Contenu du sommaire : Le statut des femmes dans le monde (II)

Le statut des femmes dans le monde (II)

• Editorial - p. 3
• Femmes en Russie : une inégalité qui ne dit pas son nom - Anna Lebedev p. 5
  L'éclatement de l'U.R.S.S., il y a plus de quinze ans, a aussi bouleversé le quotidien et l'image des femmes russes. Pourtant, derrière l'égalité formelle déjà existante, désillusions et déceptions ont souvent été au rendez-vous, sous l'effet de la violence des nouveaux rapports économiques, politiques et sociaux, pour des femmes, qui, en quête de sécurité qu'aucune autorité de justice et de police ne semble en mesure de leur assurer, sont paradoxalement plus nombreuses que jamais à se réfugier dans la structure du mariage traditionnel, la consommation et la recherche du confort individuel ou familial.
• Mexique : femmes entre cruauté et injustice, ignorance et impunité - Marimar Monroy Garcia p. 9
  La violation des Droits de l'Homme au Mexique est une constante qui affecte divers secteurs de la population ; dans le cas spécifique des femmes, ces violations sont aggravées par la passivité, la connivence, le manque de volonté politique, ainsi que la misogynie et le machisme qui caractérisent trop souvent l'appareil d'Etat et les institutions gouvernementales. On est bien loin de l'image “progressiste” que le Mexique aime à se donner en la matière, au niveau international. Le scandale du “feminicidio” de Juarez et de Chihuahua - mondialement connu depuis que le cinéma hollywoodien s'en est récemment emparé - est là pour le prouver.
• Légalité, ambiguités, réalités : la condition des femmes en Israël - Esther Benbassa p. 12
  Israël a beau être un des très rares Etats démocratiques du Proche-orient, il serait périlleux d'affirmer que l'égalité hommes-femmes y est en tout point parfaite. Malgré le haut niveau d'éducation et de compétences qu'elles atteignent, peu de femmes israéliennes occupent des postes de très haute responsabilité économique ou politique. Dans la sphère privée, nous sommes encore plus loin du compte : ainsi, la question du mariage et du divorce, est encore traitée d'une manière discriminatoire, car relevant des autorités religieuses et non de l'Etat, d'où l'absence de structures pouvant procéder à d'authentiques mariages civils en Israël, à la différence de ce qui est possible dans la Diaspora.
• Des Chinoises à la croisée des chemins - Danielle Elisseeff p. 16
  Face à des conditions de vie souvent insupportables, physiquement, matériellement et mentalement, rien d'étonnant à ce que le rêve de tant de jeunes filles chinoises de la campagne demeure d'une simplicité confondante et rejoigne dangereusement les pires schémas ancestraux ou petits-bourgeois : dénicher à la ville la perle rare, décrocher le gros lot, un mari aisé, soucieux de trouver auprès d'une fille de la campagne l'épouse soumise et économe qu'une citadine, éduquée, cultivée, libérée, ouverte aux modes et à la modernité, ne pourra ni ne voudra plus jamais être.
• L'irlande à deux vitesses : droits des femmes et croissance économique - Edel Quinn p. 19
  Le souvenir de l'Irlande rurale, arriérée, cléricale, des décennies passées s'éloigne d'autant plus vite que la croissance économique due à l'intégration européenne est rapide, puissante et spectaculaire au point d'avoir fait de ce pays un de ces “petits dragons” économiques mondiaux, tant cités en exemple par le libéralisme à l'anglo-saxonne. Pourtant, même si la vie et la condition des femmes irlandaises ont fortement évolué, les pesanteurs de la société patriarcale de naguère n'ont pas toutes disparu de ce pays où la contraception et le divorce sont des conquêtes très récentes.
• Les femmes japonaises, machines à faire des enfants ? - Yoko Oryu p. 23
  Le mariage et la maternité ou l'emploi ? A coup de discriminations légales, sociales ou financières, aussi insidieuses qu'efficaces, c'est encore trop souvent le choix qui est laissé aux femmes japonaises, en particulier dans un contexte de dérégulation, de mondialisation, d'aggravation de la concurrence internationale qui pousse les entreprises à favoriser le recours au travail à temps partiel ou à la flexibilité. Comme le démontre, chiffres à l'appui cet article particulièrement bien documenté, les femmes en sont les premières victimes ; mais, comme on le lira aussi, ces victimes sont loin d'être toutes consentantes…
• Conquête et respect de nos droits : le combat sans relâche des femmes du Pérou - Liliana Panizo Muniz p. 29
  Les progrès en matière de droits politiques et économiques obtenus par les femmes péruviennes sont réels. Pourtant, l'amélioration de la condition féminine demeure contrastée et ambiguë, dans un pays où, à ce jour, une majorité de femmes n'a même pas de carte d'identité, ce qui les exclut de facto de toute possibilité d'exercer un minimum de droits civiques et économiques et de bénéficier de la sécurité sociale. Hypocrite et défaillant, l'Etat péruvien continue de multiplier les obstacles en matière de contraception, de lutte contre les violences domestiques ou de réparation des crimes innombrables commis contre les femmes lors du conflit armé des années 1980 à 2000.
• Une Inde sans femmes ? - Fiammetta Venner p. 32
  P.D-G. de Pepsi Cola, une Indienne est considérée comme la quatrième femme la plus puissante du monde ; une autre est une figure célèbre et respectée de l'alter-mondialisme, une troisième, une théoricienne de l'écologie, à la réputation planétaire. Carrefour le plus saisissant de la modernité et de l'arriération, l'Inde est aussi le pays où, selon Amnesty international, 40 % des femmes mariées sont agressées sexuellement, giflées et frappées à coups de pieds par leur mari, où 7000 femmes ont été assassinées en 2004, 18.124, violées, 175.200, victimes de violences diverses. C'est aussi le pays de l'avortement sélectif, de l'infanticide des petites filles, du malheur infini des femmes “intouchables” et des villages entiers d'hommes célibataires.
• Exemple à suivre : "Cinquante ans d'accueil à la Maison des Copains" - Olivier Hachon Bueb p. 35
  Fidèles à la vocation de lutte contre le racisme, le communautarisme et pour le “vivre ensemble” dans la Cité laïque et républicaine, qui anime la Fondation Seligmann, nous vous proposons, à chaque numéro, notre “exemple à suivre”, pour aujourd'hui, pour demain et pour… Après-demain.Cette fois, à l'opposé de l'intégration-spectacle et des antiennes, stigmatisantes ou lénifiantes, sur les “jeunes en difficulté” et les “quartiers sensibles”, nous sommes heureux de rendre hommage à un lieu et à une démarche aussi discrets qu'efficaces, une action de fond intelligente, modeste et quotidienne, un travail de terrain obstiné, généreux et fondamentalement honnête ! Honneur à la “Maison des Copains de la Villette” du 156, rue d'Aubervilliers (Paris XIXème) et à ceux qui la font vivre, dans et hors les murs !
• Livres : "La souffrance comme identité" - Esther Benbassa p. 39