Contenu du sommaire : Asie du Sud-Est. Réseaux de villes en Europe

Résumé. - Les déplacements forcés de population vers l'étranger ont contribué à détruire l'ancien royaume hindouisé du Laos. Les grandes migrations liées aux guerres d'Indochine et à l'instauration d'un régime marxiste-léniniste ont incité l'Etat à tenter de consolider une nation par le mélange des groupes ethniques. Pourtant, le mitage ethnique de l'espace culturel dominant et la crise financière asiatique menacent la construction nationale.

Résumé. - La navigation indonésienne combine le trafic de flottes modernes et de navires locaux, tels que les voiliers motorisés en bois, ou klm (kapal layar motor). L'ethnie des Bugis, très active dans ce type de commerce interinsulaire, illustre le dynamisme et la souplesse de ces réseaux maritimes traditionnels. L'étude de leurs caractéristiques et de leurs atouts soulèvent la nécessité de s'appuyer sur les potentiels et les ressources locales pour assurer un développement harmonieux du pays. La flotte traditionnelle garantit en effet une fluidité dans les échanges interinsulaires, assure la subsistance de nombreuses couches de la population, particulièrement en temps de crise, et entretient un tissu de relations entre de nombreux éléments disparates de l'archipel, cimentant ainsi dans une large mesure l'unité du pays.

Résumé. - Une des raisons essentielles du malaise que connaît l'Indonésie provient des efforts incessants que l'Etat, sous Sukarno et Suharto, a toujours fait pour maîtriser la diversité culturelle. Une sélection de cultures et de spécificités culturelles «autorisées» constitue les bases de la «culture nationale» tout comme elle sert le tourisme, menant de fait à une concentration de l'activité. En ce sens, l'activité touristique apparaît comme étant un prolongement direct de la politique culturelle de l'Etat, pouvant même traduire, tant au niveau spatial qu'au niveau promotionnel, une reconnaissance ou une exclusion par l'Etat de tel ou tel groupe ethnique. En dépit (ou à cause) des moyens déployés, l'Etat indonésien a donc raté son objectif unitaire. L'entrée en application en janvier dernier des lois sur l'autonomie régionale devrait permettre aux nouvelles instances régionales et locales de présider au développement, y compris touristique, de leur territoire.

Résumé. - Les batailles entre quartiers sont un phénomène ancien à Jakarta. Descendant d'anciennes formes de luttes entre gangs, elles sont la manifestation non seulement de dysfonctionnements mais aussi de la création de nouveaux types de territoires. Elles sont ainsi le signe de nouvelles formes d'appropriation de la ville mais aussi de recréation de structures communautaires.

Résumé. - Singapour est une île recouverte par la ville. Depuis son indépendance en 1968, la nature a été prise en compte comme un élément à la fois décoratif, éducatif et fonctionnel. Cela a permis à la ville d'éviter une explosion sociale, malgré des contraintes d'urbanisme très fortes. Singapour tente ainsi de se poser comme un modèle international de réussite en la matière. Pourtant une série de limitations à ce modèle sont à souligner, tant dans les réalisations que dans les projets. L'article tentera de mettre en évidence de manière synthétique comment ces efforts se sont traduits dans la réalité urbaine et sociale de l'Etat.

Résumé. - Le mouvement de mise en réseaux des villes qui contribue de manière croissante à la restructuration de l'Europe met en cause les hiérarchies urbaines traditionnelles et la conception des lieux centraux peaufinée dans le sillage des approches loeschiennes ou christallériennes. Il relativise le rôle des grandes métropoles dans la mesure où la taille démographique est devenue moins importante dans la civilisation des services que la qualité des ressources humaines valorisée par des firmes de pointe dégagées partiellement des contraintes physiques imposées par les carrefours historiques, les solidarités immatérielles aidant. La recherche de perspectives de déploiement à long terme confère également à cette réorganisation du territoire une orientation plus durable.

Résumé. - La redéfinition du rôle économique des métropoles européennes est avant tout induite par la spécialisation des services ainsi que par les nouvelles structures hiérarchiques du système urbain. Notre étude porte d'une part sur les répercussions à long terme de la spécialisation (théorie du cycle des produits, avantages comparatifs de localisation), d'autre part sur les perspectives de la compétition entre les sites et la coopération.

Résumé. - Par-delà les effets de langage, les réseaux de villes sont susceptibles de devenir de véritables instruments d'aménagement du territoire européen. Dépassant la logique du marché et la culture politico-administrative, ils doivent permettre aux villes de concevoir et réaliser des projets communs s'inscrivant dans une perspective de développement durable. L'évolution du concept à la réalité - en passe de devenir nécessité - dépend du choix des moyens.

Résumé. - Sa position géographique au cœur du continent européen fait de l'arc alpin un espace étroitement lié à la ceinture de «basses terres» qui l'entourent. Depuis très longtemps, les Alpes ont joué le rôle d'aire de transit et c'est précocement que se sont implantées des villes sur les itinéraires majeurs. Aujourd'hui, les villes des Alpes sont en étroite synergie avec celles du piedmont et l'influence des grandes métropoles qui entourent la montagne devient prépondérante au point que l'alternative pour les Alpes se pose ainsi : être un foyer au développement spécifique ou un arrière-pays sous la dépendance de l'extérieur. Plus que jamais, les Alpes s'inscrivent dans un réseau de flux et de nœuds de dimension européenne mais leur milieu naturel particulier est un atout majeur de sauvegarde de leur identité.

Résumé. - La ville fut le grand absent de l'histoire russe. Les soviets ont créé un réseau urbain à base de villes industrielles et administratives. Dans la Nouvelle Russie, les villes de province sont le foyer du blocage des réformes.