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Propédeutique à la fruition intellectuelle du cahier spécial Les nouveaux défis de la RSE paru dans Gestion 2000, cet article liminaire se veut, tout à la fois, une introduction aux quatre articles retenus pour publication dans le présent cahier, et un vecteur de mise en perspective critique des challenges de la RSE dans les entreprises post-modernes. La première partie de cette introduction est consacrée à l'exploration de quatre notions focales, centrales dans la recherche sur la RSE et le management inclusif : les promesses, les programmes, les pratiques et les perceptions. La deuxième section est dédiée à la présentation d'un modèle d'audit social des entreprises : reposant sur une démarche appréciative, dynamique et améliorante, il peut constituer à la fois un outil de diagnostic et d'aide à la décision, un instrument de conduite du changement organisationnel et sociétal et un référentiel d'évaluation.

La construction dans le temps d'une stratégie de citoyenneté d'entreprise basée sur le mécénat environnemental, demeure un champ de recherche peu exploré. Cet article étudie la manière dont l'entreprise mécène ancre volontairement ses engagements socio-politiques. La revue de littérature analyse l'évolution des formes de citoyenneté d'entreprise et approfondit le concept de mécénat environnemental. La méthodologie de recherche, qualitative, se fonde sur l'étude d'une société française indépendante, productrice et distributrice de produits naturels, biologiques et équitables. Les phases de structuration de sa stratégie de citoyenneté d'entreprise et l'analyse d'actions mécénales de nature environnementale révèlent la montée en puissance de son engagement. Le soutien apporté à des associations militantes, choisies en écho à ses valeurs organisationnelles, prend différentes formes de contributions. La discussion oriente la réflexion d'une part, vers l'engagement fort du dirigeant et l'originalité de la démarche d'engagement qui s'apparente à une forme de philanthrocapitalisme réticulaire. Des recommandations et remarques conclusives sont formulées.

Cette étude empirique de nature quasi-expérimentale examine la relation causale entre la RSE d'un employeur potentiel et l'engagement affectif anticipé de candidats externes tout en examinant l'effet modérateur du genre et des objectifs de carrière sur cette relation. Nos participants étaient des futurs gestionnaires étudiant en école de gestion. Nos résultats indiquent que la RSE a un effet direct significatif sur l'engagement anticipé. Les participants exposés à un employeur potentiel pour qui la culture de RSE est importante ont développé avant l'embauche un engagement affectif significativement plus élevé que les participants exposés à un employeur potentiel pour qui la culture de RSE est moins importante. Similairement, l'effet direct du genre et des objectifs de carrière est significatif ce qui indique que les femmes ainsi que les participants ayant de forts objectifs de carrière ont un engagement affectif anticipé plus faible que respectivement les hommes et ceux ayant de faibles objectifs de carrière. Par contre, ni le genre ni les objectifs de carrière ne jouent un rôle modérateur sur la relation entre la RSE et l'engagement anticipé. Ces résultats suggèrent que la RSE peut constituer un attribut organisationnel à valeur ajoutée dans un contexte visant à stimuler l'attraction des candidats envers la firme.

Cet article vise d'abord à présenter une cartographie de la situation des femmes « opérateurs » dans le secteur de la chimie, de la pétrochimie, du raffinage et du gaz (CPRG) au Québec, secteur toujours hautement masculin, plus de trente ans après la première embauche féminine. Selon le comité sectoriel de la main-d'œuvre (CSMO) CoeffiScience, en 2016, la main-d'œuvre féminine ne représente qu'entre 10 et 15% des employés du secteur. Il apparait important pour la compréhension de ce phénomène social (la difficile mixité) d'investiguer l'histoire et d'analyser son déploiement dans ce secteur pour identifier les actions et les leviers qui permettront d'élaborer des stratégies afin de contrer la discrimination systémique et ainsi favoriser l'accès des femmes à des emplois mieux protégés et mieux rémunérés. Cependant, la question se pose encore : le milieu est-il prêt à travailler de concert ? Car nous émettons l'hypothèse qu'une partie de la solution à ce problème de difficile mixité en emploi passe nécessairement par une action collective et /ou concertée.

L'individualisation de la GRH et la transversalité des modes d'organisation du travail qu'implique l'organisation par projets ont depuis les années 1990 suscité la curiosité de plusieurs chercheurs. La confrontation de ces deux thèmes est considérée selon certains discours comme une pratique destructrice du travail collectif. Cet article se propose d'étudier l'articulation en œuvre entre pratiques d'individualisation de la GRH et travail collectif en équipe-projet. Sa visée principale est de montrer qu'une GRH individualisée peut dans une certaine mesure concorder avec le travail collectif en équipe-projet. Appréhender la réalité de ce paradoxe à travers l'étude du cas d'une SSII, a permis globalement de montrer qu'il est possible de combiner les deux logiques, mais sous certaines conditions.

Cet article s'intéresse à la convertibilité du Cat bond, qui est un produit financier permettant de titriser les risques de catastrophe naturelle. En le rendant hybride, via la possibilité de le convertir en actions de l'entreprise émettrice, nous montrons que le Cat bond convertible est moins risqué que le Cat bond classique, et donc, permet à son détenteur d'être mieux protégé contre une perte financière à la suite de la survenance d'une catastrophe naturelle. Cet instrument remplit alors son objectif de réduire les pertes pour son détenteur lors de sinistre, moyennant le paiement d'une prime d'un montant limité.

Cet article fait le point sur les principaux débats que la prolifération des nombres suscite dans la littérature spécialisée, à la jonction des sciences de gestion, de la sociologie et de la science politique. Il souligne que les opérations de dénombrement, aussi rigoureuses soient-elles, sont toujours fondées sur des choix, qui engagent des jugements de valeur. En France, le sociologue-statisticien Alain Desrosières a ainsi montré que la production de données chiffrées est, à chaque époque, liée à des enjeux politiques. Beaucoup de décideurs s'appuient d'ailleurs sur des quantifications considérées comme objectives et incontestables pour légitimer des décisions présentées comme les seules possibles. Or, pour garantir le pluralisme des idées, il est important que les activités de dénombrement ne soient pas le monopole des puissants.