Contenu du sommaire : Aspects militaires de la guerre d'Algérie

Revue Guerres mondiales et conflits contemporains Mir@bel
Numéro no 208, 2002/4
Titre du numéro Aspects militaires de la guerre d'Algérie
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Présentation - Jacques Valette p. 3-5 accès libre
  • Un contre-maquis durable de la guerre d'Algérie : L'affaire Si Cherif (1957-1962) - Jacques Valette p. 7-34 accès libre
  • L'institutionnalisation de l'arme psychologique pendant la guerre d'Algérie au miroir de la guerre froide - Paul Villatoux p. 35-44 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'institutionnalisation de l'arme psychologique pendant la guerre d'Algérie au miroir de la guerre froide. L'arme psychologique, dans ses aspects tant offensif (guerre psychologique) que défensif (action psychologique) a constitué l'un des moyens d'action privilégiée de l'armée française au cours de la guerre d'Algérie. Pour autant, le discours diffusé par ses thuriféraires est bien antérieur au déclenchement de l'insurrection armée en Afrique du Nord. Il plonge ses racines dans le drame de 1940 qui apparaît à beaucoup de militaires comme un référent privilégié pour décrypter les premières tensions nées de la guerre froide et marquées par la crainte obsessionnelle d'une Cinquième Colonne communiste en métropole. Il s'étaye à la faveur de l'expérience de la guerre d'Indochine pour se muer en une véritable doctrine géopolitique et géostratégique – celle de la guerre révolutionnaire – à l'échelle mondiale. Relayé par une partie du personnel politique, ce discours connaît une diffusion sans précédent à partir de la fin de l'année 1955 pour aboutir à la création des Cinquièmes Bureaux, véritable matérialisation de l'insertion de l'arme psychologique dans les structures organiques de l'armée.
    L'institutionnalisation de l'arme psychologique pendant la guerre d'Algérie au miroir de la guerre froidePsychological warfare, whether offensive or defensive, had its origins in the drama of 1940 and saw its reemergence in the Cold War, especially in the Indo-China War, when the fear of a Fifth Column led in 1955 to the creation of a 5th Bureau.
  • Traitement psychologique, endoctrinement, contre-endoctrinement en guerre d'Algérie : le cas des camps de détention - Marie-Catherine Villatoux p. 45-54 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Traitement psychologique, endoctrinement, contre-endoctrinement en guerre d'Algérie : le cas des camps de détention. Les militaires français ont fait usage, au cours de la guerre d'Algérie, de pratiques psychologiques d'endoctrinement dans les camps de détention. Il est cependant difficile d'en connaître tant l'ampleur réelle que les résultats obtenus. Une « notice sur l'action psychologique dans les camps d'hébergement » ; diffusée en août 1957, s'inspire fortement des témoignages recueillis, au milieu des années 1950, auprès des rescapés des camps du Viêt-minh qui ont profondément marqué les esprits d'une génération d'officiers. Toutefois, l'application sur le terrain de ce document reste fortement sujette à caution. Un certain nombre d'indices autorise, enfin, l'historien à émettre de sérieux doutes sur l'efficacité d'un tel système d'endoctrinement.
    Traitement psychologique, endoctrinement, contre-endoctrinement en guerre d'Algérie : le cas des camps de détentionIn the course of the Algerian War, the French Army resorted to psychological indoctrination in the detention camps. A report issued in August 1957 was based on the testimony of survivors of the Viêt-minh camps, and it much impressed a generation of officers. It is difficult, however, to assess the effectiveness of the indoctrination.
  • Les SAS (sections administratives spécialisées) - Jacques Frémeaux p. 55-68 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les SAS (sections administratives spécialisées)Les SAS (Sections administratives spécialisées) furent créées pour empêcher les nationalistes du FLN de prendre le contrôle des populations musulmanes rurales de l'Algérie. En 1960, elles étaient au nombre de 700, chacune d'entre elles se trouvant placée sous le commandement d'un officier. Leurs missions comprenaient le renseignement, le combat, mais aussi l'assistance sociale, les améliorations agricoles ou l'irrigation. Cette façon de mêler guerre, politique et administration correspondait à une vieille tradition de l'armée française aux colonies. Elle connut des succès non négligeables sur le terrain mais fut impuissante à empêcher les cruautés de la guerre et la montée des aspirations à l'indépendance.
    Les SAS (sections administratives spécialisées)The SAS (Sections administratives spécialisées) were established to prevent the Algerian nationalists of the National Liberation Front from taking control of the rural Muslims of Algeria. In 1960 they numbered some 700, each of them headed by a commissioned officer. Their missions encompassed intelligence and combat, as well as social welfare, agricultural improvements, and water supply. This way of blending war, politics and administration responded to a deeply rooted tradition of the French colonial army. It won some valuable success on the ground, but it was powerless to prevent the cruelties of war and the growing demand for independence.
