Contenu du sommaire : La finance mutualiste

Revue Revue d'économie financière Mir@bel
Numéro no 134, 2eme trimestre 2019
Titre du numéro La finance mutualiste
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • La finance mutualiste

    • Avant-propos - Arnaud Chneiweiss p. 9 accès libre
    • Introduction. Entre valeurs et performances : les défis de la finance mutualiste - Michel Roux p. 11-20 accès libre
    • C'est quoi être mutualiste en 2020 ? - Jean-Louis Bancel p. 21-33 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les coopératives financières, tout particulièrement dans le domaine de la banque et de l'assurance occupent une place significative du marché en Europe. Ces entreprises sont nées pour apporter des solutions de confiance et de solidarité à la masse des personnes impactées par la Révolution industrielle. Elles se sont adaptées aux évolutions chaotiques du XXe siècle. En accompagnant la constitution de la classe moyenne lors des Trente Glorieuses, elles ont poursuivi leur engagement de large répartition du progrès. Les défis qu'elles doivent affronter, au début du XXIe siècle, sont de savoir garder leurs spécificités dans un monde marqué par la course à la taille et surtout d'être les acteurs d'un humanisme en action face aux dangers de la réduction gestionnaire ou de l'imitation des opérateurs mus principalement par le seul profit financier.Classification JEL : G20, G32, L21, M14, N02, P13.
      Financial cooperatives, especially in the banking and insurance sector, represent a significant market share in Europe. These companies were created, to provide solutions providing trust and solidarity to the people impacted by the Industrial Revolution. They survived the 20th century's chaotic developments. They played a major role in the constitution of the middle class during the post war boom, they kept committed to the wide spreading of progress. Their challenges are, at the beginning of the 21st century, to know how to keep their specificities in a world dominated by the race to size. Moreover they have to keep steadily acting for humanism to resist the dangers being reduced to a different way of conducting the business or to copy the profit driven operators.Classification JEL : G20, G32, L21, M14, N02, P13.
    • Mutuelles et coopératives : une histoire commune - Philippe Naszályi p. 35-46 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'évolution du capitalisme, à partir des crises du milieu des années 1970, a relancé les idéaux libéraux sous l'apparente modernité des préceptes « libertariens » à la manière d'Ayn Rand et des règles néolibérales, monétaristes des « Chicago boys ». Cela donne toute sa légitimité à s'interroger sur les formes alternatives à ce mainstream totalitaire en considérant les mutuelles et les coopératives et leur origine commune, le « mutualisme ». Il est et demeure l'un des premiers mouvements de solidarité français dont l'enchevêtrement des idées et des idéaux fondateurs prennent leur source dans l'Antiquité pour aboutir d'une lente gestation au XIXe siècle jusqu'aux réalités de ce nouveau millénaire.Cet article vise à faire prendre conscience que le jugement hâtif ou la simplification n'ont pas de place dans ce monde original des organisations de l'économie sociale et solidaire, au sens où l'on peut placer cet ensemble d'organisations comme de véritables « hétérotopies » au sens foucaldien, dans cet univers économique et social du XXIe siècle qui leur est globalement hostile.Classification JEL : G32, L21, M14, N02, P13.
      The evolution of capitalism, from the crises in the middle of the 1970's, re-launched liberal ideals under the obvious modernity of the Ayn Rand style “libertarian” precepts and the neoliberal, monetarist rules of the “Chicago boys”. This gives all of its legitimacy to wonder about the alternative forms of this totalitarian mainstream by considering mutual funds and cooperatives and their shared origin, “mutualism”. It is and remains one of the first movements of French solidarity the intricacy of ideas and founding ideals of which began in Antiquity to lead to a slow gestation to the 19th century until the realities of this new millennium. Cooperatives and mutual funds aim at just one thing: getting people to realise that hasty judgement or simplification have no place in this original world of organisations of the social and solidarity economy, inasmuch as you can place this set of organisations like genuine “heterotopias” in the Foucauldian sense (Michel Foucault), in this economic and social universe of the 21st century that is globally hostile to them.Classification JEL : G32, L21, M14, N02, P13.
    • Pourquoi le mutualisme est-il une organisation moderne et efficace ? - Nicolas Théry p. 47-60 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Né au xixe siècle pour accompagner la révolution industrielle et sociale et contribuer à l'émancipation du plus grand nombre, le mutualisme est un outil toujours d'actualité. Car en appliquant au monde bancaire les trois grands principes du modèle coopératif – liberté, responsabilité et solidarité –, il a prouvé sa capacité à concilier démocratie et investissement, dynamique collective et initiative individuelle, performance économique et responsabilité sociale, qualité du service quotidien et souci du long terme.C'est en parfaite adéquation avec ce positionnement que Crédit Mutuel Alliance Fédérale lance un nouveau plan stratégique structuré en trois axes : être la banque relationnelle de référence dans un monde digital (en s'appuyant sur la technologie pour renforcer la relation humaine, et non pour la remplacer, et en confirmant son ancrage territorial), être une banque engagée et adaptée au nouveau monde (au sens d'une relation durable, protectrice et respectueuse, avec les clients et les sociétaires, mais aussi au sens d'une responsabilité assumée vis-à-vis de la société et de l'environnement), et être une banque innovante et multiservices (en répondant à l'ensemble des besoins des clients, en développant des services qui facilitent et fluidifient les parcours). De quoi démontrer que le mutualisme est plus pertinent que jamais.Classification JEL : G21, G32, L21, M14, P13.
