Contenu du sommaire : Ah, si j'étais riche !
Revue | Plein droit |
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Numéro | no 123, décembre 2019 |
Titre du numéro | Ah, si j'étais riche ! |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Édito
Dossier - Ah, si j'étais riche !
- Tapis rouge pour les plus riches - Nathalie Ferré p. 3-6
- L'Europe se vend aux plus offrants - Laure Brillaud p. 7-10 Seize États membres de l'Union européenne participent à un marché de passeports et de visas « dorés » s'étendant souvent à la citoyenneté. Tout est douteux dans ces transactions qui favorisent en outre la corruption d'agents des États. Mais surtout, ces opérations éloignent les États européens des principes d'une politique migratoire commune, et interrogent le sens d'une citoyenneté européenne mise à mal par le pouvoir de l'argent.
- "Bienvenue en France"... aux riches étudiants étrangers - Hugo Bréant, Hicham Jamid p. 11-14 « Bienvenue en France » : le gouvernement a choisi de nommer ainsi sa dernière « stratégie d'attractivité pour les étudiants étrangers ». À cette occasion, les droits d'inscription à l'université pour les non-ressortissant·es de l'Union européenne ont été fortement augmentés. Cette mesure s'inscrit dans la droite ligne de politiques migratoires et consulaires restrictives. L'intention de réduire le nombre d'étudiant-es venant d'Afrique, implicite depuis quelques années, prend forme avec une véritable politique de sélection par l'argent.
- L'immigration choisie des hauts cadres - Lionel Petit p. 15-18 La mobilité professionnelle s'est considérablement développée après une vingtaine d'années. Depuis les premiers indices d'une politique d'immigration choisie jusqu'à la création de la carte de séjour « passeport talent », les différents gouvernements n'ont eu de cesse de tenter d'attirer les cadres de haut niveau ou des salariés très qualifiés dont les entreprises ont besoin. Dossiers allégés, contrôles moins stricts, procédures simplifiées pour les familles accompagnantes, tout concourt à faciliter la venue des « talents » étrangers.
- Les nouveaux riches de la Belle Époque - Danièle Lochak p. 19-20 La Belle époque a été particulièrement prolifique en variations sur le thème de l'étranger, entre représentations à connotations racistes, tentatives de légitimer une hiérarchie des races et, partant de l'œuvre civilisatrice de la colonisation, délire antisémite d'un Drumont et discours sur l'« enjuivement » de la France qui culmine avec l'Affaire Dreyfus. Dans ce contexte, des termes naissent, aux origines aussi douteuses que l'intention qui les a fait naître. La dénomination de « rastaquouère » notamment, montre du doigt une figure paradoxale : celle de l'étranger au style de vie ostensiblement luxueux, et donc vulgaire, dont la richesse constitue à la fois une menace et une source de profit.
- « Selon que vous serez puissant ou misérable » - Hélène Spoladore p. 21-22 Il y a les « bons » touristes médicaux et les autres, ceux qu'on invite à bénéficier de l'« excellence médicale française » et ceux qu'on accuse de détournement de l'aide médicale de l'État, ceux qu'on accueille dans les « meilleurs hôpitaux » et ceux qui « fraudent » et qui « profitent » du système, ceux qu'une élégante brochure veut attirer et ceux que des mesures restrictives cherchent à écarter. En un mot, des riches et des pauvres « malades ».
Hors-thème
- (Sur-) vies calaisiennes - Mathilde Robert p. 23-26 Aider les exilés à Calais et s'y engager à plein temps, c'est se retrouver face à une réalité contrastée. C'est être témoin de l'horreur policière, mais aussi de l'intense vitalité qu'expriment les diverses communautés qui se reconstituent après chaque agressio subie, reliées les unes aux autres par des pratiques imposées pour la survie du quotidien. Du « bricolage linguistique » à la mémoire entretenue de la « jungle life », les exilés de Calais partagent une expérience des limites.
- Désuétude de la nationalité : le poids de l'impensé colonial - Stéphanie Khalfa p. 27-30 On méconnaît le sort réservé aux personnes nées dans les colonies françaises, en France donc, et qui ont conservé par la loi leur nationalité française après l'indépendance du pays où elles n'ont cessé de résider. Or, aujourd'hui, cette nationalité est déniée à leurs descendant·es qui pourraient la revendiquer par filiation, mais que l'on accuse d'être des « Fançais·es d'opportunité ».
- (Sur-) vies calaisiennes - Mathilde Robert p. 23-26
Mémoire des luttes
- Un café entre ici et là-bas - Moncef Labidi, Claire Lévy-Vroelant p. 32-36 En 2003, l'association Ayyem Zamen, qui se mobilise auprès de personnes migrantes vieillissantes en situation de précarité économique ou de fragilité sociale, ouvre le premier Café Social dans un quartier populaire parisien. Moncef Labidi, son fondateur et directeur pendant 16 ans, revient sur la création de ce lieu, sur le lancement des « domiciles partagés » et sur les combats portés par l'association.
- Un café entre ici et là-bas - Moncef Labidi, Claire Lévy-Vroelant p. 32-36
Le focus juridique
- Regroupement familial : les pauvres n'ont pas le droit de vivre en famille - Lucie Brocard p. 37-40