Contenu du sommaire : Penser la politique en Islam

Revue Archives de philosophie Mir@bel
Numéro tome 82, no 4, octobre-décembre 2019
Titre du numéro Penser la politique en Islam
Texte intégral en ligne Accessible sur l'internet
  • Introduction - p. 675 accès libre
  • Penser la politique en Islam

    • Penser la politique en islam - Anoush Ganjipour p. 677-681 accès libre
    • Le concept de politique dans la pensée islamique. Qu'est-ce que la siyâsa ? - Makram Abbès p. 683-699 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Le terme « siyâsa » désigne la politique en langue arabe et dans plusieurs langues du monde musulman (turc, persan, ourdou, etc.). Travaillant à en restituer toute l'épaisseur sémantique en le traitant comme un concept, selon la méthode de la sémantique historique inaugurée par R. Koselleck, cet article ouvre la voie à la requalification de ce mot et à son élévation au rang d'outil majeur. L'enjeu est de mieux appréhender la pensée politique et les arts de gouverner développés à l'âge classique de l'Islam (VIIe -XVe siècles).
      This article explores the meaning of the word “siyâsa,” referring to politics in Arabic and in several languages of the Muslim world (Turkish, Persian, Urdu, etc.). Our aim is to restore its full semantic depth by treating it as a concept, according to R. Koselleck's historical semantics. The work thus paves the way for the requalification of the word and its elevation to the rank of a major tool, helping us to better understand political thought and governance in the classical age of Islam (seventh–fifteenth centuries).
    • L'art politique et sa visée téléologique : Le bonheur chez Farabi, Miskawayh et le pseudo al-‘Āmiri - Karine Michel p. 701-718 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Cette étude se propose d'interroger la manière dont les penseurs musulmans de l'époque classique ont produit une science politique qui se veut être un art pratique, ayant une visée téléologique : le bonheur. À travers les pensées de Farabi, Miskawayh ou en encore du Kitāb al-Sa‘āda wa l-Is‘ād (pseudo al-‘Āmiri), s'est constituée toute une réflexion politique prenant racine dans les champs biologique, noétique et éthique. Du fait de la composition de l'homme en corps et esprit, l'association civile devient la condition nécessaire à l'atteinte du bonheur par l'homme. Le bonheur n'est plus seulement la félicité ultime promise dans l'au-delà mais bien un bonheur terrestre, hic et nunc.
      The present article interrogates the way in which Muslim thinkers of the classical period produced a political science that sought to be a practical art, with a teleological aim: happiness. Through the reflections of al-Farabi, Miskawayh, and the pseudo-al-‘Āmiri, we will show how a new political thought arose, taking roots in different fields: biology, noetics, and ethics. Since the human being is principally perceived by these thinkers as a composition of body and mind, the civil association seems to them a necessary condition for the achievement of happiness by man. This happiness is no longer only the ultimate one promised in the afterlife but a worldly happiness, hic et nunc.
    • Le gouvernement selon Avicenne : Providence divine et statut de la politique dans la Métaphysique du Šifā' - Meryem Sebti p. 719-728 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La conception avicennienne de la politique est indissociable de sa doctrine de la providence divine et de sa prophétologie. Ce travail examine les implications de cette doctrine à travers l'étude du dernier livre de la Métaphysique du Šifā' d'Avicenne, qui est le texte le plus complet du philosophe sur l'ordonnancement de la cité, sur ses lois et sur la nature du nomothète. Nous nous attachons à répondre à la question suivante : puisque la providence divine s'étend jusqu'au confins de la société des hommes par la médiation du prophète et de la loi révélée, y a-t-il encore une place pour une science qui, telle la politique, cherche à poser les fondements d'un ordre proprement humain ?
      Avicenna's conception of politics is inseparable from his doctrine of divine providence and prophecy. This work examines the implications of this doctrine through the study of the last book of Avicenna's The Metaphysics of al-Shifa', the philosopher's most complete text on the ordering of the city, its laws, and the nature of the legislator. This study purports to answer the following question: since divine providence extends to the limits of the sensible world, including human society, through the mediation of the prophet and the revealed law, is there still room for a science such as politics, which seeks to lay the foundations of a properly human order?
