Contenu du sommaire : Revue de l'OFCE n°78

Revue Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) Mir@bel
Numéro no 78, juillet 2001
Titre du numéro Revue de l'OFCE n°78
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Dossier : cycles européens

    • Unité et pluralité du cycle européen. - Guilhem Bentoglio p. 9 à 73 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article mobilise une classe particulière de modèles à composantes inobservables pour s'intéresser au partage de la trajectoire des PIB des pays de la zone euro et de cette zone elle-même entre tendances de long terme et cycles conjoncturels, à partir de données trimestrielles couvrant l'ensemble des quatre décennies 1960 à 1990. L'attention est portée prioritairement sur la caractérisation des mouvements cycliques. Trois approches sont confrontées. Elles identifient respectivement les cycles européens à partir du PIB agrégé de la zone euro (comparativement aux cycles américains dans le cadre d'un modèle bivarié avec les États-Unis) ; à partir de l'agrégation des cycles nationaux extraits des modèles univariés propres à chaque pays de la zone ; enfin, à partir d'un modèle multivarié, qui regroupe l'ensemble des pays de la zone euro (moins le Luxembourg et l'Irlande) et qui permet d'assimiler le cycle agrégé de celle-ci à un cycle commun aux différents pays membres, engendré par des chocs de nature symétrique. La convergence entre les résultats de ces trois approches est satisfaisante et débouche ainsi sur une vision assez robuste du mouvement cyclique global de la zone euro. Le mouvement cyclique de cette zone apparaît cependant pluriel à un double titre : il mêle pour moitié environ des oscillations courtes, liées au comportement de stockage, et, pour l'autre moitié, des fluctuations plus lentes, qui recouvrent les rythmes fondamentaux de l'investissement ; les cycles nationaux des pays membres sont partiellement unifiés, mais pas encore réductibles à la composante commune qui transparaît dans le cycle agrégé du PIB européen. Cette composante commune et symétrique ne contribue que pour un tiers environ à l'ensemble des dynamiques cycliques nationales. Celles-ci restent marquées par l'impact de chocs asymétriques, qui sont à l'origine, d'une part, de la distinction entre un groupe « germanique » et un groupe « latin » et, d'autre part, d'une seconde distinction entre la France et le reste du groupe « latin ». Ces oppositions, souvent liées aux tensions de nature monétaire et financière entre pays européens, semblent progressivement s'atténuer, en dépit de résurgences prononcées, à la suite notamment de l'unification allemande. On peut cependant attendre de la réalisation de l'union monétaire la poursuite de cette atténuation. La définition d'un policy mix bien équilibré devrait néanmoins prendre en compte la pluralité persistante des cycles européens.
      This article estimates inobservable components models for studying the division of the zone euro GDP between trends and cycles, using quarterly data covering all the decades 1960 to 1990. Three approaches are confronted: they respectively identify the European cycles starting from the aggregate GDP of the zone euro; from the aggregation of the national cycles; finally, from multivariate model, which gathers the whole of the zone euro countries. Convergence between the results of these approaches is satisfactory. But the national cycles are not yet reducible to the common component which shows through in the aggregate cycle of the European GDP. This common and symmetrical component contributes only for one third approximately to the whole of national cycles. The definition of a balanced policy mix should take into account the persistent plurality of the European cycles.
