Contenu du sommaire : Chronique : Industries

Ce texte propose une étude des comportements innovants des firmes françaises de plasturgie en combinant l'approche évolutionniste de la firme et les apports de la littérature sur les barrières à l'innovation. En accord avec ce cadre théorique et à partir de l'exploitation de 24 entretiens approfondis, nous proposons une nouvelle typologie des stratégies d'innovation des firmes françaises de plasturgie. Nous montrons que ces firmes tendent dans leur majorité à activer leurs compétences dynamiques pour adopter des stratégies et devenir de plus en plus indépendantes et survivre dans un environnement incertain caractérisé principalement par une position asymétrique avec les clients/donneurs d'ordres et une forte concurrence internationale. C'est grâce aux compétences spécifiques et à l'intensité de l'innovation développée que les firmes de plasturgie peuvent retrouver des marges de manœuvre. Dans le même temps, la mise en œuvre de stratégies d'innovation entraîne l'apparition de barrières à l'innovation. Classification JEL : L21, L24, L52, L69, O32, O33.

Cet article étudie la nature et l'intensité de la complémentarité entre l'innovation environnementale et les changements dans l'organisation des firmes. Nous étudions les relations de complémentarité entre les processus d'éco-innovation et les changements organisationnels et techniques. Nous analysons la question de la complémentarité en fonction de l'impact environnemental de l'innovation (réduction du CO2, réduction de la pollution, recyclage, etc.) afin de mettre en lumière la complémentarité entre chaque type d'impact environnemental et les changements d'organisation des firmes. Nous employons une méthodologie basée sur l'approche par adoption et l'utilisation de modèles probits bivariés pour analyser ces complémentarités. L'un des résultats les plus significatifs réside dans l'identification de l'influence majeure de la dynamique de changement organisationnel dans les processus d'innovation environnementale, qui s'oppose à une vision techniciste de l'innovation environnementale. Les résultats mettent en évidence que le degré de complémentarité varie selon les structures industrielles et que chaque secteur présente des spécificités en termes d'éco-innovation.Classification JEL : Q55, L6, 030.

Par rapport à la littérature traitant des déterminants des innovations dans les technologies propres, l'article propose deux changements importants. D'une part, on ne traite pas des performances d'innovation des firmes mais de leur spécialisation de recherche dans ce champ des technologies propres. D'autre part, on teste les effets d'une variable de « path dependence » (le niveau passé de spécialisation) et d'un indicateur de diversification technologique. Notre analyse empirique prend appui sur un échantillon de 946 grandes firmes mondialisées qui ont un très haut niveau de dépenses de R&D. Les résultats des différentes estimations montrent que : 1) il y a un effet de « path dependence », à savoir que la spécialisation passée en recherche concernant les technologies énergétiques propres explique la spécialisation actuelle ; 2) l'effet de « path dependence » est plus fort lorsqu'on prend en compte la spécialisation technologique la plus récente par rapport à la spécialisation beaucoup plus ancienne ; 3) la diversification passée explique (mais seulement faiblement) la spécialisation en innovation énergétique propre. Le capital de savoir technologique des firmes en énergie propre joue aussi un rôle.Classification JEL : D22, O32, O33, Q54, Q55.

Dans ce papier, nous étudions de quelle manière la politique des fusions affecte le choix entre une fusion nationale ou une fusion internationale. Nous élaborons un modèle dans lequel une firme choisit entre ces deux types de fusions. Alors qu'une fusion nationale sera refusée si elle s'avère anti-compétitive, une fusion internationale a une profitabilité ex post qui est incertaine. Dans un premier temps, nous étudions cet arbitrage dans un scénario où après une fusion internationale non profitable, la sortie du marché étranger par le biais d'une autre fusion est impossible. Dans ce cas, une politique des fusions plus clémente décourage les fusions internationales comparées aux fusions nationales. Cependant, s'il est possible de sortir par le biais d'une fusion nationale sur le marché étranger, cet arbitrage est modifié en ce sens qu'une politique des fusions plus clémente diminue les barrières à la sortie, augmentant ainsi la profitabilité d'une fusion internationale.Classification JEL : L22, L40, D21, G34.