Contenu du sommaire : De la Première à la Seconde Guerre en Europe.

Revue Guerres mondiales et conflits contemporains Mir@bel
Numéro no 220, 2005/4
Titre du numéro De la Première à la Seconde Guerre en Europe.
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Présentation - Jean-Claude Allain p. 3-4 accès libre
  • L'année 1915 dans les relations franco-italiennes : l'année de la rupture ? - Frédéric Le Moal p. 5-22 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'année 1915 dans les relations franco-italiennes : l'année de la rupture ?Le 26 avril 1915, l'Italie signe le traité de Londres et devient l'alliée de la France. Les deux pays mettent un terme à quarante ans de relations tendues et de discordes, et combattent côte à côte les Empires centraux. Pourtant, cette année 1915 se caractérise aussi par une dégradation brutale de leurs relations. Tout commence au moment des négociations avec la Bulgarie pendant lesquelles la France, au bénéfice des Serbes, ne respecte pas certaines dispositions du traité de Londres, et leur promet l'annexion de la Croatie. L'Italie est traitée, dans ces discussions, comme une alliée secondaire. Puis la tension éclate véritablement, à la fin de l'année, lors de l'évacuation terrible de l'armée serbe. Les Français accusent leur allié d'entraver les opérations et de contribuer à la défaite serbe, uniquement pour défendre leurs intérêts politiques en Albanie. Ils gardent de cet épisode une profonde rancune qui s'exprimera tout au long de la guerre. Quant aux Italiens, ils sont poussés à défendre les promesses territoriales faites, à peine huit mois plus tôt, par leurs alliés.
    L'année 1915 dans les relations franco-italiennes : l'année de la rupture ?
    April 26, 1915, Italy signs the Treaty of London and becomes the France ally. The two countries put a term at forty years of tended relations and discords, and fight together the central Empires. However, this year 1915 is also characterized by a brutal degradation of their relations. All starts at the time of the negotiations with Bulgaria during which France, for the benefit of Serb, does not respect certain provisions of the Treaty of London, and the annexation of Croatia promises to them. Italy is treated, in these discussions, like a secondary ally. Then, the tension bursts truly, at the end of the year, during the terrible evacuation of the Serb army. The French show their ally to block the operations and to contribute to the Serb defeat, only to defend their political interests in Albania. They keep this episode a deep resentment which will be expressed throughout the war. As for the Italians, they are thorough to defend the territorial promises, made by their allies, hardly eight month earlier.
  • Le projet de pacte oriental (février 1934 - mai 1935) - Matthieu Boisdron p. 23-43 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le projet de pacte oriental (février 1934 - mai 1935)Le pacte oriental avait pour objet initial d'imposer un coup d'arrêt très net aux prétentions des pays révisionnistes européens. Conçu comme le pendant à l'Est des accords de Locarno, il est l'œuvre commune de Louis Barthou et de Maxime Litvinov, respectivement ministre français des affaires étrangères et commissaire du peuple soviétique aux affaires étrangères. Négocié sur près d'une année – de février 1934 à mai 1935 – il est paradoxalement l'un des jalons majeurs de l'affaiblissement du principe de sécurité collective, de la Société des Nations mais aussi de la France et de la Grande-Bretagne. Il permet surtout à l'Allemagne et à l'URSS d'occuper dorénavant le devant de la scène diplomatique. Cet article fait le point sur cet ambitieux projet, en fin de compte très peu traité par l'historiographie contemporaine.
    Le projet de pacte oriental (février 1934 - mai 1935)The Eastern Pact's initial purpose was to put an immediate end to the claims of Europe's revisionist countries. Designed as the counterpart in the east to the Locarno agreement and it was the combined work of Louis Barthou and maxime Litvinov, respectively the Minister of Foreign Affairs and the Soviet Peoples' Commissar for foreign Affairs. Négotiations went on for almost a year – from February 1934 to May 1935 – the primary effect of the pact was to weaken the collective security principle, the League of Nations and also France and Great Britain. It especially allowed Germany and the USSR to play major roles on the diplomatic stage. The article examines this ambitious project which has largely been ignored by contemporary historiography.
