Contenu du sommaire : À la découverte du cerveau

Revue Futuribles Mir@bel
Numéro no 431, juillet-août 2019
Titre du numéro À la découverte du cerveau
Texte intégral en ligne Accès réservé
  • Sur le cerveau humain - Hugues de Jouvenel p. 3-4 accès libre
  • Le cerveau, une machine vivante - Jean-Pierre Henry p. 5-23 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le prolongement du premier dossier sur le cerveau humain essentiellement consacré à ce que nous apprennent les sciences cognitives et les neurosciences sur nos capacités d'apprentissage tout au long de la vie (n° 428, janvier-février 2019), nous publions ici un deuxième dossier sur la plasticité du cerveau, sa capacité à modifier son fonctionnement en fonction des expériences connues tout au long de sa vie.Ce deuxième dossier s'intéressant davantage à la morphologie et au fonctionnement du cerveau, il relève plus des sciences de la vie et est logiquement introduit par Jean-Pierre Henry qui en a coordonné l'ensemble des contributions. Son texte explique d'abord comment se forme le cerveau depuis la sixième semaine après la conception (in utero), puis tout au long de l'existence, et comment il se régénère en permanence dans l'hippocampe. L'auteur explique ensuite comment se développent les capacités du cerveau, notamment celles nécessaires à la mémoire.Dans sa troisième partie, Jean-Pierre Henry expose quelles sont les pathologies dont le cerveau peut être atteint (notamment les accidents vasculaires cérébraux) et les progrès accomplis dans leur traitement. Mieux encore, évoquant les défis auxquels le cerveau peut être confronté à mesure de son vieillissement (notamment les maladies d'Alzheimer, de Parkinson, de Charcot qui touchent un grand nombre d'individus), il montre comment la plasticité permet au cerveau de trouver des solutions en cas de dysfonctionnement, et les avancées qui peuvent en découler dans la compréhension de ces pathologies et les réponses thérapeutiques à y donner. H.J.
    Following on from the first dossier on the human brain, devoted essentially to what the cognitive sciences and neurosciences teach us about our lifelong learning capacities (Futuribles 428, January-February 2019), we are publishing a second dossier on the plasticity of the brain, its ability to modify its operation over the course of its life as a function of experience.Since this second dossier is more concerned with the morphology and operation of the brain, it relates more to the life sciences and is, for obvious reasons, introduced by Jean-Pierre Henry who has coordinated all the contributions. His article first explains how the brain is formed (in utero) from the sixth week after conception, then how it is shaped throughout existence and how it is permanently regenerating in the hippocampus. Henry then explains how the brain's capacities develop — particularly those required for memory.In the third part of his article, Jean-Pierre Henry sets out the pathologies the brain may suffer (particularly cerebrovascular accidents) and the progress made in their treatment. Going beyond this, with reference to the challenges that may confront the brain as it ages (particularly Alzheimer's, Parkinson's and ALS, which affect a large number of individuals), he shows how plasticity enables the brain to find solutions in cases of dysfunction, and the advances that may ensue from this in the understanding of these pathologies and the potential therapeutic responses to them.
  • Cerveau : anatomie et fonction : Antagonisme entre la plasticité cérébrale humaine, le poids des dogmes et l'explosion incontrôlée de l'intelligence artificielle - Hugues Duffau p. 25-34 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Prolongeant le propos de Jean-Pierre Henry, Hugues Duffau montre que la plasticité cérébrale du cerveau, sa capacité à se réorganiser en permanence afin de s'adapter aux circonstances, résulte du fait qu'il constitue un système extrêmement complexe dont toutes les parties fonctionnent en interaction, selon des processus dont il nous livre quelques secrets. Logiquement, l'auteur s'attaque donc à une idée fort répandue selon laquelle chaque aire du cerveau correspondrait à une fonction donnée (mouvement, langage, mémoire, émotion), relevant du « localisationnisme ». Cette idée, affirme-t-il, est infirmée par l'observation des processus en chaîne qui relient toutes les parties du cerveau qui s'activent et permettent cette plasticité synaptique si singulière au cerveau humain et, incidemment, le distinguent fondamentalement de ce que l'on appelle l'intelligence artificielle.L'auteur, célèbre neurochirurgien, est assurément bien placé pour montrer ainsi que l'ablation d'une lésion cérébrale ne peut s'effectuer sans respecter l'ensemble du réseau neuronal dynamique qui est unique à chacun et qui évolue en permanence (à la différence une fois encore des machines). Il rend compte des progrès accomplis dans la compréhension de l'anatomie et des fonctions très complexes du cerveau telles qu'elles peuvent désormais être de mieux en mieux cartographiées et, le cas échéant, réparées. Il alerte enfin sur les risques inhérents aux réseaux neuronaux artificiels, pâle copie selon lui des réseaux neuronaux humains, qui pourraient in fine avoir pour conséquence d'altérer la neuroplasticité du cerveau humain. H.J.
