Contenu du sommaire : « Révolution et démocratie. Actualité de Rosa Luxemburg »
Revue | Agone |
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Numéro | no 59, 2016 |
Titre du numéro | « Révolution et démocratie. Actualité de Rosa Luxemburg » |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Rosa Luxemburg et la démocratie socialiste : Un jalon essentiel dans l'histoire de la pensée marxiste - Alexeï Gusev, Françoise Wirth p. 7-16 Pour Rosa Luxemburg, les principes démocratiques sont nécessaires au mouvement vers le socialisme et à la société socialiste elle-même. Elle défend ce que les bolcheviks ont rejeté : la forme de la démocratie « bourgeoise ». Toutefois, la société capitaliste pose à la démocratie des limites que la transformation socialiste doit transcender pour déboucher sur la démocratie pleinement réalisée.
- La spontanéité créative des masses selon Rosa Luxemburg - Ottokar Luban, Hélène Ladjadj p. 17-30 La spontanéité ne peut être envisagée uniquement comme un but en soi ou comme une question de relation entre les masses et leurs dirigeants. Elle est une condition de la créativité et de la volonté d'agir. Les dirigeants socialistes doivent l'encourager dans un cadre démocratique pour que la créativité et la puissance des masses s'expriment librement – l'organisation y gagnant aussi – dans la lutte pour le pouvoir politique avec, à la clé, la construction d'une société socialiste.
- « Le coup de marteau de la révolution » : La critique de la démocratie bourgeoise chez Rosa Luxemburg - Michael Löwy p. 31-48 Le sort de la démocratie est lié à celui du mouvement ouvrier et socialiste : ainsi la défaite de la gauche socialiste en Italie, en Allemagne, en Autriche, en Espagne, a conduit au fascisme, soutenu par les forces de la bourgeoisie, et à l'abolition de toute forme de démocratie. Le rapport entre mouvement ouvrier et démocratie est dialectique : la démocratie a besoin du mouvement socialiste ; la lutte du prolétariat a besoin de la démocratie.
- La démocratie révolutionnaire chez Rosa Luxemburg à la lumière de sa correspondance - Sobhanlal Datta Gupta, Philippe-Étienne Raviart p. 49-62 On ne s'intéresse souvent aux lettres de Rosa Luxemburg que dans leur relation avec ses textes politiques : parce que distinguer les éléments politiques des éléments privés est un exercice délicat ; et que dans les textes politiques les arguments sont solidement organisés, tandis que dans les lettres les idées sont formulées sans ce souci d'organisation. Pourtant, la correspondance de Luxemburg éclaire sa conception de la démocratie révolutionnaire.
- Les libertés contre les droits : nation et démocratie chez Rosa Luxemburg - Claudie Weill p. 63-74 Pour avoir combattu le droit des nations à l'autodétermination, la qualité de démocrate a été contestée à Rosa Luxemburg. Elle se fonde pourtant sur sa propre conception de la démocratie, qui distingue « le principe qui consiste à être du côté des aspirations à la liberté », en l'occurrence nationale, des « intérêts de la social-démocratie », toujours prioritaires. La question sociale prend le pas sur la question nationale.
- Rosa Luxemburg et la république - Ben Lewis, Hélène Ladjadj p. 75-88 Il s'agit ici d'analyser la vision de la démocratie de Rosa Luxemburg peu avant son assassinat, en examinant le programme du Parti communiste d'Allemagne, mais aussi le discours prononcé en décembre 1918 au congrès fondateur du KPD. Les vues stratégiques de Rosa Luxemburg s'inscrivaient alors dans une tradition démocratique, révolutionnaire-républicaine au sein du marxisme – qu'elle s'est acharnée à défendre contre les tendances putschistes et réformistes du mouvement des travailleurs de l'époque.
- Du contenu de la démocratie socialiste - David Muhlmann p. 89-106 Rosa Luxemburg est la figure emblématique de l'opposition communiste à la gestion sociale-démocrate de l'appareil d'État comme au modèle bolchevique de dictature du parti. Ses thèses constituent l'affirmation d'un mode d'émancipation qui ne dissocie pas le socialisme de la démocratie et qui trace les contours d'un socialisme incompatible avec toute forme autoritaire de gouvernement. Sa pensée esquisse un modèle de critique face à la confusion, prégnante aujourd'hui encore, entre dictature du parti et dictature du prolétariat.
- Une démocratie par l'expérience révolutionnaire : Lukács, lecteur de Rosa Luxemburg - Isabel Loureiro p. 107-116 La défense que Rosa Luxemburg fait des libertés démocratiques ne signifie pas un retour au libéralisme, mais un élément fondamental dans la constitution d'un « espace public prolétarien » où les couches populaires ont la possibilité de participer à la construction d'une société libre et égalitaire. Le résultat du processus révolutionnaire, c'est le contrôle public et démocratique de la vie économique, politique et sociale par les grandes couches populaires politiquement formées dans la lutte.
- Rosa Luxemburg et la « liberté de ceux qui pensent autrement » : Le groupe Neuer Weg et l'édition de La Révolution russe de Rosa Luxemburg à Paris en 1939 - Jörg Wollenberg, Aude Fondard p. 117-136 Même dans les conditions difficiles de l'exil, l'objectif du groupe Neuer Weg est de parachever et radicaliser la révolution bourgeoise de 1789 et de 1848 à partir d'une refonte socialiste de l'économie et de la société. Pour ces anciens membres du SAP et du KPD-O, il s'agit d'utiliser leur connaissance de l'œuvre de Luxemburg pour rectifier les erreurs du mouvement ouvrier, pourchassé par le fascisme et menacé par le stalinisme, et pour défendre un renouvellement de la politique de front unique.
- Sur les traces de Rosa Luxemburg, pour une démocratie par le bas - Frigga Haug, Mathilde Helleu p. 137-143 Pour forger une nouvelle politique de gauche, nous devons mener simultanément la lutte dans les quatre domaines essentiels de la vie humaine : travail salarié, travail domestique, développement personnel et vie politique. En effet, lorsque l'on s'y attaque séparément, ces champs d'action ne produisent que des élites, des femmes au foyer et des fans de football, tous apolitiques. Ce n'est qu'en les associant qu'il peut y avoir une realpolitik révolutionnaire au sens de Rosa Luxemburg.
La leçon des choses
- Alfred Döblin et le naturalisme - Marie Hermann p. 147-150
- L'esprit de l'époque naturaliste - Alfred Hermann, Michel Vanoosthuyse p. 151-172
Histoire radicale
- Rail : la grève de 1910 dans La Vie ouvrière - p. 175-225