  • Le quartier général des opérations combinées et l'expédition canado-britannique au Spitzberg (août 1941) - Éric Coutu p. 45-69 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Le quartier général des opérations combinées et l'expédition canado-britannique au Spitzberg (août 1941)En juin 1940, le Quartier général des opérations combinées est fondé afin d'évaluer les défenses allemandes le long du littoral occupé. Jusqu'à la Libération, ce service se distinguera par de nombreuses opérations importantes, coordonnant l'aviation, la marine et l'armée, et les enseignements permettront de perfectionner matériels et procédures en vue d'un débarquement allié. Parmi celles-ci, l'expédition au Spitzberg en août 1941 attire tout particulièrement l'attention en raison des enjeux diplomatiques entre la Grande-Bretagne et son nouvel allié soviétique. Cette mission politico-stratégique, effectuée par des troupes canado-britanniques, visait à détruire, par prévention, les réserves houillères de l'archipel.
    Le quartier général des opérations combinées et l'expédition canado-britannique au Spitzberg (août 1941) In June 1940, the Combined Operations Headquarters was founded and devoted to the evaluation of the German's defences along the occupied coast. Up until the Liberation, this service distinguished itself by a great number of significant operations, which coordinated the services of the Air Force, the Navy and the Army. Ultimately these operations taught the allies lessons on how they could improve their military equipment and procedures in sight of an Allied landing. Amongst these operations, the Spitzbergen expedition in August 1941 stands out, compared to the others, as it had diplomatic stakes between Great-Britain and her new soviet ally. This politico-strategic mission, carried out by Canadian and British troops, aimed to destroy, by prevention, the coal reserves of the archipelago.
  • L'église catholique irlandaise pendant la première guerre mondiale, 1914-1918 - Jérôme Aan De Wiel p. 71-83 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'église catholique irlandaise pendant la première guerre mondiale, 1914-1918La Première Guerre mondiale a été pendant longtemps un sujet tabou en République d'Irlande. Pour des raisons politico-nationalistes, elle a presque été oblitérée de la mémoire collective. Et, pourtant, le conflit changea le cours de l'histoire du pays. Cet article (fondé sur le livre de l'auteur) montre comment la puissante Église catholique irlandaise réagit face à l'effort de guerre britannique et également comment elle s'adapta petit à petit à l'évolution de l'opinion publique, ce qui explique pourquoi elle finit par soutenir le Sinn Féin d'Eamon de Valera.
    L'église catholique irlandaise pendant la première guerre mondiale, 1914-1918For a long time, the First World War was a taboo subject in the Republic of Ireland. It was almost obliterated from Irish collective memory because of politico-nationalist considerations. Yet, the conflict changed the course of Irish history. The present article (based on the author's book) shows how the powerful Irish Catholic Church reacted to the British war effort and also how it slowly adapted itself to the evolution of public opinion. This explains why the Church eventually supported Eamon de Valera's Sinn Féin.
  • La guerre des généraux de la Wehrmacht : Hitler au service des ambitions de ses élites militaires ? - Benoît Lemay p. 85-96 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La guerre des généraux de la Wehrmacht : Hitler au service des ambitions de ses élites militaires ?L'image de la Wehrmacht qui a longtemps prévalu dans l'historiographie est celle d'une victime du régime nazi, seul fauteur de guerre et de ses crimes. Or, à la lumière de nombreux travaux parus pour la plupart depuis la fin de la guerre froide, il appert que les généraux ont amorcé les préparatifs d'une guerre d'agression devant assurer la domination du Reich en Europe dès le début des années 1920. Avec l'arrivée d'Hitler au pouvoir, avec lequel ils partageaient des objectifs communs, notamment la conquête d'un « espace vital » à l'Est et l'éradication du « judéo-bolchevisme », ils ont donc pu développer à leur guise leur armée pour la guerre de conquête qu'ils projetaient. Ainsi, ils ont joué un rôle décisif dans la préparation des guerres d'agression d'Hitler en fournissant à celui-ci des plans de campagne, prévenant ainsi ses désirs, ainsi que dans l'élaboration et l'exécution des ordres criminels du régime nazi.
    La guerre des généraux de la Wehrmacht : Hitler au service des ambitions de ses élites militaires ?The picture of the Wehrmacht which has prevailed for a long time in historiography is one of a victim of the nazi regime, the only responsible for the war and its crimes. Thus, in light of the numerous researches published mostly since the end of the cold war, it appears that the generals had started the preparations of a war of aggression in order to ensure the Reich's domination in Europe from the beginning of the 1920's. With the Hitler's coming to power, which whom they shared common goals, in particular the conquest of a « vital space » in the East and the destruction of bolchevism-judaism, they were able to elaborate as they wish their army for the war of conquest that they were planning. Thus, they have played a conclusive role in the preparation of the wars of aggression of Hitler by providing him with the plans of campaign, preventing his wishes, and the development and execution of the criminal orders of the nazi regime.
