Contenu du sommaire : Pertinence du réalisme critique dans la relation sciences – théologies
Revue | Revue des Sciences Philosophiques et Théologiques — RSPT |
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Numéro | Tome 103, no 1, janvier-mars 2019 |
Titre du numéro | Pertinence du réalisme critique dans la relation sciences – théologies |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
Pertinence du réalisme critique dans la relation sciences – théologies
- Présentation - Estelle Poirot-Betting p. 3-6
- Holisme et réalisme scientifique - Michael Esfeld p. 7-21 Cet article montre comment le holisme de la confirmation, le holisme de la justification, le holisme sémantique et le holisme social mènent à un argument fort en faveur du réalisme scientifique. De plus, cet argument peut intégrer l'ontologie atomiste de la physique, sans avoir à lier une ontologie fondamentale des atomes avec une épistémologie qui pose un fondement de notre savoir.This paper shows how confirmation holism, justification holism, semantic holism and social holism lead to a strong argument in favour of scientific realism. Furthermore, this argument can encompass the atomistic ontology of physics, without having to link a fundamental ontology of atoms to an epistemology that would provide a foundation of our knowledge.
- La relation entre science et théologie et l'utilisation du réalisme critique - Estelle Poirot-Betting p. 23-41 L'article a pour objectif de rendre compte du réalisme critique introduit par le théologien Ian Barbour afin d'établir un « pont » entre science et théologie. Nous verrons pourquoi et comment Ian Barbour utilise cette philosophie qui relie le mieux, selon lui, l'ontologie et l'épistémologie pour proposer un dialogue voire une intégration entre science et théologie. Ce réalisme critique a ensuite été repris par d'autres scientifiques-théologiens notamment Peacocke et Polkinghorne avec quelques nuances qui sont ici analysées.This article endeavors to take stock of the critical realism introduced by the theologian Ian Barbour in order to establish a “bridge” between science and theology. We shall see why and how Barbour employs this philosophy, which on his view best links ontology and epistemology, to propose a dialogue and even an integration between science and theology. This critical realism was taken up by other scientist theologians, notably Peacocke and Polkinghorne, with a few nuances analyzed here.
- La richesse de la réalité : l'idée d'un réalisme critique-constructif - Andreas Losch p. 43-64 Le « réalisme critique », dans ses nombreuses variantes, garde une place importante dans le débat scientifique et théologique d'aujourd'hui. Alors qu'il a été mis substantiellement en avant par Ian Barbour, John Polkinghorne et Arthur Peacocke, une analyse de son origine et de son sens conduit à se demander si cette position proposée par les théologiens-scientifiques n'omet pas une caractéristique intrinsèque de la dimension personnelle de la réalité incorporée dans les sciences humaines. Compte tenu de la vision des sciences sociales qui considèrent que des personnes responsables de leurs conclusions et actions conduisent le processus scientifique, l'aspect éthique de la science ne peut être ignoré. Pour intégrer ces aspects dans une approche cohérente, il faut un modèle épistémologique plus différencié, qui se fonde dans l'éthique. L'idée proposée dans cet article est de modifier le réalisme critique en réalisme critique-constructif.“Critical realism” in its many variations retains an important position in today's scientific and theological debate. While advanced by Ian Barbour, John Polkinghorne and Arthur Peacocke, an analysis of its origin and meaning leads to the question of whether this position proposed by scientist-theologians misses an intrinsic feature of the personal dimension of reality, incorporated in the human sciences. Considering social science's insight that persons responsible for their conclusions and actions drive the process of science, the ethical aspect of science may not be overlooked. To integrate these aspects into a coherent position requires a more differentiated epistemological model, grounded in ethics. The idea proposed in this paper is to modify critical realism into constructive-critical realism.
- Réalisme et postmodernité dans la théologie de J. Wentzel van Huyssteen - Jacques Fantino p. 65-79 L'environnement intellectuel contemporain est partagé entre deux positionnements, moderne et postmoderne. Ces positionnements jouent sur la question du réalisme et de son rapport à la théologie. L'article présente la démarche théologique de J. Wentzel van Huyssteen selon ce contexte.The contemporary intellectual environment is divided between two ways of thinking: modern and postmodern. These positions play on the question of realism and its relation to theology. Within this context this paper presents the theological approach of J. Wentzel van Huyssteen.