      Mutuality emerged in the 19th century to fund and facilitate industrial and social revolution and contribute to the emancipation of the masses, and it remains just as relevant today. By applying the three core principles of the cooperative model – freedom, responsibility and mutual support – to the world of banking, it has proven its ability to reconcile democracy with investment, collective impetus with individual initiative, financial performance with social responsibility, and everyday quality of service with a responsible long-term view.The new strategic plan being introduced by Crédit Mutuel Alliance Fédérale aligns perfectly with these principles and is structured around three key priorities: set the benchmark for relationship banking in a digital world (by using technology to build closer human relationships rather than replace them, and by asserting our regional roots), be a bank committed and relevant to the new world (in the sense of building sustainable, protective and respectful relationships with customers and members, and accepting our social and environmental responsibilities), and be an innovative, multi-service bank (by meeting all the needs of our customers and developing services that facilitate and streamline customer journeys). All of which underline the fact that mutuality today is more relevant than ever.Classification JEL : G21, G32, L21, M14, P13.
    • Les mutuelles d'assurance : investisseurs privilégiés du long terme - Paul Esmein p. 61-71 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les spécificités du modèle des mutuelles d'assurance les conduisent à mener une politique d'investissement structurellement tournée vers le long terme, contribuant ainsi significativement au financement des entreprises et de l'économie. En particulier, la gouvernance des mutuelles d'assurance et la part dominante de l'assurance dommages sont propices à générer des passifs longs et stables. La réglementation européenne actuelle encourage pourtant peu cette approche du long terme, alors que l'Union européenne fait face à un déficit d'investissement de long terme. La révision générale de la directive Solvabilité II en 2020 doit être l'opportunité de remédier à cette situation.Classification JEL : G11, G22, G28, G31, G32, P13.
      The specific model of mutual insurance companies lead them to carrying a long term investment policy which contributes significantly to the financing of companies and to the financing of the economy. More specifically, mutual insurance companies' governance and their important part of non-life insurance activities are likely to generate long and stable liabilities. The current European regulation however does not encourage this approach while the European Union is now facing a long-term investment deficit. The general revision of the Solvency II Directive in 2020 must be the opportunity to correct this situation.Classification JEL : G11, G22, G28, G31, G32, P13.
    • Quelles priorités européennes pour les assureurs mutualistes ? - Grzegorz Buczkowski p. 73-86 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les assureurs mutualistes et coopératifs européens profitent aux consommateurs, aux entreprises et plus largement à la société car leurs activités sont tournées vers la satisfaction de leurs membres et détenteurs de polices plutôt que vers celle d'investisseurs extérieurs. La part de marché de ces entreprises a augmenté de manière significative au cours des dix dernières années accroissant ainsi la sécurité à long terme des assurés et diffusant les bénéfices socioculturels de leur modèle plus largement dans l'Union européenne. Cet article utilise les résultats d'une étude longitudinale détaillée des différents indicateurs clés des assureurs mutualistes et coopératifs européens, en particulier le type d'activité, les primes perçues, les actifs détenus et les parts de marché globales, pour analyser l'intérêt de ce modèle dans le contexte européen et identifier en quoi le système européen actuel ne favorise pas la diversité structurelle des différents modèles. Des approches différentes entre pays membres de l'UE et également de l'AELE se traduisent par l'existence de formes juridiques différentes qui entraînent des incohérences dans la reconnaissance et le traitement appliqué aux mutuelles et coopératives d'assurance. Le cadre réglementaire européen pour les assurances, Solvabilité II, ne reflète pas parfaitement le principe de proportionnalité et impacte de ce fait fortement les petites sociétés d'assurance européennes dont environ la moitié sont de nature mutualiste. Pour les assureurs mutualistes européens, l'amélioration du cadre réglementaire est dont la première priorité.Classification JEL : F36, G22, G28, P13.