  • La politique française de réarmement de 1936 à 1940 : une production tardive mais massive - Philippe Garraud p. 97-113 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    La politique française de réarmement de 1936 à 1940 : une production tardive mais massiveSi la politique française d'armement n'a pas été exempte de faiblesses et de ratés, elle n'en a pas moins conduit à une production quantitativement importante et de qualité dans tous les domaines (chars et blindés, véhicules d'accompagnement, armes antichars et anti-aériennes, artillerie). En dehors de l'aviation, l'infériorité et le retard français n'étaient nullement manifestes. L'explication de la défaite sur le plan militaire tient essentiellement aux conceptions d'emploi, aux stratégies et à la répartition des moyens mis en œuvre, toujours défensives.
    La politique française de réarmement de 1936 à 1940 : une production tardive mais massive
    The French armament policy had weaknesses and failures but it had a considerable and high quality production in all spheres (tanks and armoured cars, antitank and antiaircraft guns, artillery). Except in the air force, the French backwardness and inferiority were not obvious. French defeat can be explained essentially by the military doctrine, the strategies and the distribution of forces, which were implemented and always defensive.
  • Prélude au conseil de l'Europe : la déclaration de Georges Bidault à la Haye (19 juillet 1948) - Jean-Rémy Bézias p. 115-128 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Prélude au conseil de l'Europe : la déclaration de Georges Bidault à la Haye (19 juillet 1948)Quel a été le rôle, dans la création du Conseil de l'Europe en 1949, du discours prononcé à La Haye le 19 juillet 1948 par le ministre français des Affaires étrangères, Georges Bidault ? Initiative personnelle du ministre, et non pas démarche du gouvernement français dirigé par Robert Schuman, il traduit l'évolution des positions françaises face à la question allemande et la volonté de donner des gages aux États-Unis. Sa portée symbolique est plus forte que sa portée concrète, mais il ouvre une période de volontarisme français dans le cadre de la construction européenne naissante.
    Prélude au conseil de l'Europe : la déclaration de Georges Bidault à la Haye (19 juillet 1948)What specific part did the speech made at The Hague on July 19th 1948 by French minister of Foreign Affairs Georges Bidault, play in the making of the Council of Europe in 1949 ? Georges Bidault gave this speech on his own initiative, it was not an official step taken by the French government then headed by Robert Schuman. Such a speech throws light on how France's position evolved regarding Germany. It also highlights France's determination to make gestures of goodwill towards the USA. The symbolic significance of this speech is more potent than its actual meaning but it heralds an era of voluntarism on the part of France within the framework of the burgeoning European construction.
  • Egon Gundermann : « Panzergrenadier, puis prisonnier en France » - Claude Collin p. 129-139 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Egon Gundermann : « Panzergrenadier, puis prisonnier en France » (entretien avec Claude Collin)Après avoir été membre des Jeunesses hitlériennes, Egon Gundermann est appelé à l'été 1943 au « service du travail » qu'il effectue comme « assistant de l'armée de l'air ». Il a alors 17 ans. Un an plus tard, en septembre 1944, il se retrouve dans l'infanterie blindée sur le front de Lorraine. Il reflue avec l'armée allemande et est fait prisonnier en mars 1945 dans la région de Heidelberg. Après avoir séjourné dans plusieurs camps, il est envoyé en décembre 1946, comme ouvrier agricole, dans une ferme meusienne.
    Egon Gundermann : « Panzergrenadier, puis prisonnier en France » (entretien avec Claude Collin)After being a member of the Hitler youth, Egon Gundermann was summoned, in the summer of 1943, to enter the « work service », in which he served as an « assistant in the Air Force ». At the time, he was 17. A year later, in September 1944, he happened to be enrolled in the armoured infantry on the Lorraine front-line. He fell back with the German army and was taken a prisoner in the Heidelberg district in March 1945. After staying in several camps, he was sent, in December 1946, to the Meuse department to work on a farm.
  • Note bibliographique - p. 141-147 accès libre
  • Notes de lecture - p. 149-156 accès libre