Contenu du sommaire : La Pologne dans les conflits du XXe siècle
Revue | Guerres mondiales et conflits contemporains |
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Numéro | no 261, 2016/1 |
Titre du numéro | La Pologne dans les conflits du XXe siècle |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- In Memoriam Marianne Walle - Chantal Antier p. 3-4
La Pologne dans les conflits du XX e siècle. II. Deuxième Guerre mondiale et Guerre froide
- Introduction - Tomasz Schramm p. 5-6
- Le combat armé des Polonais. La campagne de Pologne, 1939 - Jakub Wojtkowiak p. 7-26 Le combat armé de la Pologne contre le Troisième Reich se maintint du premier au dernier jour de la Deuxième Guerre mondiale. Après la première période et la campagne de Pologne en septembre 1939, ce combat se poursuivit en France et aux côtés de la Grande Bretagne. Les Polonais déportés par les Soviétiques au Kazakhstan et en Sibérie dans les années 1940-1941 ont pu intégrer une armée qui se formait à partir de 1941, après l'invasion allemande contre l'URSS. Son parcours ultérieur a mené cette armée, nommée le 2e Corps polonais, accompagnée par un certain nombre de personnes civiles en Iran, au Proche Orient et sur le front d'Italie. Une autre armée polonaise fut formée en URSS en 1943. Combattant aux côtés de l'Armée Rouge, elle fut en même temps un des outils de la politique de Staline visant l'instauration en Pologne du système communiste.
Poland's armed combat with the Third Reich lasted from the first to the last day of the Second World War. After the initial period of the Polish campaign in September 1939, this combat continued in France and at the side of the United Kingdom. The Poles who were deported by the Soviets to Kazakhstan and Siberia in 1940-1941 were integrated into an army corps, created in late 1941 after the German invasion of the USSR. The campaign of this army corps, named the IIe Polish Corps and supported by a certain number of civilian personnel, ran through Iran, the Near East, and the Italian front. Another Polish army corps was formed in the USSR in 1943. Fighting at the side of the Red Army, it served at the same time as a tool of Stalin's policy aimed at installing the communist system in Poland. - Les autorités de la Pologne en exil et l'état clandestin polonais - Stanisław Salmonowicz p. 27-56 Contrairement aux affirmations nazies et soviétiques, la débâcle de septembre 1939 ne signifiait pas la fin de l'État polonais. Son existence se maintenait sur le plan juridique, y compris international avec les autorités suprêmes résidant en exil : d'abord en France, ensuite en Grande Bretagne, et par le biais de la résistance civique multiforme, ayant surtout un caractère non militaire. L'ampleur de celle-ci et la reconnaissance naturelle de l'autorité du gouvernement en exil a formé le phénomène dit de l'État clandestin polonais (Polskie Państwo Podziemne – PPP). L'article présente exhaustivement les différentes formes de l'action de PPP, qui évoluèrent avec le temps, de même que la position internationale de la Pologne au cours de la guerre.
Contrary to Nazi and Soviet statements, the debacle of September 1939 did not signal the end of the Polish State. Its existence was preserved on the juridical level and on the international level too, since its highest authorities set themselves up in exile: at first in France, and then in the United Kingdom, and in terms of a civic resistance in multiple forms, especially in non-military guise. The extent of this resistance, together with the recognition of the authority of this government in exile, created the phenomenon known as the Polish Underground State (Polskie Państwo Podziemne – PPP). This article presents in detail the different forms of PPP action that evolved in time, in accordance with Poland's international situation in the course of the war. - L'occupation soviétique de la deuxième république polonaise (1939-1941) - Rafał Wnuk p. 57-74 L'invasion soviétique de la partie orientale de la Pologne, entamée le 27 septembre 1939, a comme conséquence une occupation qui durera jusqu'en juin 1941 et qui se transformera en incorporation à l'URSS. L'auteur présente l'installation du nouveau régime, les grandes lignes de la politique adoptée vis-à-vis des différentes nations et catégories sociales (y compris les déportations au fond de l'Union Soviétique de la population, surtout polonaise, ce qui a englobé environ 400 000 personnes), les réformes économiques, la politique culturelle. Il est également question des tentatives de résistance polonaise.
The Soviet invasion of eastern Poland on 27 September 1939 led to an occupation that lasted until June 1941 and consisted of its incorporation into the USSR. The article examines the establishment of the new regime, the general lines of the policy adopted in relation to various national and social categories, the deportation of its people, especially non-Jews, amounting to some 400,000 people, to the deep interior of the USSR, as well as economic reforms and cultural policy. It also covers Polish attempts at resistance. - Les visages de l'occupation nazie en Pologne, 1939-1945 : les expériences des Polonais. Le destin de la population juive - Jerzy Kochanowski p. 75-98 L'auteur analyse la situation sociale et économique des Polonais vivant dans la zone d'occupation nazie. Celle-ci couvrait deux parties du territoire polonais : la partie incorporée au IIIe Reich et le Gouvernement Général et on observe une différenciation dans la situation des Polonais vivant dans ces parties respectives. L'auteur passe en revue quelques catégories sociales majeures : les élites, les paysans, les ouvriers, la petite-bourgeoisie. Un sous-chapitre à part est consacré à la situation des Juifs comme objets de la politique nazie et aux relations polono-juives.