      European mutual/cooperative insurers benefit consumers, businesses and wider society through their focus on providing value to their members/policyholders rather than to external investors. The model has seen a significant increase in market share in the past decade, enhancing policyholders' long-term security and providing socio-economic values to the wider European community. This paper uses the results of a detailed longitudinal study of European mutual/cooperative insurers' key market indicators including types of business, premium income, assets and overall market share to examine the value of the mutual/cooperative insurance business model in the European context and identify where the current European system does not adequately support structural diversity.Different approaches in EU Member States and EFTA countries towards diverse legal models within the insurance sector have led to inconsistencies in the recognition and treatment of mutual/cooperative insurers. The principle European insurance regulatory infrastructure, Solvency II, does not fully reflect the principle of proportionality. This is identified as having a particularly profound impact on SME insurers in Europe, around half of which are mutual in nature. Regulatory improvement is therefore identified as the dominant priority for mutual insurers in Europe.Classification JEL : F36, G22, G28, P13.
    • Les fonds de pension à gouvernance professionnelle : les exemples européens - Jean-Paul Siegel p. 87-91 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le système de retraite de la plupart des partenaires européens de la France repose sur la complémentarité de la répartition et de la capitalisation, cette retraite par capitalisation prenant la forme de fonds de pension à gouvernance professionnelle. Couvrant l'ensemble de la population, ces fonds de pension constituent des « régimes additionnels » s'ajoutant à un étage de base en répartition, le plus souvent multirégimes ; ils laissent place, en outre, à un étage supplémentaire dédié à l'épargne, individuelle ou collective, facultative. Créés et gérés par les partenaires sociaux et les organisations professionnelles, ces fonds ont montré leur capacité à surmonter les crises et à anticiper les besoins de la société, même s'ils ne peuvent, à eux seuls, répondre au défi du vieillissement de la population. Alors qu'un nombre croissant de nos concitoyens est favorable à la capitalisation, pourquoi ne pas s'inspirer de ces exemples européens dans la construction du futur système français de retraite ?Classification JEL : G23, J14, P13.
      Pension systems in Europe tend to be organised with a three pillar framework: a first pillar of « pay-as-you-go » universal pensions universal; a second pillar of pension funds managed by professional organisations and a third pillar with individual savings accounts. Professional pension funds managed by professional associations in coordination with workers union have proved to be resilient to financial crisis and are adaptive to the evolution linked with the ageing population phenomenon. As capitalisation techniques tend to be more popular in France, the experience of pension funds with a paritary governance should be taken into consideration when reforming the pension system.Classification JEL : G23, J14, P13.
    • Les groupes bancaires coopératifs français, dix ans après la crise financière : quelles leçons ? pour quel constat ? - Jean-Noël Ory p. 93-116 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Voilà plus de dix ans qu'éclatait aux États-Unis la crise dite des subprimes qui s'est muée en crise systémique mondiale, faisant alors vaciller l'ensemble du système bancaire. La défiance envers les banques qui en a résulté a ravivé l'intérêt pour une certaine diversité, tant dans les formes juridiques que dans l'organisation ou le mode de gouvernance, et a permis au contraire de mieux percevoir le risque de système lié à une convergence vers le seul modèle de banque société anonyme (SA). À ce titre, les banques coopératives ont regagné quelques lettres de noblesse, et ce d'autant plus qu'elles ont affiché globalement une meilleure capacité de résistance. Pourtant, ce constat global masquait certaines disparités : les banques coopératives françaises, caractérisées par un fort phénomène d'hybridation qui les avait fait se transformer en grands groupes bancaires « universels » sous contrôle coopératif « universel », ont par ricochet été davantage touchées par les pertes. Cet article se propose de faire le point, une décennie plus tard, sur la situation des trois groupes coopératifs français, au regard de celle des deux groupes concurrents à capital-actions qui sont cotés en bourse (BNP Paribas et Société Générale). Après avoir rappelé en quoi ce fort degré d'hybridation, qui pouvait être vu comme une source de performance avant 2008, s'est ensuite révélé être une faiblesse relative au cœur de la crise, nous synthétiserons les principales réponses que les groupes coopératifs ont présentées en réaction aux déboires qu'ils ont connus. Dans un second temps, nous mènerons une analyse comparative pour vérifier si, dans les faits, ces évolutions sont perceptibles à la lumière des ratios d'analyse financière habituels, pour mieux comprendre leur place relative dans le paysage bancaire français actuel.Classification JEL : G01, G21, G32, M14, P13.
      More than ten years ago, the so-called "sub-prime" crisis in the United States has turned into a global systemic crisis, which has destabilized the entire banking system. The resulting mistrust in banks has rekindled interest for diversity in legal and organizational forms of financial institutions. Conversely, this financial turmoil has revealed the systemic risk resulting from a process of convergence towards the single model of joint-stock bank. For this reason, cooperative banks have gained in credibility, especially because they have shown a better resistance to this crisis. However, this general conclusion masked some differences: huge losses affected the French cooperative banks, which have transformed into large universal banking groups after experiencing a strong hybridization process. This article aims to depict, ten years later, the situation of the three French cooperative banking groups, compared to the main French joint-stock banks listed on the stock-market (BNP Paribas and Société Générale). We first recall how the hybridization process, considered as a source of performance before 2008, has turned into a weakness, and how the French cooperative banks have reacted afterward. In the second part of this paper, we perform a comparative analysis using usual financial analysis statement and ratios, in order to better understand the importance and the role of the French cooperative banking groups.Classification JEL : G01, G21, G32, M14, P13.
