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Revue Revue Française de Science Politique Mir@bel
Numéro vol. 69, no 2, mars 2019
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • FN du Nord contre FN du Sud ? : Analyse socio-géographique des électorats Le Pen en 2017 - Arnaud Huc p. 7-31 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Cet article propose, via une approche multi-échelle et multi-méthode, d'explorer l'idée d'un électorat frontiste géographiquement dual. Cette dualité ne renvoie pas seulement à des caractéristiques sociologiques différentes dans les départements septentrionaux et méditerranéens mais à des espaces péri-urbains favorables au Front national (FN) ayant des caractéristiques opposées. Il souligne ainsi que la péri-urbanité, même favorable au FN, est loin d'être homogène et, en creux, que les raisons de voter FN dans ces différents espaces peuvent être radicalement différentes, voire contradictoires.
    FRONT NATIONAL SUPPORTERS, NORTH AND SOUTH. A SOCIO-GEOGRAPHICAL ANALYSIS OF THE LE PEN ELECTORATE IN 2017. Using a multi-scale and multi-method approach, this article explores the idea of a geographically dual Front National (FN) electorate. This duality does not refer solely to differing sociological characteristics in the northern and southern regions of France, but also to peri-urban zones throughout the country that express support for the FN despite being radically different in composition and demographics. This article highlights that while per-iurban zones are largely favourable to the FN, they are far from forming a homogeneous entity. The reasons for voting for the FN in these various spaces can be radically different, and at times even contradictory.
  • De nouveaux mouvements sociaux durant les années 1968 ? : Penser la structuration localisée des engagements « soixante-huitards » en Suisse - Cécile Péchu, Julien Chevillard, Philippe Gottraux, Nuno Pereira p. 33-63 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Pour reconsidérer la thèse de l'apparition de « nouveaux mouvements sociaux » et de nouveaux clivages, cet article s'intéresse aux liens que les organisations politiques et du mouvement social entretiennent les unes avec les autres. Dans une perspective d'analyse localisée, il compare la structuration de l'espace militant constitué par les appartenances organisationnelles des « soixante-huitards » engagés à Genève et Zurich, cartographié au moyen d'analyses de correspondances multiples (ACM). Les années 1968 voient bien se développer partout des engagements un peu à part, centrés sur la dénonciation des formes de domination autres qu'économiques. Mais ce ne sont ni les mêmes militants, ni les mêmes organisations qui peuplent ces types de militantisme dans les deux villes. Une telle analyse montre aussi que les mêmes labels doctrinaux revendiqués ne signalent pas forcément une proximité des engagements.
    NEW SOCIAL MOVEMENTS. EXAMINING THE LOCALISED STRUCTURE OF 1968s POLITICAL INVOLVEMENT IN SWITZERLAND. With a view to revisiting the concept of how « new social movements » and new cleavages subsequently emerge, this article looks at the relationships that political organisations and social movements develop and maintain with each other. From a localised perspective and using multiple correspondence analysis (MCA), this article compares how activist communities in the 1968s were structured in the Swiss cities of Geneva and Zurich respectively. The events of 1968 and their wake brought a widespread increase in political involvement, including movements that condemned many forms of non-economic domination. But the two cities saw different activists and different organisations at work. This analysis reveals how the same doctrinal labels, though claimed by movements in both cities, did not necessarily correspond to identical or even similar militant objectives.
  • Une nature qui compte ? : Retour sur le « tournant environnemental » du Système de comptabilité nationale (années 1980-années 2010) - Yann Bérard p. 65-87 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Cet article examine le travail des organisations internationales entrepris depuis plusieurs décennies pour intégrer l'environnement dans les comptes des nations. Au carrefour des controverses entourant la mesure du bien-être et l'adaptation à la globalisation/régionalisation économique, les enjeux environnementaux de la soutenabilité représentent sans doute le plus complexe des défis que le Système de comptabilité nationale (SCN) se doit aujourd'hui de relever. La question se pose néanmoins de savoir si le fait de chercher à intégrer les valeurs de soutenabilité dans les comptabilités nationales peut s'accompagner d'un genre nouveau de statistiques, qui accorderait une plus grande place à la protection de la nature et à la tentative concomitante de dépasser un modèle capitaliste prédateur et inégalitaire.
    MAKING NATURE COUNT. BACK TO THE « ENVIRONMENTAL TURNING POINT » OF THE SYSTEM OF NATIONAL ACCOUNTS (1980S TO THE PRESENT DAY)This article examines the work undertaken by international organisations over the past several decades to mainstream the environment into national agendas. At the crossroads of multiple controversies regarding how to measure well-being and adapt to economic globalisation/regionalisation, sustainability (and its environmental stakes) is arguably the most complex challenge faced by the United Nations System of National Accounts (SNA) today. The question nevertheless arises whether trying to mainstream the values of sustainability into national agendas should be accompanied by a new breed of statistics, which would assign a greater importance to the protection of nature and concomitant attempts to go beyond a predatory and inegalitarian capitalist model.
  • Qu'y a-t-il de mal dans la corruption (en démocratie) ? : Une approche contractualiste - Victor Mardellat p. 89-110 accès libre avec résumé avec résumé en anglais avec indexation
    Les approches contemporaines de la corruption politique ont donné congé à la théorie morale pour concevoir la corruption comme un mal proprement politique. L'analyse institutionnelle condamne la corruption comme une atteinte portée à nos institutions, rendues incapables de réaliser leurs fonctions essentielles, et l'analyse relationnelle dénonce l'injustice relationnelle dont sont coupables les agents publics corrompus. Nous commentons tour à tour ces deux approches et proposons de les compléter avec une analyse contractualiste : d'après celle-ci, la corruption politique est moralement injustifiable, en un sens analogue à la manipulation et à la rupture de promesse, car elle consiste en une violation des attentes que les agents publics nous ont conduits à former à propos de la manière dont ils doivent exercer leurs fonctions.
    WHAT'S WRONG WITH CORRUPTION (IN DEMOCRACIES) ? A CONTRACTUALIST APPROACH. Contemporary approaches to political corruption have largely dispatched with moral theories, instead conceiving of corruption as an ill of a strictly political nature. Institutional analysis condemns it for its attack on our institutions, which are left unable to perform their primary functions, whereas relational analysis denounces the relational injustice of which corrupt public officials are guilty. I shall examine these two approaches, supplementing them with a contractualist perspective, according to which political corruption is morally unjustifiable for the same reasons that manipulation and promise-breaking are. In other words, political corruption consists in the violation of the expectations public officials have led us to develop regarding how they intend to exercise the power associated with their office.
  • Chronique bibliographique sur les approches historiques du politique. Penser le présent, étudier le passé - Sidonie Verhaeghe, Samuel Hayat, Paula Cossart p. 111-113 accès libre
  • Lectures critiques - p. 115-143 accès libre
  • Comptes rendus - p. 144-165 accès libre