Contenu du sommaire
Revue | Revue historique |
---|---|
Numéro | no 618, avril-juin 2001 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Mythe et Histoire aux derniers temps de l'Afrique antique : à propos d'un texte d'Ibn Khaldûn - Y. Modéran Une série d'articles et d'ouvrages parus depuis le début des années 1980 a rénové un très ancien schéma d'explication des difficultés de l'Afrique romaine dans l'Antiquité tardive : les migrations vers l'ouest, entre le IVe et le VIIe siècle, de nouvelles tribus berbères venues des confins de l'Égypte. Un des arguments essentiels de cette théorie se fonde sur une série de textes d'auteurs arabes qui évoquent effectivement un mouvement migratoire. L'article démontre que le contexte et la nature mythique de ces textes ont été trop négligés, tout comme leurs sources grecques, latines et juives qui sont ici mises en valeur. Tous ces récits exposent en fait le mythe de l'origine orientale du peuple berbère, situé en des temps bibliques, et seulement actualisé par des ethnonymes médiévaux.Since the beginning of the eighties, a series of papers and books has renewed a very old model of interpretation about the problems of Roman Africa during the Late Antiquity : the westward migrations, between the fourth and the seventh century AD, of a group of new Berber tribes coming from the Egyptian borders. A main argument of this theory is based on a corpus of Arabic texts. These documents effectively deal with a Berber migration. But the paper shows that their context, their mythical nature, and their Greek, Latin and Jewish sources have been totally neglected by the modern historiography. In fact, these texts only relate the myth of the eastern origin of the Berber people, in a Biblical time, and with just a new ethnic vocabulary intended to update the story.
- Les "quaestiones de juris subtilitatibus" : une oeuvre du maître parisien Albéric - A. Gouron
- Prout moris est iure, les moines et la question de la coutume (XIIe-XIIIe siècles) - A. Boureau
- Malaise et utopie parlementaires au temps de la Ligue : les "moyenneurs" du parlement de Dauphiné - S. Gal Lorsqu'en septembre 1589, les habitants de la ville de Grenoble optèrent pour la Ligue, le parlement du Dauphiné, qui résidait dans ses murs, refusa de se joindre à leur union sans pour autant reconnaître Henri IV comme souverain légitime. Sous la direction du premier président Ennemond Rabot d'Illins (un homme de loi travaillé par des angoisses eschatologiques et pétri de lettres classiques), les parlementaires tentèrent d'ouvrir une voie médiane qui prétendait se situer en dehors des partis : ni pour la Ligue ni pour le roi. Ces « moyenneurs », inspirés par La République de Platon, eurent pour ambition de sauvegarder l'ordre et la paix dans une province menacée par le chaos, en maintenant envers et contre tous le fonctionnement de la justice. Mais l'utopie des moyenneurs se solda par un échec. Isolé et pris entre deux feux, le parlement finit par éclater, se partageant à son tour en ligueurs et royaux. Toutefois, cette expérience avait permis de maintenir le dialogue entre les belligérants, le parlement ayant joué le rôle modérateur d'arbitre et de médiateur.When the city of Grenoble chose the League in September 1589, the parliament which stood in the town refused this union. The members of parliament, led by the first president Ennemond Rabot d'Illins (who was tormented by eschatological anguishes and imbued with classics), tried to show a median way : neither for Henri IV nor for the League. These « moyenneurs », inspired by Plato's Republic, wanted to safeguard order and peace against chaos thanks to Justice. But this utopia failed. Isolated, caught in the crossfire of royalists and leaguers, the parliament shattered. However, the « moyenneurs » had played a moderating role of mediators and had permitted to maintain the dialogue between the belligerents without radicalization and fanaticism.
- Seigneurs et communautés villageoises au temps des guerres de Religion - M. Cassan Touché assez tardivement par les troubles religieux, le bas Limousin s'enfonce dans la guerre « guerroyeuse » à partir des années 1575. Durant une vingtaine d'années, les rivalités confessionnelles et politiques prises en charge par des membres de la noblesse seconde locale modifient le visage de la province. Une forte militarisation spatiale est effectuée, à l'initiative des communautés villageoises et des seigneurs. Cette mise en défense du territoire ouvre la voie à des négociations entre les deux parties. À l'échelle du village et de la seigneurie, le recrutement de capitaines ou leur financement conduisent les communautés et les seigneurs à négocier. Des pratiques politiques s'installent, faisant du temps des guerres de Religion, un moment d'apprentissage politique tant de la part des paysans que des seigneurs, comme le démontre la correspondance croisée des Noailles, source principale de l'article.Late affected by the religious conflict, the Limousin fell into the war fron 1575. During twenty years, denominational and political oppositions transformed the country's landscape. Villagers and lords realized a spatial militarization. This territory's protection leads to negociations between both sides. In the villages and the seigneuries, the captain's recruitment or the payement decide them to negociate ; the religious wars allow peasants and lords to learn political practice. It is the main indication which the Noaille's correspondence, a lignage of « second nobility » reveals.
- L'Union des Jeunes pour le Progrès, une école de formation politique - F. Audigier
Mélanges