    Continuing Jean-Pierre Henry's argument, Hugues Duffau shows that the brain's plasticity, its permanent capacity to reorganize itself to adapt to circumstances, ensues from the fact that it is an extremely complex system, all of whose parts function interactively, by processes into which he affords us some insights here. Accordingly, Duffau addresses the very widespread idea that each area of the brain corresponds to a given function (movement, language, memory, emotion etc.), a theory known as localizationism. That idea, he asserts, is refuted by the observation of the chain reactions that connect all the parts of the brain that become activated, bringing into play that synaptic plasticity so specific to the human brain, which, incidentally, distinguishes it fundamentally from what is called Artificial Intelligence.The author, a famous neurosurgeon, is certainly well placed to show, for example, that the ablation of a cerebral lesion cannot be performed without respecting the entirety of the dynamic neuronal network that is unique to each person and constantly evolving — which, to reiterate, is not the case with machines. He reports on the progress achieved in the understanding of the anatomy and highly complex functions of the brain, since it is now possible to map these with ever-increasing accuracy and, where necessary, repair them. Lastly, he alerts us to the risks inherent in artificial neural networks — a pale copy, in his view, of human neuronal networks — which could ultimately result in a deterioration of the neuro-plasticity of the human brain.
  • Rêves, sommeil et mémoire : La plasticité cérébrale, au cœur de la mémoire, du sommeil et des interfaces cerveau-machine - Karim Benchenane p. 35-46 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Troisième contribution à notre dossier sur la plasticité cérébrale, l'article de Karim Benchenane revient sur cette notion pour préciser qu'elle recouvre « la façon dont l'expérience va modifier à long terme l'efficacité avec laquelle les neurones vont pouvoir communiquer entre eux ». S'il souligne à son tour le rôle primordial des premières années, il n'en remarque pas moins que, contrairement à ce que l'on a longtemps cru, cette plasticité perdure toute la vie.L'auteur explique ensuite les mécanismes qui régissent la mémoire tout en soulignant qu'il existe différentes formes de mémoire, notamment une mémoire à court terme et une mémoire à long terme, qui ne dépendent pas toutes de l'hippocampe. Puis, comme l'apprentissage et la mémorisation consomment une grande partie de l'énergie nécessaire au fonctionnement du cerveau, il rappelle l'importance du sommeil, nécessaire à la récupération physique. Il ne manque pas de souligner que ces processus font encore l'objet de controverses scientifiques ici exposées de manière très claire et intéressante.Enfin, Karim Benchenane nous alerte sur le risque, pendant que nous dormons, d'être victimes d'un conditionnement social et termine son article par quelques considérations sur les interactions cerveau-machine, un sujet sur lequel nous reviendrons dans notre troisième dossier sur le cerveau à paraître à la fin de cette année. H.J.
    Karim Benchenane's article, the third contribution to our dossier on brain plasticity, revisits this notion to explain that it covers “the way experience will, in the long term, modify the effectiveness with which neurons are able to communicate among themselves.” Though he stresses the primordial role of the earliest years, he nonetheless observes that, contrary to what we had long thought, this plasticity lasts a whole lifetime.Benchenane then explains the mechanisms governing memory, while stressing that there are different forms — most notably, short-term and long-term memory — not all of them dependent on the hippocampus. Then, as learning and memorization consume a large part of the energy required for brain functioning, he reminds us of the importance of sleep, which is required for physical recovery. He is careful also to underscore that these processes are still subjects of scientific controversy, which he lays out here very clearly and interestingly.Lastly, Benchenane alerts us to the risk of falling victim, as we sleep, to social conditioning and he closes his article with some thoughts on brain-machine interactions, a subject to which we shall return in our third dossier on the brain, to be published at the end of the year.