- Un réalisme trop peu critique au crible de la phénoménologie - Yves Meessen p. 81-92 Le réalisme critique ne remet pas en question le préjugé selon lequel la réalité préexiste à la conscience. En se tenant à l'expérience du vécu, Husserl a montré la légitimité de repartir de la « corrélation » entre la conscience et ce qui se manifeste en elle comme lieu d'une réalisation continuelle. Cette mise en lumière est conforme aux découvertes de la mécanique quantique montrant qu'il n'y a pas de solidité physique intrinsèque. La question de la « spatialisation » fait rebondir de manière actuelle l'ancienne problématique anthropologique du rapport du corps et de l'esprit.Critical realism does not question the prejudgment that reality pre-exists consciousness. Holding to lived experience, Husserl has shown the legitimacy of starting from the “correlation” between consciousness and what is manifested in it as a place of continuous realization. This insight is consistent with the discoveries of quantum mechanics, which show that there is no intrinsic physical solidity. The question of "spatialization" gives current impetus to the ancient anthropological problem of the relation of the body to the mind
- Sola fide ou fide caritate formata : deux principes incompatibles ? : De Martin Luther à Thomas d'Aquin - Eun-Sil Son p. 93-112 Ce travail explore l'origine d'un malentendu vieux de cinq siècles concernant la foi justifiante. Dieu justifie-t-il le pécheur par la foi seule (sola fide) comme le disent les luthériens ou par la foi formée par la charité (fide caritate formata) comme le disent les catholiques ? Il s'agit d'une des différences les plus débattues entre les deux traditions. Une étude précise des sources et une comparaison entre les textes de Thomas d'Aquin et de Martin Luther consacrés à l'interprétation de la fides caritate formata permet de constater que, malgré la compréhension différente de la formule, ils ont en réalité la même idée de la foi justifiante en raison d'une même fidélité à l'Écriture. C'est en puisant à cette source commune qu'aujourd'hui encore, ils montrent aux Églises un chemin d'unité.This article explores the origin of a 500-year-old misunderstanding over justifying faith. Does God justify the sinner by faith alone (sola fide), as the Lutherans say, or by faith formed by charity (fide caritate formata), as the Roman Catholics say? This is one of the most debated differences between the two traditions. A precise study of the sources and a comparison of the texts of Thomas Aquinas and Martin Luther on the interpretation of the fides caritate formata reveals that despite their different interpretations of this formula, they actually have the same understanding of justifying faith, due to their same fidelity to Scripture. It is by drawing on this common source that even today, they show the Churches a path of unity.
- La défense doctrinale du système thomiste de la mystique étendue : Le P. Réginald Garrigou-Lagrange et la construction d'une école dominicaine de spiritualité - Sylvio Hermann De Franceschi p. 113-143 Vite oubliée au lendemain du concile Vatican II, la contribution du P. Garrigou-Lagrange (1877-1964) au débat de l'entre-deux-guerres sur l'ascétique et la mystique a pourtant été essentielle, et Perfection chrétienne et contemplation, le grand livre qu'il publie en 1923 et qui rassemble des articles déjà parus dans La Vie spirituelle, mérite sans contredit d'être tenu pour un classique de la théologie française du xxe siècle. L'ouvrage se place à un carrefour polémique crucial en même temps qu'il conserve d'importantes traces du dialogue théorique entre le P. Garrigou-Lagrange et le philosophe Jacques Maritain. Au terme de quatre années de combat polémique acharné, depuis la parution du premier numéro de La Vie spirituelle jusqu'à la publication de Perfection chrétienne et contemplation, le P. Garrigou-Lagrange est parvenu à asseoir sur la scène théologique une école de spiritualité dominicaine aisément identifiable.Quickly forgotten in the aftermath of the Second Vatican Council, the contribution of Réginald Garrigou-Lagrange (1877-1964) to the inter-war debate on asceticism and mysticism was nevertheless essential, and Perfection chrétienne et contemplation, his great publication of 1923, which brings together articles previously published in La Vie spirituelle, undoubtedly deserves to be considered a classic of twentieth-century French theology. The book's publication takes place at a crucial polemical crossroads and preserves important traces of the theoretical dialogue between Fr. Garrigou-Lagrange and the philosopher Jacques Maritain. After four years of fierce polemics, from the publication of the first issue of La Vie spirituelle to the publication of Perfection chrétienne et contemplation, Fr. Garrigou-Lagrange succeeded in establishing on the theological scene an easily identifiable school of Dominican spirituality.
Bulletin
- Bulletin de patrologie - Matthieu Cassin p. 145-243
Recensions et notices
- Recensions et notices - p. 245-256