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Revue | Revue historique |
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Numéro | no 627, juillet 2003 |
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- Le spectacle du rite : les entrées royales. - J. Blanchard
- Le prince, le palais et la ville. Ségovie ou le visage du tyran dans la Castille du XVe siècle. - F. Foronda Le 17 septembre 1467, la ville de Ségovie et son dispositif palatial tombent aux mains des partisans du prince Alphonse, proclamé roi de Castille en 1465, après la déposition fictive de son frère, Henri IV. Toutefois, si la date fait événement, c'est essentiellement parce que Ségovie devient, dans les Décades d'Alfonso de Palencia, l'occasion d'une dénonciation politique qui renverse le sens des œuvres ségoviennes d'Henri IV. Ainsi, le dispositif palatial devient le point d'ancrage d'une machine diffamatoire, tributaire du discours classique sur la tyrannie, sensible également aux effets assurés d'un discours sur les déviations musulmanes d'un roi catholique.On 17th of September 1467, the town of Segovia and its palatial structure fall into the hands of the Prince Alfonso's partisans ; Alfonso had been crowned King of Castile in 1465, following the fictitious deposition of his brother Enrique IV. However, this date becomes a corner stone because, in the following Décadas of Alfonso de Palencia's reign, Segovia becomes the stage of a political denunciation which inverts the sense of the Segovian deeds of Enrique IV. Thus the palatial structure becomes the focal point of a defamatory plot, deriving from the classical discourse on tyranny and from the assured effects of a discourse on Muslim deviations of a catholic king.
- La légende napoléonienne sous le Second Empire : les médaillés de Sainte-Hélène et la fête du 15 août. - S. Hazareesingh En 1857, le Second Empire fêta les survivants des guerres napoléoniennes en instituant une nouvelle médaille civique en leur honneur. Cet article explore la notion d'« honneur » qui prit corps autour de ces vétérans, consolidant les liens qui les unissaient et imprégnant leurs rapports avec le reste de la société. À travers les rôles importants qu'ils jouèrent pendant les fêtes civiques de la Saint-Napoléon le 15 août, les médaillés de Sainte-Hélène purent ainsi contribuer à consolider le régime impérial, tout en illustrant la pérennité de la légende napoléonienne au XIXe siècle.In 1857 the Second Empire officially celebrated the surviving napoleonic war veterans by instituting a new civic decoration in their honour. This article explores the distinct concept of « honour » which emerged around the veterans, binding them together as a group and informing their dealings with the rest of society. Through the important social and political functions they performed during the national festivities of the Saint-Napoléon on the 15th of August, these veterans highlighted the continuing strength of the Napoleonic legend in nineteenth-century France, and particularly underscored its critical role in underpinning the political legitimacy of the Second Empire.
- Un outre-mer bancaire en Orient méditerranéen : des banques françaises marraines de la Banque de Salonique (de 1907 à la Seconde Guerre mondiale) - H. Bonin L'évolution de la Banque de Salonique reflète les mutations des flux économiques provoquées par la réorganisation des ensembles (géo)politiques en Méditerranée nord-orientale. Tête de pont des flux commerciaux balkaniques au cœur de la mer Égée septentrionale, la place de Salonique est un foyer du négoce « levantin » et un pôle d'intérêts bancaires de marchands israélites dans les Balkans au tournant du XXe siècle, ce qui attire les intérêts français par le biais de la Banque de Salonique, en complément de la puissance de feu développée par l'imposante Banque impériale ottomane de part et d'autre des détroits. Le remodelage des pôles d'intérêts qui suit les crises des années 1910-1920 modifie le positionnement de la Banque de Salonique ; elle s'insère alors dans la stratégie de déploiement du Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie vers la Méditerranée orientale, quand les intérêts français accentuent leur présence au Levant ; elle devient alors une pièce de ce mini-impérialisme tertiaire qui fédère des intérêts financiers et commerciaux pour asseoir l'influence française dans le quadrilatère Athènes-Salonique-Smyrne-Beyrouth pendant l'entre-deux-guerres.The fate of Banque de Salonique followed the changes of economic flows caused by the reorganisation of (geo)political blocks in the north-eastern Mediterranean area. As a bridgehead of Balkanic commercial flows towards northern Egean Sea, the Salonica marketplace was a pole of « Levantine » wholesale trade and a key place of Israelite economy in the Balkans at the beginning of the twentieth century, which drew French interests through the Banque de Salonique, as a complement to the powerful forces gathered by Banque impériale ottomane all across the Straits. The rebuilding of interest poles which followed the 1910-1920 crisis led to a repositionning of Banque de Salonique ; it became then a piece within the strategy of redeployment defined by Crédit foncier d'Algérie et de Tunisie towards the Eastern Mediterranean area, when French interests developed their role in Middle East and Levant. It became thus an element of that low-key imperialism specialised in services which federated financial and commercial interests in order to consolidate French influence in the square constituted by Athens, Salonica, Smyrnia and Beyrouth in the interwar.