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Revue | Systèmes d'information & management |
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Numéro | vol. 24, no 1, 2019 |
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- Appréhension, fierté et conviction - François de Corbière p. 3-5
- Modèle théorique de projets de Green IS : une spécification des relations entre objectifs, compétences et culture environnementale - Salma Trid, Jacqueline Corbett, Lyne Bouchard p. 7-45 Afin d'assurer une meilleure performance environnementale, les organisations s'engagent dans diverses initiatives vertes, y compris celles impliquant les systèmes et technologies d'information. Cependant, notre compréhension des projets Green IS reste incomplète. Cette recherche vise à améliorer cette compréhension en analysant l'influence de trois facteurs sur les impacts environnementaux des projets Green IS : les objectifs environnementaux, les compétences mobilisées et la culture environnementale. Des études de cas exploratoires de sept projets de Green IS dans le secteur financier ont été réalisées, ce qui a permis l'élaboration d'un nouveau modèle théorique. Celui-ci définit une nouvelle variable, en l'occurrence la notion de perception d'un projet de Green IS. À cet égard, nous suggérons que celle-ci est influencée directement par les objectifs d'un projet et par son impact environnemental. Toutefois, ces objectifs influencent aussi indirectement les impacts dans la mesure où ils déterminent le choix des compétences mobilisées. La culture environnementale de l'organisation joue aussi un rôle à travers les programmes de sensibilisation et le renforcement de l'identité verte des membres du personnel. Nous avons constaté en la matière que même les projets marqués par l'absence d'objectifs environnementaux ou de compétences en développement durable peuvent avoir des retombées environnementales positives parce que les employés impliqués prennent des décisions plus écoresponsables. Cette recherche contribue à la réflexion scientifique en révélant les dynamiques complexes des projets de Green IS, fournissant ainsi une base pour la réalisation d'études ultérieures. Sur un plan plus pratique, ses conclusions permettent d'identifier différentes voies que les organisations peuvent emprunter pour mieux gérer leurs initiatives environnementales afin d'en améliorer les résultats.Under pressure to improve their environmental performance, many companies have initiated various green initiatives, including those involving information systems and technologies. Still, our comprehension of Green IS projects is incomplete. This research seeks to enhance understanding in this area by analysing the influence of three factors on the environmental impacts of Green IS projects. Exploratory case studies of seven Green IS projects in the financial sector were conducted, from which a conceptual model was developed. In this model, we define a new variable, the perception of a Green IS project, and we propose that this perception is influenced by the objectives of the project and its environmental impacts. Project objectives influence the project's impacts indirectly to the extent they affect the choice of competencies used in the project. The environmental culture of an organization also indirectly influences the project environmental impacts through the deployment of awareness programs and by the strengthening of employees' green identities. Even without specific environmental objectives or sustainability competencies, Green IS projects can achieve positive environmental impacts because employees' green identities can lead them to make more eco-responsible choices. This research contributes to academia by revealing the complex dynamics of Green IS projects, providing a foundation for future research. At a practical level, it highlights specific ways by which companies can better manage their IS projects to improve their environmental performance.