    • La pensée politique islamique et l'idée de société moderne - Anoush Ganjipour p. 729-748 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Si la pensée politique en islam est née une première fois à travers la traduction/appropriation de la philosophie politique grecque, on peut dire que c'est à partir d'un geste analogue qu'elle a voulu se renouveler au XIXe siècle lors de sa rencontre avec la pensée sociale et politique moderne. De façon en apparence paradoxale, ce nouveau « mouvement de traduction » est le moment originaire pour la modernisation de l'islam et pour sa politisation contemporaine. En remontant à ce tournant majeur de la pensée politique islamique, cet article essaie de retracer la trajectoire théorique à travers laquelle les penseurs réformistes cherchaient à restructurer l'islam autour d'une nouvelle fonction théologico-politique confiée à la sharia pour faire de cette religion une « religion politique », c'est-à-dire une religion précisément moderne
      If political thought was first born in Islamic tradition through the translation/appropriation of Greek political philosophy, we can arguably suppose that it undertook an analogous process in the nineteenth century when it encountered modern social and political thought. In an apparently paradoxical way, this new “translation movement” marked the initial moment of the modernization of Islam and its contemporary politicization. By focusing on this major turning-point in Islamic political thought, the present paper attempts to track the theoretical path through which Islamic reformists aimed to restructure Islam by conferring a new theological-political function onto Sharia law and, in so doing, to transform this religion into a “political religion,” i. e., a precisely modern religion.
    • Hegel et l'économie politique de son temps - Gilles Campagnolo p. 749-769 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      Dans Économie politique et philosophie chez Steuart et Hegel (1963), Paul Chamley examine l'intérêt que Hegel prit tôt pour l'économie. Il le rapporte à l'influence sur Hegel de la lecture, à Francfort, de l'Enquête publiée par James Steuart, ouvrage (aujourd'hui trop négligé) qui précéda La Richesse des nations d'Adam Smith. Quels thèmes majeurs Hegel y puisa-t-il ? Existe-t-il d'ailleurs une « économie hégélienne » per se ? Les notions hégéliennes en ce domaine sont-elles d'un bloc ? Outre l'effet du livre de Steuart, s'exercèrent les influences du caméralisme germanique traditionnel et du classicisme britannique naissant. Il faut donc montrer plus de circonspection que Chamley n'en eut et cet essai réévalue les vues de Hegel sur l'économie dans son époque
      Hegel and political economy in his time
      In Économie politique et philosophie chez Steuart et Hegel (1963), Paul Chamley examined Hegel's interest in economics. Chamley stressed the influence on Hegel of reading Sir James Steuart's An Inquiry into the Principles of Political Economy, a major work (too overlooked today) that preceded Adam Smith's Wealth of Nations. Now, is there such a thing as “Hegelian economics?” If so, what are its themes and is it fully consistent, or should one consider, besides the influence of Steuart, that of a body of traditional German Cameralist writings as well as that of incipient British classicism? This essay reevaluates Hegelian views on economics with regard to the knowledge that Hegel drew from economics in his time
    • Saint-Simon et Auguste Comte : la fin d'une collaboration, 1822-1824 - Michel Bourdeau p. 771-790 accès libre avec résumé avec résumé en anglais
      La question des rapports entre Comte et Saint-Simon est toujours en suspens, la version qu'en a donnée le premier étant très sujette à caution. Pour tenter d'y voir clair, il convient de commencer par régler certaines questions factuelles. Les pages qui suivent s'en tiennent aux années qui séparent les publications, dans des périodiques édités par Saint-Simon, du Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société (mai 1822-mai 1824) et qui s'achèvent sur une rupture. Grâce à la récente édition des Œuvres complètes de Saint-Simon, il est possible de dégager ce que ses écrits de cette période nous apprennent sur les relations entre les deux hommes.
      The question of the relationship between Comte and Saint-Simon is still unclear: Comte, who for seven years acted as secretary to Saint-Simon, was later very unfair to him. The first step toward a clarification is to settle some facts. This paper focuses on what happened between the two publications, in newspapers edited by Saint-Simon, of the Plan des travaux scientifiques nécessaires pour réorganiser la société (May 1822–May 1824), a crucial episode that ended with Comte breaking off definitively with Saint-Simon. Thanks to the new edition of the collected works of Saint-Simon, it is possible to uncover how Saint-Simon perceived the two men's relationship
  • Notes de lecture

  • Bulletin de littérature hégélienne XXIX

  • Bulletin de bibliographie spinoziste XLI