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Revue | Revue d'économie du développement |
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Numéro | volume 26, no 4, décembre 2018 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Économie des conflits : revue de la littérature et guide à l'intention des acteurs de l'aide extérieure - Dominic Rohner p. 5-25 Cet essai est une analyse documentaire dont l'objectif est de donner une vue d'ensemble des récents travaux de recherche en matière d'économie des conflits, traitant les principales conséquences et causes profondes des guerres civiles. Déjà abondante, la littérature dans ce domaine est en plein essor : partant de ce constat, notre analyse ne peut être que sélective. Nous mettrons l'accent tout particulièrement sur le potentiel d'applications pratiques des résultats par les acteurs de l'aide extérieure internationale. Plus précisément, nous examinerons les outils de prévision à la pointe des technologies, permettant une meilleure protection des activités courantes. En outre, nous étudierons des résultats empiriques récents portant sur des politiques publiques et sur des programmes et initiatives spécifiques de développement, susceptibles, ou non, de contribuer à la réduction des conflits.The Economics of Conflict: A Literature Review and Practitioner's Guide for the Foreign Aid CommunityThis current literature review essay aims to provide an overview on the recent academic literature on the economics of conflict, covering both the main consequences and root causes of civil warfare. Given the large size of this booming literature, the essay will be necessarily selective. In particular, a special focus lies on findings of practical use for the international foreign aid community. Specifically, cutting-edge forecasting tools will be discussed, allowing to better protect daily operations. The essay also reviews recent empirical evidence on policies and particular development programs and initiatives that appear promising or not to curb conflict.Codes JEL : D74, O10, Q34.
- Développement du secteur financier, chocs des termes de l'échange et volatilité de la croissance dans les pays à faible revenu - Kangni Kpodar, Maëlan Le Goff, Raju Jan Singh p. 27-68 Contribuant aux travaux de recherche existants, cet article porte sur l'étude du rôle potentiel de la structure du système financier – l'intermédiation financière se reposant sur les banques ou sur les marchés financiers – en matière de volatilité macroéconomique, dans le contexte d'une attention accrue portée au renforcement de la résilience. Les pays à faible revenu étant les plus vulnérables aux chocs majeurs et fréquents des termes de l'échange, notre étude porte sur un échantillon de 38 pays à faible revenu (PFR), sur la période qui s'étend de 1978 à 2012, et conclut que le développement du secteur bancaire agit comme absorbeur de chocs dans les pays pauvres, atténuant la propagation de l'impact des chocs des termes de l'échange sur la volatilité de la croissance. En élargissant notre échantillon à 121 pays en développement, nous confirmons ces résultats, bien que l'effet d'absorbeur de chocs s'atténue à mesure que les économies prospèrent. Au contraire, le développement du marché boursier ne semble agir ni comme absorbeur ni comme amplificateur de chocs dans la plupart des économies. Nos conclusions sont robustes à une série d'estimateurs économétriques, notamment au modèle à effets fixes, à la méthode de GMM en système et à la méthode de projection locale.Financial Deepening, Terms of Trade Shocks, and Growth Volatility in Low-Income Countries
This paper contributes to the literature by looking at the possible relevance of the structure of the financial system—whether financial intermediation is performed through banks or markets—for macroeconomic volatility, against the backdrop of increased policy attention on strengthening growth resilience. With low-income countries (LICs) being the most vulnerable to large and frequent terms of trade shocks, the paper focuses on a sample of 38 LICs over the period 1978-2012 and finds that banking sector development acts as a shock-absorber in poor countries, dampening the transmission of terms of trade shocks to growth volatility. Expanding the sample to 121 developing countries confirms this result, although this role of shock-absorber fades away as economies grow richer. Stock market development, by contrast, appears neither to be a shock-absorber nor a shock-amplifier for most economies. These findings are consistent across a range of econometric estimators, including fixed effect, system GMM and local projection estimates.Codes JEL : F40, G20, O10. - Investissement direct étranger et assurance dans les pays en développement : au-delà de l'effet de revenu - Relwendé Sawadogo, Samuel Guérineau, M. Idrissa Ouedraogo p. 69-97 Cet article étudie l'impact des entrées d'IDE sur la pénétration de l'assurance non-vie dans 76 pays en développement sur la période 1996-2011. Il s'appuie sur deux effets bien documentés dans la littérature : i) les IDE contribuent à la croissance du revenu par tête, et ii) la hausse du revenu par tête favorise le développement des assurances, notamment de l'assurance non-vie. Ainsi, l'objectif de ce travail est de montrer que les IDE contribuent au développement du secteur des assurances au-delà de l'effet revenu. Les estimations montrent que les IDE ont bien cet effet additionnel de l'effet revenu, mais que son ampleur est conditionnée à la sécurité juridique des contrats et des personnes.Foreign Direct Investment and Insurance in Developing Countries: Beyond the Income Effect
