Contenu du sommaire : Images en lutte

Revue Cahiers d'histoire. Revue d'histoire critique Mir@bel
Numéro no 139, 2018
Titre du numéro Images en lutte
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Le mot de la rédaction - Anne Jollet p. 5-8 accès libre
  • DOSSIER

    • Introduction - Frank Noulin, Jean-François Wagniart p. 11-16 accès libre
    • L'héritage impossible du « Mai 68 » japonais : comment le manga dessine-t-il les mouvements sociaux de la fin des années 1960 au Japon ? - Julien Bouvard p. 17-39 accès libre avec résumé
      Les mouvements sociaux de la fin des années 1960 au Japon font partie des tournants majeurs de l'histoire contemporaine du pays. Pourtant, leur héritage est aujourd'hui contesté et leurs représentations littéraires, visuelles ou graphiques évoquent généralement ces événements sous l'angle du combat tragique, perdu d'avance, radical et violent. À travers deux mangas qui s'intéressent au sujet en le reliant au terrorisme rouge, nous essayons, dans cet article, de définir les particularités du regard de ce médium sur ce moment d'histoire. Publiés au milieu des années 2000, alors que l'historiographie de Mai 68 évolue considérablement, Red et Unlucky Youngmen, les deux mangas dont nous traitons, mettent en avant des récits individuels, évacuant ainsi les aspects idéologiques, pourtant fondamentaux à l'époque.
    • « Migrants, ne nous laissez pas seuls avec les fascistes ! » - Isabelle Felici p. 41-60 accès libre avec résumé
      Cet article interroge la façon dont l'Italie revient sur son passé pour penser la « crise migratoire » à travers son cinéma. Face à la multiplicité des approches possibles pour évoquer la question de la mobilité telle qu'elle est transmise en images, le texte utilise l'exemple de la traversée maritime, une étape du parcours migratoire qui a produit de nombreuses images puissantes, pour montrer comment le passé migratoire apparaît comme en creux dans les productions récentes, par le biais d'une mémoire cinématographique qui s'est constituée dès les débuts du cinéma. Puis il se penche sur quelques films et documentaires où les références à la « vieille émigration » en lien avec les phénomènes actuels sont explicites, aidant ainsi à favoriser les contacts entre deux entités que d'aucuns voudraient garder éternellement séparées : « eux » et « nous ».
    • Défaites au présent et horizons incertains : ouvriers et salariés dans le cinéma français et belge, du milieu des années 1990 à aujourd'hui - Michel Cadé p. 61-80 accès libre avec résumé
      Partant de l'hypothèse que l'étude d'une série de films construite autour d'un sujet, en l'occurrence les conflits sociaux, collectifs ou individuels, ces trente dernières années, est susceptible de donner une clef supplémentaire à la compréhension du monde contemporain, l'auteur s'efforce d'en dégager des lignes de force. La première est la prégnance du chômage, perspective et réalité pour nombre de salariés, autour de laquelle s'organisent la plupart des films. La seconde est la modification des luttes ouvrières ou salariales dans ce contexte. La troisième met au jour l'entreprise de dévalorisation du travail et de déqualification des travailleurs qu'entraîne ce Léviathan mal défini qui a pour nom : « crise ». La quatrième interroge les stratégies de résistance, plus individuelles que collectives, que mettent en œuvre les déboutés du travail soucieux de trouver des refuges face à « l'orage qui s'est abattu sur eux ». La cinquième est en même temps une manière de conclusion, qui interroge la dignité retrouvée des femmes et des hommes sous la tempête sociale et la visée modeste, mais déterminée qui nourrit leur confiance dans l'avenir, à travers celle qu'ils font à la jeunesse. L'histoire des représentations nous aide à voir comment les femmes et les hommes d'un moment le voient et s'y voient : ni simple reflet ni discours prédictif, elle aide les historiens à saisir l'air, si ce n'est l'esprit, du temps.
    • Perpétuer l'esprit de la Résistance - Jean-François Wagniart p. 81-87 accès libre
    • Non, l'idéal de la Commune n'est pas mort - Jean-François Wagniart p. 89-104 accès libre
    • Morts par la France, Thiaroye 1944 - Jean-François Wagniart, Armelle Mabon p. 105-119 accès libre
  • CHANTIERS

    • Usages multiples de la caricature « publique » au front et dans la tranchée pendant la Grande Guerre en France - Guillaume Doizy p. 123-137 accès libre avec résumé
      Après la désorganisation des premières semaines, l'industrie de l'image satirique reprend ses droits, dynamisée par la conflagration guerrière. Au-delà d'une production marchande voire propagandiste d'origine privée ou institutionnelle à l'arrière, il est possible de déceler diverses initiatives au front qui traduisent un recours individuel ou collectif à l'image satirique comme support de la haine de l'adversaire : les soldats dans la zone de guerre « affichent » leurs sentiments guerriers en des images généralement éphémères et artisanales, souvent très conformistes, parfois provocatrices. La caricature sert de support à l'affirmation d'une identité guerrière autant qu'elle permet d'imposer sa prééminence sur l'espace public au détriment des prétentions de l'adversaire, tandis que le discours des élites sur la guerre, véhiculé par la grande presse, ne manque pas de fêter cet usage de la caricature au front dans une visée propagandiste.
  • MÉTIERS

    • Aux sources de l'histoire
      • De l'enthousiasme révolutionnaire à la construction de passerelles : la révolution russe et le mouvement ouvrier norvégien - Åsmund Egge p. 141-151 accès libre avec résumé
        Le grand mouvement social de 1917 en Norvège va de pair avec un vif intérêt pour les événements de Russie. Le puissant Parti travailliste, étant passé sous la direction de la gauche radicale, décide, en dépit des réticences rencontrées dans ses rangs vis-à-vis des « thèses de Moscou », d'adhérer à la IIIe Internationale dès 1919, provoquant ainsi le départ d'une petite fraction sociale-démocrate. Mais en 1923, seule la minorité qui fonde le Parti communiste y demeure. La tendance majoritaire animée par Martin Tranmæl refuse néanmoins d'adhérer à l'IOS rivale et, bien que critique, adopte une attitude plutôt conciliante avec Moscou. Après 1945, l'idée d'une réconciliation entre communistes et travaillistes fait son chemin, mais se heurte aux réalités de la guerre froide. Néanmoins, le principal parti ouvrier norvégien ne tombe jamais dans un antisoviétisme systématique, bien que le pays appartienne à l'OTAN. Quant aux partis situés plus à gauche, ils adoptent peu à peu, dès les années 1960, une ligne plus critique à l'égard du « socialisme réel ».
    • Transmettre l'histoire
  • DÉBATS

    • Quand la boussole perd le nord - Alain Gabet, Sébastien Jahan p. 171-193 accès libre avec résumé
      Au mois d'avril 2017, les Presses universitaires de France ont fait paraître un « Que sais-je ? » consacré au génocide des Tutsi du Rwanda. Sous l'apparence d'une analyse documentée et équilibrée, l'auteur, Filip Reyntjens, tente d'imposer sa relecture partiale et malhonnête des faits, n'hésitant pas à recourir à des procédés peu dignes d'un historien rigoureux. Le courant révisionniste qu'il incarne vise notamment à faire porter une partie de la responsabilité de la tragédie aux rebelles du FPR et manifeste ainsi, une fois encore, sa capacité à faire valoir ses thèses jusque dans les collections les plus populaires et les plus prestigieuses.
  • LIVRES LUS

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