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Revue Systèmes d'information & management Mir@bel
Numéro vol. 24, no 2, 2019
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Contributions sur la transformation numérique - François de Corbière, Cécile Godé, Jessie Pallud p. 3-5 accès libre
  • Comportements stratégiques autonomes et pressions institutionnelles : le cas du BYOD - Muriel Mignerat, Laurent Mirabeau, Karine Proulx p. 7-46 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Le phénomène du BYOD (Bring Your Own Device, Prenez vos Appareils Personnels) représente une tendance lourde sur le marché du travail. Nombreux sont les employés qui réclament d'utiliser les appareils et logiciels de leur choix : téléphones et tablettes, sites de stockage et partage de données (Dropbox, iCloud), systèmes de discussion vidéo (Facetime, Skype) par exemple, et cette liberté peut s'avérer être un facteur décisif dans le choix d'un employeur ou pour la rétention des talents. Même dans le cas où ces pratiques sont interdites par leur organisation, certains employés, soucieux de pouvoir mieux effectuer leur travail, trouvent aisément une façon de les contourner. À l'inverse, certains employeurs s'attendent à ce que les employés utilisent leur appareil personnel (notamment leur smartphone) pour certaines tâches, réalisant ainsi une économie. À ce jour l'essentiel des recherches relatives au phénomène du BYOD s'est concentré sur l'aspect de la sécurité (des systèmes et des données organisationnelles) et du risque, sur les impacts sur la vie privée ainsi que sur des milieux spécifiques (contexte médical). Notre recherche s'intéresse aux contextes fréquents où les employés veulent utiliser leur appareil personnel ; elle tente de répondre à la question suivante : quels facteurs et mécanismes favorisent l'implantation du BYOD dans les sphères professionnelles ? En analysant le phénomène à l'aune de la théorie institutionnelle (plus particulièrement les pressions institutionnelles) et des comportements stratégiques autonomes mis en œuvre par les acteurs; nous proposons que de leur rencontre naisse le BYOD, phénomène émergent non planifié par la direction, qui conduira possiblement à l'apparition de stratégies émergentes dans les organisations. La méthodologie adoptée est une étude de cas unique.
    Autonomous Strategic Behaviours and Institutional Pressures: the case of BYODThe Bring Your Own Device phenomenon (BYOD) represents a major trend on the job market. Many employees demand to use the devices and software of their choice: mobile phones, tablets, online data storage and data sharing sites (Dropbox, iCloud), videoconferencing systems (Facetime, Skype) among others. This flexibility can be key when choosing an employer or for the purpose of talent retention. Even when these practices are not allowed, many employees, anxious to do their job better, easily find a way around. Conversely, some employers expect their employees to use their own smartphone for some tasks, thus saving on costs. Most of the research published to date on this topic focusses on security (of organizational systems and data), risks, privacy, and in specific contexts (medical settings). Our research focusses on contexts where employees want to use their own device; it tries to answer the following question: what factors and mechanisms enable the implementation of BYOD in professional spheres? We analyse this phenomenon through the lens of institutional theory (more specifically institutional pressures) and by identifying autonomous strategic behaviours of key actors; we suggest that the interplay of institutional pressures and autonomous behaviours leads to BYOD, an emergent phenomenon, that was not planned by management, and then, in turn, possibly to emerging strategies. Our methodology is a case study.
