Contenu du sommaire : Que reste-t-il des États-Unis au Moyen-Orient ?
Revue | Les Cahiers de l'Orient |
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Numéro | no 104, automne 2011 |
Titre du numéro | Que reste-t-il des États-Unis au Moyen-Orient ? |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Éditorial - Antoine Sfeir p. 3-4
- Les États-Unis et l'Arabie séoudite à l'épreuve du Printemps arabe - Antoine Sfeir, Boris Eisenbaum p. 9-20
- Après Tahrir : un renouveau des relations égypto-américaines ? - Hadjar Aouardji p. 21-27 Le renversement de Moubarak inaugure une période d'incertitude pour l'Égypte. L'opinion publique égyptienne est devenue un nouvel acteur politique dont les choix influeront sur la politique étrangère du pays. L'ère où l'Égypte s'alignait sur les États-Unis et Israël est révolue, notamment sur le conflit israélo-palestinien. L'antiaméricanisme du peuple égyptien constitue une donnée que le nouveau gouvernement égyptien devra prendre en ligne de compte, tout en poursuivant des relations étroites et indispensables avec les États-Unis.The fall of Mubarak marks the beginning of period of uncertainty for Egypt. The Egyptian public opinion has become a new political actor whose choices will bear an influence upon the Egyptian foreign policy. The era when Egypt was aligning itself on the USA and Israel is over, especially with regards to the Israeli-Palestinian conflict. The antiamericanism of the Egyptian people is an given that the new Egyptian government will have to take into consideration, while pursuing close and essential relations with the United States.
- Le pétrole dans les relations américano-séoudiennes : enjeux et perspectives - Didier Houssin, Boris Eisenbaum p. 29-38 L'intérêt des États-Unis pour les ressources pétrolières du Moyen-Orient tient plus de considérations globales que d'un souci d'approvisionnement du marché américain. Avec l'augmentation de la production américaine de pétroles non conventionnels et celle du bassin atlantique, la dépendance des États-Unis vis-à-vis du Moyen-Orient pourrait décroître. L'Arabie séoudite a, à plusieurs reprises, affirmé sa volonté de dépolitiser le pétrole et s'est engagée à investir dans des capacités de réserves pour stabiliser le prix du pétrole. La perte de compétitivité de l'économie américaine a profité à l'Allemagne et à la Chine, principales destinations du recyclage des pétrodollars. Pourtant, les différentes alternatives, telles que l'Euro ou un panier de monnaies, pour fixer les prix du pétrole, paraissent irréalisables à court terme. Les dirigeants séoudiens sont confrontés à des décisions difficiles alors qu'il y a une montée des incertitudes politiques dans le monde arabe. Il ne semble pas, pour autant, que les relations étroites qui ont existé depuis longtemps entre les États-Unis et l'Arabie séoudite soient réellement remises en cause par le Printemps arabe.US interest for Middle Eastern oil stems more from global conderations than the supply of US markets. With the expected increase of US non conventional oil production, as well as the growing oil production of the Atlantic basin, it is likely that the US will be less dependent on the Middle East for its oil consumption. Saudi Arabia has, on several occasions, stated its determination to depoliticise oil and has committed itself to invest in spare capacities, to stabilise oil prices. The loss of competitivity of the US economy has benefited Germany and China, now the main destinations for petrodollars recycling. However, the different alternatives to the dollar for oil pricing, Euro or currency basket, are, in the short term, unrealistic. Saudi leaders are facing difficult decisions while there is growing political uncertainty in the Arab world. However, it seems unlikely that the long standing and close relation between the US and Saudi Arabia will be put in question by the Arab Spring
- Les États-Unis et Israël après le Printemps arabe - Elizabeth Stephens p. 39-51 Il est improbable, au vu de l'alliance entre les États-Unis et Israël, que le Printemps arabe n'ait un effet, autre que sémantique, sur celle-ci. Néanmoins, Les États-Unis et Israël doivent s'adapter à la nouvelle réalité géopolitique régionale et aux opinions publiques arabes, jusqu'alors inconnues. Des différences de perceptions entre les États-Unis, avec ses intérêts globaux, et Israël, avec une perception régionale plus étroite, fondée sur une doctrine de survie, risquent de devenir une source de tensions croissante entre les deux alliés. La réelle divergence entre Washington et Jérusalem porte sur la centralité de la solution du conflit israélo-palestinien pour la paix et la stabilité du Moyen Orient.It is unlikely, in the view of the alliance between the United States and Israel, that the ‘Arab Spring' will exert an impact beyond the semantics. However, the United States and Israel, are being forced to adapt to the new geopolitical reality and the, until now unknownf, Arab public opinion. As such, the differences in perspective between the US with its global interests and Israel's narrow regional view, is likely to become a growing source of tension. The real divergence between the views of Washington and Jerusalem is the centrality of resolving the Israel-Palestine dispute for peace and stability in the Middle East.
