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Revue Politique européenne Mir@bel
Numéro no 62, 2018/4
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Varia

    • Construire une politique publique d'innovation transfrontalière à l'heure de « la spécialisation intelligente » : Une application à la filière énergies marines renouvelables dans l'Eurorégion Nouvelle-Aquitaine-Euskadi-Navarre - Sylvain Roche, Guillaume Connan, Marc Moulin p. 8-32 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article propose de revenir sur la mise en place d'une politique publique tournée vers les énergies marines renouvelables dans l'Eurorégion Nouvelle-Aquitaine-Euskadi-Navarre dans le cadre de la mise en œuvre des stratégies de « spécialisation intelligente » des régions (RIS3). L'objectif est de comprendre les dynamiques d'une construction d'action collective afin d'examiner les stratégies de valorisation des ressources territoriales et les convergences stratégiques d'acteurs transfrontaliers. En d'autres termes, c'est une analyse d'une politique d'innovation territorialisée basée sur notre propre observation que nous proposons. En quoi la spécialisation intelligente des régions invite-t-elle à repenser les stratégies eurorégionales transfrontalières ?
      This paper presents the implementation of public policies regarding marine renewable energy in Nouvelle-Aquitaine-Euskadi-Navarre as part of the implementation of Smart Specialization (RIS3). The purpose is to understand the collective action development dynamics which include territorial resource valorisation strategies and strategic convergence between regional actors. In short, we retrace a territorial innovation policy process on the basis of direct observations. Under what conditions can specialization engender a rethinking of Euroregional cross-border strategies?
    • Does European economic integration affect electoral turnout and economic voting? - Cal Le Gall p. 34-79 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'UE a acquis de nombreuses compétences économiques depuis quelques années. Dans cet article, je fais l'hypothèse qu'en réduisant la marge de manœuvre économique des gouvernements, l'intégration européenne peut réduire 1) la participation électorale et 2) le vote économique, à l'instar de la mondialisation. Ces deux hypothèses sont testées au niveau individuel dans une perspective comparée grâce aux European Election Studies (EES) de 2009 et 2014. Les résultats indiquent que la perception des contraintes économiques de l'UE diminue le vote économique après la crise, mais pas en 2009. En revanche, les données ne montrent pas d'effet sur la participation électorale.
      The EU has gained many economic competences over the years. In this article, I contend that, by reducing governments' economic leeway, European integration has the potential to decrease 1) electoral turnout and 2) the economic vote, like globalization. These two hypotheses are tested on the individual level in a longitudinal cross-sectional setting using the 2009 and 2014 European Election Studies (EES). Findings indicate that perceptions of EU economic constraints decrease economic voting after the crisis, but not in 2009. By contrast, I find no evidence that EU constraints diminish electoral turnout.
    • Des défis structurels aux ambitions nouvelles : Le partenariat UE-Afrique du Sud comme archétype des relations UE-pays émergents ? - Anne-Sophie Gijs, Camille Gijs p. 80-119 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Par son statut hybride, à la fois pays en développement et émergent, État africain et membre des BRICS, l'Afrique du Sud est concernée par la réflexion autour de l'avenir des partenariats stratégiques de l'UE et par la renégociation des accords de Cotonou. Analyser l'évolution des interactions entre l'UE et l'Afrique du Sud ces trente dernières années alimente donc le débat en cours à ces deux niveaux : grâce à une étude de terrain recueillant les points de vue sud-africains et européens, cet article interroge d'une part la notion de partenariat stratégique, en théorie et en pratique, et d'autre part analyse en quoi les défis rencontrés en Afrique du Sud peuvent enrichir la réflexion sur l'avenir du partenariat avec les pays ACP dits « plus avancés ». En effet, nombre d'entre eux combinent des caractéristiques similaires à l'Afrique du Sud (croissance ralentie, inégalités, hégémonie économique régionale et fragilité politique nationale), affirment leur autonomie et ne seront intéressés par la collaboration européenne que si celle-ci se distingue des concurrentes, mais également des schémas obsolètes “donateur-récipiendaire”, pour entamer une relation pragmatique plus subtile.
