Contenu du sommaire : Revue de l'OFCE n°72
Revue | Revue de l'OFCE (Observations et diagnostics économiques) |
---|---|
Numéro | no 72, janvier 2000 |
Titre du numéro | Revue de l'OFCE n°72 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Sur la macroéconomie de l'incertitude et des marchés incomplets - Jacques H. Dreze
- Discrimination par le marché entre les dettes des Etats membres de l'UEM - Anne Frémont, Jacques Mélitz, Frédéric Zumer Que deviendront les « spreads1 » de taux d'intérêt qui prévalaient encore récemment entre les dettes des différents États souverains de l'Union économique et monétaire? Ces spreads, bien sur, ne résulteront plus des primes de taux de change. Néanmoins, ils pourraient clairement persister. Ils proviendraient alors pour une part des différences de liquidité relativement aux émissions d'un emprunteur de référence, sûrement le « Bund » allemand ou le Trésor public français, ou une combinaison des deux (peut-être aussi avec le gouvernement néerlandais). Mais, de toute évidence, les spreads pourraient également persister en raison du risque de défaut. Dès lors, quelle sera l'ampleur de ces différentiels et jusqu'où pourraient-ils augmenter en fonction du risque ? Telle est l'une des questions importantes que se posent actuellement les économistes qui étudient l'UEM, en raison notamment de son lien étroit avec les préoccupations sous-jacentes au traité de Maastricht : dérapage possible des dettes publiques, risques de monétisation, refus proclamé du « bail-out » (renflouement).What will become of the interest spreads on the debts of different sovereign borrowers under EMU ? Will these always be small and merely reflect differences in liquidity, as they do today, or will they progressively widen and also reflect default risk? Such are the questions posed in this study. We offer a variety of reasons for doubting that the current convergence of interest rates in the euro zone constitutes a permanent situation. Prominent among these is a large set of new data of our own construction concerning the spreads on the debts of lower-level governments, or governments without money-issuing power, for a dozen countries. Those spreads clearly give rise to the suspicion that default-risk premia may reappear in the yields on the debts of different sovereigns in EMU. JEL Codes : E43, E60, F36
- Currency Board et stabilité macroéconomique : le cas de la Bulgarie - Roumen Avramov Ce texte examine les caractéristiques du système monétaire de currency board et les particularités du modèle bulgare, introduit en juillet 1997. Son impact sur les secteurs institutionnels et sur la remonétisation de l'économie est commentée. Sa vulnérabilité est évaluée. Ce qui demeure du rôle de la banque centrale dans un système de currency board est discuté : on montre que, paradoxalement, une plus grande autonomie est le pendant de la disparition des plusieurs fonctions « classiques » de l'autorité monétaire. Le texte analyse deux stratégies de sortie du currency board : d'une part le retour à la flexibilité des taux de change et à une banque centrale à part entière; d'autre part une union monétaire. Il est montré que pour la Bulgarie, qui est candidate à l'adhésion à l'Union européenne, la sortie naturelle du currency board est d'adopter l'euro dès son accession, en omettant la phase II du SME.The paper reviews basic features of the currency board arrangement (CBA) as a monetary system and the peculiarities of the Bulgarian model. The impact of the CBA on different institutional sectors and on the remonetization of the economy is commented. The external vulnerability of the CBA is assessed. What is left for the central bank is discussed: it is argued that, paradoxically, a greater autonomy is attained at the cost of the amputation of several « classical » functions of the monetary authority. The paper discusses two possible « exit strategies » from a CBA : a return to exchange rate flexibility and a full fledges central bank ; a monetary union. It is argued that for Bulgaria, the natural way-out is to adopt the Euro at the moment of the admission to the EU, by skipping the ERM-II phase. JEL Code : E58
- Le temps partiel dans la perspective des 35 heures - Bénédicte Galtier, Yannick L'Horty Avec le passage aux 35 heures, le travail à temps partiel va perdre le statut de vecteur quasi-exclusif de réduction et d'aménagement du temps de travail qu'il a eu de fait depuis 1982 en France. Cette rupture justifie de dresser un bilan des effets du temps partiel sur la durée du travail, les conditions de travail, le niveau de l'emploi et les disparités de revenus. En explorant ces dimensions, on montre que la diffusion du travail à temps partiel, particulièrement dans les années 1990, a été un puissant facteur d'amplification des disparités, tant du point de vue des rémunérations que des conditions de travail. Mais elle n'en a pas moins produit des effets très