    • Acteurs spécialisés et/ou régionaux : quelles stratégies ? - Vincent Boyer p. 117-128 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les stratégies financières des sociétés d'assurance reflètent leur politique d'investissement et la couverture de leurs passifs. Dans un environnement de forte concentration en termes d'acteurs, de création de groupes couvrant les différentes branches (vie, non vie, santé), les acteurs mutualistes spécialisés ont choisi une autre voie. La diversification et par extension l'internationalisation n'ont jamais été une fin en soi pour les acteurs mutualistes spécialisés. Même si ces éléments apparaissent pour beaucoup d'assureurs comme indispensables au regard de la pression réglementaire, de notion de taille critique, des économies d'échelle possibles permettant de maintenir leur positionnement concurrentiel, certains acteurs de l'assurance n'ont pas choisi d'adresser un marché, mais de continuer à servir leur sociétariat. Dans ce contexte, cet article a pour objectif de donner les éléments saillants des politiques d'investissement des acteurs mutualistes spécialisés. Pour cela, nous définissons dans un premier temps les caractéristiques des acteurs spécialisés. Puis nous exposons les contraintes qui impactent leur stratégie financière. Enfin compte tenu des deux premières parties, nous exposons leurs libertés d'action et quelques éléments de politique de placement.Classification JEL : G22, G28, G32, L21, P13.
      The financial strategies of insurance companies reflect their investment policy and the coverage of their insurance liabilities. In an high concentration environment where creation of groups covering different branches (life, non-life, health) is a common approach, specialized mutualist structures have chosen another way. The diversification and, by extension, internationalization have never been a long-term objective for specialist mutualist structure. Even if these elements appear for many insurers as essential in view of the regulatory pressure, critical size concept, possible economies of scale to maintain their competitive position, some insurance companies have not chosen to consider a market but continue to serve their membership. In this context, this article aims to give the highlights of the investment policies of specialized mutualist structures. First, we define the characteristics of the specialized mutualist structures. Then we expose the constraints impacting their financial strategy. Finally, we expose their freedoms of action and some elements of investment policy.Classification JEL : G22, G28, G32, L21, P13.
    • La fabrique de la gouvernance dans les banques coopératives françaises : une approche centrée sociétaire - Nadine Richez-Battesti p. 129-140 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les banques coopératives ont réinvesti leur gouvernance démocratique depuis le début des années 2000. Elles ont notamment construit des stratégies en direction de leurs sociétaires afin d'en renforcer le nombre ainsi que leur engagement, dans un contexte progressivement marqué par des pressions de l'environnement sur la professionnalisation et l'indépendance des administrateurs. Au-delà des effets quantitatifs, cette mobilisation sociétaire a stimulé la construction de nouveaux indicateurs pour caractériser l'activité et l'articulation RSE et coopérative. Elle a ainsi eu un effet habilitant sur les banques coopératives. Toutefois la mobilisation sociétaire et ses effets en termes de création de ressources pour les banques coopératives et leurs territoires d'intervention, et de construction d'une communauté professionnelle commune, sont freinés par l'insuffisance de formation des salariés sur les coopératives aux différents niveaux de l'organisation.Classification JEL : G11, G21, G32, L21, M14, P13.
      Cooperative banks have reinvested their democratic governance since the early 2000s. In particular, they have developed strategies aimed at their members in order to increase their number and commitment, in a context gradually marked by environmental pressures on the professionalization and independence of boards. Beyond the quantitative effects, this member mobilization has stimulated the construction of new indicators to characterize the activity and the CSR and cooperative articulation. It thus had an enabling effect on cooperative banks. However, the insufficient training of employees about cooperatives at the various levels of the organization hamper member mobilization and its effects in terms of creating resources for cooperative banks and their territory, and building a common professional community.Classification JEL : G11, G21, G32, L21, M14, P13.
    • Peut-on parler de création de valeur sociétariale ? - Jérôme Caby, Éric Lamarque p. 141-155 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La finance mutualiste s'appuie sur une spécificité statutaire en décalage avec la structure actionnariale traditionnelle. Pour autant, cette différenciation n'a pas su jusqu'ici s'appuyer sur des indicateurs eux-mêmes spécifiques de mesure de la création de valeur. La caractérisation des attentes des clients des banques coopératives montre leur caractère multiforme où différents types de performances sont attendus : financière, commerciale, territorial et communautaire. L'examen des rapports annuels d'organes centraux de banques mutualistes et de leurs caisses régionales confirme cette diversité, aucune ne parvenant pas à proposer des indicateurs de mesure de la création de valeur sociétariale généralisables et réplicables. Le secteur financier coopératif ne pourra pas durablement s'affranchir de cet impératif au risque de devenir des établissements financiers comme les autres.Classification JEL : G32, L21, M14, M40, P13.
