Contenu du sommaire : Soixante ans de « libre circulation » en Europe

Revue Migrations société Mir@bel
Numéro no 175, 2019
Titre du numéro Soixante ans de « libre circulation » en Europe
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Les gilets jaunes et le triptyque « islam, banlieues, immigration » : une machine à produire des fantasmes identitaires - Vincent Geisser p. 5-16 accès libre
  • Soixante ans de « libre circulation » en Europe coordonné par Catherine Wihtol de Wenden

    • Soixante ans après le traité de Rome : regards sur la liberté de circulation en Europe - Catherine Wihtol de Wenden, Josselin Dravigny p. 17-29 accès libre avec résumé
      Cet article introductif au dossier revient sur les différentes étapes ayant transformé, au cours de la construction européenne, la liberté de circulation et d'installation des travailleurs communautaires en une véritable liberté de circulation des citoyens européens, tout en entraînant la libre circulation des ressortissants extra-communautaires avec Schengen. Indissociable du projet européen, la libre circulation, qui recouvre un certain nombre de réalités différentes, se heurte toutefois à des obstacles qui mettent en péril ce que la majorité des citoyens de l'Union considèrent comme étant le résultat le plus positif de l'intégration européenne.
    • Mobilis in mobili. La circulation entre libéralisation et marginalisation dans l'espace européen - Marie-Laure Basilien-Gainche, Antoine Guérin p. 31-45 accès libre avec résumé
      À l'origine économique, la libre circulation des personnes est devenue un droit subjectif des citoyens européens, cependant reconnu « sous réserve des limitations et conditions prévues par le présent traité et par les dispositions prises pour son application ». La directive 2004/38 relative au droit des citoyens de l'Union et des membres de leurs familles de circuler et de séjourner librement sur le territoire des États membres a ainsi ouvert dans ce droit à la mobilité de profondes brèches, accusées par la jurisprudence. La libre circulation est soumise à des conditions de ressources qui créent une hiérarchisation entre Européens, et devient une condition d'accès à leurs droits fondamentaux.
    • Ouverture à l'est de l'Union européenne en 2004 : l'approche différenciée franco-germano-britannique - Sybille Regout p. 47-62 accès libre avec résumé
      Dans le cadre de l'élargissement à l'Est de l'Union européenne en 2004, les États membres ont adopté des dispositions transitoires à la libre circulation des travailleurs. Cependant, en dépit d'enjeux européens communs, c'est une solution à la carte qui a été appliquée, grâce à laquelle chaque État membre a pu élaborer le type de restriction qui lui convenait le mieux. En se focalisant sur l'Allemagne, le Royaume-Uni et la France, cet article tentera d'expliquer ces divergences de position, tout en se demandant si elles sont véritablement motivées par des logiques opposées.
    • La libre circulation sans le traité de Rome. Les ambiguïtés de l'immigration portugaise en France (1957-1992) - Victor Pereira p. 63-79 accès libre avec résumé
      Alors que la dictature dirigée par António de Oliveira Salazar maintient le Portugal à l'écart du processus d'intégration européenne, plus d'un million de Portugais émigrent en Europe occidentale, principalement en France. Ce flux migratoire, en grande partie clandestin, se développe grâce à la tolérance dont font preuve les autorités françaises à partir du début des années 1960. Cet article entend décrire comment l'émigration portugaise a été construite, tant au Portugal qu'en France, comme un phénomène s'articulant avec le processus d'intégration européenne du Portugal. En France, les émigrés portugais sont érigés en avant-garde d'une intégration européenne décrite comme inévitable.
    • Les migrations intra-balkaniques des années 1990 et 2000 à l'ombre des constructions nationales - Guillaume Javourez, Pierre Sintès p. 81-93 accès libre avec résumé
      Durant les années 1990 et 2000, la Grèce devient une destination majeure pour des migrants venus des pays balkaniques, au premier rang desquels de nombreux Albanais. Passant du statut de pays d'émigration à celui de pays d'immigration et après avoir signé les accords de Schengen, la Grèce a fait évoluer son arsenal législatif en conséquence. Entre règlements communautaires et particularités nationales, la construction du dispositif de contrôle des frontières du nord de ce pays illustre la concomitance de dynamiques continentales et d'autres influencées sur le long cours par des représentations en lien avec les processus de construction nationale dans la région.
    • Soixante ans de « libre circulation » en Europe : quels enseignements ? - Elena Ambrosetti p. 95-97 accès libre
    • Bibliographie sélective - p. 99-103 accès libre
  • Varia

    • Migrations de retour : L'exemple des Péruviens en Espagne, du « choix » de retourner à l'expérience du retour - Bruno Laffort p. 105-122 accès libre avec résumé
      Il s'agit dans cette contribution d'aborder les migrations de retour et d'enrichir la littérature francophone sur ce sujet. Dans la Vieille Europe, le développement de ces dernières depuis la crise économique de 2008 (en Espagne notamment) justifie de nouveaux regards et de nouvelles études sur un phénomène qui ne peut plus être qualifié de marginal. Nous tenterons de comprendre, dans un premier temps, pourquoi la sociologie française s'est peu attachée à l'analyse de ce phénomène. Après une critique de certaines notions en vogue dans l'étude des migrations actuelles valorisant de façon excessive la mobilité des migrants, nous donnerons corps à ces migrations de retour avec l'exemple des Péruviens ayant émigré en Espagne, à partir d'une enquête de terrain réalisée entre 2014 et 2017. Nous montrerons que l'acte de rentrer s'inscrit aux carrefours de décisions (plus que de choix) individuelles qui restent néanmoins enchâssées dans des déterminations structurelles.
    • Les réfugiés ivoiriens au Ghana : « rester ou retourner », une stratégie d'activisme transnational - Alfred Babo p. 123-140 accès libre avec résumé
      Cet article, qui part de l'idée selon laquelle la migration forcée ne détourne pas les migrants du destin politique de leur nation d'origine, s'intéresse aux formes et aux moyens d'expression de ce lien, particulièrement ancré dans la situation d'après-guerre en Côte d'Ivoire. L'enjeu de ce texte est de montrer que les réfugiés ivoiriens exilés au Ghana transforment la lutte relative à leurs conditions de vie difficiles dans les camps en mouvement social, tout en utilisant les réseaux sociaux pour se représenter eux-mêmes, puis communiquer sur les changements politiques qu'ils souhaitent voir s'opérer dans leur pays d'origine. Les actions collectives menées par ces réfugiés ivoiriens depuis le Ghana visent à faire de la décision de rester ou retourner un moyen d'action et d'influence sur la restructuration de la politique domestique ivoirienne dans un contexte de crise post-électorale.
  • Note de lecture

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