This article studies the impact of FDI inflows on non-life insurance penetration in 76 developing countries over the period 1996-2011. It is based on two well-documented effects in the literature: (i) FDI contributes to income growth per capita, and (ii) higher income per capita increases the development of insurance, especially non-life insurance. Thus, the objective of this work is to show that FDI contributes to the development of insurance sector beyond the income effect. Estimates show that FDI does have this additional effect of the income effect, but that its magnitude is conditioned by the legal certainty of contracts and individuals.Codes JEL : G22, F21, O50, O11, C33. - Écoles paysannes et rendement du cacao au Cameroun - Cyrille Bergaly Kamdem p. 99-124 L'objectif de cet article est d'évaluer l'effet des écoles paysannes sur la production du cacao dans les régions du Centre et du Sud-Ouest du Cameroun, au moyen de la méthode quasi- expérimentale. Cette méthode utilise les techniques des modèles « propensity score matching » (PSM) et « endogenous switching regression » (ESR). Les données utilisées proviennent des enquêtes de l'International Institute of Tropical Agriculture (IITA) réalisées en 2009 auprès de 201 producteurs de cacao dans les régions du Centre-Est et du Sud-Ouest du Cameroun. Les résultats montrent que les écoles paysannes ont un effet positif et statistiquement significatif sur le rendement du cacao par hectare. Cet effet est estimé à une augmentation de 17 % et 29 % du rendement par hectare lorsqu'on utilise la technique des cinq voisins les plus proches et la technique du kernel, respectivement. Il est recommandé d'améliorer la qualité de la formation dans les écoles paysannes afin d'accroître leur impact sur le rendement du cacao. Il est également recommandé de promouvoir les écoles paysannes dans les villages où il n'y en a pas afin d'augmenter substantiellement le niveau national de la production du cacao, qui est l'un des principaux objectifs de la politique agricole du Cameroun. La politique de renforcement des écoles paysannes doit prendre en compte les organisations paysannes, les vulgarisateurs et les agriculteurs expérimentés en tant qu'acteurs principaux de la mise en œuvre du modèle des écoles paysannes. L'évaluation de l'impact montre que l'amélioration des compétences des agriculteurs augmenterait considérablement la production du cacao. Notre cadre d'analyse intéresse les décideurs politiques car il peut leur permettre d'identifier les conditions d'amélioration du rendement du cacao à travers les écoles paysannes et de concevoir des stratégies de motivation efficaces.Farmer Field Schools and Cocoa Yield in Cameroon
This study aims at evaluating the effects of Farmer Field Schools (FFSs) on cocoa yields in Cameroon. The evaluation is done through the quasi-experimental method. This method uses the techniques of “Propensity Score Matching” (PSM) and “Endogenous Switching Regression” (ESR). The data comes from the International Institute of Tropical Agriculture (IITA) surveys, conducted in 2009 with 201 cocoa farmers in the Centre and South-West regions in Cameroon. Results show that the participation in FFSs has a positive and significant effect on the cocoa yield per hectare. This effect is estimated at 17% and 29% increase in cocoa yield using respectively the “Five Nearest Neighbour Matching” (FNNM) and the “Kernel Based Matching” (KBM) method. It is recommended to improve the quality of training in Farmer Field Schools in order to increase their impact on cocoa yield. It is also recommended to promote FFSs in villages where there is no FFS to substantially increase the national cocoa level, which is one of the main objectives of Cameroon's agricultural policy. The policy on scaling up of FFSs needs to consider farmers' organizations, extension specialists and experimented farmers as main actors in the implementation of the FFSs model. The impact evaluation model shows that improving farmers' production skills would significantly increase farm output. Our analytical framework is of interest to policy makers for identifying conditions of improving cocoa yield through FFSs and designing effective motivation strategies.Codes JEL: Q01, Q12, Q16, Q18, Q55.