- Politiques et stratégies américaines en Afghanistan 2001/2011 - Vincent Desportes, Boris Eisenbaum p. 53-64 Après dix ans de guerre en Afghanistan, un constat s'impose : il n'y aura pas de solution militaire. Les forces de la Coalition ne sont pas assez nombreuses pour l'emporter face au mouvement taliban qui, en dix ans de guerre, a changé de nature, prenant actuellement la forme d'un mouvement de résistance pashtoune à une occupation militaire occidentale. L'absence d'un système de gouvernance, adapté aux réalités locales, fragilise l'État afghan. À ce stade, les forces de sécurité ne sont pas encore capables de prendre en main la sécurité du pays. L'administration Obama, poursuivant une politique de retrait des troupes américaines, cherche une solution négociée avec les Talibans qui, dans l'éventualité d'un tel accord, devraient intégrer les structures du pouvoir à Kabul.After ten years of war in Afghanistan, one is forced to admit that there is no military solution to the conflict. The coalition doesn't have enough ground forces to win over the Talibans that, in the past ten years, have transformed themselves into a pashtun resistance movement against a western military occupation. Missing a governance system taking into account local political realities, the Afghan state is weak. At this stage, Afghan security forces are not yet capable of taking over the security of the country. The Obama administration, committed to pull out US military, is currently looking for a negotiated solution with the Talibans who, if such an agreement were to come to existence, would be integrated into the power structures in Kabul.
- Endiguer l'Iran : les États-Unis dans l'impasse ? - Sohrab Ahmari p. 65-74 La politique de la main tendue d'Obama n'a pas réussi à arrêter la nucléarisation de l'Iran ainsi que sa volonté d'hégémonie régionale. Les États-Unis, sont, pour l'instant, mal préparés pour contenir l'Iran, et, vraisemblablement, ne sont pas dans la position d'endiguer un Iran nucléaire dans les années à venir. Dans le contexte du Printemps arabe, pour contenir et l'Iran, les États-Unis devront s'impliquer militairement et politiquement, de façon plus décisive, au Moyen Orient. Une analyse des écrits de détenus révèle les blocages du royaume, la sélectivité de la mémoire, et finalement une définition arbitraire de l'identité politique du sujet marocain.Obama's engagement policy vis à vis Iran has failed to stop the nuclearisation of Iran and its regional hegemonic drive. The US is, for the time being, ill prepared to contain Iran and is not likely to be in the position to do so in the coming years. In the context of the Arab Spring, to contain Iran, the United States will have to involve itself, militarily and politically, in a more decisive way.
- Les États-Unis au Moyen-Orient : la rupture Obama ? - Christian Chesnot p. 75-82 Le retrait américain d'Irak pourrait négativement influer sur la stabilité du pays. Le risque d'une implosion est lié à la fragmentation du pays et de l'état entre sunnites, chiites et kurdes, à la corruption et la crise économique. En Irak, La politique d'Obama au Moyen-Orient pourrait trouver une nouvelle limite comme avec le processus de paix israélo-palestinien.US military pull out from Irak may impact negatively on the stability of the country. Irak faces the risk of implosion due to the fragmentation of society and state among Sunnis, Shiis and Kurds, corruption and the economic crisis. In Irak, Obama's Middle East policy could fail again as with the Israeli/Palestinian peace process.
- Turquie : un allié remuant - Dorothée Schmid p. 83-92 L'autonomie croissante de la diplomatie turque, et son redéploiement au Moyen-Orient, fait écho à la perte du contrôle américain sur la région. La Turquie est toujours un allié majeur des États-Unis dans cette partie du monde ; néanmoins, la relation est remise en cause. Le partenariat turco-américain évolue constamment, en fonction des besoins des deux protagonistes dont les intérêts ne concordent pas toujours.The growing autonomy of Turkish diplomacy, its reorientation towards the Middle East, echoes the loss of American influence in the region. Turkey is still a major ally of the United States ; however, the relationship between the two countries is going though a questioning phase. The American-Turkish partnership evolves constantly according to the need of each of the partners whose interests, sometimes, don't coincide.
- La politique américaine de lutte contre la prolifération au Moyen-Orient. Quel bilan ? - Bruno Tertrais, Boris Eisenbaum p. 93-103 Depuis la fin de la Guerre froide, les États-Unis sont parvenus à empêcher l'émergence d'une nouvelle puissance nucléaire. Néanmoins, dans le cas iranien, l'usage de la force étant, pour l'instant, exclu par l'administration Obama, la position américaine s'en retrouve affaiblie. L'hypothèse d'un Iran nucléaire pourrait déclencher un effet domino, notamment en Arabie séoudite qui pourrait être tentée de se nucléariser ou de se mettre sous la protection d'une autre puissance nucléaire comme le Pakistan.Since the end of the Cold War, the United States have been able to prevent the emergence of a new nuclear power in the Middle East. However, in the case of Iran, the use of force, currently being ruled out by the Obama Administration, the American position is weakened. If Iran were to go nuclear, it could lead to a domino effect, especially in Saudi Arabia which could be tempted to go nuclear or to place itself under the protection of another nuclear power such as Pakistan.
- Et la culture dans tout ça ? - Colette Juilliard p. 105-132
- Amin Maalouf à l'œuvre : La ligne et le cercle - Colette Juilliard p. 133-144
- Notes de Lecture : Les Cahiers de l'Orient ont lu pour vous - p. 145-155