      Given its hybrid status, both as a developing country and emerging economy, African State and BRICS member South Africa is at a crossroads in debates over the future of the EU's strategic partnerships and the renegotiation of the Cotonou agreements. Analysing the evolution of interactions between the EU and South Africa over the last thirty years is fuelling the debate at two levels, thanks to a field study gathering South African and European views. On the one hand, this study questions the concept of “strategic partnership” – looking at what such a partnership means in theory and in practice. On the other hand, it investigates how challenges encountered in South Africa can shed a different light on the future of EU partnerships with the so-called “more advanced” ACP countries. Indeed, many ACP countries possess characteristics similar to South Africa (slow growth, inequalities, regional economic hegemony and national political fragility), assert their autonomy and are interested in collaborating with the EU. However, this interest will only come if the collaboration differs not only from competing offers, but also from the outdated “donor-recipient” scheme, in order to lead to a more subtle and pragmatic relationship.
    • Les dialogues citoyens de la Commission européenne : Renforcer l'appartenance ou confirmer l'impuissance ? - Ludivine Damay, Florence Delmotte p. 120-150 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans le cadre de l'Année européenne des citoyens en 2013, la Commission européenne inaugurait un nouveau dispositif, les « dialogues citoyens », visant à « restaurer la confiance » des citoyens à l'égard de l'Union européenne (UE) après plusieurs années de crise. Fondé sur l'observation de dialogues organisés en Belgique en 2013 et 2014, cet article revient sur les justifications initiales du dispositif et sur sa mise en œuvre en s'intéressant en particulier aux « sentiments » que les dialogues citoyens étaient censés susciter ou renforcer, en premier lieu le sentiment d'appartenance, et sur ceux qu'ils ont en définitive révélés, tel celui d'une impuissance accrue. L'article éclaire ces questions à la lumière des apports théoriques de Norbert Elias sur l'intégration nationale et postnationale.
      In the context of the European Year of Citizens 2013, the European Commission launched a new public instrument, the “Citizens' Dialogues”. A series of public consultations were organised in the member states in order to restore the confidence after several years of crises. This article is based on the observation of dialogues that took place in Belgium in 2013 and 2014. It aims at understanding better which feelings such an initiative was supposed to strengthen in its initial justifications, at the first rank of which, feelings of belonging. Using Norbert Elias's reflections on national and post-national integration, the authors show that this experimentation eventually revealed in the chief of citizens a feeling of powerlessness more complex than expected.
    • Europe antilibérale ou Anti-Europe ? : Les conceptions européennes de l'extrême droite française entre 1940 et 1990 - Dieter Gosewinkel p. 152-179 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les conceptions européennes de l'extrême droite française à partir de la collaboration franco-allemande pendant la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 1990 sont marquées par une continuité scindée en deux lignes de pensée : une ligne économique et une ligne politico-culturelle (issues de l'Europe dominée par le national-socialisme) qui sont au départ imbriquées, mais finissent par entrer en conflit. Tandis que les intellectuels d'extrême droite autour de la revue Défense de l'Occident commencent par saluer l'intégration européenne à l'instar des idées de la collaboration au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Front national finit par protester contre la Communauté européenne « réelle », purement économique, à partir des années 1990.
      The French extreme right, from Franco-German collaboration during World War II up to the 1990s, supported concepts of European integration marked by the continuity of two lines of thinking: economic ideas and politico-cultural thinking. Intertwined and parallel at the outset, they ended up opposing each other. While intellectuals of the extreme right associated with the journal Défense de l'Occident first hailed European integration after 1945, as it was consonant with the ideas of collaboration, the Front National finally came to protest against the “real”, purely economic European Community from the 1990s on.
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