Contenu du sommaire : L'idéologie de la Silicon Valley
Revue | Esprit |
---|---|
Numéro | no 5, mai 2019 |
Titre du numéro | L'idéologie de la Silicon Valley |
Texte intégral en ligne | Accès réservé |
- Éditorial. Le piège des alternatives - p. 5-7
À plusieurs voix
- De bas en haut - Philippe Lemoine p. 9-13
- Le piège de Tocqueville - Olivier de France p. 14-17
- Le Cameroun en crise - Rodrigue Nana Ngassam p. 17-20
- Le Venezuela dans l'ombre - Victoria Zurita p. 21-24
- La défaite de l'AKP aux élections locales de Turquie - Béatrice Garapon p. 24-28
L'idéologie de la Silicon Valley
- Introduction - Emmanuel Alloa, Jean-Baptiste Soufron p. 31-35 Loin d'être neutre, l'ingénierie sociale de la Silicon Valley porte un programme politique, dont le déni prémunit les entreprises contre toute responsabilité.Far from being neutral, social engineering by the Silicon Valley carries a political agenda, the denial of which makes companies irresponsible.
- Ne soyez pas malveillants. Utopies, frontières et brogrammers - Fred Turner, Moira Weigel, Alexandra Lalo p. 37-49 L'idéologie de la Silicon Valley trouve ses origines dans la contre-culture américaine des années 1960, voire le puritanisme : il s'agit toujours de repousser les frontières et de construire des communautés égalitaires, mais en remplaçant le Lsd et la Bible par des systèmes informatiques.The ideology of the Silicon Valley originates in 1960s American counterculture, or even puritanism: pushing the frontiers and constructung egalitarian communities, no longer with LSD and the Bible but with computers.
- L'égalitarisme automatisé : Sur l'idéologie de la Silicon Valley - Emmanuel Alloa p. 51-62 Contrairement au discours de la neutralité technologique, il y a bien un programme politique qui anime la Silicon Valley. Il consiste en une réinterprétation de l'idéal égalitaire, qui passe par l'abstraction des caractères particuliers et produit de nouvelles exclusions.Against technological neutrality, there is a political program in the Silicon Valley : a reinterpretation of the egalitarian ideal requiring abstraction of particular characters and producing new exclusions.
- Le capitalisme de la surveillance : Un nouveau clergé - Shoshana Zuboff, Jonathan Chalier p. 63-77 Alors que la division du travail était le principe organisateur de la société industrielle, c'est la division du savoir qui organise la société numérique. Mais elle est prise en otage par le capitalisme de la surveillance qui traduit l'expérience humaine en données informatiques à son profit. Un tel mouvement historique exige une réponse démocratique.Whereas division of labor used to organize industrial society, division of learning organizes digital society. But it is hijaccked by surveillance capitalism, which translates human experience into data for profit. Such a historical transformation requires a democratic response.
- De la classe virtuelle aux ouvriers du clic : La servicialisation du travail à l'heure des plateformes numériques - Antonio Casilli p. 79-88 Contrairement au fantasme d'une classe virtuelle de travailleurs libérés par le travail, la flexibilité des services de micro-tâches, que remplissent tous les usagers des plateformes numériques, ne profite qu'aux entreprises de la Silicon Valley.Contrary to the fantasy of a virtual class of workers emancipated through labor, the flexibility of micro-tasking services, fulfilled by all digital platform users, only benefit the companies of the Silicon Valley.
- La nouvelle science des données - Jean-Pierre Dupuy p. 89-98 L'idéologie qui accompagne le big data, faisant passer l'exigence théorique au second plan, met en péril l'avancée des connaissances et sapent les fondements d'une éthique rationnelle.Big data ideology neglects theoretical requirements, jeopardizes the advancement of knowledge and undermines the foundations of rational ethics.
- Introduction - Emmanuel Alloa, Jean-Baptiste Soufron p. 31-35
Varia
- De « nouvelles » perspectives pour l'Europe - Jürgen Habermas p. 101-110 Malgré la conscience de défis communs, les pays européens sont pris dans un cercle vicieux : les politiques d'austérité accroissent les inégalités au sein de l'Union, qui nourrissent le populisme de droite, qui pousse les gouvernements à accorder la priorité à des intérêts nationalistes de court terme au détriment de la solidarité européenne.Despite being aware of common challenges, European countries are caught in a vicious circle: austerity policies increase inequalities within the Union, which feed rightwing populism, which in turn pushes governements to favor short-term nationalist interests over European solidarity.
- Les faux-semblants de la souveraineté européenne - Nicolas Leron p. 111-120 La souveraineté européenne n'est rien d'autre que la puissance de marché de l'Union, accréditant l'idée que la souveraineté nationale n'est plus. Les discours qui s'appuient sur elle négligent la légitimité politique de l'Union et la thématique nécessaire de la démocratie européenne.European sovereignty is nothing else than the market power of the Union, giving credit to the idea that national sovereignty is dead. Discourses based on European sovereignty overlook the political legitimacy of the Union and the necessary issue of European democracy.
- Trois idées reçues sur les élections européennes - Susi Dennison, Ivan Krastev, Mark Leonard, Tara Varma p. 121-128 Une étude du European Council on Foreign Relations conduite dans quatorze pays d'Europe montre qu'en dépit de divisions, il n'existe pas de polarisation de l'électorat en tribus irréconciliables ; que la question de l'émigration est aussi importante que celle de l'immigration ; que le sentiment européen est important malgré une volonté de renverser le statu quo.A survey by the European Council on Foreign Relations in 14 European countries show that, in spite of divisions, there is no polarization of the electorate into irreconcilable tribes; that the issue of emigration is as important as that of immigration; and that European sentiment matters despite a will to change the status quo.
- J'habite un ailleurs dont il n'y a pas d'exil : Vingt-cinq ans après le génocide des Tutsi du Rwanda - Amélie Faucheux, Émilienne Mukansoro p. 129-136 Une rescapée témoigne des cris des victimes qu'elle entend toujours, des siens qu'elle pousse quand on refuse de commémorer et qu'elle doit à l'humanité et peut-être aussi de ceux des bourreaux, car pour eux aussi, le génocide ne se termine jamais.A survivor testifies of the screams of victims, which she still hears, of her screams, which she makes when one refuses to commemorate and which she owes humanity, and maybe of the killers' screams, because for them too, the genocide is not over.
- Fins de monde - Nicolas Léger p. 137-141
- De « nouvelles » perspectives pour l'Europe - Jürgen Habermas p. 101-110
Cultures
- Cultures - p. 143-186