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Le jury populaire est souvent considéré comme un obstacle au jugement des crimes de terrorisme. Le risque d'intimidation, de partialité des jurés, la complexité des affaires ou la nécessité de protéger le secret sont les raisons normalement invoquées pour mettre en question cette institution. Le jury est donc souvent supprimé et les crimes de terrorisme uniquement jugés par des magistrats professionnels. Tel a été le cas en l'Irlande du Nord à partir de 1973 et en France depuis 1986. L'article analyse les problèmes liés à l'absence du jury dans les juridictions de jugement et s'intéresse à la nécessité de suspendre le jury de manière permanente, comme c'est le cas en France, pour garantir le bon fonctionnement de la justice dans la répression de la criminalité terroriste. L'étude de l'évolution du dispositif au Royaume-Uni et l'étude du cas des États-Unis mettent au jour d'autres alternatives.

La juridictionnalisation de la phase policière constitue l'un des phénomènes les plus marquants dont notre procédure pénale a eu à connaître ces dernières années. Face au renforcement persistant de la contrainte, le juge des libertés et de la détention a, en effet, investi la phase de l'enquête, son intervention devenant indispensable à la réalisation des actes les plus attentatoires aux libertés individuelles. L'idée de juridictionnalisation a même gagné la jurisprudence, qui semble y puiser les fondements d'une exigence nouvelle de motivation des autorisations délivrées par juge des libertés et de la détention. Alors que les évolutions décrites rendent parfaitement compte du phénomène de judiciarisation de l'enquête de police, celui de sa juridictionnalisation, que l'on avance pourtant sans réserve, demeure plus incertain, tant il apparaît que les interventions du juge des libertés et de la détention ne s'inscrivent pas dans la fonction traditionnelle de jurisdictio, ni même, dans celle plus contemporaine de contrôle juridictionnel, et répondent à une autre réalité.

L'essor de la logique répressive sécuritaire, qui se traduit par une emprise toujours plus grande et toujours plus inflexible du pouvoir répressif sur le citoyen invite à s'interroger sur l'héritage contemporain de la défense sociale nouvelle et ses appels à la modération et l'humanisation de la répression.Une telle entreprise nous invite à penser la défense sociale nouvelle comme un véritable humanisme pénal, dont il nous faut restituer toutes les dimensions et implications. Un humanisme exigeant, qui s'applique aussi bien à la définition et à la mise en œuvre de la politique criminelle qu'à la théorie et la pratique du droit pénalDe ce point de vue, l'influence de la défense sociale nouvelle sur notre système répressif s'avère contrastée. Certes, l'héritage humaniste de notre modèle pénal est indéniablement mis en cause par la logique répressive sécuritaire. Mais, parce qu'ils ont acquis une force juridique supra-légale, ses principes en ressortent paradoxalement confortés comme piliers de l'ordre pénal démocratique.