  • Restauration visuelle et plasticité cérébrale - Serge Picaud p. 47-54 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Dans le cadre de notre deuxième dossier sur le cerveau humain, Serge Picaud expose ici comment fonctionne la vision grâce à la rétine et à ses photorécepteurs transmettant au cerveau les informations visuelles adéquates. Mais il montre aussi qu'il existe de très nombreuses pathologies de la vision — les unes héréditaires et les autres plus complexes — et que, depuis quelques années, restaurer une forme de vision devient possible.Exposant les avancées scientifiques actuelles et potentielles, l'auteur montre, par exemple, les progrès accomplis en matière de thérapie génique qui permettent désormais, notamment en cas de pathologie héréditaire, de remédier à la dégénérescence de cellules par l'introduction d'un gène fonctionnel réparateur. Non moins impressionnantes sont la thérapie cellulaire et les rétines artificielles (ou prothèses rétiniennes) permettant de redonner la vue aux patients ayant perdu leurs photorécepteurs.Les progrès réalisés pour restaurer la vision d'individus nés aveugles ou ayant été victimes de diverses maladies, y compris de dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA), soit plus d'un million de personnes en France, sont impressionnants ; ils jouent en outre un rôle déterminant dans l'activité et la plasticité cérébrale. H.J.
    As part of our second dossier on the human brain, Serge Picaud sets out how vision works by the retina and its photoreceptors transmitting the appropriate visual information to the brain. But he also shows that there are many pathologies of vision — some hereditary and others more complex — and, for some years now, the possibility of restoring a form of vision has been emerging.Detailing current and potential scientific advances, Picaud demonstrates, for example, the progress achieved in terms of gene therapy which now makes it possible, particularly where there is hereditary pathology, to remedy cell degeneration by introducing a functional repair gene. No less impressive are cell therapy and artificial retinas (or retinal prostheses) that make it possible to restore the sight of patients who have lost their photoreceptors.Impressive progress has been achieved in restoring the sight of individuals who were blind from birth or have fallen victim to various illnesses, including age-related macular degeneration (AMD) — more than a million individuals in France. And, indeed, sight plays a crucial role in brain activity and plasticity.
  • Les valeurs des Français en tendances : Plus de liberté pour soi, plus d'exigences dans la sphère collective - Pierre Bréchon p. 55-71 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    La revue Futuribles s'intéresse depuis plus de 35 ans à l'évolution des systèmes de valeurs et à l'étude de leur transformation, faisant régulièrement écho aux études réalisées tous les 9-10 ans dans le cadre de l'European Values Study. La dernière vague en date a été réalisée en 2017-2018 et Pierre Bréchon en présente ici les premiers enseignements relatifs à la France.Dans le contexte de crise sociale que connaît le pays depuis novembre 2018, l'analyse sur longue période que nous livre ici Pierre Bréchon de l'évolution des valeurs des Français à l'égard de leur vie et de la société, vient utilement remettre les choses en perspective. Sans contester les difficultés de la vie courante que ceux-ci peuvent rencontrer (en matière de revenus, d'emploi, etc.), il souligne ici, au regard des dernières enquêtes, que le lien social ne semble pas menacé en France, que les valeurs de tolérance et de respect d'autrui continuent de progresser, que le sentiment de bonheur est aussi élevé et reste stable, etc. L'individualisation continue de progresser, l'attachement à l'État protecteur ne se dément pas, l'implication politique est stable, la religion confirme son recul… ; mais le rapport à la démocratie est plus complexe et la demande d'ordre public reste forte. Si ces deux derniers points invitent à une certaine vigilance pour maintenir l'attachement des Français à leurs institutions politiques et à la démocratie, plus globalement, les résultats de la vague 2017-2018 rompent avec le pessimisme ambiant. S.D.
    For more than 35 years Futuribles has shown an interest in the evolution of value systems and the study of their transformation, regularly reporting the findings of the surveys carried out every 9-10 years as part of the European Values Study. The latest wave of such surveys was carried out in 2017-18 and Pierre Bréchon outlines the first lessons from these as they relate to France.In the context of social crisis that has beset the country since November 2018, the long-term analysis Pierre Bréchon provides here on the evolution of French values with regard to lives and society, brings useful perspective. Without disputing the difficulties they may encounter in everyday life (in terms of incomes, jobs etc.), Bréchon stresses that, judging by the latest surveys, society is not in danger of falling apart in France, the values of tolerance and respect for others continue to advance, and happiness levels are as high as before and remain stable etc. Individualization continues to increase, attachment to the protective state remains as it was, political involvement is stable and religion still steadily in decline. However, the attitude to democracy is more complex and the demand for public order remains high. Though these last two points suggest that a certain vigilance is required to maintain French attachment to democracy and France's political institutions, the results of the 2017-18 surveys run counter, more generally, to the ambient pessimism.