    • Aller simple pour l'Union, croissance comparée en France, Allemagne et Italie sur la décennie 1990. - Odile Chagny p. 75-95 accès libre
    • Les réformes des systèmes de retraite en Europe. - Odile Chagny p. 97-208 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La question des retraites est une des plus importantes auxquelles les pays d'Europe sont confrontés. Du fait de l'allongement de la durée de vie et de la baisse de la fécondité, le ratio de dépendance démographique en Europe devrait passer de 39,5 % en 2000 à 79,5 % en 2040. Toutefois, l'ampleur des déséquilibres sera réduit si l'Europe retrouve le plein emploi et si les taux d'activité augmentent, en particulier pour les personnes de 55 à 65 ans. A revenu relatif fixe des retraités, la part des retraites dans le PIB devrait passer de 12,5 à 18,3 %. Les systèmes de retraite sont complexes et divers en Europe. Dans la plupart des pays d'Europe continentale, le pilier de l'assurance sociale du salaire, financée par répartition, est dominant. Le modèle d'Europe du Nord combine un généreux système public par solidarité et un pilier par capitalisation. Enfin, le modèle anglo-saxon est dominé par le système de fonds de pensions. La plupart des pays ont déjà mis en place des réformes importantes. Cinq stratégies sont envisageables : accepter la hausse des taux de cotisations ; reculer l'âge de départ à la retraite ; réduire le montant des retraites publiques ; mettre en place des systèmes complémentaires par capitalisation ; préfinancer les retraites publiques en constituant des réserves. Chacune de ces stratégies présente des difficultés et des risques. Jusqu'à présent, et conformément au principe de subsidiarité, ces réformes ont été conduites dans un cadre national. Toutefois, le marché unique exacerbe les exigences de compétitivité et entraîne des risques de moins disant social ; la hausse prévisible des dépenses publiques de retraites entre en conflit avec la stratégie de baisse des prélèvements obligatoires et des dépenses publiques qu'impulse la Commission européenne. La Commission et le Conseil se sont saisis de la question des retraites. L'article propose quelques réflexions pour une stratégie commune. Des fiches décrivent plus précisément les réformes entreprises dans les principaux pays de l'Union. Dans certains pays, aucun plan d'ensemble n'a été adopté (Belgique, France, Grèce). Les Pays-Bas et le Danemark comptent sur le développement des fonds de pensions, mais maintiennent une retraite de base généreuse. La Suède et l'Italie ont transformé leur système public en un système à cotisations définies. La Finlande préfinance son système public de retraite. La Suède et l'Allemagne développent des systèmes complémentaires de retraites par capitalisation. Le Royaume-Uni envisage une forte baisse des retraites publiques et le développement des fonds de pensions. La convergence n'est guère à l'ordre du jour.
      The dependency ratio is expected to rise from 39.5% in 2000 to 79.5% in 2040 due to the increase in life expectancy and falling birth rates in Europe. Even with full employment and higher employment rates, the ratio of pensions to GDP would rise from 12.5 to 18.3%. Most European countries have already started to reform their systems. Five strategies may be implemented, with difficulties and risks implied: increasing contributions rates; postponing retirement ages; reducing pensions levels; setting up funded complementary schemes; developing reserves in the pay-as-you-go public systems. These reforms were led by member States in accordance with the subsidiarity principle. However, the European Commission and the Council have begun to discuss these issues. Suggestions for a common strategy and an overview of the reforms undertaken in the main countries are presented.
    • Politiques de santé dans un modèle macroéconomique : un exercice de simulation. - Nicolas Couderc p. 209-244 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article propose une étude de la dynamique de la dépense de santé dans un modèle de croissance avec accumulation de capital, et analyse l'incidence de quelques variantes de politiques de santé (augmentation du ticket modérateur, contingentement, contrôle qualitatif) sur les grandes variables macroéconomiques, l'état de santé de la population et la satisfaction des agents. Les offreurs de soins réalisent un choix d'allocation du temps de travail entre deux activités, l'une utile, l'autre inutile (manière de rendre compte d'un comportement de « demande induite par l'offre »). La demande de soins émane des ménages, qui procèdent à des arbitrages entre la consommation de bien agrégé et des biens de santé dont ils ne payent qu'une partie des coûts (afin de rendre compte d'une myopie du patient). Ces choix sont sensibles aux progrès techniques de gamme et de productivité qui affectent les différents secteurs de production.
      This article offers a micro-macro-economic approach for the long term analysis of health care sector and health care policies. The medical supply behavior is built using a «working-time allocation choice» between various qualities of care ; this choice is connected to a decomposition of health care in two activities: one effective and another non-effective («induced demand»). A technical progress is also introduced in the model, taking into account the specificity of medical progress («extension of range»). These micro-economic foundations of health supply are then integrated in a model of growth with capital accumulation and overlapped generations (Solow-Diamond type). The conclusions concern the evolution of health expenditures, the population's welfare and capital accumulation, with respect to different health care policies.