Contenu du sommaire : Les généraux allemands et Hitler

Revue Guerres mondiales et conflits contemporains Mir@bel
Numéro no 234, 2009/2
Titre du numéro Les généraux allemands et Hitler
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction - Chantal Metzger p. 3-4 accès libre
  • Les généraux allemands et le nazisme : entre adhésion, subordination, conformisme et détachement - Philippe Garraud p. 5-24 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les généraux allemands et le nazisme : entre adhésion, subordination, conformisme et détachement Depuis les années 1980, l'étude des relations entre le régime nazi et l'armée allemande a profondément évolué et une nouvelle interprétation dominante, privilégiant l'adhésion idéologique au nazisme et conduisant à souligner sa participation active aux crimes de masses et de guerre du régime, s'est imposée. Cependant, l'adhésion idéologique seule ne suffit pas nécessairement pour expliquer complètement le rôle central et actif joué par l'armée allemande et le haut commandement au cours de la Seconde Guerre mondiale et leurs relations avec le nazisme. Par différents autres mécanismes complémentaires et en alternant incitations positives, subordination organisationnelle et personnelle, sanctions croissantes, Hitler et son régime sont parvenus à intégrer et à mettre au service de leur ambition et projet politique une institution et un corps de généraux assez largement étrangers, mais finalement soumis dans leur très grande majorité et réduits au simple rôle d'exécutants. L'adhésion idéologique n'est pas toujours nécessaire à une coopération active. Sans nullement l'exclure, c'est ce qu'une approche plus organisationnelle tend à mettre en évidence.
    Les généraux allemands et le nazisme : entre adhésion, subordination, conformisme et détachement
    Since the 1980s, research into the relationship between the Nazi regime and the German army has considerably advanced, and a new interpretation, supporting the thesis that the Wehrmacht was indeed aligned with Nazi ideology, and actively involved in Nazi war crimes, has been soundly established. Nevertheless, ideological adherence is not necessarily sufficient to fully explain the central and active role played during the Second World War by the German army and its high command and their relationship with Nazism. By various other devices, incitements, penalties and sanctions, the Hitler regime succeeded in integrating into its political goal an institution and an officer corps largely at odds with its ideology but in the end submissive for the most part, and hence reduced to the role of docile agents. Ideological adhesion is not always necessary for an active cooperation.
  • Erwin Rommel : le héros de la propagande - Benoît Lemay p. 25-37 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Erwin Rommel : le héros de la propagandeErwin Rommel est sans aucun doute le plus célèbre et plus respecté des généraux allemands de la Seconde Guerre mondiale. Sa réputation d'officier de la Wehrmacht exemplaire est bien établie de nos jours. L'image que l'on retient généralement de lui est celle d'un homme intègre, d'un soldat-technicien qui inspire le respect aussi bien pour sa formidable maîtrise de l'art de la guerre que pour avoir gardé ses distances par rapport au régime nazi. En réalité, Rommel a été un partisan convaincu du Führer qui lui est resté fidèle jusqu'à la fin. Sa gloire est redevable en partie au maître de la propagande Joseph Goebbels qui en a fait un « dieu de la guerre » issu du peuple comme Hitler. Étonnamment, ses ennemis du désert, les Britanniques, ont contribué tout autant à la fabrication de cette image hagiographique en lui attribuant des qualités presque surnaturelles aussi bien pendant la guerre qu'après celle-ci.
    Erwin Rommel : le héros de la propagande
    Erwin Rommel was undoubtedly the most renowned and respected German general in the Second World War, and his reputation as the very model of a Wehrmacht officer is firmly established today. The current image is that of a man of integrity, a soldier-technician respected as much for his formidable mastery of the art of war as for the distance he kept from the Nazi regime. In point of fact, Rommel was initially a fervent supporter of the Führer, remaining faithful to the regime until the very last. His glory is due in part to the craft of the minister of Propaganda Joseph Goebbels, who idealized him as a « god of war » emanating, like Hitler, from the people. Oddly, it was his enemies in the desert, the British, who contributed most to the hagiographic image, attributing to him, both during the war and after it, almost supernatural powers.
  • Les « malgré-nous » alsaciens et mosellans sur le front nord-oriental : le siège de Leningrad : 1943-1945 - Francis Kœrner p. 39-51 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les « malgré-nous » alsaciens et mosellans sur le front nord-oriental : le siège de Leningrad Après leur instruction militaire, les Malgré-Nous sont acheminés de préférence sur le front oriental, principalement en renfort pour le siège de Leningrad. Là, ils sont les témoins d'une guerre de position sans merci. Après l'offensive soviétique de l'hiver 1943, certains d'entre eux sont faits prisonniers et connaissent les hôpitaux et les camps de l'Armée rouge. D'autres refluent vers les pays baltes ou quittent, après 1944, leurs positions en Finlande pour gagner la Norvège. Au cours des combats, nombreux sont les morts dûment enregistrés ou non.
    Les « malgré-nous » alsaciens et mosellans sur le front nord-oriental : le siège de Leningrad After their military training, the Malgré-Nous are assigned for the most part to the Eastern front, mainly as reinforcements in the siege of Leningrad. There they are witnesses to a static and merciless war. After the Soviet offensive in winter 1943, some of them are taken prisoner and experience the hospitals and camps of the Red Army. Others find their way to the Baltic States or, after 1944, abandon their posts in Finland to reach Norway. In the course of these actions casualties are heavy, whether registered or not.