positifs sur les effectifs occupés. Ce bilan contrasté sera remis en question par les négociations décentralisées sur les 35 heures où se joue véritablement l'avenir du travail à temps partiel en France.With shorter working week of 35 hours in France, part-time job will not remain the main factor of the reduction and arrangement of working time, as it used to be since 1982. This radical change justify to take stock of the effects of part-time job on working time, working conditions, income inequalities and the level of employment. This is the aim of the paper. We show that the development of part-time job, especially in the 90's, has increased the disparities in both remuneration and working conditions. But it has also improved the employment level. This contrasted results will be questioned by the decentralised negotiations about shorter working hours. The future development of part-time job will depend of how these negotiations will end. JEL Codes : J21, J23, J28
- L'indicateur avancé de l'OFCE - Françoise Charpin Cet article présente les principes de construction d'un indicateur avancé pour l'économie française, ainsi que son utilisation possible. L'objectif est de prévoir la croissance du PIB pour le trimestre en cours et le trimestre à venir. L'indicateur avancé incorpore des informations conjoncturelles à fréquence mensuelle et peut être ainsi calculé chaque mois. Deux blocs de variables entrent dans la composition de l'indicateur : un bloc réel contenant des variables coïncidentes et avancées d'un trimestre, et un bloc financier regroupant des variables avancées d'au moins trois trimestres. Les contributions de chaque bloc sont analysées pour apprécier le rôle des différents facteurs. Puis l'indicateur est mis en œuvre dans un exercice rétrospectif de prévision. Les résultats paraissent significatifs et confèrent à l'instrument un caractère opérationnel qui devra toutefois être éprouvé au fil des prévisions.This paper presents the building of a leading indicator for the French economy and its possible use. The aim of the indicator is to predict the GDP growth for the current quarter and for the next quarter. The leading indicator includes monthly information and can be estimated each month. Two sets of variables enter the indicator : a real block containing coincident and one quarter leading series, and a financial block including series leading for at least three quarters. Contributions of each set are analysed to determine the role of the different factors. Then the indicator is used for a retrospective forecast. The results seem significant and give to the tool operational properties which nevertheless will have to be tested forecast after forecast. JEL Codes : E32, E37
- La Jeunesse dans quatre pays d'Europe - John Bynner, etc alii Dans tous les pays industriels avancés, la jeunesse s'est constituée en une catégorie d'âge intermédiaire entre la scolarité et l'entrée dans la stabilité de la vie professionnelle et familiale. Cette période s'est allongée et institutionnalisée au cours des dix dernières années. Cette tendance commune n'empêche qu'il y ait une diversité considérable dans la façon dont la jeunesse est vécue dans chaque pays. Les textes qui suivent font ressortir ces contrastes : les Anglais quittent le foyer familial pour s'établir tôt en couple et avoir des enfants. A la différence des Français, ils ne font pas confiance à leurs études pour trouver un emploi, ils cherchent à s'embaucher le plus tôt possible. Les Français quittent le foyer familial pour s'établir individuellement et attendent pour s'établir en couple stable la fin de leur jeunesse; tandis que les Italiens demeurent chez leurs parents très tardivement et ne les quittent que pour se marier et avoir un enfant. Le système d'apprentissage dual allemand, qui a servi d'exemple aux autres pays européens, se trouve aujourd'hui en grande difficulté, du fait de la diversification croissante des métiers et de la rapidité des transformations des systèmes productifs due à la mondialisation.In advanced industrialized countries, youth is being constituted in a age category intermediate between schooling and stable professional and family life. Although this trend is common to ail countries, there is a considerable diversity in the way in which youth is lived in each country. The English young people leave early the family to be established in couple and some to have children. With the difference of the French, they do not trust their studies to find an employment, they seek to be engaged as soon as possible. The French leave the family to be established individually and wait the end of their youth to be established in stable couple; while the Italians remain in their parents very tardily and only leave them to marry and to have a child. The system of German dual training is today in great difficulty, because of the transformations of the productive systems. JEL Code : J12