Contenu du sommaire : L'Iran ou la révolution permanente

Le consensus qui permettait à la République islamique de fonctionner a été brisé par l'ampleur des protestations contre la réélection de M. Ahmadinejad mais surtout par la nouvelle politique américaine de dialogue qui a fait éclater un des dogmes du régime islamique. La question du nucléaire est passée au second plan et est liée aux progrès d'une démocratie durable.

Les élections présidentielles iraniennes de juin 2009 sont beaucoup plus qu'une simple fraude, il s'agit d'un véritable « coup de force » du camp de M. Ahmadinejad, pour parfaire le contrôle de l'ensemble formé par les Pasdarans, les bassidjis et leurs alliés, comme le montre l'ampleur de sa préparation. Mais en mettant tout son poids religieux dans cette opération, le Guide a créé une crise de régime qu'il entretient par une répression sanglante. L'opposition populaire au-delà d'un mouvement vert qui dépasse la figure de ses leaders, condamnée à ne pas se structurer, est à la recherche de nouvelles formes de luttes tandis que les diasporas se mobilisent. De vastes pans d'une âpre lutte se poursuivent dans la discrétion autour de H. Rafsandjani, l'Assemblée des Experts et des religieux. Quoi qu'il en soit, un divorce existe désormais entre les Iraniens et le régime. Une crise extérieure ou une « normalisation » modifiera-t-elle la donne ?

La fraude électorale a toujours existé en Iran mais cette fois le gouvernement de Mahmoud Ahmadinejad est allé très loin. L'analyse de la géographie électorale du premier tour des présidentielles de 2005 et sa comparaison avec celle du scrutin de juin 2009 permet de cerner les indices de la fraude commise par la faction fondamentaliste du pouvoir pour assurer la réélection de Mahmoud Ahmadinejad.

Les femmes jouent un rôle déterminant dans la contestation iranienne. Près d'un an après la réélection de Mahmoud Ahmadinejad à la présidence dans des conditions opaques et très controversées, elles s'efforcent de poursuivre leur combat démocratique, en gestation depuis de longues années.

Un retour sur les négociations autour du nucléaire iranien met en lumière le « tango » de Téhéran. Les options de sortie semblent alors limitées.

Malgré son fort potentiel énergétique, l'Iran se retrouve face à d'énormes défis qui l'empêchent de mettre ce potentiel à profit. Le pays n'arrive pas à concrétiser ses projets d'exportations. En outre, les autorités ne parviennent pas à faire face à la forte demande interne en énergie. Cet article résume les principales difficultés auxquelles fait face le secteur énergétique en Iran. Certains défis pourraient être résolus mais d'autres sont beaucoup plus intrinsèques à l'Iran.

L'économie iranienne a été heurtée de plein fouet par l'effondrement du prix du pétrole depuis l'été 2008. Le ralentissement a été plus brutal que dans le reste du Moyen Orient car cette chute des revenus pétroliers a entraîné un très violent ralentissement des dépenses budgétaires du fait de l'ampleur du déficit budgétaire. Ce ralentissement de la croissance a conduit à une hausse du chômage de 9,6 % fin 2007 à 11,2 % à l'automne 2009. Ce contexte rend difficile la préparation du budget 2010. Le projet du gouvernement de supprimer de nombreuses subventions fait craindre une brusque accélération de l'inflation.

Les chansons de geste françaises mettent en avant les exploits hors-norme de héros extraordinaires. Mais ils ne pourraient pas s'écrire sans un adversaire lui aussi hors-norme, valeureux, riche, honoré, intelligent. Autrement, ne serait-ce pas une victoire volée ?