  • Les chantiers de la jeunesse (1940-1944) : une expérimentation pédagogique sous le gouvernement de Vichy - Christophe Pécout p. 53-62 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Les chantiers de la jeunesse (1940-1944) : une expérimentation pédagogique sous le gouvernement de VichyEn juillet 1940, naissent les Chantiers de la Jeunesse, organisation à la gloire du maréchal Pétain. Répondant à un enjeu éducatif majeur du gouvernement de Vichy, le renouveau de la race française, les Chantiers de la Jeunesse se caractérisent par une volonté d'expérimenter dans le domaine éducatif. En s'influençant d'une multitude de pratiques pédagogiques françaises et étrangères, ce modèle syncrétique envisage de répondre aux thématiques de la Révolution nationale : valorisation du plein air, esprit d'équipe, retour à la terre, sens de la discipline et exaltation du corps.
    Les chantiers de la jeunesse (1940-1944) : une expérimentation pédagogique sous le gouvernement de VichyJuly 1940 marks the birth of the Chantiers de la Jeunesse, an organization dedicated to the glory of Marshal Pétain. Responding to a major challenge in education launched by the Vichy government – the renewal of the French race – the Chantiers de la Jeunesse are characterized by a readiness to experiment in the field of education. By influencing a myriad of teaching practices in France and abroad, this syncretic model responds to the theme of the National Revolution : encouraging outdoor exercise, building teamwork, returning to the land, instilling a sense of discipline, and exalting the body.
  • Les pêcheurs bretons et les relations avec la Grande-Bretagne pendant la seconde guerre mondiale - Jean-Christophe Fichou p. 63-75 accès libre
  • L'occupation de la Slovénie pendant la Seconde Guerre mondiale - Boris Mlakar p. 77-96 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    L'occupation de la Slovénie pendant la Seconde Guerre mondialeAprès l'attaque de la Yougoslavie en avril 1941, le territoire slovène a été occupé et partagé entre l'Allemagne nazie, l'Italie fasciste et la Hongrie. Tous les trois occupants se sont fixés pour objectif de détruire le petit peuple slovène en tant que sujet politique et ethnique, mais ont opté pour des méthodes différentes. Les Italiens ont procédé progressivement, c'est pourquoi ils ont conféré à la province de Ljubljana une autonomie culturelle limitée et ont continué de reconnaître l'existence du peuple slovène ; cependant, ils ont immédiatement annexé la Province au Royaume d'Italie. Les Hongrois ont agi de façon similaire avec la région du Prekmurje. De leur côté, les nazis ont entrepris dans le nord de la Slovénie une politique de germanisation radicale, tentant d'effacer toute trace visible du peuple slovène. Pour des raisons administratives, ils ont renoncé à annexer au Reich les territoires occupés. En revanche, ils ont mobilisé illégalement les hommes dans la Wehrmacht.
    L'occupation de la Slovénie pendant la Seconde Guerre mondiale
    After the attack on Yugoslavia in April 1941, the territory of Slovenia was occupied and divided among Nazi Germany, fascist Italy and Hungary. The three occupying forces shared a common goal, which was to destroy the small Slovene people as both a political and ethnic entity. Their approaches were, however, different. The Italian occupation forces adopted a long-term approach and therefore allowed the Ljubljana region cultural autonomy, continuing for the time being to recognise the existence of the Slovene people. At the same time, the region was immediately annexed to the Kingdom of Italy in much the same way that Prekmurje was annexed to Hungary. The Nazis, who occupied northern Slovenia, at once initiated a radical policy of Germanisation and set out to destroy all visible traces of Slovenia's national identity. For administrative reasons, the Germans did not annex the occupied territory to the Third Reich, but they did implement the unlawful procedure of drafting men into the Wehrmacht.
  • Ladislas Mandel dans les rangs des FTP-MOI - Claude Collin p. 97-117 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
    Ladislas Mandel dans les rangs des FTP-MOILadislas Mandel est né dans une famille juive de Transylvanie, région hongroise devenue roumaine en 1920. Très jeune, il adhère à une organisation de jeunesse communiste. En 1936, il rejoint un frère établi à Paris et milite dans la « sous-section de langue » hongroise de la MOI (Main d'œuvre immigrée). Au cours de l'exode de 1940, il gagne le sud de la France et se lie à des communistes italiens. Il est pendant un certain temps chargé de recruter et de former pour la Résistance de jeunes enfants d'immigrés. Au début de l'année 1944, il devient membre de l'unité toulousaine des FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la Main d'œuvre immigrée) et assume très vite des responsabilités départementales dans cette organisation. Suite à de tragiques événements survenus à Toulouse, il est « mis au vert », puis envoyé à Lyon où il occupe de nouveau des responsabilités départementales, ce qui ne l'empêche pas d'avoir de sérieux démêlés avec sa hiérarchie !
    Ladislas Mandel dans les rangs des FTP-MOILadislas Mandel was born into a Jewish family in Transylvania, a Hungarian territory, that became Rumanian in 1920. As a very young man, he joined a communist youth organisation. In 1936, he joined his brother who had settled in Paris and in the Hungarian took active part speaking « under-section » of the MOI (Main d'œuvre immigrée). During the evacuation of 1940, he reached the south of France and made the acquaintance of Italian communists. For a while he was in charge of the recruitment and training of immigrant children in the Resistance. At beginning of 1944 he became a member of the Toulouse section of the FTP-MOI (Francs-tireurs et partisans de la Main d'œuvre immigrée) and very quickly took on local responsibilities within the organisation. Following some tragic events that took place in Toulouse, he had to keep away from this city ; he was then sent to Lyon, where, once more, he assumed local responsibilities. This did not spare him from being severely criticized by his superiors.
  • En lisant l'ouvrage de Robert O. Paxton sur l'armée de Vichy et le corps des officiers français de 1940 à 1944 - Pierre de Longuemar p. 119-135 accès libre
  • Comptes rendus - p. 137-148 accès libre