      Mutual and cooperative finance is based on a specific status that is out of step with the traditional shareholder structure. However, this differentiation has so far not been based on indicators themselves specific measure of value creation. The characterization of the expectations of customers of co-operative bank shows their diversity of behavior and expectations. Different types of performance are expected: financial, commercial, territorial and community. The analysis of annual reports of central bodies of cooperative banking groups and their regional entities confirms this diversity but fails to provide generalizable and repeatable indicators for measuring value creation for members. The cooperative financial sector cannot durably overcome this imperative at the risk of becoming financial institutions like others.Classification JEL : G32, L21, M14, M40, P13.
    • Les banques coopératives sont-elles plus résistantes ? Étude comparative des banques coopératives et non coopératives de 2005 à 2014 - Guillaume Bazot, Esther Jeffers, Ouafa Ouyahia p. 157-175 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Nous comparons la résistance des banques coopératives et non coopératives entre 2005 et 2014 à partir d'une analyse du Z-score de 113 banques européennes. Notre étude montre que les banques coopératives sont plus résistantes que les banques non coopératives pendant les crises bancaires et financières de 2008-2009 et de 2011-2012. En outre, les banques systémiques apparaissent moins résistantes que les autres banques y compris pendant les périodes de crise. Néanmoins, bien qu'affichant une moindre résistance, les banques coopératives systémiques s'avèrent significativement plus solides que leurs consœurs non coopératives. À l'inverse, les banques coopératives non systémiques n'affichent pas une solidité significativement différente des banques non coopératives non systémiques.Classification JEL : G01, G21, P13.
      We compare the resistance of cooperative and non-cooperative banks from 2005 to 2014 based on Z-score analysis for 113 European banks. Our study shows that cooperative banks are more robust during crisis episodes (2008-2009 and 2011-2012). Systemic banks are less robust over this period, including during crises. However, despite lower capacities of resistance, systemic cooperative banks are significantly more robust than systemic non-cooperative banks. In contrast, non-systemic cooperative banks are not significantly more robust than non-systemic non-cooperative banks.Classification JEL : G01, G21, P13.
    • Les banques mutualistes sont-elles plus vertueuses ? Le cas de la fraude fiscale et du blanchiment - Rey Dang, L'Hocine Houanti, Éric Vernier p. 177-191 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les banques mutualistes ont intégré lors de leur création un principe relativement simple : réunir des personnes physiques et morales qui garantissent ensemble les prêts accordés individuellement aux sociétaires. Mais dans les années 1980-1990, elles décidèrent de fortement élargir et diversifier leurs activités jusqu'à devenir de grands groupes bancaires universels et internationaux, singeant ainsi les banques SA et oubliant parfois leurs missions premières et leur raison d'être. Cependant, elles continuent parallèlement à investir dans des projets locaux responsables. Aussi, les valeurs et le mode de gouvernance des banques mutualistes devraient a priori les rendre plus vertueuses. Qu'en est-il réellement par rapport à la problématique très actuelle de la fraude fiscale et du blanchiment ? L'article explique en quoi les valeurs et la gouvernance mutualistes sont censées garantir des comportements responsables face notamment à la problématique actuelle de la fraude fiscale et du blanchiment. Il étudie ainsi la place et le comportement des banques mutualistes dans les pratiques délictueuses financières et fiscales.Classification JEL : G21, G28, K22, P13.
      Mutual banks have incorporated a relatively simple principle in their creation: coming together natural and legal persons who together guarantee the loans granted individually to members. But in the 1980-1990s, they decided to strongly expand and diversify their activities until becoming large universal and international banking groups, thus singling out the conventional banks and sometimes forgetting their primary missions and their purpose. However, they continue to invest in locally responsible projects. Also, the values and the mode of governance of the mutual banks should in principle make them more virtuous. What is it really about the very current problem of tax evasion and money laundering? The article explains how mutualist values and governance are supposed to guarantee responsible behavior in the face of the current problem of tax evasion and money laundering. It studies the place and behavior of mutual banks in financial and tax criminal practices.Classification JEL : G21, G28, K22, P13.