  • The Millefeuille theory revisited. New theoretical lenses to understand the Millefeuille effect - Nabila Boukef, Mohamed Hédi Charki p. 47-83 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Les Réseaux Sociaux d'Entreprises (RSE) ont connu un récent essor et sont de plus en plus présentés comme un alternatif à l'usage de l'email. Malgré l'intérêt croissant pour ce nouveau medium, notre connaissance est encore limitée quant à l'intégration du RSE dans l'ensemble du portefeuille des moyens de communication disponibles ainsi qu'à sa capacité à remplacer l'usage de l'email. À travers notre approche enracinée et notre étude de cas réalisée dans une multinationale spécialisée dans les produits de beauté et le bien-être, nous avons mis en évidence que le RSE se superpose aux médias existants, formant ainsi un effet millefeuille.En adoptant une approche enracinée, nous avons expliqué l'effet millefeuille dans le cas spécifique du RSE vs email et proposé une version révisée de la théorie du millefeuille. Nous montrons que l'effet millefeuille résulte de la négociation des fonctionnalités matérielles du RSE ainsi que celles de l'email. Cette négociation se fait en tenant compte des normes de communication et du contexte d'utilisation des TI. Nous mettons en évidence l'intérêt d'un réel engagement des managers dans l'utilisation du RSE qui va au-delà du simple parrainage du nouveau médium.À travers cet article, nous proposons une version révisée de la théorie du millefeuille en mettant en évidence trois perspectives théoriques : il s'agit des fonctionnalités matérielles du portefeuille des médias, les normes de communication et enfin le contexte d'utilisation des TI. Nous contribuons à la littérature en SI en proposant une version révisée de la théorie du millefeuille qui intègre la perspective de l'affordance. Nous mettons ainsi en évidence que la prise en compte des fonctionnalités matérielles des médias constituant le portefeuille des moyens de communication et comment celles-ci sont appropriées par les utilisateurs, permet une meilleure compréhension de l'effet millefeuille. Notre article permet également de mettre en avant des recommandations managériales pour aider les managers à mieux faire face à la multiplication des médias disponibles et limiter ainsi les risques liés à l'effet millefeuille.
    Enterprise Social Media (ESM) has gained significant momentum in the workplace and has been presented by both practitioners and academics as the new alternative workplace communications technology to substitute email. However, our knowledge is limited when it comes to explaining how ESM integrates the media portfolio and the extent to which it can or cannot replace email use. Adopting a grounded methodology, we conducted a case study in a large multinational corporation specialized in the beauty and well-being sector, in which we found that ESM superimposes the existing media and thus creates a millefeuille effect.Grounded in our case study, we explain the millefeuille effect in the specific case of ESM over email and develop a revised version of the millefeuille theory. Our findings show that the millefeuille effect emerges from negotiation between the perceived affordances enabled by ESM and its imposed constraints, and from that of email with regard to communication norms and routines and the context of IT use. The results highlight the need for managerial engagement in ESM that goes beyond its sponsorship alone.Our study revisits the millefeuille theory by adopting three theoretical lenses to explain the millefeuille effect: a media portfolio features lens, a norm and communication routine lens, and a context-of-IT-use lens. We contribute to the IS literature by proposing a revised version of the millefeuille theory that integrates the affordance lens. By taking into account the features of the media portfolio and how they are appropriated by users, we gain a clearer understanding of the millefeuille effect. We also come up with some recommendations to help managers deal with media overload and cope with the associated risks related to the millefeuille effect.
  • Adopting inter-organizational information systems in asymmetrical partnerships : Evidence from asymmetric alliances between Tunisian and European companies - Fadia Bahri Korbi p. 85-112 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    La littérature sur les Systèmes d'information inter-organisationnels (SIIO) est regroupée traditionnellement autour de trois pôles d'études : les facteurs influençant l'adoption des SIIO, l'impact des SIIO sur le management des transactions économiques et les conséquences de l'adoption de ces technologies (Robey et al., 2008). Cet article vise à analyser les facteurs influençant la décision d'adopter des Systèmes d'information inter-organisationnels (SIIO) au sein des alliances stratégiques asymétriques. En s'appuyant sur l'étude de dix cas d'alliances asymétriques entre des entreprises tunisiennes et européennes, nous proposons un ensemble de propositions de recherche concernant les facteurs qui pourraient avoir un impact sur l'adoption des SIIO au sein d'alliances stratégiques asymétriques. Il s'agit notamment des caractéristiques de l'alliance asymétrique ainsi qu'un ensemble de facteurs technologiques, organisationnels et environnementaux.
    L'adoption des systèmes d'information inter-organisationnels dans les alliances stratégiques asymétriquesPrevious research in inter-organizational information systems (IOIS) is usually organized around three themes: adoption of IOIS, its impact on governing economic transactions, and its organizational consequences (Robey et al., 2008). This article aims to study the factors affecting a specific type of IOIS adoption, the one, within asymmetric strategic alliances. Drawing on qualitative research involving ten cases of asymmetric alliances between Tunisian and European companies, the present study develops a set of testable propositions that sheds light on factors affecting the adoption of IOIS within asymmetric alliances. These mainly refer to the asymmetric alliance as well as a set of technological, organizational and environmental factors.