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Revue | Revue historique |
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Numéro | no 607, juillet-septembre 1998 |
Texte intégral en ligne | Accessible sur l'internet |
- Un temps pour tester, un temps pour mourir : du testament oral au testament public dans les campagnes foréziennes de la fin du Moyen Age - M.-Th. Lorcin Testaments solennels et testaments nuncupatifs oraux forment entre 1296 et 1380 presque le tiers des textes enregistrés par la cour comtale du Forez. Les deux fournissent une date butoir à l'éventuelle survie du testateur, qui dans 76 % des cas meurt dans l'année. Le nuncupatif donne aux témoins un rôle déterminant et ne disparut jamais des campagnes, ressurgissant à chaque épidémie. Le testament « public », apparu dès 1320, progressa rapidement aux dépens des deux autres, grâce au prestige de l'acte écrit, au nombre croissant des notaires et aux efforts de l'administration comtale. Cette procédure diffuse le droit savant aux dépens de la coutume en même temps qu'elle augmente la liberté du testateur qui, au lieu de s'exprimer devant parents et amis rassemblés, parle devant le notaire et sept témoins réduits à un rôle passif. Trois procédures testamentaires en un siècle et demi : c'est là un phénomène socio-culturel qu'il faudrait tenter d'expliquer (fin XIIIe- milieu XVe).
- Le Parlement de Paris et l'édit du 17 janvier 1562 - S. Daubresse Lorsque l'édit de janvier 1562 est présenté au Parlement de Paris pour être enregistré, la réaction de la cour souveraine est très négative. Les remontrances du 12 février s'opposent catégoriquement à toute concession faite aux protestants. Néanmoins, derrière une unanimité de façade se cache une grande diversité d'opinions, comme en témoignent l'indécision des gens du roi, l'attitude modérée de certains magistrats, et l'évolution plus constructive des remontrances. Finalement, après six semaines d'âpres discussions, l'édit de janvier est enregistré par le Parlement, mais « par manière de provision » et sans approbation de la nouvelle religion.
- De Paris à Tours : la crise d'identité des magistrats parisiens de 1589 à 1594 - M. de Waele En mars 1589, le contrôle total de la Ligue sur Paris force Henri III à transférer les institutions du royaume à Tours. Cette décision place les magistrats parisiens dans une situation difficile, car elle les force à réfléchir sur leur identité première : en tant que catholiques et Parisiens, ils devraient demeurer dans la capitale pour protéger leur religion et leur ville ; en tant qu'officiers de la couronne, ils devraient rejoindre le roi dans son exil. Si pour certains, qu'ils soient ligueurs ou royalistes, la voie du devoir ne fait aucun doute, la plupart des membres des cours souveraines parisiennes hésitent longuement avant de se positionner. Quelques-uns vont même décider de rester à Paris pour défendre le roi ! Mais, en 1594, tous se rassemblent derrière Henri IV ; en conformité avec la mentalité politique qui s'est développée au sein du Parlement depuis sa création, ils privilégient une identité royaliste et institutionnelle et s'engagent dans un processus d'appui actif à la monarchie qui va faciliter la centralisation du gouvernement du royaume.
- A la recherche de la "vraie République" : quelques jalons pour une histoire du Radicalisme des débuts de la Troisième République - D. Mollenhauer Le présent article reprend le dossier de l'éclatement de l'ancien « parti républicain » dans les premières décennies de la Troisième République. Il retrace la scission entre républicains « opportunistes » et « radicaux » survenue au milieu des années 1870 et suit l'évolution du nouveau radicalisme jusqu'à la crise boulangiste. Derrière cette scission, l'auteur reconnaît de profondes dissensions entre les diverses fractions républicaines concernant le fonctionnement du régime républicain. Les radicaux, soucieux de s'approcher le plus possible d'un système de démocratie directe, voyaient dans une redéfinition du mandat politique une possible solution du problème. Le mandat impératif devait assurer un contrôle effectif des représentants par leurs électeurs et permettre ainsi la réalisation pratique de la souveraineté populaire. Il peut être regardé comme la de la conception radicale de la démocratie qui permet à l'historien de distinguer plus nettement la ligne de démarcation qui séparait, dans les années 1870 et 1880, les différentes fractions républicaines en France.
- Rome. Des origines à la fin de la République (suite) - F. Hinard.
- Capitulaire De villis et curtis imperialibus (vers 810-813) - Texte, traduction et commentaire E. Magnou-Nortier