    • Valeurs coopératives des banques et RSE : un changement de paradigme durable ? - Charles Daussy, Catherine Karyotis p. 193-204 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      À l'aune de la crise financière, on peut s'interroger sur les valeurs coopératives. Sont-elles à même de réviser le business model et le rôle des banques. Pour répondre par l'affirmative, il convient de questionner la responsabilité sociale d'entreprise (RSE) : est-elle capable d'amener à une réconciliation entre la shareholder value de Friedman et la stakeholder value de Freeman ?Pour y répondre, nous nous inscrivons dans le courant de pensée de la théorie néo-institutionnelle pour mobiliser les trois isomorphismes – coercitif, mimétique et normatif – de DiMaggio et Powell ; puis nous questionnons le modèle bancaire au travers de l'institutionnalisation de la RSE dans les banques coopératives. Nous étudions alors le cas des Banques Populaires qui axent leur stratégie sur la responsabilité sociale des entreprises coopératives, pouvant s'entendre comme un discours performatif ; le rapprochement – ou la volonté de rapprochement – de la RSE et de l'identité coopérative permet de « concrétiser [leurs] engagements coopératifs et RSE dans [leurs] pratiques internes ».Nous concluons sur le besoin d'être davantage proactif pour normaliser de façon pérenne des pratiques responsables dans les banques et pour pouvoir parler de RSE normative.Classification JEL : G21, G32, M14, P13.
      In the light of the financial crisis, we question the cooperative values to review the business model and the role of banks. To answer in the affirmative, it is necessary to question Corporate Social Responsibility (CSR): is CSR able to bring about a reconciliation between Friedman's “shareholder value” and Freeman's “stakeholder value”? To answer this question, we join the current of thought of the neo-institutional theory to mobilize DiMaggio & Powell's three types of isomorphism - coercive, mimetic and normative; then we question the banking model through the institutionalization of CSR in cooperative banks. We then study the case of the Banques Populaires as they build their strategy upon social responsibility in cooperative firms, which can be understood as a performative discourse. The rapprochement - or the desire of rapprochement - of CSR with the cooperative identity allows "to operationalize [their] cooperative and CSR commitments in [their] internal practices". We conclude on the need to be more proactive in permanently normalizing responsible practices in banks and to be eventually able to talk of normative CSR.Classification JEL : G21, G32, M14, P13.
    • Analyse comparative de la rémunération des dirigeants des grands groupes bancaires mutualistes et non mutualistes français - Hodonou Dannon, Éric Vernier p. 205-227 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'objectif de cette étude est d'analyser comparativement les rémunérations des dirigeants des six grands groupes bancaires français. Les résultats indiquent que les rémunérations des dirigeants des groupes bancaires français sont expliquées par le statut juridique. Les groupes bancaires SA sont plus généreux que les banques mutualistes en matière de rémunération des dirigeants. De plus, les rémunérations sont sensibles aux caractéristiques du conseil d'administration et au risque des groupes bancaires.Classification JEL : G21, G32, M12, P13.
      The objective of this study is to analyze comparatively the remunerations of the leaders of the six major French banking groups. The results indicate that the legal status explains the remuneration of the leaders of the French banking group. Limited liability banking groups are more generous than mutual banks in executive compensation. In addition, the remuneration is sensitive to the characteristics of the board of directors and the risk of the banking groups.Classification JEL : G21, G32, M12, P13.
    • La gestion d'actifs au service des ambitions mutualistes - Jean-Pierre Grimaud p. 229-245 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans un environnement caractérisé par des changements radicaux, les sociétés de gestion d'actifs doivent être en mesure de proposer aux institutions mutualistes une offre de gestion d'actifs et de services, qui soit à la fois efficace et respectueuse de leurs valeurs. Cette offre doit revêtir une dimension partenariale et proposer des solutions financières accessibles à toutes ces institutions – quelles qu'elles soient – et leur offrir les moyens techniques et humains indispensables à leur mise en œuvre, dans le respect du principe de transparence inscrit dans la directive Solvabilité II. Grâce à une offre complète de prestations pouvant couvrir le périmètre global des actifs, les institutions mutualistes bénéficient d'un accès à une homogénéité de méthodes tout en bénéficiant de la prise en compte de spécificités qui leur sont propres, et conservent une indépendance et une autonomie. Ce respect des valeurs mutualistes doit également s'incarner en proposant une offre de gestion structurée, conforme aux principes de la finance responsable et durable, c'est-à-dire respectueuse des parties prenantes et des enjeux du développement durable.Classification JEL : G23, M14, P13.
      In an environment marked by radical changes; asset management companies must be able to provide mutual insurers with asset management and related services that are both efficient and respectful of their values. This expertise must be offered within a framework of partnership aiming at proposing accessible financial solutions to all these institutions, whoever they may be. This offer should also provide them with technical and human means that are essential for the well implantation of these solutions while remaining in compliance with the principle of transparency enshrined in the Solvability 2 Directive. Thanks to a complete range of services able to cover the global perimeter of assets, mutual insurers can benefit from a certain uniformity of methods. This complete range of services also allows mutual insurers to have specificities of their own be taken into consideration while preserving their independence and autonomy. This respect of mutualist values should also comply with management solutions that are consistent with principles of responsible and sustainable finance (stakeholders and sustainable development). The support offered by asset management companies is based on the establishment and proper control of a value chain in terms of asset management and responsible finance. This allows asset managers to address the concerns and ambitions of mutual insurers.Classification JEL : G23, M14, P13.