- Analyse des facteurs influençant l'émergence des pratiques de télémédecine : le cas des Maisons de Santé en France - Johanna Habib, Fatima Yatim, Jihane Sebai p. 47-85 En réponse à un contexte à la fois complexe et fragile marqué par une volonté d'amélioration de la qualité des soins et de maîtrise des dépenses de santé, les SI sont appréhendés comme l'un des socles essentiels de la refonte organisationnelle actuelle du système de santé. Plus particulièrement, la télémédecine apparaît comme une innovation organisationnelle indispensable pour pallier les faiblesses du système et assurer l'accessibilité à tous à des soins de qualité. Considéré comme un maillon du processus de soin, le développement de la télémédecine semble exiger un changement organisationnel et culturel important pour les structures de soins et leurs patients. Partant de ce contexte, notre recherche propose d'étudier les facteurs de nature technologique, organisationnelle et externe susceptibles de favoriser l'émergence des pratiques de télémédecine dans les maisons de santé en France. Pour cela, nous combinons dans une approche exploratoire deux sources de données. La première source de données, de nature secondaire et déclarative, mobilise le bilan établi à la fin de l'année 2014 par l'Observatoire des recompositions de l'offre de soins de la Direction Générale de l'Offre de Soins (DGOS) concernant les maisons de santé recensées depuis 2008 sur le territoire français. Pour approfondir cette première analyse, une seconde source de données de nature qualitative a été mobilisée. Celle-ci repose sur vingt-deux entretiens auprès d'acteurs impliqués dans la mise en place de dispositifs de télémédecine au sein de ces maisons de santé. Les résultats de cette recherche révèlent que l'émergence des pratiques de la télémédecine semble influencée par une logique de besoins de coordination externe sur le territoire de soins davantage que par une logique de croissance interne ou de maturité structurelle ou technologique. Sur ce dernier point, celui de la maturité technologique, nous observons au contraire un développement concomitant des projets de SI intégré et de télémédecine. Fort de ce résultat, la principale contribution théorique de cette recherche est de discuter le lien entre intégration interne et externe au sein des trajectoires d'informatisation.In a complex and fragile context characterized by a will to improve the care and the healthcare costs, IS are perceived as one of the main pillars of the ongoing organizational redesign of the healthcare system. Most significantly, telemedicine appears as an essential organizational innovation to mitigate the current weaknesses of the healthcare system and ensure equitable access to quality care. Viewed as key element the health chain, telemedicine development requires a major organizational and cultural change for the care units and their patients. Departing from this context, our research provides a study on the technology, organizational and external factors of the telemedicine implementation in French care homes. To achieve this objective, we combine in an exploratory approach two different data sources. The first one which is secondary and declarative data mobilize a survey of the Observatory of the reconstruction of healthcare of the DGOS (Direction Générale de l'Offre de Soins) concerning the care homes recorded since 2008 in France. In a later stage, to deepen and sharpen this first analysis, a second data source has been collected. This is based on twenty-two interviews with actors involved in the implementation of telemedicine solutions within French care homes. Our findings reveal that the emergence of telemedicine is due to the need of an external coordination of healthcare supply on a specific territory rather than internal organic growth or technology and structural maturity. On this last point, the technological factor, we observe the opposite trend, a concomitant development stage of integrated IS and telemedicine projects. The main theoretical contribution of this research is to discuss the link between internal and external integration within digital trajectories.
- Le réseau social de la communauté francophone des chercheurs en Systèmes d'Information - Claudio Vitari, Jean-Charles Pillet p. 87-105 À mesure que la communauté de recherche française en systèmes d'information s'agrandit, le besoin d'en comprendre les spécificités se fait de plus en plus pressant. Cet article s'attache à mettre en évidence la structure du réseau social qui sous-tend la communauté française de recherche en système d'information. Elle s'appuie sur l'analyse des réseaux de co-écritures dans la revue Systèmes d'Information et Management (SIM) et les communications au colloque de l'Association Information et Management (AIM). Cette étude du réseau social, qui manquait à la compréhension des particularismes de la communauté francophone, répond à trois questions : quelle est la structure du réseau social des co-écritures ? Qui sont les acteurs centraux ? Comment le parcours professionnel des chercheurs impacte-t-il leur niveau de centralité ? L'objet de cette étude est de contribuer à la discussion sur les spécificités de la communauté française des SI en vue de renforcer son identité collective. Elle est aussi un moyen pour chacun de ses acteurs de s'interroger sur ses pratiques de co-écritures et sur son rôle dans le réseau social de recherche.As the French-speaking information systems research community grows in size, the need to understand its specificities is more and more pressing. This paper sheds the light on the structure of the social network that underpins the French information systems research community. It draws on an analysis of the co-authorship network in the Systèmes d'Information et Management (SIM) outlet, and at the conference Association Information et Management (AIM). This study of the social network, a missing piece in our understanding of the specificities of the French community, addresses three questions: What is the structure of the social network of co-authors? Who are the central players? And what factors of the professional path of the researchers influence their degree of centrality in the network? The purpose of this study is to contribute to the discussion on the specificities of the French-speaking information systems research community in order to reinforce its collective identity. It is also a mean through which its actors will question their own co-authorship practices, as well as the role they have in this social network of research.