Contenu du sommaire : Quand la sécurité se conjugue au féminin
Revue | Etudes Internationales |
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Numéro | vol. XLVIII, no 1, hiver 2017 |
Titre du numéro | Quand la sécurité se conjugue au féminin |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Articles
- Les femmes et la sécurité internationale : perspectives canadiennes - Stéfanie von Hlatky p. 7–18
- L'opération HONOUR en perspective : la politique changeante du genre dans les Forces armées canadiennes - Maya Eichler p. 19–36 En 2015 était rendu public l'Examen externe sur l'inconduite sexuelle et le harcèlement sexuel dans les Forces armées canadiennes de Marie Deschamps. Après la publication du rapport Deschamps, les autorités militaires ont finalement admis qu'il existait une culture sexualisée menant au harcèlement et aux agressions sexuelles et qu'un changement culturel à long terme s'imposait. Les Forces armées canadiennes ont choisi une approche opérationnelle (l'opération honour) pour résoudre le problème de la violence sexuelle. Désormais, c'est une plateforme de « force par la diversité » qui est mise en avant pour traiter les dynamiques du genre au sein de l'organisation. Cet article examine la façon dont l'approche militaire actuelle relativement aux questions de genre se compare aux approches précédentes.
- Obstacles à la collaboration civilo-militaire dans les zones de conflit : Quand les organisations se font la guerre - Caroline Leprince p. 37–61 Dans le cadre de sa participation à la mission en Afghanistan, le gouvernement canadien a mis en oeuvre une approche pangouvernementale au sein de l'Équipe provinciale de reconstruction (epr) à Kandahar. Étant donné la grande diversité des organisations appelées à participer à cet effort concerté, des risques de résistance institutionnelle étaient prévisibles. L'auteure s'interroge sur les raisons pour lesquelles des tensions organisationnelles ont émergé à l'epr et sur la manière dont ces tensions ont affecté les dynamiques de collaboration interministérielle. Afin d'examiner ces sensibilités, elle s'appuie sur la littérature de la théorie des organisations et intègre une perspective féministe pour définir le phénomène de subordination des organisations. Cette contribution apporte des éléments nouveaux à l'étude de la collaboration civilo-militaire et tire des leçons quant aux politiques à mettre en place pour optimiser les interventions canadiennes à l'étranger.
- La contribution canadienne à la sécurité et à la stabilité en Haïti, 2004-2014 - Gaëlle Rivard Piché p. 63–82 Depuis le déploiement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti en 2004, le Canada s'est présenté comme un partenaire clé d'Haïti dans la réforme du secteur de la sécurité. L'intervention canadienne a été significative et a certainement contribué au progrès accompli, notamment en ce qui a trait à la réforme de la Police nationale d'Haïti. Toutefois, l'accent mis sur les aspects techniques de la réforme de la police, l'absence d'une stratégie claire guidant l'intervention canadienne, une redéfinition des priorités guidant la distribution de l'aide internationale par le Canada après 2010 et l'incertitude face à l'avenir de la présence des Nations Unies en Haïti ont ralenti les efforts canadiens. Le Canada doit se doter d'une nouvelle stratégie envers Haïti afin d'assurer les progrès accomplis et d'éviter de commettre à nouveau les erreurs du passé.
- La spécialisation disciplinaire et professionnelle basée sur le genre en Relations internationales - Leah Sarson p. 83–104 Cet article explore l'aspect genré de la spécialisation disciplinaire et professionnelle en Relations internationales et la façon dont se reproduisent les perceptions des compétences et du savoir. Il se base sur une analyse de discours des participantes ayant assisté à l'atelier canadien de l'organisation Women in International Security (Wiis-Canada) en 2015, ainsi que sur mes propres expériences en tant qu'organisatrice de cet évènement. L'un des thèmes principaux auquel les participantes ont réfléchi est celui de la voix professionnelle : qui l'acquiert, comment elle est encouragée ou entravée et ce qui arrive quand elle est réduite au silence. Tandis que les jeunes chercheurs tentent de concilier leurs approches académiques et leur identité universitaire naissante, une transition professionnelle s'effectue. Sans un dialogue inclusif sur ces modèles de recherche et les méthodes critiques, les progrès ontologiques et épistémologiques qui se réalisent lors d'évènements tels que l'atelier Wiis-Canada pourraient s'avérer superficiels.
Note de recherche
- « Voici la jeune femme qui veut poser des questions » : Composer avec le genre et une positionnalité changeante durant l'enquête de terrain - W.R. Nadège Compaoré p. 105–116 Ma recherche a eu pour objectif d'examiner les mesures de transparence dans les industries pétrolières du Gabon et du Ghana, ce qui m'a amenée à effectuer trois mois d'enquêtes de terrain dans chaque pays. Durant ces enquêtes, non seulement être une femme affectait le processus de recherche, mais il s'avéra qu'être une jeune, chercheure, Noire, Africaine, basée au Canada, influençait également l'attitude de mes participants envers moi, ainsi que leurs réponses. En particulier, le fait d'être à la fois une Africaine et une chercheure basée en Occident provoquait des réactions contradictoires, soit de complicité, soit de suspicion, de la part de mes participants, ce qui compliquait mes interactions avec ces derniers. Basée sur le concept « d'espace autoethnographique » de Butz et Besio (2009), cette note de recherche se veut un commentaire réflexif sur le rôle épistémologique de ma positionnalité relativement aux résultats de mes enquêtes de terrain.
- « Voici la jeune femme qui veut poser des questions » : Composer avec le genre et une positionnalité changeante durant l'enquête de terrain - W.R. Nadège Compaoré p. 105–116