difficultés dans le camp occidental. En effet, la stratégie américaine d'une mainmise sur la gestion politique interalliée ne satisfait guère les Français. Toutefois, devant l'urgence d'une réaction, le bloc occidental parvient à surmonter son opposition et organise la défense de Berlin-Ouest.Occidentaux et Soviétiques continuent à s'opposer à Berlin dans un rapport de force incessant, articulé pour une large part autour du pont aérien, à tel point qu'en 1961, la perspective d'une troisième guerre mondiale n'est pas écartée. Finalement, la crise s'apaise à l'été avec la signature d'un traité de paix séparée. Ainsi le transport aérien a bien été, dans ce point névralgique d'Allemagne, un enjeu majeur des relations internationales.
    Les enjeux aériens de Berlin pendant la guerre froide (1948-1961)In the wake of the Nazi capitulation of 8 May 1945, the Western armed forces hold the right to cross the Soviet Zone of Germany to reach Berlin, which they co-occupy in accordance with the 1944-1945 agreements. However, the anti-Nazi alliance rapidly falls apart. The Soviets soon repudiate those agreements and threaten to cut off access routes to Berlin. In order to keep the city free, the first airlift is launched in 1948. This is not accomplished without difficulty on the Western side. Indeed, the French are not happy over the American domination of Western policy. However, in view of the emergency, the Western powers manage to overcome their disagreements and organize the defence of West-Berlin.
    West and East continue, relentlessly, to face off in Berlin, with the airlift a focus of their confrontation, to such a point that by 1961 the world is on the edge of a third global conflict. The crisis is finally defused that summer with the signing of a separate peace treaty. It can thus be said that air transport was, in this nerve centre of Germany, a major stake in international relations.
  • Le « plan américain » Shotwell-Bliss de 1924 : une initiative méconnue pour le renforcement de la paix - Carl Bouchard p. 203-225 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le « plan américain » Shotwell-Bliss de 1924 : une initiative méconnue pour le renforcement de la paixCet article traite d'un épisode méconnu de l'histoire de la SDN, celui du plan américain de 1924 ou plan Shotwell. Entre l'abandon du Traité d'assistance mutuelle et l'échec du protocole de Genève, ce plan a pour but de créer les conditions favorables à l'adhésion des États-Unis à l'organisation internationale, tout en assurant une sécurité préalable au désarmement. La définition stricte de l'agression et l'arbitrage obligatoire, deux initiatives du plan, constitueront à leur tour l'axe central du Protocole de Genève. La France, après une première appréciation favorable, accueille froidement le plan Shotwell et ruine ainsi ses chances d'être adopté par la Ve assemblée de la SDN. Cela marque, dans le domaine de la sécurité, l'orientation européenne de la SDN qui se concrétisera avec les accords de Locarno. Le plan américain est le plus sérieux effort de participation des États-Unis à la SDN ; son échec illustre le fossé qui sépare depuis la fin de la guerre les Européens et les Américains en matière de sécurité.
    Le « plan américain » Shotwell-Bliss de 1924 : une initiative méconnue pour le renforcement de la paixThis article is a study of the American Plan of 1924, also called the Shotwell Plan, an almost forgotten episode in the League of Nations' history. Between discussions pertaining to the stillborn Treaty of Mutual Assistance and the failure of the Geneva Protocol, the purpose of this plan is to allow America to join the Geneva organization while guaranteeing security prior to any disarmament scheme. Strict definition of the aggressor state and mandatory arbitration form the new basis for this plan and will afterward constitute the heart of the Geneva Protocol. The negative reception of the plan in France, after a first favourable impression, ruins Shotwell's chance to see his draft treaty adopted by the Fifth Assembly of 1924. This foreshadows the new European trend of the League regarding security which leads to the Locarno agreements. The American Plan is the most serious attempt to involve the United States in the League. Its failure illustrates the gulf between Europeans and Americans on security matters since the end of World War I.
  • Les mécanismes de prévention des conflits en Afrique centrale - Emmanuel Ela Ela p. 227-239 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les mécanismes de prévention des conflits en Afrique centraleLe Comité consultatif permanent des Nations Unies sur les questions de sécurité en Afrique centrale, créé en 1992 sur la proposition des États de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale, ne peut, face aux multiples conflits de la région, dépasser, faute de moyens réels, le niveau déclaratoire. Une diplomatie préventive supposerait une analyse préventive des raisons conflictuelles et des moyens d'y remédier avant leur éclatement et donc la création d'un institut régional d'études, en vue de la prévention des conflits. Si plusieurs initiatives régionales (Copax en 1993, Pacte d'assistance mutuelle en 2000, etc.) ont été prises, demeure toujours la question de la force africaine de maintien de la paix : sont ici présentés les projets américain de 1996 (African crisis response forces) et français, consécutif à la conférence franco-africaine de Biarritz de 1992 (mise sur pied du programme Recamp, Renforcement des capacités africaines de maintien de la paix).
    Les mécanismes de prévention des conflits en Afrique centrale
    The Permanent Consultative Committee of the United Nations for questions of security in Central Africa, created in 1992, cannot, when faced with the many conflicts in the region, go beyond the level of issuing declarations. If several initiatives have been taken, the question of establishing an African peace-keeping force has not yet been resolved.
  • Deux revues de géopolitique sur l'Afrique - Jean-Claude Allain p. 241-242 accès libre
  • « Commandant » Pechkoff (1884-1966). : De l'armée à la diplomatie au service des intérêts français - Alain Dubosclard p. 243-254 avec résumé avec résumé en anglais
    « Commandant » Pechkoff (1884-1966). À travers la vie et la double carrière, militaire et diplomatique, d'un homme au parcours exceptionnel, nous avons voulu montrer de quelle manière la diplomatie française s'appuie à l'occasion, fort utilement, sur ceux que l'on appelle communément les « amis de la France ». Cette appellation vague reflète pourtant une signification profonde pour celles et ceux qui la portent, sans laquelle leur vie, leurs engagements, leurs idées seraient difficilement compréhensibles. Qu'ils prennent ou non la nationalité française importe peu ; moins en tout cas que d'être attaché à la France par le cœur et par l'esprit. Clé de leur vie, c'est aussi un élément essentiel de la diplomatie.
    « Commandant » Pechkoff (1884-1966). Through the life and double career (both military and diplomatic) of an exceptional man, the article shows how French diplomacy can be usefully applied to influence what are called collectively « the foreign friends of France ». The term, though vague, has a deep significance for those who bear it, for without it their lives, ideas and commitments would be difficult to understand. Whether they take French citizenship or not is not important, less certainly than being attached to France and French in their hearts and souls. This is the key to their lives and is also one of the main characteristics of diplomacy.
  • Comptes rendus - p. 257-270 accès libre