  • La mutation de l'économie à l'ère de la rareté : Vers un nouveau modèle de développement : pourquoi et comment ? - Hélène Le Teno p. 73-88 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Nous avons ouvert, en septembre 2018, une série consacrée au rôle des entreprises dans la fabrique du bien commun, dans le cadre de laquelle divers articles, soit d'analyse, soit de retour d'expérience ou de témoignage, ont déjà été publiés dans les numéros 426, 427 et 429 de la revue Futuribles. La réflexion ici présentée par Hélène Le Teno vient, au travers d'une approche certes différente, montrer comment les entreprises peuvent prendre en compte le contexte qui est désormais le nôtre de raréfaction des ressources, pour enclencher un changement de modèle économique.Hélène Le Teno rappelle dans un premier temps en quoi consiste cette entrée dans une ère de la rareté, et en particulier pourquoi les limites physiques de notre planète imposent de revoir la façon dont nous produisons ; elle souligne les limites d'une croissance économique qui tendrait à ignorer les contraintes de la biosphère et la nécessité de nous orienter vers un modèle de développement réellement soutenable. Il faut désormais, selon elle, « faire mieux avec beaucoup moins » et faire en sorte que les principaux acteurs de l'économie, à savoir les entreprises, puissent raisonner ainsi et trouver les moyens de se développer dans une « économie de transition ». Une inflexion a vu le jour aux États-Unis et en Europe avec l'émergence de la notion d'entreprises à mission ; il est désormais indispensable que de nouveaux mécanismes de comptabilité et de financement — dont elle présente quelques exemples — se développent pour permettre aux acteurs économiques de sortir du « capitalisme extractif » et d'entrer dans un capitalisme d'intérêt général. S.D.
    In September 2018, we began a series on the role of enterprises in constructing the common good and we have already published various articles — of analysis, feedback and personal testimony — on this theme in Futuribles 426, 427 and 429. Employing an admittedly different approach, the thinking presented here by Hélène Le Teno addresses the issue of how businesses can avail themselves of the context of an increasing scarcity of resources we are seeing today to trigger a change in the economic model.Hélène Le Teno reminds us first what this move into an era of scarcity consists in, and why the physical limits of our planet require us to look again at the way we produce. She stresses the limitations of an economic growth that would tend to ignore the constraints of the biosphere and the need to orient ourselves toward a genuinely sustainable development model. In her view, we now have to “do better with much less” and create a situation in which the economy's main actors — enterprises — can reason along these lines and find ways to develop in a “transition economy”. A shift occurred in the United States and Europe with the emergence of the notion of “benefit corporations/ companies”. It is essential now that new accounting and financing mechanisms — some examples of which Le Teno presents here — are developed, to enable economic actors to leave “extractive capitalism” behind and shift to a common-interest capitalism.
  • Entreprises, RSE et au-delà : À propos d'une enquête sur l'entreprise post-RSE - Marthe de La Taille-Rivero p. 89-96 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
    Voici plus de 40 ans que la responsabilité sociale des entreprises (RSE) a émergé en tant que concept précis appelé à se diffuser dans le monde économique. C'est en effet en 1976 que l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a adopté une liste de principes directeurs visant à en être le cadre de référence. Depuis, la RSE s'est progressivement institutionnalisée en Europe (livre vert de la Commission européenne en 2001, directive de 2014 imposant aux entreprises de publier leur bilan RSE…) et les entreprises semblent globalement jouer le jeu.Poursuivant la série sur le rôle des entreprises dans la fabrique du bien commun (ouverte dans le numéro 426, puis prolongée dans les numéros 427 et 429 de la revue Futuribles), Marthe de La Taille-Rivero montre ici, au travers d'un rapport publié fin 2018 par l'Institut de l'entreprise sur l'entreprise post-RSE, comment les entreprises, en particulier en France, ont intégré cette exigence de RSE. Le document souligne aussi comment, au regard des nouveaux défis sociaux, environnementaux…, elles pourraient aller au-delà de la RSE classique et « placer l'actionnariat au cœur du réacteur » visant à favoriser le bien commun. L'étape suivante pourrait, selon ce rapport, consister à allier le profit de l'actionnaire et l'intérêt général, l'entreprise se trouvant au centre de l'équation. S.D.
    It is more than 40 years since Corporate Social Responsibility (CSR) emerged as a precise concept that was destined to spread around the economic world. It was actually in 1976 that the Organization for Economic Cooperation and Development (OECD) adopted a list of guiding principles which aimed to provide a frame of reference for it. Since then, CSR has gradually become institutionalized in Europe (European Commission Green Paper in 2001; 2014 directive requiring enterprises to publish their CSR assessment etc.) and businesses seem generally to be playing their part.Continuing the series on the role of enterprises in constructing the common good (begun in Futuribles 426 and continuing in 427 and 429), Marthe de La Taille-Rivero shows here, drawing on a report published in late 2018 by the Institut de l'Entreprise on post-CSR business, how enterprises have taken on board this demand for CSR, particularly in France. This report also stresses how, given the new social and environmental challenges etc., they could go beyond classical CSR and “put shareholders at the core of the reactor”, with the aim of promoting the public good. It argues that the next stage could consist in allying shareholder profit to the general interest, with the business being placed at the centre of the equation.