    • La digitalisation comme vecteur de RSE renouvelée au sein des mutuelles françaises ? - Thibault Cuénoud, Rey Dang, L'Hocine Houanti, Jean-Michel Sahut p. 247-264 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le mouvement mutualiste s'ancre dans l'histoire de l'économie sociale et solidaire (ESS) où via leur objet social, elles cherchent à véhiculer un engagement sociétal fort. Parallèlement à ce mouvement, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s'est aussi développée pour devenir normative. Le renforcement de ces pratiques sociétales a mis en exergue l'importance des parties prenantes afin de bénéficier de leur expertise, retour et avis dans la dynamique globale de l'institution. Les sociétaires sont l'une des parties prenantes du mouvement mutualiste indispensable à la bonne organisation de l'entité : statutairement, les sociétaires sont présents à tous les stades décisionnaires. La place que leur accordent les mutuelles est ici questionnée vis-à-vis des changements sociétaux actuels : les citoyens cherchent plus de transparence, de sens et d'interactivité au sein d'organisations engagées. La digitalisation de ces mêmes mutuelles apparaît comme un vecteur de renforcement dans la recherche d'une meilleure interaction sociétale avec leur partie prenante. Ici, à travers deux cas d'études (Diffuz pour la Macif et Maif Social Club pour la Maif), nous mettons en valeur les modifications organisationnelles en cours dans l'interaction et la légitimation qu'offrent les outils de digitalisation des mutuelles auprès de leurs sociétaires.Classification JEL : M14, M15, P13.
      The mutualist movement is anchored in the history of the Social Solidarity Economy (SSE) where via their social purpose it seeks to convey a strong societal commitment. In parallel with this movement, Corporate Social Responsibility (CSR) has also developed to become normative. The reinforcement of these societal practices has highlighted the importance of stakeholders in order to benefit from their expertise, feedback and opinions in the overall dynamics of the institution. In the mutual movement members are essential to the good organization of the entity: by statute, members are present at all decision-making stages. The role in the mutuals is here questioned with regard to current societal changes: citizens seek more transparency, meaning and interactivity within committed organizations. The digitization of these same mutuals appears as a vector of reinforcement in the search for a better societal interaction with their stakeholder. Here, through two case studies (Diffuz for the Macif and Maif Social Club for the Maif), we highlight the organizational changes underway in the interaction and legitimization offered by the tools of digitization of mutuals with their members.Classification JEL : M14, M15, P13.
    • Banques coopératives allemandes : structure, gouvernance et nouveaux défis - Theresia Theurl, Éric Meyer p. 265-279 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Les groupes bancaires coopératifs combinent les avantages d'un réseau décentralisé de banques indépendantes et d'une organisation centrale qui aident ces banques coopératives indépendantes à réaliser des économies d'échelle. Cet article décrit la structure organisationnelle du groupe bancaire coopératif allemand. En Allemagne les banques coopératives sont des entités indépendantes, mais coopèrent pour avoir un accès fiable à des services tels que le corporate banking, la liquidité et à des produits comme les fonds d'investissement collectifs et les assurances. Par ailleurs, le système de protection institutionnel commun oblige à une collaboration dans la gestion du risque du groupe. Toutefois les organes centraux du groupe n'ont pas l'autorité pour donner des instructions aux banques. Les défis actuels tels que la régulation et la numérisation créent des économies d'échelle. Les taux d'intérêt bas compressent la rentabilité des banques. Les banques coopératives ont réagi par des fusions, par la mise en œuvre de réductions de coûts au niveau des banques et au niveau central ainsi qu'en développant de nouvelles solutions numériques pour leurs clients et dans leurs back offices.Classification JEL : G21, G28, G32, L22, M14, M15, P13.
      Cooperative banking groups combine the advantages of a decentralised network of independent banks and a central organization that helps independent cooperative banks to realize economies of scale. This article describes the organizational structure of the German Cooperative Banking Group. Cooperative banks in Germany are independent entities, but cooperate to get reliable access to services like corporate banking or liquidity and products like mutual funds and insurances. On the other hand the joint institute protection scheme requires some collaboration in the group's risk management. Nevertheless, the group's central bodies do not have the authority to issue instructions to the banks. Current challenges like regulation and digitalisation create economies of scale. Low interest rates put pressure on the banks returns. Cooperative banks have reacted by merging, implementing cost reductions on the primary and central level and by introducing new digital solutions for their customers and in their back-offices.Classification JEL : G21, G28, G32, L22, M14, M15, P13.
