Contenu du sommaire : Les projets fumeux de la Drôle de Guerre

Revue Guerres mondiales et conflits contemporains Mir@bel
Numéro no 269, 2018/1
Titre du numéro Les projets fumeux de la Drôle de Guerre
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier. Les projets fumeux de la « Drôle de Guerre »

    • Introduction - Yannis Mourélos p. 3-6 accès libre
    • La France et ses décideurs face à l'entrée en guerre contre l'Allemagne à l'automne 1939 - Élisabeth du Réau p. 7-14 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'étude du processus de décision au moment de l'entrée en guerre de la France en septembre 1939 montre la fragilité du système d'alliance. Le problème posé par l'assistance à la Pologne en est l'illustration. Plus tard, « la drôle de guerre » est marquée par un grand attentisme. Cependant la mission d'achat d'avions marquant le début de la coopération euratlantique est un succès.
      The study of decision-making at the time of France's entry into war in September 1939 shows the fragility of the alliance system. The problem posed by helping Poland serves as illustration. The “Phoney War” that followed is marked by a long wait. On the other hand, the mission to purchase aircraft is successful and marks the beginning of Euro-Atlantic cooperation.
    • De Petsamo à Narvik : opérations périphériques dans le nord de l'Europe, décembre 1939 - avril 1940 - Louis Clerc p. 15-32 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Alors que l'URSS attaque en novembre 1939 la Finlande neutre, le gouvernement français décide de s'impliquer dans le Nord de l'Europe, ostensiblement aux côtés des Finlandais mais en fait dans le but de prendre contre l'Allemagne des positions au Nord de la Suède et de la Norvège. Dans les modalités et dans le contenu, cette décision est une rupture radicale avec la politique menée par la France envers la Scandinavie et la zone baltique depuis les années 1920. Dans cette décision se mêlent le contexte de long terme, l'état de la société française en guerre, et le rôle des Scandinaves eux-mêmes. Une fois prise dans le cadre de la guerre finno-soviétique, la décision d'impliquer la France dans le Nord de l'Europe se révèle un engrenage dont le jeu va entraîner la démission d'Édouard Daladier et les combats en Norvège de mai-juin 1940.
      Following the Soviet attack in November 1939 on neutral Finland, ​​the French Government decided to intervene in Northern Europe. While this intervention was wrapped in the rhetoric of aid to Finland, more concrete factors were at stake, most notably the opening in Northern Sweden and Norway of a new front against Germany. Altogether, the decision was a sharp break in French policy since the 1920s toward Scandinavia and the Baltic Sea region. This article examines how this policy mixed long-term concerns into the context of the “Phoney War” in France and the role of the Scandinavians themselves. This decision would end up by involving France in Northern Europe, with consequences seen in the resignation of Daladier and the military operations in Norway in May-June 1940.
    • Les projets franco-britanniques de bombardement aérien de l'industrie pétrolière soviétique du Caucase (1939-1940) - Sylvain Champonnois p. 33-55 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Durant la « drôle de guerre », les états-majors français et anglais élaborent des projets pour nuire à l'approvisionnement en matières premières de l'Allemagne nazie qui, ainsi asphyxiée, devrait signer la paix.Un de ses projets conçu entre janvier et avril 1940, baptisé Russie Industrie Pétrolière (RIP), vise l'industrie pétrolière soviétique du Caucase. En effet l'URSS, en vertu du pacte de non-agression germano-soviétique signé en août 1939, fournit au Reich 900 000 tonnes de pétrole.Cette opération aérienne mobiliserait des bombardiers pour frapper durant un mois des objectifs dispersés et variés : d'abord les raffineries et réservoirs, puis oléoducs et voies ferrées. Les équipages français se chargeraient de Batoum (actuelle Géorgie) et Grozny (Tchétchénie) pendant que ceux de la Royal Air Force viserait Bakou (Azerbaïdjan).Ce plan est loin d'être techniquement rigoureux. Il ne prend pas en compte les conséquences de l'entrée en guerre du géant soviétique contre la France ni les dommages causés aux avions français par la chasse et la défense anti-aérienne russes.Le projet RIP n'est pas appliqué pour des raisons diplomatiques et par faute de moyens alors que la France est prise dans la tourmente de la défaite de mai-juin 1940.
      During the “Phoney War”, the French and British General Staffs developed projects to interrupt the supply of raw materials to Nazi Germany in order to force that country into signing a peace agreement.One of those projects, designed between January and April 1940 and named Russia Petroleum Industry (RPI), aimed at targeting the Soviet petroleum industry in the Caucasus. The USSR, by virtue of the German-Soviet Non-Aggression Pact signed in August 1939, supplied the Reich with no less than 900 000 tons of oil.This air operation would assign bombers over an entire month to strike at scattered and diverse targets: first, refineries and reservoirs, then oil pipelines and railroads. The French air crews would take charge of Batoum (currently in Georgia) and Grozny (Chechnya) while Royal Air Force units would target Baku (Azerbaijan).This plan, nonetheless, was technically far from rigorous. It did not take into account the consequences of involving the Soviet giant against France nor the damage inflicted on French aircraft by the Russian anti-aircraft defense.The RPI project was not set in motion, for diplomatic reasons and for lack of money at a time when France was facing defeat in May-June 1940.
    • La « résurrection » du Front de Salonique - Yannis Mourélos p. 57-72 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La constitution éventuelle d'un front d'opérations dans les Balkans, ayant pour base le port de Salonique, préoccupa les dirigeants Alliés dès les premiers jours du conflit tout en se maintenant éligible, du moins en théorie, jusqu'au mois de mai 1940. Le présent article dépeint la part d'anachronisme et d'illusion contenue dans la conception et l'élaboration stratégique d'un projet qui semble se dégager directement de la guerre de 1914-1918 et de la façon dont celle-ci a été menée.
      The possible creation of an operational front in the Balkans had been a matter of concern for the Allied leadership from the outbreak of war up to May 1940. This article examines the anachronism and the prevailing illusion in the concept and strategy which seem to have derived directly from the Great War.
  • Varia