  • Le colonel Paul SchŒn du SLNA au comité Parodi - Maurice Faivre p. 69-89 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le colonel Paul SchŒn du SLNA au comité Parodi. Originaire d'une famille alsacienne expatriée en 1871, Paul Schœn (1900-1984) fait une carrière militaire partagée entre les opérations de combat et l'étude des milieux musulmans. Observateur aérien dans le Rif, chef de harka dans l'Anti-Atlas en 1934, il commande en 1944, en Allemagne, un bataillon de Zouaves de Corse. Il est surtout le spécialiste des Affaires musulmanes du gouverneur de l'Algérie, de 1938 à 1943 et de 1945 à 1957. Apprécié pour son libéralisme, il observe avec tristesse la dégradation de la situation algérienne et se montre critique envers les réformes de l'administration, les réactions aveugles des Européens et les maladresses des médias. En retraite à Paris, il poursuit son action en faveur des Musulmans rapatriés de 1960 à 1978.
    Le colonel Paul SchŒn du SLNA au comité Parodi
    Born into Alsatian family which was expatriated in 1871, Paul Schœn (1900-1984) followed a military career divided between combat (in Morocco and finally in Germany) and the study of Muslim society. As a specialist in Muslim affairs in Algeria from 1938 to 1943 and from 1945 to 1957, he was a sad witness to Algeria's decline. In retirement in Paris he worked in the service of Muslims repatriated between 1960 and 1978.
  • Les brigades de recherche et de contre-sabotage (BRCS) en Algérie, 1956-1962 - Raymond Noël, Édouard Chollier, Roger Dejean, Claude Merviel p. 91-117 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les brigades de recherche et de contre-sabotage (BRCS) en Algérie, 1956-1962Durant la guerre d'Indochine, puis réactivées en 1956 en Algérie, les Brigades de recherche et de contre-sabotage (BCRS) étaient destinées à lutter contre le terrorisme et la subversion dans le cadre d'une guerre révolutionnaire ou d'un conflit subversif. Unités spécifiques à l'armée de l'Air, elles furent implantées sur les sept principales bases aériennes en Algérie (Maison-Blanche, Blida Boufarik, Oran/La Sénia, La Réghaïa, Bône et Telergma) et contribuèrent, notamment par le renseignement, à la défense en profondeur de ces bases. L'auteur, historien et ancien membre des BCRS, décrit leur organisation et leur fonctionnement puis tente d'en dégager le bilan : au vu des résultats obtenus, il s'avère entièrement positif pour un minimum d'investissements en hommes et en matériel.
    Les brigades de recherche et de contre-sabotage (BRCS) en Algérie, 1956-1962In the Indo-China War, and then in 1956 in Algeria, the BCRS were designed to fight terrorism and subversion in the framework of revolution. Special units of the Air Force took up position on the seven principal air bases in Algeria and contributed, especially by intelligence-gathering, to the full protection of the bases. The author, a historian and former member of BCRS, describes their organization and their functioning and attempts to draw up a balance-sheet. On the basis of the results achieved, and for a minimum investment in men and matériel, it is entirely positive.
  • L'Algérie et les français d'Algérie vus par les hommes du contingent (1954-1962) - Jean-Charles Jauffret p. 119-132 accès libre
  • Le FLN vu par l'écrivain Malek Bennabi (1905-1973) : Les relations malaisées d'un penseur non-conformiste avec le pouvoir algérien naissant - Sadek Sellam p. 133-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le FLN vu par l'écrivain Malek Bennabi (1905-1973) Dès 1956, le penseur algérien Malek Bennabi a critiqué les méthodes du FLN et contesté certaines de ses décisions, comme la création de la Zone autonome d'Alger et le congrès de la Soummam. Ses écrits de l'époque ont été censurés en raison de leur non-conformisme, comme l'ont été ceux qu'il a essayé de publier après 1962. L'examen de ces textes inédits permet une meilleure connaissance de l'attitude vis-à-vis du pouvoir algérien naissant d'un intellectuel anti-colonialiste, attaché à la liberté de pensée et favorable à la démocratie. La sévérité de ses jugements rejoint sa condamnation réitérée de la « boulitique » (politique politicienne) telle qu'elle était pratiquée par les « intellectomanes », dont il se méfiait au nom d'une vision de l'histoire de l'Islam mettant la politique et la religion au service d'un projet de civilisation.
    Le FLN vu par l'écrivain Malek Bennabi (1905-1973) Since 1956, the Algerian thinker Malek Bennabi has criticized the FLN's methods and has disputed some of its decisions, such as the creation of the Autonomous Zone of Algiers and the Soummam Conference. The texts written by the author during and after the Algerian War have been censured because of their political incorrectness. An examination of these unpublished papers allows us to better undestand the point of view of an anti-colonialist intellectual toward the nascent Algerian state, attached as he is to democracy and freedom of thought. He expresses harsh judgment on the politicking of the egg-heads, whom he mistrusts out of his sense that the history of Islam places politics and religion in the service of civilisation.
  • Témoignage de Charles-Robert Ageron : une carrière d'historien de l'Algérie - p. 151-155 accès libre
  • Comptes rendus - p. 157-164 accès libre