    • Quel avenir pour les mutuelles et les paritaires dans l'assurance ? - François-Xavier Albouy p. 281-290 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      L'économie sociale et solidaire est une composante importante de la protection sociale et de l'assurance de personnes en France et en Europe. Depuis un peu plus de trente ans, elle connaît un alignement sans précédent de ses pratiques sur celles des opérateurs de marché et une modification du paysage réglementaire de la protection sociale qui affirme de plus en plus l'universalisme de l'État. Et aujourd'hui, l'impression domine que les mutuelles et les organismes paritaires dont toutes les pratiques sont banalisées par rapport aux compagnies d'assurance sont à la croisée des chemins, ou bien ils sont des curiosités héritées de l'histoire sociale ou ils constituent le futur de la solidarité.Classification JEL : G22, G28, L21, M14, P13.
      Non for profit insurance companies as mutual organisations or “paritary” organisations managed by workers and employers unions is often referred as the cornerstone of the European Welfare system and esp. in France. Since 30 years, non for profit insurance organisations have made huge efforts to comply with new solvency rules, competition rules and fiscal harmonisation. Meanwhile the development of Social security systems organised by the State has entered in direct competition with them and often prevented them from further development. Today it is hard to see the difference between an insurance company and a mutual organisation in their products, rates, solvency and if they want to exist not only as a curiosity. Is it a curiosity inherited from the social history? Or is it the future of solidarity? In the Museum of Finance, they should define a strategic vision in order to pursue a proactive development.Classification JEL : G22, G28, L21, M14, P13.
    • Le modèle mutualiste dispose des atouts pour concilier performance et mieux commun - Pascal Demurger p. 291-293 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cet article rappelle les spécificités des assureurs mutualistes et les raisons de leur succès qui tient largement à une culture client très forte déployée dans le cadre d'un modèle de gouvernance original reposant sur la relation client/sociétaire. Si ce modèle ne met pas les sociétés mutuelles totalement à l'abri des crises financières, la priorité donnée au long terme lui permet de décider hors de la pression des marchés financiers. Face aux défis posés par la réglementation et l'apparition des TechFin, il importe de conserver une taille procurant une grande agilité. Le modèle mutualiste qui correspond aux attentes de la société d'aujourd'hui et de demain possède donc de sérieux atouts pour l'avenir.Classification JEL : G22, G32, M14, P13.
      This article recalls the specificities of mutual insurers and the reasons for their success, which is largely due to a very strong customer culture deployed within the framework of an original governance model based on the customer / member relationship. While this model does not completely protect mutual societies from financial crises, the long-term focus allows it to decide out of financial markets pressure. Faced with the challenges posed by regulation and the appearance of TechFins, it is important for mutual insurers to maintain a size that provides great agility. The mutualist model in line the expectations of today's and tomorrow's society has serious advantages for the future.Classification JEL : G22, G32, M14, P13.
  • Chronique d'histoire financière

  • Article divers

    • Le statut international du dollar américain et les mutations du système financier : le rôle des eurodollars et du shadow banking - Adrien Faudot, Jonathan Massonnet p. 301-325 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans une large mesure, le système financier international a été et continue d'être façonné par des acteurs publics et privés américains. Cet article a pour ambition de montrer que le chemin emprunté par le système financier contemporain accentue la domination du dollar américain dans les différentes fonctions de la monnaie, notamment la facturation et le règlement des échanges commerciaux internationaux. Il s'articule autour de l'étude de deux volets, à savoir la demande (les besoins) en matière d'instruments financiers, et l'offre (la disponibilité) de ces mêmes instruments. Le premier volet analyse les besoins qui découlent de l'abondante épargne des firmes transnationales, alors que le second volet considère les techniques financières développées au cours du xxe siècle, par ailleurs nécessaires à la multiplication des instruments de paiement en dollars. Les eurodollars ainsi que le shadow banking sont alors étudiés comme des mutations produites par le système monétaire international et nécessaires au statut international du dollar américain.Classification JEL : F30, F31, F65.
      To a large extent, the international financial system has been – and continues to be – shaped by US public and private institutions. The aim of this article is to show that the path taken by the contemporary financial system accentuates the dominance of the US dollar in the various functions of money, including the billing and the settlement of international trade. The article is structured around two components, namely the demand (needs) for financial instruments, and the supply (the availability) of these instruments. The first part studies the needs arising from the abundant savings of transnational firms, while the second considers the financial techniques developed during the twentieth century, which are necessary for the multiplication of payment instruments in dollar. Eurodollars and shadow banking are then seen as mutations produced by the international monetary system and essential for the international status of the US dollar.Classification JEL : F30, F31, F65.