    • Franco en février 1941. Un déplacement révélateur des rivalités en Méditerranée au début de la guerre - Christophe Poupault p. 73-89 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le 11 février 1941, le général Franco traverse la France de Vichy avec tout un cortège officiel pour se rendre à Bordighera, où il doit rencontrer Mussolini. Il y passe 24 heures puis revient le 13 février par le même itinéraire, avec un arrêt à Montpellier pour converser avec le maréchal Pétain. Si ces entretiens sont connus, le déplacement en France, objet de cet article, l'est beaucoup moins. Il est pourtant le premier à l'étranger qu'effectue le caudillo depuis la fin de la guerre civile et le seul pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale. Il est aussi l'unique séjour d'un chef d'État dans la France de Vichy. Cette contribution en éclaire les conditions et la façon dont il a été vécu par les autorités françaises et espagnoles.
      On February 11, 1941, General Franco, with a full official retinue, crossed Vichy France on his way to Bordighera to meet Mussolini. He stayed there for 24 hours and returned on February 13 by the same route, with a stop in Montpellier to converse with Marshal Pétain. If these interviews are well known, the trip through France, the subject of this article, is much less so. It was, after all, the first trip abroad that the Caudillo had made since the end of the civil war and the only such trip during the Second World War. It was also the only visit to Vichy France by a head of State. This article sheds light on the circumstances and on the way the event was perceived by the French and Spanish authorities.
    • La guerre des barrages frontaliers en Algérie - Jacques Valette p. 91-112 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les combats qui se sont déroulés aux frontières et dans le Sud de l'Algérie ont souvent été occultés. Ils visaient à empêcher les infiltrations de combattants de l'Armée de libération nationale (ALN) depuis le Maroc et la Tunisie et à entraver les entrées d'armes. Les barrages frontaliers furent un élément important de la guerre d'Algérie notamment à la frontière avec la Tunisie. Le commandement français chercha par tous les moyens – et cela coûta cher à la France – à empêcher les rebelles de l'extérieur d'apporter une aide à ceux de l'intérieur.
      The fighting that took place on the borders and in southern Algeria has often been overshadowed. The purpose was to prevent the infiltration into Algeria of National Liberation Army (NLA) fighters and weapons from Morocco and Tunisia. The border dams were an important element in the Algerian War, especially on the frontier with Tunisia. The French military command sought by all means – and this cost France dearly – to prevent the rebels from outside from providing aid to those inside.
    • L'Italie, le bombardement de Sakiet sidi Youssef et l'échec d'une « action de détente » - Bruna Bagnato p. 113-133 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Interprétant l'épisode de Sakiet comme le détonateur d'une crise dont les conséquences pouvaient être très dangereuses, l'Italie s'activa immédiate­ment en tentant une « action de détente » auprès des gouvernements de Paris et de Tunis. Les efforts italiens furent toutefois dépassés par l'offre de « bons offices » anglo-américains. Bien que tenue à l'écart de l'action diplomatique de Washington et Londres, l'Italie suivit avec attention le déroulement de la mission de bons offices, se déclarant disponible pour exercer une fonction de raccord entre les États-Unis et la France, dont le gouvernement lui paraissait de plus en plus faible.
      In the aftermath of the bombing of Sakiet, in order to avoid a major crisis in the Atlantic alliance, Italy offered Paris and Tunis its services as mediator. Although Italy was excluding itself by these good offices, it followed the diplomatic action attentively and did its best to smooth the sharp edges in the dialogue between Washington and Paris.
  • Compte rendu de colloque

  • Comptes rendus