The author analyzes the social and economic situation of the Polish people living in the Nazi zone of occupation. This covered two parts of Polish territory: the part incorporated into the Third Reich and the Generalgouvernement. A difference can be seen in the situation of the Poles living in the two respective parts. The author examines certain major social categories: the elite, the peasant class, the workers, and the middle class. A separate section examines the situation of the Jews as victims of Nazi policy and in relations between Polish Jews and non-Jews. - La Pologne dans la Guerre froide - Jerzy Holzer p. 99-118 L'issue de la Deuxième Guerre mondiale a placé la Pologne dans la zone d'influence soviétique. En conséquence, elle fut impliquée, pendant quelques décennies, au conflit connu sous le nom de guerre froide. Bien que ses possibilités d'action fussent quasi nulles, le regard de plus près qu'offre cet article permet de révéler certaines spécificités de la position polonaise dans cette conflagration à l'échelle mondiale. Un autre aspect fut la résistance polonaise contre la mainmise soviétique et le régime communiste, culminant dans les années 1980-1981 et ensuite en 1989.
Events in the Second World War placed Poland in the Soviet zone of influence. As a consequence, Poland was involved in the full length of the Cold War. While Poland's opportunities for taking action were almost nil, this article reveals certain specifics in the Polish role in this world-encompassing conflict. Another aspect was Polish resistance to Soviet control and the communist regime that reached its peak in 1980 and 1981, and finally in 1989.
Varia
- Les îles anglo-normandes sous l'occupation allemande et la singularité des Républicains espagnols en captivité (2e partie : 1944-1945 et l'après-guerre) - David W. Pike, Anne Farache p. 119-138 L'exode des Républicains espagnols, à partir de l'Espagne puis de la France, recouvre des expériences bien diverses. Certains s'exilèrent en URSS, d'autres en Amérique latine mais 10 000 hommes de ceux qui choisirent de rester en France tombèrent dans les mains des Nazis en 1940. Nombre d'entre eux furent déportés en Allemagne et certains furent incorporés pour construire le mur de l'Atlantique, notamment dans les îles anglo-normandes. Parmi ces îles, Aurigny fut la plus singulière car Churchill avait fait évacuer la population avant l'invasion allemande. L'île désertée devint le seul endroit du territoire britannique sur lequel il y eut des camps SS. Les Espagnols déportés à Aurigny partagèrent les souffrances des Juifs et autres ennemis du Reich en captivité sur cette île.
The Spanish Republican exodus in 1939-1940, first from Spain and then from France, was remarkably diverse. Some left for Russia; others for Latin America, but in 1940 over 10,000 of those in France found themselves in Nazi hands. They were sent not only to SS camps in Germany but also to work on the Atlantic Wall, which encompassed the Channel Islands. Among the Islands, Alderney was special since its population had been evacuated to England and the deserted island became the site of the only SS camps to be erected on British soil. Among the prisoners sent there were an estimated 4,000 Spaniards, who shared the sufferings of the Jews and other enemies of the Reich. - Le plébiscite de Klagenfurt : des militaires français hostiles aux Yougoslaves ? - Frédéric Le Moal p. 139-150 Le plébiscite de Klagenfurt attribue en octobre 1920 à l'Autriche la province disputée entre Yougoslaves et Autrichiens. La France, alliée du jeune Etat SHS qu'elle veut le plus étendu possible, subit une défaite géopolitique, malgré l'investissement des diplomates français. Au contraire, les militaires français présents sur le terrain, même s'ils sont très liés à leurs frères d'armes serbes, ont veillé à garder une réserve scrupuleuse. Cela ne les a pas empêchés de critiquer les brutalités yougoslaves sans que ces réserves puissent être interprétées comme une marque d'hostilité.
In October 1920, the Klagenfurt plebiscite allocated to Austria the province contested between Austria and Yugoslavia. France, as ally of the young State of SHS which she wanted to be as large as possible, suffered a geopolitical defeat despite the efforts of its diplomats. The French troops sent to the area, even if they were very closely tied to their Serbian brothers-in-arms, maintained a scrupulous reserve. While this reserve could not be interpreted as a sign of hostility, it did not prevent them from criticizing Yugoslav brutalities.
- Les îles anglo-normandes sous l'occupation allemande et la singularité des Républicains espagnols en captivité (2e partie : 1944-1945 et l'après-guerre) - David W. Pike, Anne Farache p. 119-138