  • Forum

    • Relents de fascisme(s) : De l'usage du mensonge en politique - André-Yves Portnoff p. 97-103 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      À l'issue des élections européennes de mai 2019, les partis d'extrême droite ont vu le nombre de leurs sièges au Parlement européen tripler, comparé au scrutin de 2014. Ce résultat confirme qu'un peu partout en Europe, les partis ultranationalistes et populistes progressent et intègrent démocratiquement les institutions qui nous gouvernent. Néanmoins, il ne faut pas se leurrer sur le profil de ces partis, comme le montre ici André-Yves Portnoff en s'appuyant sur l'exemple italien : ils n'ont d'arguments démocratiques que de façade et sont experts dans la manipulation des foules et de la vérité. Ainsi en va-t-il des néofascistes italiens qui, par une relecture très personnelle de l'histoire et du passé mussolinien, véhiculent des contre-vérités et usent de la désinformation pour attirer les suffrages, tout en entretenant des systèmes de collusion et de corruption très éloignés de leurs discours vertueux. Ce forum vise à démonter ces stratagèmes et à alerter sur des méthodes qui pourraient essaimer dans d'autres mouvances extrémistes. S.D.
      At the European elections of May 2019, the parties of the extreme Right tripled their seats in the European Parliament by comparison with 2014. This result confirms that more or less all over Europe ultra-nationalist and populist parties are making progress and using the democratic process to move in on the institutions that govern us. Nevertheless, we should not have any illusions about the profiles of these parties, as André-Yves Portnoff shows here, drawing on the Italian example: their only democratic arguments are window-dressing and they are expert in the manipulation of crowds and truth. This is how it is with the Italian neo-fascists who, through an idiosyncratic rewriting of history and of the Mussolinian past, peddle falsehoods and employ disinformation to attract votes, while maintaining systems of collusion and corruption very far distant from the virtuous conduct they claim to advocate. This Forum aims to dissect these stratagems and to warn of methods that might rapidly spread to other extremist groups.
  • Tribune européenne

    • Russie : quelle stratégie internationale ? - Jean-François Drevet p. 105-112 accès réservé avec résumé avec résumé en anglais
      Depuis l'annexion de la Crimée par la Russie au printemps 2014, les relations de Moscou avec l'Union européenne sont assez tendues et toujours marquées par une politique de sanctions, en attente d'un règlement du différend avec l'Ukraine. À cela s'ajoute le rôle actif de la Russie aux côtés du pouvoir syrien dans la guerre civile qui ravage le pays depuis huit ans, et d'autres prises de position internationale de Moscou, que rappelle ici Jean-François Drevet.Dans ce contexte quelque peu agité, faire le point sur la stratégie internationale de la Russie, ses ambitions, ses limites et les perspectives qu'elle dessine, est un préalable pour envisager la façon dont les relations Bruxelles-Moscou pourraient évoluer. C'est ce que propose cette tribune qui rappelle que Moscou n'est plus le géant international qu'il a pu être par le passé, mais qui montre aussi les cartes que la Russie peut encore jouer, notamment en Asie, en raison de sa centralité géographique, voire avec Washington. Dans ces deux cas, tout comme avec l'Union européenne, le retour à une coopération constructive implique, avant toute chose, de ne pas sous-estimer la Russie et de jouer les complémentarités. S.D.
      Since Russia's annexation of Crimea in spring 2014, relations between Moscow and the European Union have been quite tense and are still affected by the sanctions policy, while awaiting resolution of Russia's differences with Ukraine. Added to this are Russia's active role alongside the Syrian government in the civil war that has ravaged that country for the last eight years, and other international positions adopted by Moscow, which Jean-François Drevet reminds us of here.In this somewhat turbulent context, sizing up Russia's international strategy, its aims, limits and perspectives, is an essential prerequisite for assessing how relations between Brussels and Moscow might evolve. This is what this column aims to do and, while it reminds us that Moscow is no longer the international giant of old, it also shows us the cards Russia still holds, particularly in Asia by dint of its geographical centrality, and, indeed, with regard to Washington. In both these cases, as in its relations with the EU, the return to constructive cooperation requires us not to underestimate Russia and to focus on reciprocal interests.
  • Actualités prospectives

  • Bibliographie