Contenu du sommaire : Prix de thèse 2018

L'augmentation massive du volume de données générées chaque jour sur Internet offre aux chercheurs la possibilité d'aborder la question de la prédictibilité des marchés financiers sous un nouvel angle. Plus particulièrement, l'apparition des réseaux sociaux (Twitter et StockTwits) permet de créer de nouveaux indicateurs mesurant le sentiment des investisseurs et ainsi d'analyser l'impact de la diffusion de fausses informations sur le processus de formation des prix. Les deux principaux résultats que nous pouvons en faire sont les suivants : premièrement, le sentiment des investisseurs, mesuré à partir du contenu publié sur les réseaux sociaux, permet de prévoir l'évolution des marchés financiers, tout du moins à l'échelle intrajournalière ; deuxièmement, les manipulations informationnelles sur les réseaux sociaux sont fréquentes, principalement sur les entreprises à faible capitalisation.

La décentralisation politique, et plus précisément la question de la structure optimale d'échelons territoriaux, est au cœur du débat public. Ces questions ont occupé une place importante parmi les économistes, notamment dans les Etats fédéraux. Récemment, un ensemble de travaux aborde cette problématique en analysant les facteurs politiques influençant les liens entre les différents niveaux d'autorité locale et les politiques publiques au niveau des territoires. Cet article propose un état des lieux portant notamment sur le résultat de trois articles récents dans le cas français.

Le modèle de production et de consommation linéaire, qui se résume à extraire, produire, utiliser puis jeter, menace la préservation de nos ressources naturelles, alors même que les Déchets d'Équipements Électriques et Électroniques (DEEE) constituent des « mines urbaines » riches en métaux stratégiques. Les politiques publiques classiques des années 1970, fondées sur une approche régalienne, se sont révélées inefficaces pour stimuler des démarches innovantes et collectives. Cet article expose les travaux d'une thèse de recherche dans laquelle est étudiée une approche alternative fondée sur un principe de responsabilisation des producteurs, encadrés par une forme de co-régulation entre acteurs publics et privés. Alors que la responsabilité́ est souvent associée à une logique individuelle, qu'est-ce qu'une responsabilité collective ? À travers le cas de la filière des DEEE, la thèse propose des principes de la co-régulation. Nous nous appuyons sur la littérature sur les communs, où ont été́ discutées les conditions d'une gestion et d'une gouvernance collectives.

Cet article analyse le phénomène singulier et peu exploré de fabrication du leader et du leadership au sein des Forces armées françaises. Le contexte actuel montre une situation où il s'agit, de plus en plus, de faire mieux avec moins. En effet, l'institution dispose de moyens en baisse constante depuis le début des années 1960 et doit faire face, dans le même temps, à un contexte stratégique international toujours plus menaçant. Appuyée sur une méthodologie qualitative, la recherche fait émerger une fabrication progressive et structurée du chef militaire français. Son apport théorique souligne un mode de fabrication institutionnel du leader et du leadership qui révèle l'importance de la dimension spatio-temporelle et d'un cadre idiosyncratique. Celui-ci accorde une place essentielle à la notion de commandement et consacre une fabrique du leadership plus que du leader. Des préconisations managériales sont émises, visant au perfectionnement du capital humain de l'officier français.

Ce travail interroge la place du dialogue entre les ONG et les entreprises. En effet, le XXIe siècle marque un changement dans les relations entre ces deux acteurs. Depuis plusieurs années, les organisations non gouvernementales et le monde des firmes cohabitent et même collaborent. L'intérêt de cette recherche est de caractériser le dialogue et de visualiser la place qu'il occupe parmi les différentes interactions entre ONG et firmes. Notre étude empirique met en lumière les verbatim de 44 répondants, soit 20 ONG et 24 entreprises. Les résultats de notre collecte de données ont été étudiés à l'aide du logiciel NVivo 11. In fine, cet article permet également de clarifier les différents rapports entre les ONG et les entreprises dans une société en évolution constante.

Le rôle croissant joué par les réseaux sociaux impose désormais à l'entreprise d'adopter une veille stratégique. Cet article étudie la nature et la gestion de la e-réputation par l'entreprise. Une étude statistique a été réalisée sur des indices de présence sur les réseaux sociaux et les déterminants de cette e-réputation. Les résultats mettent en évidence la nécessité pour l'entreprise étudiée, la SNCF, de préserver activement sa réputation suite à tout événement indésirable. La stratégie de social média de la SNCF repose sur la co-creation de contenu de contenu avec les différentes communautés d'usagers sur les différents réseaux sociaux et plateformes digitales (blogs, forums...). Une stratégie de gestion de communautés semble indispensable pour accompagner la e-réputation en vue de fournir du contenu de qualité, transparent et fiable.

Les structures de groupes varient selon un continuum entre deux pôles : d'un côté une concentration du pouvoir de décisions et d'actions (aboutissant à une distinction entre des personnes qui consomment des services et de ceux qui les produisent) et de l'autre un fonctionnement déconcentré caractérisé par l'implication de tous les membres. Cet article analyse les obstacles qui interviennent dans la mise en œuvre de démarches participatives, tirant donc vers le deuxième pôle. Le cas étudié portera sur un réseau départemental comprenant une vingtaine de structures du champ de l'animation socioculturelle dans un contexte de faible proximité géographique (Creuse, Nouvelle-Aquitaine). L'analyse de ce secteur d'activité est d'autant plus éclairante dans le cas de notre problématique puisque le métier de l'animation socioculturelle consiste notamment à animer des groupes en faisant participer leurs usagers. Mais l'expertise ne fait pas tout, car il s'avère que les différents objectifs visés sont en partie contradictoires les uns avec les autres.

Cette tribune repose sur la réalisation d'un recueil des points de vue de professionnels de la comptabilité ainsi que des organes intervenant dans la normalisation comptable Organisation pour l'Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA) au Sénégal. Les résultats de l'investigation sont confrontés à la réglementation comptable en vigueur, afin de mieux cerner les grands axes de normalisation comptable dans l'espace OHADA. Ce travail est novateur dans le sens où peu de travaux académiques portent sur cette thématique à l'échelle de l'OHADA.

L'inflation provient du latin ‘'inflare' qui signifie ‘'enfler ‘'. Cette notion a été amplement vulgarisée. En effet, chômage et inflation sont les mots qui reviennent le plus souvent dans les commentaires et nombreux sont ceux qui pensent en comprendre la définition et les implications. Ces deux notions sont d'ailleurs liées comme le grand économiste néo-zélandais Alban William Phillips l'avait démontré dans ses commentaires. En effet, dans le sillage de la pensée de John Maynard Keynes qui niait l'existence de toute tendance inflationniste dans une économie de sous-emploi, Alban William Phillips a mis en évidence une relation inverse entre inflation et chômage en se basant sur le résultat d'une analyse historique sur l'évolution comparée des prix et du niveau de chômage en Angleterre commentée ci-après. Sur le plan théorique, le terme inflation désigne une augmentation durable et générale, des prix des biens et des services. Cependant l''inflation a de multiples origines et sa contexture peut être très différente, d'une époque à l'autre et d'un pays à l'autre comme on le verra ultérieurement.